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Thierry Cabot Les bureaucrates. Par Nanou et Stan. Ils rôdent, spécieux, le long des couloirs glauques, Nourris de hargne molle et de sots règlements, L'esprit tout emmuré dans de vains soliloques Où l'Etat vermoulu vide ses excréments. Autour d'eux, ce ne sont que blâmes et requêtes
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Thierry Cabot Les bureaucrates Par Nanou et Stan
Ils rôdent, spécieux, le long des couloirs glauques, Nourris de hargne molle et de sots règlements, L'esprit tout emmuré dans de vains soliloques Où l'Etat vermoulu vide ses excréments.
Autour d'eux, ce ne sont que blâmes et requêtes Vomis sous la grammaire aveugle des décrets ; Ce ne sont que doigts secs blêmis par les enquêtes Et les mesquins travaux délirants et secrets.
Pour ceux que leur bêtise épouvantable lorgne, Ils mâchent des courriers soigneusement pervers Au fil desquels aboie un code étrange et borgne A cause de trois mots alignés de travers.
L'œil torve du mépris leur tient lieu de réponse Si quelque fou rebelle ose élever la voix, Ou mieux, ils vont crachant une raide semonce Fière comme un nigaud juché sur un pavois...
Bureaucrates vengeurs affamés jusqu'à mordre Gratte-papiers goulus à l'aplomb infernal, Ils sauront d'un oukase enflé tel un mot d'ordre, Nous assigner un jour devant leur tribunal.
Et loup parmi les loups dans cette horrible enceinte, L'un ou l'autre demain nous brisera le front, Puis sur l'autel sanglant d'une loi sacro-sainte, Ils nous dévoreront ! Ils nous dévoreront !
Cabot Thierry (1958) Nationalité: Française Biographie : Thierry Cabot est né à Toulouse. Sa passion pour les mots l'a poussé très tôt vers l'écriture poétique dans laquelle il a vu un moyen d'expression privilégié, susceptible d'entrer en résonance avec les thèmes éternels qui forment la trame de notre " humaine condition". Paul Guth à qui, en 1982, il avait adressé quelques-uns de ses premiers textes réunis dans "La blessure des mots", lui avait, par retour de courrier, écrit plein d'enthousiasme : "Vos poèmes sont très beaux. Ils sont soulevés d'un grand souffle qui vient du fond de l'âme. Vous avez le sens du rythme, de l'onde poétique vous avez l'ampleur, l'émotion, la majesté. Et parfois de splendides images surgies des abîmes." …../…..
La bureaucratie. Un divorce inexorable semble se dessiner entre les administrations centrales et les collectivités territoriales. Je dis bien entre les administrations centrales car les responsables politiques gouvernementaux et parlementaires sont tous d’accord pour éviter ce déluge normatif. Mais rien n’y fait. La vraie question est : comment arrêter cette machine folle qui continue imperturbablement de produire des textes ? Cela ressemble à une imprimante à qui vous avez imprudemment commandé une édition et qui, bien que vous vous ravisiez, vous gâchera quand même 100 ou 200 pages de papier. Bureaucratie folle: Si les textes en question visaient du droit régissant les relations entre l’Etat et les citoyens, on pourrait comprendre une certaine prudence, mais il s’agit du droit qui régit les relations entre administrations (centrales et locales). Et cette absence de confiance, cet abus permanent et coûteux de position est une sorte d’offense ou de déni faits à l’état de droit. Les ruses s’accumulent. Les ministères, pour ne pas se faire reprocher d’entrainer des dépenses aux collectivités locales, écrivent des mesures de ce type : « les collectivités locales « peuvent » participer au financement ». C’est placer les collectivités face à la demande, et les mettre presque en situation de faiblesse pour contenir la dépense. Ces procédés discréditent gravement le système normatif français qui, après avoir ruiné la France, pourrait s’il n’y était mis bon ordre rapidement la ridiculiser aux yeux du monde. Nanou et Stan le 14/11/2014