310 likes | 487 Views
HISTOIRES DE DRAGONS !. - II -. LES TROIS HACHES. Les dragons, en Asie, c’est un peu comme les fées en Europe : ils peuvent récompenser l’honnêteté, venir en aide au malheureux, mais ils punissent impitoyablement les trompeurs et les méchants. Et c’est ce qui
E N D
HISTOIRES DE DRAGONS ! - II -
LES TROIS HACHES Les dragons, en Asie, c’est un peu comme les fées en Europe : ils peuvent récompenser l’honnêteté, venir en aide au malheureux, mais ils punissent impitoyablement les trompeurs et les méchants. Et c’est ce qui se passe dans cette légende vietnamienne.
Cahn était un pauvre bûcheron. Sa femme et lui vivaient dans une petite cabane, au bord du fleuve. Le seul bien de Cahn, (en plus de l’amour de sa femme !) c’était une hache : tous les jours, avec elle, il coupait du bois qu’il venait revendre ensuite à la ville en échange d’un peu de riz. Parfois Anh Dao (ce qui signifie Fleur de Cerisier) avait réussi à attraper un peu de poisson… Et c’était alors presque un vrai repas !
Hélas ! Ce matin-là, en allant au bois, il fait un faux mouvement. Sa hache glisse de sa main et tombe dans le fleuve ! Et le fleuve est trop profond, trop tumultueux, pour plonger la repêcher ! Cahn est atterré. Que faire ? Que faire ? Il s’assied sur la rive du lac et, son désespoir l’emportant, il se met à pleurer…
Aussitôt l’eau bouillonne et se soulève, et un vieux roi dragon surgit en maugréant : « Mais que se passe-t-il ? Je ne peux plus me reposer tranquillement !!! - Oh ! Pardon, Roi Dragon, je ne savais pas, je ne voulais pas te déranger. Mais ma hache est tombée au fon du fleuve, et sans elle, je ne puis plus gagner de riz ! Qu’allons-nous devenir, Anh Dao et moi ? - Attends un peu, bougonne le dragon.
Il plonge, et réapparaît bientôt avec une hache recouverte de pierres précieuses : « Est-ce ta hache ? » demande-t-il à Cahn. Celui-ci rit à travers ses larmes. « Oh non ! Je ne pourrai pas couper de bois avec une hache pareille ! La mienne est tout à fait ordinaire, avec une lame en fer et un manche en bois ! » Hum ! Fait le dragon pour lui-même. Et il replonge. Il reparaît aussitôt avec une hache en or « Non, dit Cahn désolé. Ce n’est pas celle-la non plus… »
Alors le dragon plonge à nouveau et il émerge avec… avec… « Ah ! s’écrie Cahn tout heureux. Celle-là, c’est la mienne ! Merci mille fois, Roi Dragon ! Grâce à toi, nous ne mourrons pas de faim ! »
« Hum ! » dit le roi dragon (Vous avez remarqué ? C’est un dragon qui dit souvent « hum ! ») « Bûcheron, ton honnêteté me plaît. Pour te récompenser, je te laisse aussi les deux autres haches : cela pourra t’aider dans la vie ! » Et, avant que Cahn, médusé, ait pu dire merci, le dragon disparaît sous l’eau.
Qu’il est heureux, notre Cahn ! Il n’arrive pas y croire : ces haches valent une petite fortune ! Vite, il court raconter à Anh Dao ce qui lui est arrivé. Dès le lendemain, ils vont vendre les haches au marché. Et, avec l’argent des haches, ils achètent une petite maison et un lopin de terre pour cultiver du riz. Maintenant, ils ne craignent plus les mauvais jours !
Vous pensez bien que l’histoire de Cahn et de Anh Dao fait le tour du village. Cela suscite la jalousie de l’autre bûcheron. Il veut faire la même chose ! Alors, il prend sa hache, va la jeter dans le fleuve et s’assied sur le bord en pleurant très fort et en se lamentant : « Quelle misère ! j’ai perdu ma hache ! » - Qui se lamente ainsi et trouble mon repos ? dit le roi dragon. - C’est moi, idiot, tu ne le vois pas ? Ton maudit fleuve a pris ma hache !
« Hum ! » dit le roi dragon (encore ?) et il plonge sans attendre, puis réapparaît avec une hache couverte de pierres précieuses. - Est-ce celle-là ? dit-il à l’homme en le regardant dans les yeux. - Oui, oui, c’est la mienne, donne-la moi ! » dit le bûcheron cupide en tendant la main.
- Eh bien ! Viens la chercher, menteur ! rugit le roi dragon. Et, enveloppant l’homme de ses anneaux, il l’entraîna au fond de l’eau. Personne ne le revit jamais. Et vous savez quoi ? Personne ne le regretta !
LE MANTEAU DE PLUIE En Chine, on vénère les dragons notamment parce que, en volant dans les airs, ils donnent la pluie à la terre, garantie de bonnes récoltes. Mais il faut parfois leur faire violence ! C’est ce que raconte ce joli conte chinois.
Tchang était menuisier. Pas n’importe quel menuisier ! Il était si adroit de ses mains que tous les rois de la terre se le disputaient et payaient son travail à prix d’or. Un jour un crabe – pas n’importe quel crabe ! Un crabe en habit de général ! – vient trouver le menuisier dans son atelier : « Mon maître, le roi des dragons, te prie de venir réparer son palais » dit-il à Tchang.
Flatté, Tchang réunit ses outils et suit le crabe général dans le palais au fond du lac Doré. Il fait la connaissance du roi dragon. Et ils s’entendent parfaitement ! Tout le jour, Tchang fabrique de nouveaux meubles, décorés de poissons ou d’oiseaux. Et le soir, ils mangent et discutent ensemble comme de vieux amis. Seulement, au bout d’un certain temps, Tchang s’en nuie de son village.
« Peux-tu me donner des nouvelles de mes amis ? Ont-ils assez de pluie ? Assez de soleil ? » Serviable, le dragon est parti chercher le livre où est écrit le temps qu’il fait sur la terre, et revient voir Tchang à son établi. « Je suis désolé, mais d’après le Livre du Temps, il y a une grande sècheresse dans ton village en ce moment. »
Oh ! S’il te plaît, s’écrie Tchang désolé. Tu ne peux • pas faire tomber un peu de pluie par là-bas ? • Absolument impossible ! lui répond le roi des • dragons. Parce que ce Livre dit exactement où • et quand les dragons doivent faire tomber la pluie. • Je n’ai pas le droit d’y déroger. C’est au tour de • ton village de connaître la sècheresse. Et elle • durera quatre-vingt-dix-neuf jours.
Horrifié, Tchang se jette aux pieds du dragon, au point que sa natte balaie le sol. « Je t’en prie ! tu comprends bien que si la sècheresse dure autant, tout va griller, et les gens du village vont mourir de faim ! Je t’en prie ! » Mais le dragon s’énerve. « Le livre dit qu’il ne doit pas pleuvoir, donc il ne pleuvra pas ! Un point c’est tout ! » Et il quitte la pièce. Tchang se demande comment le faire changer d’avis… Et soudain, il a une idée !
Il sait très bien que le roi dragon tient trop à son travail pour lui nuire ! Alors, il prend sa meilleure scie, et s’approche de la colonne maîtresse, qu’il commence à scier. Si bien qu’un bout de plafond s’écroule. Le roi dragon, accouru au bruit, s’écrie : « Que fais-tu ? Arrête tout de suite ! -Tu feras pleuvoir sur mon village? » demande le menuisier. Le dragon n’a pas envie qu’on démolisse son palais. Et il n’a pas envie non plus de se passer des services de cet excellent artisan.
Alors le dragon, de mauvaise grâce, sort son manteau de pluie et le pose sur les épaules du menuisier.
« Grâce à ce manteau, lui dit-il, tu peux voler dans le ciel et faire tomber la pluie où tu veux. Mais reviens vite, car je veux que tu répares mon palais ! J’ai encore besoin de toi ! » Aussitôt, Tchang s’élève, et il survole bientôt son village. Lorsqu’il voit les champs assoiffés, les récoltes brûlées par le soleil, il s’écrie : « Qu’il pleuve, nom d’un dragon ! » Aussitôt, de grosses gouttes de pluie tombent sur le village. Vous imaginez la joie de ses habitants !
Comme Tchang est heureux de sauver les récoltes de son village ! Et, lorsqu’il a bien fait pleuvoir, il retourne au palais du Lac Doré. « Merci, roi ! Maintenant, je peux finir mon travail ici ! »
Et cette fois, quand il rangea ses outils, le palais était si beau, grâce à son travail, que le roi, pour le remercier, lui donna un plein coffre de pièces d’or et de pierreries !
Textes : d’après des légendes du monde. Musique : Geish – Samuraï Song Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.fr/