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Cours d'Economie La coopération en R&D : une stratégie d'innovation

Cours d'Economie La coopération en R&D : une stratégie d'innovation. Telecom & Management SudParis 12 mai 2009. Plan du cours. Contexte historique Définitions Eléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ?. Introduction Contextes historiques et juridiques

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Cours d'Economie La coopération en R&D : une stratégie d'innovation

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  1. Cours d'EconomieLa coopération en R&D : une stratégie d'innovation Telecom & Management SudParis 12 mai 2009

  2. Plan du cours Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Introduction • Contextes historiques et juridiques • Les différentes formes de coopération en R&D • Eléments de théorie • Les politiques publiques de promotion de la coopération en R&D • Qui coopère et pourquoi ?

  3. La coopération en R&D : une stratégie d’innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • L’innovation est un moteur de la croissance. • L’entrepreneur est le stratège de l’innovation. • Les stratégies de l’entrepreneur pour innover : • Réaliser l’innovation en interne • Faire appel au marché ; • Choisir une forme intermédiaire, dite forme hybride : la coopération en R&D (Ménard (1996a, 1996b), Williamson (1996)).

  4. Qu’appelle-t-on coopération en R&D ? Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Une définition de la coopération en R&D « Toute participation active à une R&D collective ou à des projets d’innovation avec une ou plusieurs organisations. » (Delhausse, 2005) • Les différents types de partenaires • partenaires privés ou publics ; • partenaires horizontaux, verticaux ; • partenaires nationaux ou internationaux. • Les différentes formes de partenariats • partenariats en recherche fondamentale, en recherche appliquée • consortia, RJVs, accords de partenariat, échanges informels

  5. Quelles incitations à coopérer pour l’entrepreneur ? Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • La coopération en R&D a récemment fait l'objet d'un large engouement : • de la part des entreprises • de la part des pouvoirs publics (Europe, Etats-Unis) • mais, la coopération en R&D est une stratégie contre-intuitive : • coopérer avec un concurrent suppose de dévoiler les résultats de la recherche • la R&D menée conjointement de permet pas d'obtenir un avantage concurrentiel • Objectifs du cours : • qu'est-ce que la coopération en R&D ? pourquoi coopérer ? qui coopère ? • faut-il promouvoir la coopération en R&D ? quelles politiques publiques ?

  6. Quelles incitations à coopérer pour l’entrepreneur ? Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ?

  7. La Standard Oil et les lois anti-trust Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • La coopération inter-entreprises n'est pas un phénomène récent. • Célèbre exemple de la Standard Oil (1870-1911) aux Etats-Unis • trust fondé par Rockfeller et ses associés • un trust est une grande entreprise en position dominante • a inspiré de nombreux trusts et autres associations • Historique de la Standard Oil • fondée en 1863: société de raffinage et de distribution de pétrole • fusion avec cinq grandes sociétés • 1868 : plus grande entreprise pétrolière du monde – chiffre d'affaire de près de $1040 milliards actuels

  8. La Standard Oil et les lois anti-trust Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ?

  9. La Standard Oil et les lois anti-trust Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Avantage du trust • permet de pérenniser la position de marché (défensif) • voire d'accentuer la domination du marché (agressif) • impact négatif pour les consommateurs, du point de vue social • Les pouvoirs publics américains ne voient pas d'un bon oeil les trust • lois anti-trust • installer les conditions d'une concurrence libre et pérenne • empêcher les monopoles et les positions dominantes

  10. La Standard Oil et les lois anti-trust Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Sherman Act (1890) • texte fondateur du droit américain actuel • “tout contrat, tout arrangement (…) portant atteinte à la liberté du marché (…) • 1ère partie : prohiber les ententes illicites restreignant les échanges et le commerce • 2nde partie : interdire monopoles et abus de position dominante • Clayton Act (1890 ) • compléte les oublis du Sherman Act • traite les concentrations

  11. La Standard Oil et les lois anti-trust Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ?

  12. L'exemple japonais : un essai concluant Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Contexte économique difficile des années 1960 • faire face à une concurrence internationale • projets importants et coûteux nécessaires • Le Japon choisit de soutenir la recherche privée • soutien direct à la recherche privée • promotion de la coopération en R&D • Création d'une structure juridique et institutionnelle • loi Mining and Manufacturing Technology Association Law (1961) • soutien du Japanese Ministry of International Trade and Industry (MITI) • financement de consortiums • aide de projets privé-public

  13. L'exemple japonais : un essai concluant Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Exemple du VLSI (Very Large Scale Integrated) • objectif : répondre à la domination de IBM • industrie informatique japonaise menacée • projet important, donc coûteux • Impact sur la coopération en R&D et l'innovation au Japon • large succès de la coopération en R&D • plus de 30% en recherche appliquée, plus de 50% en développement • choix de politique publique concluant, secteurs innovant performants • Le Japon devient le leader mondial dans le secteur informatique • en 1972, le Japon n'est pas représenté parmi les dix meilleurs constructeurs de mémoire vive ou RAM. • en 1982, six des dix grands constructeurs mondiaux sont japonais.

  14. L'exemple japonais : un essai concluant Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ?

  15. L'exemple japonais : un essai concluant Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Les leçons du modèle japonais et de la promotion de la coopération en R&D : • permet définir de grandes orientations de recherche • fort rendement social • n'aboutit pas nécessairement à une situation de position dominante • L'Europe et les Etats-Unis révisent leur position vis-à-vis de la coopération en R&D : • le modèle japonais convainc les pays occidentaux • remise en question des lois anti-trust • promotion des partenariats privé – public, de la coopération en R&D

  16. Les Etats-Unis et l'Europe vers un changement Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Le modèle japonais convainc les pouvoirs publics américains et européens qui changent de politiques publiques vis-à-vis de la coopération en R&D. • Deux types d'outils de promotion pour les pouvoirs publics : • l'outil juridique pour autoriser la coopération en R&D • l'outil financier pour inciter à coopérer en R&D • Deux initiatives en 1984 : • aux Etats-Unis : le congrès américain ratifie le NCRA (National Cooperative Research Act) • en Europe : mise en place des Programmes Cadres européens (PCRD) - adaptation des droits nationaux au droit communautaire (voir le Traité de Rome (1957)

  17. Les Etats-Unis et l'Europe vers un changement Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • L'orientation des politiques publiques en faveur de la coopération en R&d est suivi d'un réel engouement dans l'industrie (Hagedorn (2002)). • La coopération en R&D s'insère dans une stratégie globale d'innovation pour les entreprises. • Deux exemples importants et emblématiques : • aux Etats-Unis : financement de consortiums de recherche (MCC et SEMATECH) • France : Crolles 2

  18. Coopérer en R&D : un arbitrage peu intuitif Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Les leçons de la promotion de la coopération en R&D au Japon : • permet de faire face à la concurrence internationale • partage des coûts de recherche • avantage en terme de temps sur les concurrents • L'union fait la force, mais les bénéfices de la coopération en R&D sont difficiles à évaluer. • A priori, coopérer en R&D présente un arbitrage peu évident pour l'entreprise : • coopérer pour innover • mais, coopérer avec un concurrent et révéler les résultats de l’innovation

  19. Coopérer en R&D : un arbitrage peu intuitif Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Coopérer en R&D a des avantages, mais également des inconvénients : • coopérer pour partager coûts et risques de la recherche, profiter de synergies entre les partenaires • mais, coopérer peut être un échec si les partenaires ont des objectifs sont différents, si phénomène de passager clandestin. • Coopérer en R&D présente également un arbitrage peu évident du point de vue social : • promouvoir la coopération pour déclencher une recherche qui ne serait pas menée autrement. • éviter la duplication des efforts de recherche • mais, préjudiciable si concurrence moindre

  20. Coopérer en R&D : un arbitrage peu intuitif Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ?

  21. Définition(s) de la coopération en R&D Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Nombreuses formes de coopération en R&D. Définition large de la coopération en R&D : “toute participation active à une R&D collective ou à des projets d'innovation avec une ou plusieurs autres organisations” Cette définition inclut (entre autres) : • les partenariats privé – privé • les partenariats privé – public Objectif de la coopération : concevoir et exécuter collectivement de R&D, projets collaboratifs

  22. Définition(s) de la coopération en R&D Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • La coopération en R&D ne concerne pas : • les relations de sous-traitance en R&D sans synergie particulière en innovation • l'appartenance à un réseau de R&D dans un programme de recherche si absence de travail collectif • les fusions ou acquisitions où un des partenaires perd son indépendance • les ententes visant à entraver la concurrence • les prises de participation minoritaires • les partenariats verticaux (fidélisation des relations clients-fournisseurs).

  23. Définition(s) de la coopération en R&D Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Qu'est-ce qui caractérise la coopération en R&D ? • La coopération en R&D suppose de : • mettre en commun des connaissances, mettre à disposition des technologies et partages des informations • mobiliser les ressources des partenaires • coordonner l'utilisation des ressources • ne pas avoir de visée commerciale immédiate • ne pas procéder nécessairement à des échanges commerciaux entre les partenaires

  24. Définition(s) de la coopération en R&D Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Différents types de partenariats : • coopération avec concurrents ou coopération horizontale • coopération avec fournisseur ou coopération verticale • coopération avec un partenaire national, international • tous type de secteur : principalement haute-technologie (électronique, informatique, pharmaceutique, etc.), mais aussi secteurs traditionnels (automobile, textile, etc.) • recherche fondamentale et appliquée

  25. Formes de coopération en R&D : le consortium de recherche Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Le consortium de recherche est un large projet de recherche • phénomène récent aux Etats-Unis et en Europe depuis les années 1980 • forme la plus connue de coopération en R&D • Principe d'un consortium • grandes avancées dans un domaine donné • alliance en recherche fondamentale, parfois appliquée • alliance entre concurrents, organismes publics • projet souvent informel et à long terme • Les consortiums en chiffres aux Etats-Unis (1995) • près de 350 consortiums technologiques • près de 1200 entreprises américaines • 50 entreprises étrangères

  26. Formes de coopération en R&D : le consortium de recherche Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Le consortium de recherche en pratique • définition des objectifs et des modalités nécessaire • partage de connaissances et de moyens financiers et humains importants • réseau souvent animé par un ou plusieurs leaders • parfois des installations communes, mais cela reste exceptionnel • Deux exemples emblématiques de consortiums américains : • MCC (1982) • Sematech (1987)

  27. Formes de coopération en R&D : le consortium de recherche Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • MCC, Microelectronics and Computer Technology Corporation (1982, officialisé en 1984) • premier consortium de recherche américain • en 1982 : industriels américains, semi-conducteurs et informatique • actuellement : universités et organismes de recherche • concurrencer le projet japonais d'ordinateurs de 5e génération • champ d'activité élargi aujourd'hui • Sematech, SEmiconductor MAnufacturing TECHnology (1987), Austin, Texas • initiative gouvernementale avec 14 industriels américains pour redynamiser l'industrie des semi-conducteurs américaine • aujourd'hui 12 membres pas tous américains • consortium en recherche fondamentale à but non-lucratif • principaux acteurs de l'industrie des semi-conducteurs dont AMD, HP, IBM, Intel et Texas Instrument • près de la moitié de la production mondiale des semi-conducteurs

  28. Formes de coopération en R&D : le consortium de recherche Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Crolles 2 - Isère, France • créé en 2002, inauguré en 2003 • consortium entre Philips, ST Microelectronics et Motorola • deux partenaires publics : CEA et l'INPG • micro- et nano-technologie • budget en 2002 consacré à la R&D de 2 milliards d'euros

  29. Formes de coopération en R&D : la Research Joint Venture (RJV) Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Une joint venture en recherche est définie dans le NCRA (1984) comme “l'association de deux ou plusieurs entités dans le cadre d'un contrat ayant pour but (Department of Justice, Public Law No 98-462) : • l'analyse théorique ou expérimentation • le développement ou test de techniques de base en ingénierie • le développement pratique de résultats théoriques ou techniques à des fins expérimentales ou démonstratives • l'accumulation, échange ou analyse d'informations de recherche”

  30. Formes de coopération en R&D : la Research Joint Venture (RJV) Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Qu’est-ce qui caractérise une Research Joint Venture (entreprise commune de recherche) : • entité indépendante • deux ou plusieurs entreprises en vue de réaliser un objectif commun mais limité • partage des frais et des risques, partage des ressources • lien formalisé ou contractualisé entre les partenaires • échange d'informations commercialement sensibles • développement de nouvelles technologies, de nouveaux procédés ou de nouveaux produits

  31. Formes de coopération en R&D : accords de partenariats et échanges informels Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Accords de partenariat de recherche • arrangement contractuel • définition précise d'un cahier des charges à respecter • cadre juridique défini d'un commun accord • résultats confidentiels • Échanges informels de savoir-faire • partage de connaissances et de savoir-faire via des réseaux informels • échanges téléphoniques, conférences, publications scientifiques • mode d'échange souple pour un coût faible • devenu courant, préféré à un contrat contraignant • dans les années 1970, près de 70% des accords de coopération étaient des RJV • en 1998, plus que 10% de RJV au profit des échanges informels

  32. Eléments de théorie : caractéristiques du marché de l'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Pourquoi promouvoir l'innovation ? Quelles incitations à l'innovation ? • Pourquoi les firmes coopèrent en R&D ? Qu'est-ce qui justifie l'intervention publique ? • Comment inciter les firmes à coopérer ? • Caratéristiques de l'innovation ?

  33. Eléments de théorie : l'innovation, facteur de croissance Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Le progrès technique, ou innovation, est un déterminant de la croissance : • place fondamentale dans les théories économiques • lien entre progrès technique et amélioration des conditions de vie • Smith (1776), Ricardo (1819), Schumpeter (1911, 1942) • Théorie de l'innovation de Schumpeter • a inspiré de nombreux travaux académiques • mise en évidence des conséquences macroéconomiques de l'innovation sur les cycles économiques • lien entre l'innovation et les cycles économiques : • innovation majeure, dite de rupture • inspire des innovations mineures • les innovations apparaissent en grappe – phase d'expansion • “destruction créatrice” – phase de dépression • entreprises inadaptées obsolètes

  34. Eléments de théorie : l'innovation, facteur de croissance Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Théories économiques de la croissance après Schumpeter : • théories basées sur les travaux de Schumpeter • validation empirique des conjectures de Schumpeter • Solow (1956) : les déterminants de la croissance économique • le progrès technique est la première source du résidu • le résidu est la partie de la croissance économique inexpliquée par les facteurs capital (investissements) et travail (main d'oeuvre) • rôle majeur de l'innovation dans la croissance économique

  35. Eléments de théorie : l'innovation, facteur de croissance Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Rostow (1960) : cinq phases où l'innovation joue un rôle majeur • société traditionnelle - fonctions de production et connaissances scientifiques limitées • conditions du démarrage - nouvelles fonctions de production créées par la science • démarrage - accélération des innovations, techniques nouvelles • maturité - phase de structuration et de croissance avec investissements • consommation de masse - phase de production et d'amélioration des revenus des individus

  36. Eléments de théorie : l'entrepreneur, stratège de l'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Rôle de l'entrepreneur dans l'innovation : déclencher l'innovation et prendre le risque d'innover et de rompre avec les schémas habituels. « Le rôle de l'entrepreneur consiste à réformer ou à révolutionner la routine de production en exploitant une invention ou, plus généralement, une possibilité technique inédite. [...] C'est à ce genre d'activités que l'on doit primordialement attribuer la responsabilité des “prospérités” récurrentes qui révolutionnent l'organisme économique, ainsi que des “récessions” non moins récurrentes qui tiennent au déséquilibre causé par le choc des méthodes ou produits nouveaux. » (Schumpeter, 1942, p.180) • Pourquoi innover ? Quelles stratégies d'innovation ? Quels incitations ? les obstacles à l'innovation ? Quels déterminants de l'innovation ?

  37. Eléments de théorie : l'entrepreneur, stratège de l'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Innover procure un avantage concurrentiel à l'entreprise. • Deux types d'innovations : • innovation de produit - créer un marché • innovation de processus - baisser le coût de production • a posteriori, l'innovation est une source de revenu qui assure une rente • la rente potentielle est une incitation à innover • L'innovation a des caractéristiques particulières : la stratégie d'innovation dépend des caractéristiques de l’innovation.

  38. Eléments de théorie : l'entrepreneur, stratège de l'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Les caractéristiques de l'innovation : • L’innovation est un bien public (opposé à bien privé), c.-à-d. un bien non-rival et non-exclusif (Nelson (1959), Arrow (1962)) • Bien non-rival - la consommation de l'innovation par un agent n'a pas d'impact sur la quantité d'innovation consommée par un autre agent (bien inépuisable) • Bien non-exclusif – la diffusion et l’utilisation par d’autres sont difficiles à contrôler • Il est difficile de s’approprier complètement les résultats de l'innovation - les droits de propriété intellectuelle (DPI) ne peuvent être définis parfaitement (Coase (1937)).

  39. Eléments de théorie : l'entrepreneur, stratège de l'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? La notion d'externalité positive : • les biens d'innovation ne sont pas exclusifs • diffusion involontaire des connaissances • les résultats de la R&D bénéficient aux concurrents qui n'ont pas à passer par le marché Les conséquences sur le marché de la présence d'externalités : • la firme est désincitée à investir en recherche. • ne pas partager le coût de l'innovation • profiter de l'innovation des concurrents • passager clandestin

  40. Eléments de théorie : l'entrepreneur, stratège de l'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Notion de capacité d'absorption • assimilation des connaissances extérieures • coût d'acquisition de la connaissance Risque et incertitude de l'innovation • incertitude de l'innovation • « chemin de l'innovation » incertain • scénario inconnu a priori • innovation risquée • la réaction du marché à un nouveau inconnue • la mise en oeuvre sur le plan technique est un processus complexe • retour sur investissement difficile à évaluer

  41. Eléments de théorie : l'entrepreneur, stratège de l'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Les caractéristiques de l'innovation sont des désincitations à innover • Comment rétablir l'incitation à innover ? • limiter les problèmes d'appropriabilité de la R&D • limiter le risque de la R&D • protéger l'innovation par des brevets • partager ou transférer (subventions) les risques de la R&D

  42. Eléments de théorie : la coopération en R&D, une stratégie d'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Coopérer en R&D: créer une organisation jointe avec un ou plusieurs partenaires avec l'objectif d'innover en commun Raisons d'innover liées aux caractéristiques de l'innovation : • internaliser les externalités de recherche • partager des coûts et des risques de la recherche Pour innover, la firme peut choisir entre la solution interne (hiérarchie) et le marché. Question de Coase (1937) : « pourquoi certaines activités sont-elles organisées au sein des firme tandis que d'autres sont organisées entre les firmes, c'est-à-dire pourquoi certains échanges ont lieu dans le cadre du marché tandis que d'autres sont effectués dans un cadre intégré, au sein d'une organisation (hierarchy) ? »

  43. Eléments de théorie : la coopération en R&D, une stratégie d'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • Coopérer en R&D : un arbitrage entre le marché et la firme • solution internalisée • recours au marché • La théorie de la firme explique la coopération en R&D en se basant sur les coûts de transaction. • Travaux de Williamson (1975, 1985) : • analyse des relations inter-organisationnelles • estimations des coûts de transaction

  44. Eléments de théorie : la coopération en R&D, une stratégie d'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Définition des “transactions” par Williamson (1995) : • échanges de biens ou de services entre deux interfaces technologiquement séparées • coûts de recherche - identification et sélection d'un futur partenaire • coûts contractuels - négociation et écriture du contrat de partenariat • coûts de gestion de la relation - coûts de supervision du respect des engagements contractuels et coûts de renégociation des contrats dont sanction éventuelle d'un partenaire Chaque transaction a un coût. La théorie des coûts de transaction compare le coût entre la solution internalisée et la solution du marché.

  45. Eléments de théorie : la coopération en R&D, une stratégie d'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? • La coopération en R&D est une solution hybride basées sur des arrangements mutuels (Ménard (1996a, 1996b) • contrats de coopération incomplets augmente les coûts de transaction • actions des partenaires mal définies • pour les biens intangibles, écriture de contrats complets difficile • expliquer les raisons de coopérer • comprendre les conditions de la coopération • Les coûts de transaction dépendent des niveaux de spillovers, de l'asymétrie d'information et de l'incertitude.

  46. Eléments de théorie : la coopération en R&D, une stratégie d'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Coûts liés aux trois sortes de spillovers (Jaffe, 1996) : • les spillovers financiers - estimer le coût et le prix de l'innovation • les spillovers de connaissance - flux de connaissance entre innovateurs (littérature scientifique, le reverse engineering, etc.) • les spillovers de réseau - innovations liés à des technologies complémentaires Coûts liés à l'asymétrie d'information : • l'entrepreneur achète et vend de l'innovation • l'acheteur cherche une information extensive sur l'innovation • le vendeur n'a pas intérêt à révéler cette information pour ne pas dévaluer son bien • coopérer permet d'accéder à l'information sans passer par le marché

  47. Eléments de théorie : la coopération en R&D, une stratégie d'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Coûts liés à l'incertitude sur le succès de l'innovation : • de faibles compétences augmente l'incertitude • coopérer permet de réaliser des économies d'échelle • coopérer réduit l'incertitude de la R&D Coopérer pour réduire les coûts de transaction • écriture d'un contrat complet impossible • coopération en R&D pour réduire le coût d'accès à l'information et le coût de transaction Coopérer en R&D permet de pallier les défaillances du marché : • internaliser les spillovers • accéder à une information cachée • réduire l'incertitude de l'innovation

  48. Eléments de théorie : la coopération en R&D, une stratégie d'innovation Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Autres avantages à la coopération en R&D (Vonortas (1997)) • le partage des ressources, des coûts et des risques • mise en commun des capacités de recherche • plus de projets de recherche plus nombreux • projets pus importants • la répartition des taches permet de réduire les risques • l'exploitation des synergies • compétences complémentaires et supermodularité (le tout est plus grand que la somme des parties) • éviter la duplication des efforts de R&D • pour deux projets similaires, une seule firme aura un brevet (concurrence de type “winner takes all”)

  49. Eléments de théorie : bénéfice social de la coopération en R&D Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Avantage de la coopération en R&D du point de vue de l'entrepreneur • coopération en R&D intéressante pour l'entrepreneur • rétablit l'incitation à investir en R&D Avantages du point de vue social • position des pouvoirs publics ? • politiques de promotion de la coopération ? L'innovation est à l'origine de la croissance. La coopération permet de rétablir l'incitation à innover

  50. Eléments de théorie : bénéfice social de la coopération en R&D Contexte historiqueDéfinitionsEléments de théorie Politiques publiques Qui coopère ? Objectif de Lisbonne (2000) pour l'UE : “l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici 2010, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale” La coopération en R&D est au coeur du projet de Lisbonne.

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