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L’évolution du métier à travers un exemple : le CCF d’histoire-géographie en CAP. Nicole BOUIN Professeur de lettres-histoire au lycée La Mache Formatrice d’enseignants et de cadres éducatifs nicole.bouin@gmail.com. Des constats de départ au changement de paradigme.
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L’évolution du métier à travers un exemple : le CCF d’histoire-géographie en CAP Nicole BOUIN Professeur de lettres-histoire au lycée La Mache Formatrice d’enseignants et de cadres éducatifs nicole.bouin@gmail.com
Des constats de départau changement de paradigme • Aujourd’hui il ne s’agit plus de former des jeunes pour le restant de leur vie mais de les préparer à s’adapter à l’évolution d’un métier et même à changer de métier, voire à exercer des métiers qui n’existent pas encore. • L’initiation à l’autoformation se confond avec la formation initiale ou en devient la finalité. • Ce qui, logiquement, devrait entraîner des modifications importantes dans la façon d’enseigner et d’évaluer. • En fait une révolution sous couvert d’évolution.
Le passage du baccalauréat professionnel à trois ans redonne sens au CAP qui permet à des élèves qui ne peuvent suivre en Seconde professionnelle après une 3e très faible : • de passer un diplôme pour une insertion professionnelle rapide • de faire finalement un bac pro en 4 ans en milieu scolaire, 2 ans de CAP puis 1ère et terminale bac pro • d’acquérir les bases pour poursuivre des études en alternance : BP ou bac pro… • de reprendre des bases pour se remettre en perspective d’études
Les élèves de CAP sont pour la plupart normalement intelligents mais souvent ascolaires : ils ne fournissent pratiquement pas de travail personnel, c’est d’ailleurs pour cela qu’ils se retrouvent en CAP à 16, 17 ou 18 ans. • Les épreuves classiques ne leur conviennent pas : répondre à des questions de cours ou d’analyse de documents sur deux ans de programme les condamne à l’échec. Ils ne manquent pourtant pas de ressources personnelles. Ce CCF, unique dans le système scolaire à ma connaissance, est parfaitement adapté à la situation, contrairement à ce que j’ai tellement entendu dire. A condition… de former les enseignants à un nouveau rapport à l’élève et au savoir. Or on confie ces classes de CAP à des professeurs débutants qui ne disposent pas de la formation qui leur permettrait de mener à bien cette mission passionnante.
L’épreuve d’histoire-géographie de CAP 1 thème de séquence 1 sous thème choisi par l’élève 1 problématique trouvée par l’élève avec l’aide de l’enseignant 3 documents sourcés, de natures différentes et répondant à la problématique Une soutenance orale
Une autonomie accompagnée A chaque étape le professeur valide, conseille, oriente, fournit des pistes de recherche…
Partir de l’environnement des élèves Puis Faire « voyager » les élèves dans le temps et l’espace accompagnement Changement d’échelle Parallèles dans le temps Elève acteur Mise à distance Transdisciplinarité Mise en sens Problématique Dossier personnel
Un oral exigeant mais accessible Attention chaque ligne ne correspond pas à un point du barème – le jury évalue chaque point globalement en fonction de la prestation du candidat
Les difficultés pour l’enseignant • Construire une séquence qui permette aux élèves de maîtriser l’essentiel du thème et de choisir un sous thème • Acquérir la technique qui amène les élèves à trouver une problématique • Apprendre aux élèves les bases de la recherche documentaire par la pratique • Amener les élèves à s’approprier les techniques d’analyse des documents • Faire comprendre pourquoi le respect du « statut du document » et de la source est une question éthique et civique et pas seulement technique • Inciter les élèves à faire des recherches et à avancer le dossier en dehors des heures de cours • Trouver des collègues qui acceptent de participer aux oraux • Accepter d’être à la fois formateur et évaluateur comme dans tout CCF mais ici le co-jury extérieur à la classe limite la confusion des rôles
L’intérêt pour l’enseignant • Un renouvellement des pratiques qui apporte un nouvel intérêt pour le métier et la matière • La satisfaction de préparer et de faire passer une épreuve intelligente et valorisante, à la fois réaliste et non démagogique • L’impression de préparer vraiment ces jeunes à leur vie d’adulte, quel que soit leur avenir professionnel : sens critique, capacité à construire un raisonnement, à faire des recherches et à en tirer des conclusion, à nuancer sa pensée, à argumenter, à réagir à un questionnement… • La joie de voir ces élèves souvent dévalorisés fiers de ce qu’ils ont produit : « Moi, j’ai fait une problématique ! », «On apprend mieux quand on fait le cours soi-même. » • L’intérêt de travailler en collaboration avec des collègues et l’effet de co-formation, le PLP polyvalent apprécie les apports de l’historien ou du géographe ou de l’économiste ou du philosophe lorsqu’il est spécialiste de français, et inversement je suppose • Un autre mode de relation à l’élève que l’on découvre en tête à tête sur des contenus qu’il a choisis parfois fort différent de l’image qu’on s’était faite de lui • La possibilité d’évaluer finement les possibilités de poursuite d’études du jeune : aisance intellectuelle, autonomie, capacité d’expression, investissement dans une matière générale….
A votre disposition • Le fascicule distribué aux élèves pour préparer l’épreuve • Des dossiers d’élèves de CAP vente, coiffure et menuiserie