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LA VIE EN COULEURS Centenaire de l’Autochrome Lumière 1904 – 2004 LYON rend hommage du 25 juin au 5 novembre 2004 à
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LA VIE EN COULEURS Centenaire de l’Autochrome Lumière 1904 – 2004 LYON rend hommage du 25 juin au 5 novembre 2004 à deux de ses plus illustres enfants, Auguste et Louis LUMIERE, inventeurs du premier procédé moderne de photographie en couleurs. un reportage de Jean-Paul BARRUYER autour des grilles de la Préfecture du Rhône le 1er novembre 2004
SOUDAIN, A NOS YEUX, LE MONDE SEMBLE PASSER DE L’OMBRE A LA LUMIERE… Des photographies en couleurs avaient été réalisées en France dans les années 1860, mais les procédés restaient imparfaits, notamment avec la nécessité de faire trois prises de vue différentes pour un même cliché. Déjà inventeurs du Cinématographe en 1895, les frères Lumière mettent au point en 1904 la plaque de verre Autochrome sur laquelle sont étalés des millions de grains de fécule de pomme de terre, chacun teinté d’une des trois couleurs : rouge, vert ou bleu, associés à une surface sensible. Ils obtiennent ainsi des clichés positifs transparents donnant une image beaucoup plus lumineuse et naturelle qu’avec un support de papier opaque. Comme dans la peinture pointilliste, c'est la globalité du regard qui forme l'effet coloré et plein de charme de ces photographies. La commercialisation en 1907 met la photographie en couleurs à la portée de tous et les photographes de mode s’en emparent dès 1910. L'Autochrome restera sans réelle concurrent durant une trentaine d'années jusqu'à l'apparition des pellicules couleur remplaçant cette fragile diapositive de verre. Les clichés que vous allez voir sont très loin du rendu originel de ces plaques de verre. Ces dernières, avec le temps, ont certainement perdu la fraîcheur de leurs coloris. De petit format, elles ont été, pour les besoins de l'exposition, reproduites sur de très grands panneaux opaques à la surface plastifiée et brillante. Enfin, moi-même, dans des conditions d'éclairage difficiles, j'ai «rephotographié» à main levée ces derniers dans leur format intégral ou en partie seulement, avec parfois les inévitables reflets des lumières de la rue. Mais force est de constater que ces images nous subjuguent au premier regard. Personne ne niera le lien pictural que certaines de ces photos établissent avec les tableaux de grands maîtres impressionnistes comme Claude Monet ou Auguste Renoir. J'ai reçu cette exposition comme un coup de poing dans la figure, en tout cas comme une leçon d'humilité : à croire que les perfectionnements de nos appareils actuels sont le plus souvent des arguments commerciaux plus que de précieux auxiliaires ! A moins que le regard, derrière l'objectif, avec le temps et la banalité de ce moyen d'expression, ait perdu de son acuité... La couleur, soudain, apporte une touche de modernité et de proximité à cette époque que l'on qualifiera plus tard de "Belle". Il est difficile de croire que nous avons ici les derniers témoignages d'un autre monde, celui qui allait disparaitre sous un déluge de feu et de sang dont la noirceur des images ne cesse encore de nous hanter… Au-delà de mon émotion esthétique, j'ai voulu accomplir un devoir de mémoire pour cette invention que les médias n'ont pas célébrée à la hauteur de sa portée, à un moment où l'on commémore tout et n'importe quoi, comme si notre société, toujours tournée vers le passé, accepte bien de marcher vers l'avenir… mais seulement à reculons !
« Au titre de petits-fils de Louis Lumière, nous sommes heureux de voir cette exposition présentée à l’Hôtel du Département, lançant ainsi la célébration du centenaire de l’Autochrome Lumière. Notre grand-père nous a souvent dit que le procédé était pour lui l’invention de sa vie : « Il m’a fallu sept ans d’efforts ininterrompus. Je n’ai rien fait d’autre pendant cette période. Je n’ai jamais perdu courage ». En effet, s’il n’a fallu que quelques mois à Louis Lumière pour mettre au point l’invention du Cinématographe et la projection d’images animées sur un écran, il en a été tout autrement pour résoudre le difficile problème de la photographie en couleur. Sa réalisation lui demanda beaucoup de temps et d’énergie mais le résultat obtenu fut à la mesure de ce travail : force est de constater qu’aujourd’hui encore, les photographies réalisées par ce procédé impres- sionnent par leur beauté indicible et leur qualité technique. Après son invention en 1904, la commercialisation de l’Autochrome en 1907 met la photographie en couleur à la portée de tous. A titre personnel, nous sommes profondément touchés de revoir parmi les images présentées de nombreuses scènes et portraits familiaux parmi lesquels figurent nos mères et leurs proches. Nous espérons qu’à leur tour, les visiteurs de cette exposition ressentiront la beauté d’une technique et le parfum d’une histoire ». Les petits-enfants de Louis Lumière