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ATELIER THEMATIQUE. Promouvoir les pratiques agro-forestières pour renforcer la performance des systèmes de production . RNA AU SENEGAL. Introduction I. Définitions de la RNA II. Etat des lieux sur la RNA 2.1 Quelques expériences de RNA 2.2 Impacts et enjeux de la RNA
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ATELIER THEMATIQUE Promouvoir les pratiques agro-forestières pour renforcer la performance des systèmes de production
RNA AU SENEGAL Introduction I. Définitions de la RNA II. Etat des lieux sur la RNA 2.1 Quelques expériences de RNA 2.2 Impacts et enjeux de la RNA 2.3 Opportunités de la RNA 2.4 Défis 2.5 Recommandations
RNA AU SENEGAL Introduction • Dans les zones arides et semi-arides, la faible pluviométrie, la mauvaise répartition des pluies et les défrichements incontrôlés des formations boisées, pour l’agriculture et l’énergie principalement, ont des conséquences désastreuses sur le sol et partant sur l’agriculture (PAYNE et al, 1987 cité par SILVAKUMAR, 1991 ; C.P. CHAMARD, 1993). • Au Sénégal, en général, et dans le bassin arachidier en particulier, les systèmes agroforestiers traditionnels qui intégraient l’arbre, l’animal et les cultures annuelles permettant une production soutenue ont été abandonnés dans la plupart des cas au profit de la monoculture de l’arachide (révolution verte, cité par BAKHOUM, 1995). • Cette dernière avec ses corollaires de pratiques culturales inadaptées (déboisement puis dessouchage pour faciliter la mécanisation) a été à l’origine de l’état de dégradation actuelle du couvert ligneux. Entre 1981 et 1999, c’est d’environ 80 000 ha chaque année que régressent les formations ligneuses sénégalaises pour les seuls besoins de l’agriculture (CONSERE, 1997). • tentatives de reboisement avec ses difficultés et résultats escomptés non atteints De ce constat, de nouvelles approches relatives à la réhabilitation émergent à partir des années 90. Parmi ces dernières la régénération naturelle assistée (RNA) occupe une place importante.
RNA AU SENEGAL • Définitions de la RNA La régénération naturelle assistée (RNA) a été définie par différents auteurs : Diallo (1992), la RNA est une activité qui consiste à promouvoir et à protéger les jeunes pousses des espèces ligneuses dans les champs de culture, afin de contribuer efficacement à la régénération des sols dégradés et à la satisfaction des besoins en produits forestiers…. • Larwanou et al (2006), parlent de RNA «quand les cultivateurs activement protègent et gèrent les repousses dans leurs champs pour (re)créer une végétation ligneuse. Il s’agit presque toujours des espèces ayant une valeur économique». • FIDA Afrique (2010), la régénération naturelle assistée consiste à laisser au cours du défrichement (en saison sèche ou en saison des pluies) un à trois (3) rejets issus des souches des différents arbres et arbustes (entre 80 à 150 pieds à l’hectare) pour qu’ils poursuivent leur croissance.
RNA AU SENEGAL II. ETAT DES LIEUX Recherches en agro-forestières (RNA) depuis les années 1987 • Des études de rendements agricoles ont été effectuées dans les parcs à Acacia albida (zone centre-ouest) et à Cordylapinnata (zone sud) pour évaluer les rendements de cultures de mil et de l’arachide sous le couvert de ces deux espèces (DRPF, 1988/89) • Une étude effectuée par ENSA-Agroconsult en 1998 au Centre-Nord du bassin arachidier sur la mesure de l’impact de la régénération naturelle assistée de Combretumglutinosum sur les propriétés physico-chimiques des sols, les rendements des cultures annuelles ainsi que la couverture des besoins en produits ligneux et non ligneux • S. A. Ndiaye et al en 2000 et B. Diouf en 2001 ont fait des investigations dans le bassin arachidier portant respectivement sur « Régénération des ligneux dans le parc à Acacia albida et « Etude de la Régénération Naturelle Assistée des espèces associées aux cultures annuelles dans les parcelles agroforestières du projet GERT (Gestion de l’Espace et des Ressources Naturelles du Terroir) »
RNA AU SENEGAL 2.1 Quelques expériences de RNA Botoni E. et Chris Reij (2009) dans leur rapport de synthèse intitulé « La transformation silencieuse de l’environnement et des systèmes de production au Sahel : Impacts des investissements publics et privés dans la gestion des ressources naturelles » issu d’études dans 4 pays du Sahel (Niger, Mali, Burkina Faso et Sénégal) argumentent si à l’échelle régionale le phénomène de la dégradation se poursuit malheureusement, localement et là où des investissements en GRN ont été consentis, on peut affirmer que la tendance est renversée . • Le PREVINOBA (1986-1999) a réalisé en matière de régénération naturelle avec des espèces locales (Combretumglutinosum, en particulier), Acacia albidaet Balanites aegyptiaca) dans le département de Tiwaoune des acquis considérables. La densité de 9 arbres/ha avant l’intervention du projet a été enrichie de 27 jeunes arbres/ha protégées avec l’appui du projet : Exemple du village de Khatre SY (Diallo 1992 ; ENSA– AGROCONSULT, 1998). • Projet agroforestiers de Dioubel (PAGF) (1989 – 2010) qui a mis un accent sur la protection des rejets et semis naturelles • L’ONG AHDIS (Action Humaine pour le Développement Intégré du Sénégal) et collaboration avec ISRA s’est investi en 1997 et 1998 dans la régénération des ligneux dans le parc à Acacia albida au Centre-Nord du bassin arachidier (Acacia albida, Balanites aegyptiacaet Guierasenegalensis(Samba A.N., Sène A., Thomas I. 2000),
RNA AU SENEGAL • La promotion de RNA par Plan international au Nord du Sénégal dans les région de St louis (CR de Pal), Louga, etc • Les expériences de Green Sénégal dans la pratique de la RNA dans ses zones d’intervention • Le projet de la gestion de la RNA par les agriculteurs de World Vision Sénégal dans la région de Kaffrine (2008 – 2011) : densité des arbres dans les champs (5 arbres/ha en moyenne) alors qu’avec la pratique de la RNA (36 jeunes plants/ha en moyenne) Total : 1629 ha et 49 jeunes plants/ha dans le CR de Diokoul • L’intégration de la RNA dans le projet de la Grande Muraille Verte • Projet de gestion durable des terres 2.2 Impacts et enjeux de la RNA La RNA a eu de nombreux impacts : • • Ecologique (flore, végétation, lutte contre l’érosion éolienne et hydrique) ; … • Alimentaire et économique (production de fourrage pour le bétail , produit de cueillette pour nourriture humaine, vente de bois, etc) ; • Changements climatiques
ATELIER SUR FMNR • • Agronomique (amélioration de la fertilité des sols avec augmentation des rendements agricoles) Exemple : étude de l’influence de RNA de trois ans sur le rendements des cultures (WV-CNRA) Rendement du mil (kg/ha)
RNA AU SENEGAL Une étude d’ENSA-AGROCONSULT effectuée en 1998 dans la zone Centre-Nord du bassin arachidier révèle que sur le plan physique, outre « l’effet parasol », Combretumglutinosum protège le sol grâce à l’action exercée par son système racinaire. sur l’environnement (amélioration du microclimat par l’augmentation de la densité des arbres ) Socio-culturel (matérialisation de la propriété, service, etc) sur les femmes (le temps qu’il faut pour chercher du bois a fortement diminué) Réduction de la vulnérabilité à la sécheresse (accès aux arbres pour exploitation et vente)
RNA AU SENEGAL Contribution pour le reverdissement : • Exemple de l’expérience de WVS (20 000 ha avec une moyenne le 36 pieds à l’ha soit environ 723 204 jeunes arbres ). • L’expérience du PREVINOBA dans le département de Tiwaoune (de 9 arbres à l’ha , on passe à 27 jeunes arbres/ha : exemple du village de Khatre SY) (ENSA-agroconsult, 1998) • La RNA a fait ses débuts au Niger autour de 1985 et la superficie reverdie par cette technologie est évaluée à environ 5 millions d’hectares (Larwanou et al, 2006) ENJEUX de la RNA • Economiques (« Les arbres constituent aujourd’hui un capital et un facteur de production privatisé. Un paysan disait, l’arbre dans ton champ, c’est comme ta vache. C’est ainsi que lors du partage d’un champ d’héritage, on tient compte de la densité du peuplement forestier ») (Larwanou et al, 2006) • Socio-culturel (la propriété foncière, droit d’usage, etc )
RNA AU SENEGAL 2.3 Les Opportunités de la RNA Résultats de l’étude effectuée au sud-est du bassin arachidier (WV-CNRA-UCAD) : Le peuplement est dominé principalement par Combretumglutinosum (rat) qui représente près de la moitié de l’effectif (48,3%) suivie par Acacia macrostachya (Sam) (10,3%), Piliostigmareticulatum (Nguiguis) (8,5%), Guierasenegalensis (Nguer) (6,3%) et Cordylapinnata (Ndimb) (5,2%) Le ratio de renouvellement de Guierasenegalensis (nguer) varie d’un minimum de 394 jeunes plants pour un individu adulte à un maximum de 1540. Piliostigmareticulatum (nguguis) présente, le ratio minimal de173 jeunes plants pour un individu adulte 252 jeunes plants pour un individu adulte. Combretumglutinosum (rat) a un ratio variant d’un minimum de 51 jeunes plants pour un individu adulte 374 pour un individu adulte. Cordylapinnata (dimb) a le ratio de renouvellement le plus faible allant de 1,6 individus jeunes pour un adulte à 2 jeunes plants pour un adulte.
RNA AU SENEGAL 10 espèces les plus préférées pour la RNA
RNA AU SENEGAL Les arbres issus de la RNA sont le résultat de la protection et de la gestion de la régénération spontanée par les agriculteurs. Ces derniers reconnaissent sans ambigüité les multiples impacts de ce reverdissement : « les arbres sont pour nous comme le mil », « les arbres servent comme un brise-vent », « sans arbres nos animaux n’auraient rien à manger »…. Les arbres font partie du système de production et ont permis une plus forte intégration de l’agriculture, de l’élevage et de la foresterie. • Dans les villages où il y a eu des investissements dans la RNA, la majorité des villageois perçoivent une réduction de la pauvreté • Les populations ont acquis de nouvelles connaissances avec l’avènement de la pratique de la RNA (planification, organisation, gestion) : les activités de RNA sont renforcées par des volets d’accompagnement divers
RNA AU SENEGAL Dans les zones où il y a eu une importante régénération naturelle sur les champs, les femmes ne parcourent plus de longues distances pour collecter le bois de chauffe Les agriculteurs investissent dans les arbres quand ils ont des droits aux arbres sur leurs champs (code forestier du Sénégal) Les conventions locales qui accompagnent de la RNA 2.4 Défis L’existence d’une certaine impunité devant les coupes abusives et clandestines des jeunes arbres La place du conseil dans la mise en œuvre des projets souvent marginale Faiblesse de l’accès des femmes à la propriété de la terre Non reconnaissance dans la législation forestière de façon formelle que les agriculteurs ont un droit exclusif aux arbres sur leurs champs. Non appropriation du code forestier par une grande partie de la population L’action des transhumants, suivi/protection et l’entretien, feu de brousses, pratiques culturales inadaptées
RNA AU SENEGAL 2.5 Recommandations (diffusion de la RNA à grande échelle) • Renforcer la formation des populations sur les textes de la décentralisation (environnement) • Renforcer les visites d’échanges entre paysans, voyage d’étude qui visent à montrer des innovations locales, de bonnes pratiques et des cas de succès en RNA • Poursuivre la recherche-action dans la RNA • Prévoir ou renforcer dans leurs budgets des actions de promotion de la RNA (collectivités locales) • Renforcer le réseautage des intervenants • Capitalisation des bonnes expériences et les partager (cous forme de documentaire, etc) • Convaincre un chanteur à produire une chanson sur la RNA et faire une caravane à travers le pays • Impliquer les leaders religieux dans l’information et la sensibilisation pour la pratique de la RNA • Intégrer dans le curriculum de l’éducation le volet RNA et de façon intentionnelle • Renforcer les investissements dans la pratique de la RNA (ONG, projets)
RNA AU SENEGAL Mettre un accent particulier dans la politique forestière sur la promotion de la régénération naturelle sur les champs de culture par les paysans (moins coûteux et plus d’impacts) , plutôt que sur la plantation d’arbres Mieux informer et sensibiliser les populations sur les phénomène de dégradation de l’environnement et sur les techniques appropriées