Comment s’articulent marché du travail et organisation dans la gestion de l’emploi?

1. Comment s’articulent marché du travail et organisation dans la gestion de l’emploi?

2. Introduction Que faut-il entendre par gestion de l’emploi? On étudiera essentiellement le niveau de l’emploi Chapitre en deux temps: • Présentation de l’analyse néoclassique, pour laquelle il existe un marché du travail. • Présentation d’approches qui mettent en avant un certain nombre de conventions qui déterminent le niveau des salaires.

3. I Le marché du travail selon les néoclassiques

4. Rappel: Qu’est-ce que l’analyse néoclassique? • Courant né fin XIXème siècle, et dont les outils (marginalisme…) constituent la référence centrale de l’analyse économique encore aujourd’hui • Approche microéconomique: on part des décisions des individus • Dans sa version la plus simple, modèle qui est basé sur des hypothèses très fortes: info parfaite, atomicité de l’offre et de la demande, homogénéité du produit, etc. • Analyse du marché du travail par confrontation de l’offre des salariés et de la demande des entreprises

5. 1.1 l’offre de travail par les salariés Offre de travail = nombre d’heures que l’on va décider de travailler Choix à réaliser entre: • Le travail, déplaisant mais qui apporte un revenu • Le loisir, qui est en lui-même source de plaisir

6. Remarque: Les individus prennent en compte le salaire réel et non nominal Rappel: quelle est la différence entre PIB réel et PIB nominal?

7. PIB en valeur/ nominal / prix courants ≠ PIB en volume / réel / prix constants/ série déflatée

8. Salaire réel = salaire nominal / indice général des prix Les individus décident donc de leur offre de travail en prenant en compte l’inflation

10. La plupart du temps, les individus ne sont pas libres de choisir leur temps de travail, qui dépend des normes collectives. Deux arguments : • Choix d’heures sup ou pas • Les conventions reflètent l’évolution des préférences des individus

11. Comment l’économiste peut-il modéliser ces choix? La courbe de contrainte budgétaire Consommation Au point C, quel est le nombre d’heures travaillées? A E 100 B D Loisir (heures par jour) C 0 10 20

12. En partant de cette courbe, on peut représenter une courbe d’offre de travail individuelle: pour chaque « taux de salaire de réel », quelle quantité d’heure suis-je prêt à travailler? Rq 1: taux de salaire réel est la rémunération réelle d’une unité de travail, autrement dit ici d’une heure de travail Rq 2: dans la courbe précédente, la consommation varie non pas à cause de variations du taux de salaire, mais à cause de…………..? …la variation du nombre d’heures que je décide de travailler. Le taux de salaire, lui, reste fixe

13. Pour compléter ce graphique, il nous faut répondre à la question suivante: comment fait-on évoluer son offre de travail quand le taux de salaire augmente? Taux de salaire réel (€ / heure) Heures travaillées

14. Quand le revenu augmente, deux effets: Effet revenu Je suis plus riche et donc moins incité à travailler. Je peux par exemple maintenir mon niveau de revenu global en travaillant moins Effet substitution En sacrifiant une heure de loisirs, je peux gagner plus d’argent qu’auparavant. Autrement dit, le ???????????????????????? du loisir augmente. coût d’opportunité

15. Quand le taux de salaire augmente, quel effet domine? Variable selon le niveau de salaire, la période, la situation (en emploi ou pas)… Ex: Augm. du taux de salaire: => médecin choisit de travailler 4 jours par semaine • ouvrier fait plus d’heures supplémentaires • Comment expliquer ces choix?

16. Quelle courbe représente l’offre de travail du médecin? Celle de l’ouvrier? Taux de salaire Taux de salaire Heures travaillées Heures travaillées

17. Mais un individu peut aussi faire le choix de ne pas travailler Il existe un salaire de réserve, en-dessous duquel l’individu refuse de travailler. Sans protection sociale, ce salaire de réserve est très bas.

18. Application: Comment, en n’analysant que l’offre de travail faite par les femmes, peut-on expliquer l’évolution du taux d’activité féminin? En 1975, le taux d’activité des femmes était de 40%. Autrement dit, sur 100 femmes en âge de travailler,40 avaient un emploi ou en cherchaient un Lecture: Faites une phrase avec la donnée pour 1975

19. Première explication: importance de l’effet substitution Les salaires réels augmentent vite pendant les 30 Glorieuses. Quel effet sur les femmes en inactivité? Effet revenu? Nul, puisqu’elles n’en ont pas Effet substitution? Choisir de ne pas travailler est un choix qui représente une perte de revenu de plus en plus importante Pb: la hausse des salaires réels existe pendant les 30 Glorieuses, mais plus à partir des années 70. Pourtant, le taux d’activité des femmes augmente encore…

20. Déplacement le long de la courbe, du point A au point B par exemple Taux de salaire B . A . Heures travaillées

21. Deuxième explication: importance de l’effet revenu négatif à partir des années 70 Les salaires réels stagnent ou augmentent moins vite à partir des années 70 • sentiment de paupérisation des ménages • Pour maintenir le niveau de revenu du ménage, la femme entre sur le marché du travail

22. Troisième explication: les transformations sociales débouchent sur une évolution des préférences Evolution des mœurs et attitudes vis-à-vis du travail des femmes (du côté des femmes elles-mêmes comme de celui des employeurs) => Pour un même taux de salaire, les femmes sont prêtes à travailler davantage car il n’y a plus (ou moins) de frein psychologique

23. Déplacement de la courbe: pour un taux de salaire inchangé, l’offre de travail est plus importante A . B . Taux de salaire Heures travaillées

24. 1.2 demande de travail par les entreprises Et équilibre sur le marché du travail

25. 1 Au départ, situation d’équilibre où O = D, donc pas de chômage O • Choc exogène: pour un même niveau de salaire, la demande de travail des entreprises baisse (W/P)* D D’ O=D

26. 3 A court terme, le salaire ne s’ajuste pas: il y a donc un décalage entre le niveau d’offre et le nouveau niveau de demande O (W/P)* 4 On passe donc par une phase transitoire de chômage involontaire: au niveau de salaire en vigueur, tous les salariés ne trouvent pas d’emploi D D’ D’ O CHOMAGE

27. 5 A moyen terme, le salaire s’ajuste (c’est l’action du commissaire-priseur) : il diminue jusqu’à trouver une nouvelle situation d’équilibre où O’=D’’ O (W/P)* (W/P)’* Pour que cette phase transitoire de chômage soit courte, il faut laisser au marché la possibilité de s’ajuster automatiquement (notamment ne pas intervenir sur les salaires) D D’ O’=D’’

29. Les causes du chômage permanent Question 2 du Doc : L’assurance chômage, cause du chômage permanent Salaire réel O Intervention des syndicats, salaire mini… (W/P)* D O=D O par les salariés D par les entreprises Quantité de travail CHOMAGE

30. II Le marché du travail en concurrence imparfaite

31. Ensemble de théories contemporaines qui, sans remettre en cause les fondements microéconomiques, réfléchissent en concurrence imparfaite (relâchement de certaines hypothèses de CPP)

32. Nous allons nous concentrer sur le relâchement de deux hypothèses: Information imparfaite => Hétérogénéité du travail => - théorie du job search - salaire d’efficience théorie du capital humain

33. 2.1 Remise en cause de l’information parfaite A- La théorie du Job Search Doc : Qu’est-ce que la théorie du « job search » ? Q1 : Selon la phrase soulignée, quel calcul vient de faire un chômeur qui accepte un emploi après un an de recherche. Q2 : Selon la phrase soulignée, quel calcul vient de faire un chômeur qui refuse un emploi après deux semaines de recherche. Q3 : En quoi y a-t-il remise en cause de l’hypothèse d’information parfaite ? Q4 : Ici, abandonner cette hypothèse a quelle conséquence par rapport au marché de CPP ?

34. B- Les théories du salaire d’efficience Doc : Les théories du salaire d’efficience Q1 : En quoi y a-t-il, ici, information imparfaite ? Q2 : Montrez que dans le modèle de CPP c’est la productivité du travail qui détermine le niveau des salaires. Q3 : Montrez en quoi cette relation est ici inversée, et expliquez pourquoi les salariés augmenteraient leur productivité suite à une augmentation des salaires.

35. Une illustration : Les salaires dans les fast foods aux Etats-Unis Coin socio-fiscal La question du coût du travail Salaire net Cotisations salariales Cotisations patronales Salaire brut Cotisations chômage, vieillesse, maladie, FNAL… Différentes caisses qui redistribuent ensuite aux travailleurs touchés par un des risques 20 à 30% du salaire brut Coût salarial total Allocations familiales, transport…

36. Le coût du travail, cause du chômage? 1er avril 1992: le salaire minimum augmente de 19% dans l’Etat du New Jersey, mais pas dans la Pennsylvanie voisine. Des chercheurs ont comparé l’évolution du niveau de l’emploi dans les fast-foods de ces deux Etats. Beaucoup de smicards, baisse de rentabilité des entreprises: on peut s’attendre à baisse de l’emploi au New Jersey. Or, il n’en est rien: légère hausse de l’emploi au New Jersey

37. Comment expliquer ce résultat? Distinction: • ce que rapporte un travailleur (sa productivité) • Ce qu’il coûte (son salaire) Première explication: Augmentation du salaire est une incitation pour certains sans emploi à chercher plus activement Deuxième explication: le maintien de l’écart productivité/salaire

38. Approche néo-classique: marché parfaitement fluide. Les entreprises se font concurrence entre elles pour attirer les travailleurs. Elles fixent un salaire très proche de productivité: toute hausse du salaire condamnerait certains employés Réalité différente: il existe un coût de la recherche d’emploi (temps, énergie, frais divers) • Si un travailleur refuse une proposition, il sait qu’il aura des coûts avant de retrouver un autre emploi: il peut accepter un salaire inférieur à celui de CPP. • L’employeur est en situation de monopsone: il peut proposer un salaire nettement inférieur à la productivité du salarié Dans ce cas, une hausse du salaire minimum n’empêche pas la productivité d’être supérieure au salaire

39. Les hausses du salaire minimum n’agissent pas toujours dans le même sens. • si le salaire minimum est faible, proche des minimas sociaux: hausse du salaire attire de nouveaux travailleurs et les entreprises ont intérêt à les embaucher • Si salaire minimum élevé: une hausse incite les entreprises à se séparer des employés dont la productivité vient d’être dépassée par la nouvelle valeur du salaire minimum Etats-Unis: première situation France: plutôt la deuxième

40. Q1 : En quoi cet exemple des fastfoodaméricians illustre-t-il l’approche du « job search » ? • Q2 : En quoi la théorie du « salaire d’efficience » pourrait-elle fournir une troisième explication de ce paradoxe ?

41. 2.2 Remise en cause de l’homogénéité Doc : Qu’est-ce que la théorie du capital humain ? Q : Expliquez la phrase soulignée.

42. III La relation salariale: entre conflit et coopération

43. 3.1 Un marché du travail segmenté

44. Q1 : En quoi cette approche va-t-elle à l’encontre de la théorie classique du marché du travail ? • Q2 : Pensez-vous que l’on peut passer facilement d’une forme de marché à l’autre ?

45. 3.2 Etat, syndicats et entreprise: comment se noue la relation salariale? Questions sur cours Cned Q1: L’Etat intervient uniquement par la fixation d’un salaire minimum Vrai Faux Q2: Tous les salariés sont couverts par des accords sur les salaires Vrai Faux

46. Q3: C’est le code du travail qui impose certaines négociations salariales Vrai Faux Q4: Le ministre du travail peut étendre un accord à toutes les entreprises d’une branche d’activité Vrai Faux Q5: Les lois Auroux datent de… 1978 1982 1995 2007

47. Q6: Le SMIC est décidé conjointement par l’Etat et les syndicats Vrai Faux Q7: Quand on parle des « partenaires sociaux », on parle de l’Etat, des syndicats et de l’entreprise Vrai Faux Q8: Le SMIC augmente en fonction de l’inflation Vrai Faux

48. Q9: La Suède est un pays où les conflits sont plutôt rares Vrai Faux Q10: Les syndicats sont peu présents en Suède Vrai Faux