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La RSE: de l’autorégulation au compromis négocié. Alain Lapointe Chaire de responsabilité sociale et développement durable ESG-UQAM Atelier international de Montréal sur la RSE Montréal, octobre 2006. Une prolifération de pratiques (codes de conduite, labels, certifications…).
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La RSE: de l’autorégulation au compromis négocié Alain Lapointe Chaire de responsabilité sociale et développement durable ESG-UQAM Atelier international de Montréal sur la RSE Montréal, octobre 2006
Une prolifération de pratiques (codes de conduite, labels, certifications…) • Adoption généralisée:- 85 % des plus grosses entreprises US (Bradley,1999) - 86 % des 1000 plus grosses canadiennes (KPGM, 2000) • Large éventail d’enjeux:- normes du travail aux droits humains… - à la protection de l’environnement et du consommateur • Grande diversité de types:- codes à contenu substantif explicite (GRI) … - aux codes systèmes de management (ISO) • Degrés variés d’engagement:- codes auto-déclarés peu contraignants… - à la certification indépendante avec divulgation d’information obligatoire
Des pratiques initiées par les entreprises (Enquête OCDE, 2001) Initiateurs du code
Avec un contrôle déficient .(Enquête OCDE, 2001)
Un problème d’opérationnalisation • Le problème de la définition: - codes auto-proclamés (46% par les entreprises) - standards vagues, faibles et non-opérationnels - volontaires et procéduraux VS substantifs et . obligatoires • Le problème de l’implantation: - absence de mécanismes formels d’implantation . (32% des codes traitent d’implantation; OCDE, 2001) - absence (ou lâcheté) des mécanismes de vérification . (44 % des entreprises avec des clauses sur les droits humains . n’ont jamais vérifié leur respect; Kolk,1999)
Un fort scepticisme…. • Quant aux motivations réelles:- codes de conduite volontaires comme alternative à la . réglementation gouvernementale . (CCC = loi molle) - RSE comme outil de marketing et . stratégie de légitimation .. (CCC = habillage et poudre aux yeux) • Quant à la véritable efficacité: - principes VS actions - comportement VS performance • Quant à la crédibilité et la légitimité des pratiques de RSE
Un volontarisme paradoxal • Après s’être affranchies d’un cadre juridique étatique contraignant (délocalisation-mondialisation) • Et avoir combattu les tentatives de régulation internationales (efforts de réglementation contraignante de l’OIT) • Les entreprises envahissent volontairement le champ du social…
Contexte macrorégulatoire • Mondialisation économique: - éclatement des frontières économiques - effritement du pouvoir régulatoire des États-nations - pas de relève régulatoire supranationale (sauf OMC…) • Reconfiguration du rapport économique / politique: - montée en puissance desgrandes entreprises - diffusion du pouvoir étatique (perte de capacité de . régulation) et décrédibilisation de l’autorité publique . (perte de légitimité) - nouveau partenariat État-FMN (Pétrella) - affirmation de la société civile (Beck)
De nouvelles mobilisations sociales • Qui s’inscrivent dans le cadre d’une transition de la société industrielle régulée par le compromis fordiste-providentialiste… • à la société post-industrielle dans laquelle le compromis s’épuise et où les rapports sociaux débordent de la relation de production… • et s’institutionnalisent par la génération de nouveaux mouvements sociaux qui contestent la légitimité des entreprises et expriment de nouvelles attentes sociales (CE, ISR…)
DP-RSE et légitimité • Les bénéfices des démarches RSE sont liées à la crédibilité conférée par un rapprochement avec la société civile • L’effectivité des DP-RSE à titre d’investissement réputationnel est fonction de leur arrimage formel avec des initiatives fortement investies par les mouvements sociaux • D’où convergence des pratiques «volontaires» et des revendications des mouvements sociaux souvent inscrites dans des conventions internationales
Institutionnalisation de la RSE • Référentiels de normes dominants - GRI, Global Compact, ISO 26000 ?... • Organismes de coordination de la certification - ISEAL (FLO, FSC, SAI, IFOAM…) • Agences de notation - KLD, VIGEO… • Renforcement des contre-pouvoirs: - mobilisation et organisation de la société civile(ISR, CÉ)- syndicalisme redynamisé (FSI, ACI) • Associations sectorielles: BSR, CBSR… • Convergences sectorielles (OIT-textile) et hiérarchisation des certifications (FSC-FSI)
À la recherche d’un nouveau compromis • Consensus apparent autour du principe de la RSE • Mais impasse de l’autorégulation privée (la privatisation de la régulation ne mène pas à la réconciliation) • La RSE en complément de la réglementation (la réglementation comme bougie d’allumage de la RSE) • La conciliation du volontaire et du coercitif (adhésion volontaire mais contrôle obligatoire) • Des mécanismes de monitoring multipartites (implication de l’État et de la société civile)