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SOCIOLOGIE DE LA PERSONNE ÂGEE De Ranieri Prescillia Licence Professionnelle « coordonnateur référent secteur gérontologie » PSY E22 (2008/2009). PLAN. I- Le vieillissement démographique A/ La population mondiale vieillit B/ Facteurs du vieillissement de la population
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SOCIOLOGIE DE LA PERSONNE ÂGEE De Ranieri Prescillia Licence Professionnelle « coordonnateur référent secteur gérontologie » PSY E22 (2008/2009)
PLAN I- Le vieillissement démographique A/ La population mondiale vieillit B/ Facteurs du vieillissement de la population C/ Conséquences du vieillissement de la population II- Approche sociologique du vieillissement A/ Le rapport Laroque en 1962 B/ L’analyse sociologique de Caradec Vincent (sociologue) C/ Quelles représentations de la vieillesse ? CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION Notre époque s’interroge beaucoup sur les « personnes âgées » et réfléchit sur leur place dans la société, sur le « problème » que constitue la vieillesse, et sur les bonnes manières de le prendre en charge. Cette réflexion touche à des domaines très divers qui sont à la fois d’ordres démographiques, sociaux, économiques, politiques, juridiques, culturels, etc. Dans le champ des sciences sociales, la vieillesse est un domaine d’investigation récent pour lequel l’intérêt des chercheurs s’est manifesté vers la fin des années 1960 La question du vieillissement est une question complexe qui, pour y répondre, requiert des données aussi bien sociologiques que psychologiques. Quelle place sur la scène publique pour ce groupe d’âge ?
Les questions que le vieillissement soulève sont multiples: • Qui va prendre en charge la retraite des personnes âgées, dans les pays où un système de retraite socialisée a été mis en place ? • Qui va assurer le coût financier des soins (nécessairement importants) des personnes âgées ? • Jusqu’à quel âge une personne âgée peut-elle vivre de manière autonome ? • Quels milieux de vie organiser pour optimiser la vie des personnes âgées ? • Que savons-nous exactement de la réalité du vieillissement psychologique? • En quoi les différentes images que nous avons de la vieillesse conditionnent-elles nos attitudes, individuelles et collectives, vis-à-vis des personnes âgées?
I- Le vieillissement démographique A/ La population mondiale vieillit Le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans ou de plus de 80 ans a très fortement augmenté au cours de la deuxième moitié du 20 ème siècle. (Et il continuera d’augmenter au cours de la première moitié du 21 ème) Ce phénomène est appelé vieillissement de la population Les projections laissent anticiper qu’en 2050, il y aura plus d’un milliard de personnes âgées de plus de 65 ans (soit 15,6% de la population mondiale) Pour les personnes de plus de 80 ans, en 2050 elles seront selon les estimations plus de 380 millions (soit 4.1% de la population totale) Derrière cette vision générale, se cachent des différences importantes entre les diverses parties du monde.
Certaines régions ont un vieillissement plus important, qui a commencé plus tôt et qui augmente davantage que d’autres régions. Ex: Pays de l’Europe connaissent un vieillissement plus massif que les pays d’Afrique ou d’Amérique latine Cette tendance s’observe aussi bien avec les personnes âgées de plus de 65 ans, qu’avec celles de plus de 80 ans Notons que toutes les régions du monde ont un point commun: les personnes âgées sont surtout des femmes (partout dans le monde, à 75 ans, il y a 3 femmes pour un homme)
B/ Facteurs du vieillissement de la population L’augmentation de la durée de vie est facteur important (diminution de la mortalité infantile, progrès en matière d’hygiène et de soins) La durée de vie moyenne n’a en effet pas cessé d’augmenter tout au long de l’histoire (18 ans en moyenne à la préhistoire, aujourd’hui espérance de vie en moyenne de 75 ans dans les régions les plus développées du monde et 64 ans en moyenne dans les régions les moins développées) En 2050, ces espérances de vie seront respectivement de 82 et 75 ans La diminution du taux de fertilité est un autre facteur du vieillissement de la population. (défini par le nombre moyen d’enfants qu’une femme peut mettre au monde au cours de sa vie reproductive: 15 à 49 ans en moyenne) Taux en 1950: 5.02 Taux en 2000: 2.69 Estimation 2050: 2.02
C/ Conséquences du vieillissement de la population Désormais le célèbre problème des retraites vient à l’esprit de chacun quand on aborde la question de la vieillesse aujourd’hui, et il est vrai que le vieillissement de la population pose un certain nombre de difficultés à nos systèmes sociaux. Bon nombre de sociologues pensent que si la société se préoccupe tellement du vieillissement, c’est parce qu’elle ne sait pas très bien comment réagir devant ce phénomène. Il est facile de noter que les différents discours qui circulent sur la question oscillent aujourd’hui entre une vision positive qui se félicite des gains d’espérance de vie, vus comme une sorte de « victoire de la longévité » et une vision plus négative qui, tout de suite après le cri de victoire, s’empresse d’imaginer tous les problèmes que va poser immanquablement la présence de tant de personnes âgées
Véritable engouement autour de la vieillesse: • Développement massif de structures d’accueil: foyer logement, maison de retraite, accueil de jour, accueil de nuit, associations de retraités… * Pour les retraités actifs: agences de voyages spécialisées, club de vacances… « L’or gris » • Financements d’études autour de la vieillesse: recherches sur la maladie d’Alzheimer faisant parti du programme présidentiel • Nombreuses campagnes de prévention et information sur la maladie d’Alzheimer, la canicule, l’isolement … Des enjeux politiques, économiques, médicaux, et sociaux !
II- Approche sociologique du vieillissement L’étude de la strate d’âge de la vieillesse concerne la construction sociale de cet âge de la vie, les représentations qui lui sont associées ainsi que la mise en forme des rapports entre générations. La construction d’une nouvelle catégorie sociale, celle des retraités, est liée à l’invention de la retraite *; elle s’accompagnera d’une dévalorisation sociale, à l’origine conjointe à une dévalorisation économique. • 1673: Première retraite pour les marins • 1790: Régime de retraite pour fonctionnaires • 1831: Retraite pour militaires • 1850:Caisse des retraites pour la vieillesse (future caisse nationale des retraites par les lois 1884 et 1886)
A/ Le rapport Laroque en 1962 En 1962, le rapport Laroque, qui prône une politique visant l’insertion des personnes âgées dans la société, contribue à l’émergence de l’image activiste du 3e âge : celle de personnes bien intégrées dans le circuit de consommation. Une sorte de renaissance après la vie active Ce rapport de la commission d’études des problèmes de la vieillesse expose les différents champs d’action à envisager face à ce phénomène du vieillissement. Notamment: l’emploi, le revenu, l’action sociale, l’action médicale, l’action informative/éducative. Cela permet le développement des services d’aides à la personne (40 000 pers aidées en 1971 à 500 000 aidées en 1985) Dans le milieu des années 80, le secteur est considéré comme « gisement d’emplois »
Cette image active du retraité fera naître, presque naturellement, celle du 4e âge, où dominent l’immobilité et l’incapacité. Autour des années 1990, on assiste ainsi à l’éclosion des seniors, toujours consommateurs, et à l’apparition de la vieillesse dépendante, l’un des principaux enjeux désormais, avec le financement des retraites, de la politique de la vieillesse.
B/ L’analyse sociologique de Caradec Vincent (sociologue):Qui sont nos vieux ?La diversité demeure un trait essentiel des « personnes âgées » : jeunes retraités vivant en couples, mobiles et disponibles, personnes très âgées repliées sur l’espace domestique, en baisse de sociabilité, ou personnes âgées dépendantes, on ne peut faire l’amalgame.L’auteur rappelle la critique adressée au terme « dépendance », trop souvent assimilé à la perte d’autonomie, et montre l’incidence de cette confusion notamment sur les pratiques institutionnelles qui peuvent prendre la forme de l’infantilisation. Représentations marquéesd’ambivalence« La polarisation des catégories apparues depuis les années 1960 en atteste : d’un côté, l’image souriante du troisième âge et des seniors ; de l’autre, la vision beaucoup plus sombre du quatrième âge et des personnes âgées dépendantes »Pourquoi ? (débat échange avec le groupe)
L’analyse sociologique de Caradec Vincent (sociologue): (suite) Le vieillissement apparaît aussi comme un produit des interactions : le phénomène de « déprise » peut se lire dans une trajectoire relationnelle ; ou encore l’âgisme, attitude de rejet et de discrimination à l’encontre des personnes âgées, permet de comprendre des comportements de repli. Dans la perspective constructiviste et interactionniste, les moments de transition que sont la retraite, le veuvage ou l’entrée en maison de retraite provoquent des changements pertubateurs pour l’identité. Il s’agit, pour l’individu, de renégocier une définition de lui-même alors que son environnement relationnel se transforme et que ses « routines » de la vie quotidienne se trouvent déstructurées. Selon l’auteur, le danger de telles représentations est celui de la CATEGORISATION (et l’individu n’est plus qu’une entité du groupe, dépossédé de sa subjectivité, de son histoire, de sa singularité)
C/ Quelles représentations de la vieillesse ? (Échange avec le groupe: Noter sa propre représentation de la personne âgée, tour de table) Comme nous l’avons vu précédemment nos représentations de la vieillesse sont ambivalentes Mais celles-ci correspondent-elles à la réalité du vieillissement? Ces images ont changé au cours du temps, et elles semblent évoluer avec les découvertes scientifiques. Les découvertes réalisées par les psychologues du vieillissement sont fascinantes et nous apprennent que nos images du vieillissement peuvent être en décalage par rapport à la réalité. Tous les jours, nous découvrons comment évolue la cognition avec l’âge et comment certains mécanismes mentaux se dégradent ou se maintiennent sous l’effet de l’avancée dans l’âge. Ces découvertes aident les praticiens qui s’occupent des personnes âgées à être plus efficaces dans l’aide et l’accompagnement des âgés.
Selon Gérard Rimbert (sociologue), les personnes âgées dépendantes constituent une population complexe à aborder sociologiquement pour au moins trois raisons : • la classification de la population est d’ores et déjà réalisée par des critères comme l’âge ou le degré de dépendance médicalement établi • le groupe est si vaste que, hormis d’un point de vue statistique, l’exhaustivité ne peut être atteinte • enfin, la gestion de la vieillesse est un « problème social », et à ce titre, elle fait déjà largement l’objet de représentations et de problématisations. L’auteur tente alors dans sa thèse d’apporter quelques éléments de compréhension aux questions suivantes: Dans quelle mesure les différents degrés de dépendance ne sont-ils pas le produit des modalités d’accompagnement institutionnel ? Et à quelles conditions la situation des personnes âgées dépendantes n’est-elle pas jugée désespérée mais devient au contraire l’occasion d’adopter une démarche de réparation ? (désir de réparation des praticiens)
Le problème social serait, schématiquement, constitué autour de deux préoccupations majeures : le financement de la prise en charge de la dépendance d’une part, le volume et la qualification du personnel d’accompagnement d’autre part ( Choisir deux étudiants pour fiche de lecture sur la thèse) Dans son ouvrage « La retraite, une mort sociale », en 1972, Anne Marie Guillemard expose une pensée témoignant de cette évolution des représentations sociales de la personne âgée. L’auteur parle de différente appréhension de la retraite: • La « retraite-retrait », c'est-à-dire « l’expulsion de la société » et le repli sur l’être biologique • La « retraite-troisième âge », celle des activités créatrices (confitures, écriture, bénévolat, etc.) • La « retraite-loisirs » ou « retraite-famille », qui se manifeste par une sorte d’hédonisme privé
- La « retraite-revendication », qui passe par « le refus de la place faite aux vieillards dans notre société » • Et enfin la « retraite-participation », qui peut se définir comme l’adhésion aux valeurs dominantes de la société via une grande consommation des médias de masse. Globalement, explique l’auteur, « la cohérence des pratiques a été reconstruite théoriquement à partir des deux axes, création/consommation et nature/culture » (Nature et Culture conditionnant pour une grande part les représentations collectives et individuelles) En 2002, l’auteur constate que le type de retraite qu’elle avait tout particulièrement étudié dans son ouvrage de 1972 (la retraite-mort sociale) a nettement reculé, laissant place à des retraites plus heureuses (Tout n’est donc pas perdu, même s’il aura fallu Trente ans pour que les mentalités évoluent et que socialement la retraite ne soit plus aussi pessimiste qu’autrefois… )
La population mondiale vieillit, et ce phénomène n’est pas prêt de s’atténuer. Le vieillissement de la population touche toutes les régions du monde a des degrés différents. Différents facteurs peuvent expliquer le phénomène. Divers analyses sociologiques du phénomène démontrent une évolution certaine à plusieurs niveaux: Au niveau des représentations individuelles et collectives de la personne âgée Au niveau des modalités de prise en charge de la personne âgée, devenue au fil du temps représentante à la fois de la source d’un véritable engouement politico économique et du problème social que pose ce phénomène. Enfin, nous n’avons pu aborder un questionnement imminent à cet exposé: celui de la limite entre le normal et pathologique… A méditer…
BIBLIOGRAPHIE Louis Bherer & Patrick Lemaire, Psychologie du vieillissement. Une perspective cognitive, Bruxelles, De Boeck, 2005 Vincent Caradec, Sociologie de la vieillesse et du vieillissement, Paris, Nathan, 2001 Anne-Marie Guillemard, La retraite, une mort sociale. Sociologie des conduites en situation de retraite, Paris, Mouton, 1972. Anne-Marie Guillemard, « De la retraite mort sociale à la retraite solidaire. La retraite, une mort sociale (1972) revisitée 30 ans après », Gérontologie et société, n°102, 2002. Gérard Rimbert, Encadrer les crises biographiques irréversibles Les contradictions dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes , Thèse universitaire sociologie, direction Patrick Champagne, 2006
A voir aussi: Moteur de recherche Google: Le rapport Laroque 1962 INED Institut national d’études démographiques