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Maladies inflammatoires chroniques de l ’intestin. Épidémiologie. Une maladie de l ’adulte jeune les 20 à 40 ans sont les plus touchés. Un deuxième pic de fréquence est observé vers soixante ans égalité de fréquence homme femme pour MC RCH trois fois plus fréquente chez l ’homme de la femme
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Épidémiologie • Une maladie de l ’adulte jeune • les 20 à 40 ans sont les plus touchés. • Un deuxième pic de fréquence est observé vers soixante ans • égalité de fréquence homme femme pour MC • RCH trois fois plus fréquente chez l ’homme de la femme • l ’hémisphère nord est le plus touché • en France la prévalence de la RCH est de 30 à 100/100 000habitants, celle de la MC est de 10 à 100/100 000.
ETIOPATHOGENIE • Facteurs génétiques • Facteurs infectieux • souvent incriminés mais jamais prouvés • probablement favorisant une réponse immunitaire anormale mais sans responsabilité directe • facteur d ’environnement • essentiellement le tabac
Facteurs génétiques • Connus depuis 1934 par la description de formes familiales confirmées ensuite par des études épidémiologiques • les techniques de biologie moléculaire avaient déjà démontré une association entre certains génotypes HLA • l ’existence de gènes de prédisposition a été démontré
Génétique (suite) • mutation portant sur le gène Nod2 situé sur le petit bras du chromosome 16. • Ce gène code une protéine ayant une spécificité dans la reconnaissance de composants bactériens et l ’induction de réponses spécifiques aux pathogènes
Éléments du diagnostic • Les MICI sont des affections chroniques évoluant habituellement par poussées • Il n ’y a aucun critère diagnostic spécifique formel mais un ensemble d ’arguments cliniques, biologiques et morphologiques en faveur soit d ’une RCH, soit d ’une MC • les manifestations cliniques sont fonctions de la topographie des lésions intestinales et souvent révélatrices d ’une MICI dans plus de 80 % des cas
Étape clinique • Atteinte rectocolique gauche • syndrome rectal fréquent avec ténesmes, épreintes ,faux besoins, proctalgies. • émissions glairo- sanglantes isolées si atteinte distale ou associées à une diarrhée si atteinte plus étendue • Atteinte ano-périnéale • fissures souvent multiples, latérales, peu douloureuses • fistules et abcès récidivants • douleurs anopérinéales
Épreintes: coliques expulsives brèves partant de la FIG et se propageant vers l’anus • Ténesmes : sensation de striction anale douloureuse, soit constante soit paroxystique
Étape clinique (suite) • Atteinte du grêle et/ou colique droite • les symptômes sont moins spécifiques associant douleur et diarrhée. • un tableau pseudo appendiculaire est fréquent associant fièvre et douleur de la FID. • Un syndrome de Koenig traduit une sténose. • La diarrhée est de caractère variable • aspect graisseux ou liquidien dans l ’atteinte grêlique de MC • diarrhée hydrique +/- associée à des glaires et du sang dans l ’atteinte colique • signes généraux • fièvre • altération de l ’état général
Syndrome de Koenig • Douleurs abdominales diffuses • D’intensité moyenne à forte • À type de colique • De durée variable (évaluée en mn) • Survenant 3 à 4 h après le repas • Calmées par l’émission de gaz ou de selles • Accompagnées de nausées et ballonnements
Symptômes extras digestifs • Observés chez 30 à 40 % des patients • révélateurs dans 10 % des cas
Symptômes extradigestifs • Manifestations articulaires : les plus fréquentes • oligoarthrites périphériques asymétriques contemporaines des poussées • sacroiléite,avec ou sans rhumatisme axial,évoluant de façon indépendante des poussées • manifestations cutanéo muqueuses • érythème noueux et aphtes buccaux les plus fréquents • pyoderma gangrenosum plus rare • atteinte oculaire: iritis, uvéite, épisclérite • atteinte hépatobiliaire:cholangite sclérosante
Formes graves et complications • Parfois mode inaugural de la maladie • c ’est dans les formes graves qu’apparaissent les complications • perforations, hémorragie massive et colectasie dans la MC et la RCH imposant une intervention en urgence • abcès intra abdominaux, sténoses digestives responsables d ’occlusion, fistule (entéro-entérales,entéro-cutanées, entéro-vésicales,rectovaginales….) au cours de la MC • en pratique le diagnostic différentiel est parfois très difficile lors d ’une poussée inaugurale avec une colite infectieuse ou parasitaire
Signes de gravité au cours d ’une maladie inflammatoire intestinale
Indices de gravité • RCH: classification de Truelove et Witt • MC: indice de Best (CDAI = Crohn ’Disease Activity Index)
Étape paraclinique • La biologie • les examens morphologiques • l ’endoscopie digestive • la radiologie • l ’abdomen sans préparation en urgence • le transit du grêle • le scanner abdominal • l ’opacification colique • l ’histologie
La biologie • Il n’existe aucun paramètre spécifique de MICI • VS et CRP normales permettent d ’exclure le diagnostic • les examens biologiques permettent cependant • d ’apporter des arguments en faveur de l ’organicité des troubles (anémie et syndrome inflammatoire) • d ’éliminer une cause infectieuse (examen de selles et sérologie) • d ’apprécier la gravité d ’une poussée(anémie et hypoalbuminémie)
Examens morphologiques • La réalisation d ’examens endoscopiques avec biopsie et radiologiques est une étape fondamentale au diagnostic • elle permet dans la majorité des cas de différencier MC et RCH
Endoscopie digestive (RCH) • Les lésions élémentaires sont les suivantes • érythème avec perte de l ’aspect vasculaire normal de la muqueuse • fragilité de la muqueuse qui saigne au contact • ulcérations superficielles ou profondes • les lésions débutent constamment au niveau du rectum et progressent de façon continue sans intervalle de muqueuse saine réalisant au maximum une pancolite • les biopsies montrent une inflammation de la muqueuse et de la sous muqueuse de type lymphoplasmocytaire et des abcès cryptiques.
Endoscopie digestive(MC) • Lésions élémentaires • érythème en plage ou en bande • ulcérations aphtoides superficielles ou plus profondes, arrondies ou serpigineuses ou en carte de géographie • les lésions sont habituellement discontinues séparées par des intervalles muqueuses saines ; le rectum est indemne dans 50 % des cas et l ’iléon est atteint isolément dans 20 à 30% des cas.Tout le tube digestif peut être atteint, de la bouche à l ’anus • La biopsie montre la présence du granulome épithélioïde dans moins de 30 % des cas, élément quasi formel du diagnostic
Endoscopie digestive • Des lésions cicatricielles sont décrites dans les deux affections • pseudo polypes • cicatrices achromiques • sténoses beaucoup plus fréquente dans la MC, inflammatoires ou cicatricielles. • Dans les colites isolées étendues et continues le diagnostic différentiel est impossible.
Radiologie • ASP :systématique au cours des poussées sévères pour dépister une complication : • colectasie • perforation • Occlusion • le transit du grêle est remplacé par l’entéroscanner indispensable avec des aspects caractéristiques dans la MC • le scanner abdominal est incontournable dans les formes sévères et proposé dans la surveillance.
Diagnostic différentiel en fonction de la topographie des lésions
Les médicaments récents • Médicaments à effet anti-inflammatoire • dérivés aminosalicylés • corticothérapie • immunosuppresseurs • antibiotiques • Agents anti TNF-alpha
Médicaments à effet anti- inflammatoire Dérivés aminosalycilés
5 ASA • Sulfasalazine • ancêtre de cette classe thérapeutique associant un 5ASA et la sulfapyridine , partie inactive à l ’origine d ’effets indésirables chez 20 à 25 % des patients • dérivés du 5ASA • Mésalazine avec deux formes orales commercialisées • pentasa :Mésalazine à libération pH dépendant (2 à4 g/j) • rowasa et fivasa:Mésalazine à libération chrono dépendant • Olsalazine (DIPENTUM):2 molécules de 5ASA libérées sous l ’action des bactéries coliques • Mésalazine rectale • pentasa lavement et suppo 1 g • rowasa suppo 500 mg
4 ASA • QUADRASA • Uniquement commercialisé sous forme lavement • mêmes indications que le 5 ASA • efficacité et effets secondaires comparables dans les formes basses
Site de libération du5 ASA • Sulfasalazine :colon • Olsalazine : colon • Mésalazine orale • Pentasa: grêle (40 %) et colon • Rowasa Fivasa : iléon et colon • Mésalazine rectale • Pentasa lavement 1g : rectum et colon gauche • Pentasa cp rectal et Rowasa suppo : rectum
Les corticoïdes • Corticothérapie orale à dose de 1 mg /kilo /jour(équivalent prednisone) pendant quatre semaines puis diminution par paliers de 10 mg puis 5 mg par semaine jusqu ’à l'arrêt. • Corticothérapie parentérale • Corticothérapie locale : • lavements de béthamétasone ( Betnesol) • mousse d ’hydrocortisone ( Proctocort Colofoam ) • corticothérapie a effet local administré par voie orale : le budésonide
BUDESONIDE • Commercialisé sous le nom d ’ENTOCORT et RAFTON • Le budésonide est libéré de façon contrôlée dans l ’iléon et le colon droit; 85 % du médicament est métabolisé lors du premier passage hépatique • indications limitées à l ’atteinte iléo colique droite de MC
Immunosuppresseurs • L ’Azathioprine(IMUREL) • le Méthotrexate • la Ciclosporine
Azathioprine • Efficacité établie dans la MC • posologie • 2 à 2,5 mg/kg/j pour Azathioprine • effet bénéfique tardif généralement après deux ou trois mois de traitement
Azathioprine • IMUREL • réservé aux formes corticodépendantes ou chroniques actives • À long terme : risque de cancer réel en particulier lymphome mais probablement très faible
Méthotrexate • A faible dose : 25 mg par semaine en une injection SC • effets bénéfiques après quelques semaines de traitement • alternative à l ’Azathioprine en cas d ’échec ou d'intolérance