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RANCUNE OU AMOUR ?. Diaporama de Jacky Questel. Lecture du livre de Ben Sira le Sage
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RANCUNE OU AMOUR ? Diaporama de Jacky Questel
Lecture du livre de Ben Sira le Sage Rancune et colère, voilà des choses abominables où le pécheur s'obstine. L'homme qui se venge éprouvera la vengeance du Seigneur ; celui-ci tiendra un compte rigoureux de ses péchés. Pardonne à ton prochain le tort qu'il t'a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis. Si un homme nourrit de la colère contre un autre homme, comment peut-il demander à Dieu la guérison ? S'il n'a pas de pitié pour un homme, son semblable, comment peut-il supplier pour ses propres fautes ? Lui qui est un pauvre mortel, il garde rancune ; qui donc lui pardonnera ses péchés ? Pense à ton sort final et renonce à toute haine, pense à ton déclin et à ta mort, et demeure fidèle aux commandements. Pense aux commandements et ne garde pas de rancune envers le prochain, pense à l'Alliance du Très-Haut et oublie l'erreur de ton prochain..
Comme vous, sans doute, je connais ce passage, je l’ai lu plusieurs fois. Et tout d’un coup, cette fois-ci, il a pris un autre sens… Ce texte, bien antérieur à notre Evangile, - il a été écrit environ 200 ans avant la naissance du Christ - m’a fait comprendre ce que voulait dire vraiment Jésus quand il nous dit d’aimer son prochain..Il ne s’agit pas d’un amour de composition : on rend service à nos proches, on donne pour essayer de soulager les misères lointaines. Et tout cela nous donne bonne conscience.? Alors, avec la meilleure bonne foi du monde, nous pensons obéir à Jésus et aimer notre pro-chain. Et nous gardons au fond du cœur telle hai-ne, telle rancune, tels refus de pardon…
Ce soir, tout à coup, je comprend la ter-rible phrase de Paul : « J’ai beau donner tous mes biens aux pauvres, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien." Voilà l’explication ! La charité – ou l’a-mour, comme on veut – ce n’est pas des efforts, des sacrifices ou des aumônes. L’amour, c’est bien plus compliqué, c’est un état d’esprit. On aide la voisine, même si elle est aca-riâtre, non dans un effort pour obéir à l’injonction de Dieu, mais parce que, au delà de son caractère, on devine des qualités que Dieu aime en elle, donc que nous aimons, même sans les con-naître. Dieu a fait TOUS les hommes à son image, et pas seulement moi !
L’amour, c’est ce qui ouvre notre cœur à ce qui est dans le cœur de l’autre, re-flet de l’amour de Dieu, et dont l’autre n’a peut-être même pas conscience. L’amour, c’est accepter que l’autre soit tel qu’il est, en nous disant que nous ne connaissons pas sa route intime, et que, si nous avions été à sa place, nous se-rions peut-être pires. Il est dur d’accepter de ne pas com-prendre. Car c’est accepter de ne pas juger. Or, nos jugements nous servent de frontières, on les élève entre les au-tres et nous. Celui-là ? Ah non ! Je ne puis plus lui parler, après tout ce qu’il m’a fait ! Et j’oublie le 77 fois 7 fois.
Je vous l’avoue tout de suite : l’amour, le vrai, celui qui passe par-dessus toutes les injures, toutes les offenses, toutes les trahi-sons, celui qui continue à tendre la main en sachant qu’il sera encore mordu, je ne sais pas si j’en serais capable. Sans doute que non. Je n’ai jamais été affronté à ces cas extrêmes. Et pourtant, c’est cela que Jésus attend de nous. Il nous l’a montré en disant à son Père, du haut de la croix : "pardonne-leur". Ses bourreaux l’avaient supplicié, moqué, frappé, craché au visage, et il demande à son Père de leur pardonner. Non seule-ment lui leur pardonne, mais il ne veut pas que son Père leur garde rancune.
Mais alors… Cela chamboule toute notre vie ! Toutes nos habitudes ! Cela ne nous permet plus de vivre confor-tablement avec quelque vieille rancune au coin du cœur, avec une brouille non réglée, que sais-je ? Encore pire, pour nous qui voulons toujours faire entrer les gens dans des moules, dans des catégories : nous ne pouvons plus classer, juger, répertorier. Les gens sont comme ils sont, c’est à nous à changer notre regard sur eux. Les belles paroles, les actes bien visi-bles, cela n’a pas de valeur. Je me souviens : Paul dit aussi ….
Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je ne suis plus qu'ai-rain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie et que je connaî-trais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, cela ne me sert de rien. La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle n'est pas envieuse ; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ; elle ne fait rien d'inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s'irrite pas, ne tient pas compte du mal ; elle ne se réjouit pas de l'injustice, mais elle met sa joie dans la vérité. Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout.
Oui, du coup, j’ai été me rechercher le texte de Saint Paul aux Corinthiens. Ces deux textes se répondent à plus de deux cents ans de dis-tance, et tous deux essaient de nous entraîner vers des sommets qui semblent inaccessibles. Alors, encore une fois, nous appelons l’Esprit-Saint à notre aide : comment ferions-nous, sans lui ? Nous ne serions même pas capables d’essayer… Un sage a dit : l’ascension de la plus haute montagne commence toujours par un premier pas. Alors, il ne nous reste plus qu’à commencer .à faire ce premier pas. Mais auparavant, quel déblaiement à faire en nos cœurs, en nos âmes, dans nos raisonne-ments !
Une des gangrènes des catholiques – car je crois qu’en cela nous sommes les champions – c’est le mérite ; un tel mé-rite qu’on l’aide, il a fait ses preuves, mais un tel ne mérite pas qu’on l’aide, il ne fait que recommencer les mêmes erreurs ! Et alors ? Regardez combien était court le trajet que fit Jésus en portant sa croix - trajet qui n’excédait pas le nombre de pas que l’on peut faire un jour de Shabbat.- Et sur ce petit trajet Jésus est tombé trois fois ! Alors, évidemment, nous nous disons : Jésus est tombé et s’est relevé, c’est pour me montrer que quand je tombe il ne m’en veut pas et m’aide à me relever.
Et c’est tout à fait vrai. Mais c’est aussi pour nous montrer que nos frères ont droit comme nous à tomber et essayer de se relever. S’ils sont trop usés, trop abimés, trop loin de tout entendement, pour se relever, ce n’est pas une raison pour ne pas tendre cette main qu’ils at-tendent, même si parfois dans un même mouvement ils la repoussent… Ces textes vont trop loin. Ils sont trop exigeants. J’ai l’impression de m’enfon-cer dans un gouffre, loin de mes tran-quilles certitudes, loin de mes convic-tions de bonne petite chrétienne bien tranquille. Car, justement, avec ces textes, que je comprends enfin, je ne serai plus jamais tranquille !
Seigneur, Seigneur, Où m’entraînes-tu ?
Pages offertes par Hélène PorcherTexte : JackyMusique : Benedictine Monks of Santo Domingo de Silos : Mandatum novum do vobis Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.fr/