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Histoire de France d’Ancien régime

Histoire de France d’Ancien régime. Sixième cours : La Renaissance (1461-1547). Sixième cours :. 1 – Louis XI, « l’universelle araigne » (1461-1483) 2 – Charles VIII et Louis XII 3 – Sa Majesté François 1 er (1515-1547) 4 – La Renaissance.

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Histoire de France d’Ancien régime

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Presentation Transcript


  1. Histoire de France d’Ancien régime Sixième cours :La Renaissance (1461-1547)

  2. Sixième cours : 1 – Louis XI, « l’universelle araigne » (1461-1483) 2 – Charles VIII et Louis XII 3 – Sa Majesté François 1er (1515-1547) 4 – La Renaissance

  3. 1 – Louis XI, « l’universelle araigne » (1461-1483) 1.1 – De la Praguerie à la Ligue du Bien Public • Jusqu’au XIXe siècle, la réputation de Louis XI est détestable. Pour le XVIIIe siècle, il est l’exemple de l’arriération médiévale, avec ses brutalités et ses superstitions et aurait été le dernier roi médiéval. • Depuis Michelet, le regard change et une appréciation plus neutre du règne, qui met de l’avant les réalisations économiques et politiques, commence à faire de lui le premier roi de la Renaissance française. • Jusqu’à Michelet, les sources étaient issues surtout de la noblesse lettrée et c’est cette noblesse qui a fait les frais de la consolidation politique de la royauté sous Louis XI.

  4. L’Universelle Araigne

  5. Mais l’homme ne fut pas non plus, comme une certaine historiographie marxiste a tenté de le dépeindre, un roi populaire, défenseur des petites gens. • Seul l’État le préoccupait et s’il s’opposait à la noblesse, ce n’était pas pour défendre le peuple, mais parce que la puissance des féodaux continuait de limiter celle du roi, de l’État. À ce titre, il fut définitivement un roi moderne. • L’autre grande source traditionnelle sur le règne de Louis, ce sont les chroniqueurs de la Bourgogne de Charles le Téméraire. L’expression d’universelle araigne est de l’un d'eux, de même que toutes légendes sur le roi, comme ses cages de fer. • Il est vrai qu’un fils se soulevant contre son père n’est pas du meilleur goût. Surtout quand ce père jouit d’une grande popularité. La lutte sourde que mena Louis contre son père et roi est unique dans l’histoire de France.

  6. Louis est né en 1423 et a été élevé loin de la cour du Dauphin. Ce n’est qu’à partir de 14 ans que Louis vivra à proximité de son père. • Dès 1439, il l’éloigne de nouveau en le chargeant de pacifier le Languedoc. Il se lie alors avec les féodaux du sud qui entrent en rébellion contre le roi • Cette rébellion, la Praguerie, dresse contre le roi de nombreux seigneurs qui s’opposent au centralisme que Charles veut imposer, entre autres en ce qui concerne l’interdiction des armées seigneuriales qui doivent laisser la place à une armée centrale permanente. • La révolte sera matée, mais l’épisode n’améliore pas les relations entre le fils et le père. Et les conflits continuent, malgré les succès remportés par Louis dans la pacification du territoire. • Après une dispute violente avec la maîtresse de son père, celui-ci envoie son fils en Dauphiné en janvier 1447. Les deux hommes ne se reverront plus.

  7. Entre 1447 et 1456, Louis dirige le Dauphiné, y mettant à l’essai certaines des politiques qu’il suivra plus tard : il structure une armée, réglemente la chasse, l’exploitation des forêts, interdit les guerres entre seigneurs, etc. • Même loin, le père et le fils se détestent. Après que Louis eut épousé Charlotte de Savoie sans l’approbation de son père, Charles attaque la Savoie, incitant celui-ci à s’enfuir… en Bourgogne! Il trouvera bien sûr chez le duc Philippe le Bon une oreille attentive. • De son refuge, Louis espionne la cour de son père, attendant son décès et finalement, le 22 juillet 1461, Charles VII s’éteint. • Louis, qui a alors 38 ans, est sacré à Reims le 15 août, et c’est son oncle, le duc de Bourgogne, qui lui place la couronne sur la tête, espérant beaucoup de largesses de la part du nouveau roi.

  8. Mais Louis a d’autres objectifs, dont la réunification du royaume, qui passe par l’écrasement de la Bourgogne. • Dès 1463, Louis fait main basse sur les villes de la Somme appartenant à son cousin, futur duc de Bourgogne, qui se joint à François II de Bretagne, au duc de Berry et à d’autres grands féodaux pour briser les velléités centralisatrices du roi. C’est ce que l’on a nommé la Ligue du Bien Public. • En 1465, les troupes féodales coalisées affrontent dans une bataille à l’issue incertaine l’armée royale. • N’ayant pas réussi à vaincre ses adversaires, Louis va recourir à la ruse : il concède à ses opposants les privilèges qu’ils réclament, mettant ainsi fin à la fronde. • Mais dès l’année suivante, il les retire un à un… évidemment, la fronde va alors reprendre, mais moins menaçante qu’elle ne l’était d’abord.

  9. 1.2 – Construire la France • Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, cherche à s’affranchir de la couronne. Il en a les moyens : la Bourgogne est riche et puissante, et Charles règne en outre sur les Flandres. Son objectif est de conquérir les territoires qui séparent ses possessions : Champagne, Lorraine et Alsace. • Charles est trop puissant, alors Louis s’emploie à susciter la révolte sur les territoires de son adversaire, comme en 1648 à Liège. Cette politique ne réussit guère et entraîne l’arrestation de Louis à Péronne. • Le roi doit faire de larges concessions pour recouvrer sa liberté. Comme à son habitude, dès 1470, il reprend peu à peu ce qu’il avait donné sous la menace. • En 1471, Charles prend à nouveau les armes : il reprend les villes de la Somme et mène des raids très violents contre de petites villes de France.

  10. Sa réputation devient si mauvaise que lors du siège de Beauvais en 1471, c’est la population, mené par Jeanne Laisné, qui fait obstacle à ses soldats. • Ses déboires et ses méthodes finissent par détourner de lui nombre de ses alliés, circonvenus par ailleurs par l’habileté et la ruse de Louis. • En 1475, par le traité de Picquigny, Édouard IV accepte d’abandonner la cause de Charles en échange d’une pension de 50 000 écus d’or. Ce traité met aussi fin à la guerre de Cent Ans. Quant à Charles, après plusieurs défaites, il meurt lors du siège de Nancy en janvier 1477. • Les territoires donnés en apanage aux princes de sang royal doivent revenir à la couronne lorsque ceux-ci se retrouvent sans héritier mâle. Charles n’avait qu’une fille, Marie, Louis s’empare de la Bourgogne. • Mais Marie épouse en mai Maximilien, l’héritier du trône du Saint-Empire et une guerre dangereuse se profile alors à l’horizon.

  11. L’habilité de Louis, aidée de la chance, aura raison de la menace car en 1482, Marie de Bourgogne meurt et Maximilien décide de faire la paix avec Louis. • Par le traité d’Arras de 1482, Charles abandonne la Bourgogne et la Picardie à Louis, qui parvient à convaincre l’empereur de donner sa fille en mariage à son fils, qui lui apporterait en dot les autres territoires qui furent jadis bourguignons. La France de Louis devient alors plus grande que celle du traité de Verdun de 843. • Même si le contrôle des terres bourguignonnes n’est pas effectif, car le mariage de Charles et de Marguerite n’aura pas lieu, la destruction de la maison de Bourgogne est chose faite. • La lutte pour la consolidation du trône, par le biais de guerres locales et d’une diplomatie très active, prend beaucoup de place dans le règne de Louis.

  12. Sa politique matrimoniale s’inscrit dans cette lutte : afin d’éteindre une branche concurrente de la dynastie, il parvint à marier sa fille Jeanne, boiteuse, difforme et probablement stérile à son cousin Louis d’Orléans. • Mais Louis XI comprend l'importance de la prospérité économique pour la puissance de son État. S’inspirant du modèle anglais, il incita, mais sans succès notables, la noblesse de France à cesser de manifester à l’endroit de l’industrie et du commerce un préjugé défavorable. • Il favorisa auprès de la bourgeoisie commerçante des villes l'introduction de nouvelles activités économiques en France, comme la soie à Lyon et à Tours, ainsi que le développement des foires (comme à Lyon). • Au plan administratif, Louis s’employa à renforcer l'infrastructure de l'unité du royaume, par une tentative d'uniformisation des coutumes juridiques et le développement d’un système des postes plus efficace.

  13. Il se montra souple en matière d’imposition, dans son attitude à l'égard des villes et dans son comportement vis-à-vis de l'Église, se situant sur ce point en opposition avec le gallicanisme de son père Charles, illustrée par la Pragmatique sanction, abolie dès 1461, tout en maintenant une distance critique face à Rome. • Sa lutte contre les privilèges féodaux passe par la bourgeoisie qu’il instrumentalise pour réduire le pouvoir de ses adversaires et de nombreux grands officiers du gouvernement sont désormais choisis parmi le tiers État. • L’anoblissement de certains bourgeois vise à remplacer la vieille noblesse terrienne, noblesse d’épée, par une nouvelle noblesse, dite noblesse de robe, qui soit dévouée à la monarchie au lieu de chercher à l’affaiblir. • En favorisant les « basses classes », il favorise l’esprit d’entreprise et ouvre la porte à la Renaissance, dont la première manifestation sera l’introduction de l’imprimerie à Paris en 1470, puis à Lyon en 1473.

  14. Lorsque Louis XI s’éteint d’une hémorragie cérébrale le 25 août 1483, il laisse un pays profondément transformé, même si ces transformations ont pu passer inaperçues aux yeux de ses contemporains. • Ses méthodes « médiévales » ont été mises à profit pour mettre les bases d’un État moderne, dont les manifestations ne deviendront évidentes que quelques décennies plus tard.

  15. 2 – Charles VIII et Louis XII 2.1 – Charles VIII l’Affable (1483-1498) • Presque aussi laid que son père, Charles VIII n’a pas la même détestable réputation que lui, mais son règne n’a pas non plus l’importance de celui de Louis XI. • Seul fils de Louis XI et de Charlotte de Savoie à avoir vécu plus d’un an, il est le septième et dernier héritier direct de la branche des Valois. • Né en 1470, il n’est âgé que de 13 ans au moment de la mort de Louis XI et sa soeur Anne de Beaujeu le secondera dans un premier temps. C’est une femme autoritaire, dont la lourde main sera nécessaire pour calmer certains féodaux qui relèvent la tête afin de remettre en question l’œuvre centralisatrice de Louis XI.

  16. Charles VIII et Louis XII

  17. Louis XI avait promis son fils Charles à la fille d’Édouard IV lors de la conclusion du traité de Picquigny, avant de revenir sur sa décision pour conclure une alliance avec le Saint-Empire. Malgré la bonne entente entre le futur Charles VIII et la princesse Marguerite, la raison d’État aura le dessus encore une fois. • Car avant de se tourner vers l’est, Charles penche plutôt pour une consolidation de la frontière occidentale et la fin de cette menace que fait peser sur le royaume la Bretagne, si souvent alliée à des intérêts étrangers. • Les tensions entre la France et la Bretagne conduisent Charles à partir en campagne et en 1487, après s’être emparée de Vannes, l’armée assiège Nantes, mais ne parvient pas à prendre la ville. • Vannes est reprise l’année suivante par les troupes de François II de Bretagne et les forces royales repartent alors en campagne.

  18. Le 26 juillet 1488, les forces bretonnes (parmi lesquelles combat Louis d’Orléans, cousin et beau-frère de Charles VIII) sont défaites à Saint-Aubin-du-Cormier. • Le 20 août, François II est contraint de demander la paix (le traité du Verger), qui interdit le mariage de sa fille sans le consentement du roi de France. Il meurt un mois plus tard, laissant le duché à sa fille Anne. • Afin de conserver l’indépendance de son duché, Anne se fait couronner à Rennes et annonce son mariage par procuration avec Maximilien de Habsbourg, faisant peser une menace mortelle sur le trône français, qui se retrouverait alors entre deux territoires Habsbourg. • Mais en vertu du traité du Verger, Anne est contrainte de renoncer au mariage. Et Charles VIII se propose alors de l’épouser : Marguerite de Habsbourg est renvoyée chez elle et en décembre 1491, Anne de Bretagne devient reine de France.

  19. Une clause inhabituelle est ajoutée au contrat : si le roi meurt, Anne devra épouser son successeur, afin que la Bretagne soit désormais un territoire français. • Mais la grande affaire du règne de Charles VIII, c’est l’Italie. L’intérêt des rois de France pour ce territoire n’est pas une nouveauté, mais jusqu’alors, le roi de France avait surtout été préoccupé de la situation intérieure. • La monarchie absolue n’est pas encore parfaitement achevée, mais la France est alors plus ou moins unie, permettant aux énergies royales de se tourner vers un objet à l’extérieur des frontières. • À la fin du XIVe siècle, le prince d’Anjou était aussi le roi de Naples. Charles VIII, descendant de Louis 1er de Naples, duc d’Anjou, considère que la couronne de Naples lui revient et il va s’employer à la récupérer. • Il assure d’abord ses arrières en signant des traités avec l’Angleterre d’Henri VIII (1492), avec Ferdinand II d’Aragon (1493) et Maximilien d’Autriche (1493).

  20. En 1494, à la mort de Ferdinand de Naples, il s’autoproclame roi de la principauté et envahit le territoire. C’est la première guerre d’Italie (1494-1497). • L’armée française s’empare de Florence, Rome et Naples. Mais, l’Aragon, inquiète de cette puissance française, suscite une opposition générale à cette prise de contrôle et contraint le roi de France à quitter la péninsule. • De même, le comportement des troupes françaises, d’abord accueillies avec joie, suscite rapidement un rejet manifeste de la part de la population de la péninsule. • Le roi parvient à revenir, non sans difficultés, dans ses États en 1497, au moment où ses forces restées à Naples sont contraintes à capituler devant les forces coalisées menées par l’Aragon. • Le 7 avril 1498, Charles VIII, dont la tête a heurté un linteau de Pierre à son château de Blois, meurt de complication. Il n’a pas d’héritier.

  21. 2.2 – Louis XII le Père du peuple • C’est le cousin de Charles VIII, Louis d’Orléans, pardonné par le roi pour son rôle dans la guerre avec la Bretagne, qui monte sur le trône. • Le mariage de Louis avec Jeanne de France, n’ayant pas donné d’enfants, est annulé par le pape. Jeanne se retire dans un couvent et et Louis épouse, en conformité avec le traité du Verger, la reine de France, veuve de Charles VIII, la belle Anne de Bretagne. • Louis XII a la réputation d’avoir été un bon roi, ce qui se conçoit après les règnes autoritaires et centralisateurs de ses prédécesseurs. Le titre de « père du peuple » lui est d’ailleurs offert par les États généraux de 1506, pour souligner sa générosité et sa mansuétude. • Les impôts sont diminués de façon importante dès son arrivée sur le trône et la pression fiscale demeurera supportable tout au long du règne.

  22. Le train de vie modeste de la cour permet au roi de consacrer des sommes importantes à l’amélioration de la gestion du territoire : le réseau routier est bien entretenu et la magistrature est encadrée par la mise en place de règles plus strictes et un contrôle plus efficace des procédures judiciaires. • Sur le plan religieux, sans remettre totalement en vigueur la Pragmatique sanction, il insiste sur les prérogatives royales quant aux nominations du clergé. • Intelligent et habile, il s’emploie à consolider sa légitimité en mettant de l’avant la reine, Anne de Bretagne, très populaire et qui permet de faire un lien avec le règne précédent et la branche directe des Valois. • Sa politique matrimoniale fut d’abord orientée vers une alliance avec les Habsbourg, alors que Claude de France fut d’abord fiancé au futur Charles Quint, même si elle épousera finalement François d’Angoulême, un cousin, à la demande des États généraux de 1506.

  23. Ce sont les guerres d’Italie qui occupent la majeure partie du règne. Héritier du trône de France, il considère que Naples lui appartient, mais son ambition est encore plus importante, car Milan l’intéresse aussi : par sa grand-mère, une Visconti, il prétend avoir des droits sur le trône détenu jusqu’en 1447 par cette famille. • La deuxième guerre d’Italie (1499-1500) voit les forces françaises victorieuses se rendre maitresses de Milan dès 1499, suivie de Gênes. • Pendant la troisième guerre d’Italie (1501-504), Naples capturée par les Français en 1501, est cependant abandonné en 1504, suite à l’expulsion des forces françaises et à la signature de l’armistice à Lyon. • La constitution de la Ligue de Cambrai, dirigé contre la puissance vénitienne et à laquelle participe le roi de France, l’empereur germanique et la papauté, entre autres, prépare le terrain à une quatrième guerre d’Italie (1508-1513).

  24. Victorieux dans un premier temps, Louis XII, doit dès 1511 affronter les forces coalisées de Venise et du pape, qui craint la trop grande puissance française, auxquelles se joignent aussi les Espagnols, les Cantons Suisses, qui attaquent la Bourgogne et les Anglais qui, depuis Calais, s’en prennent à la Picardie. • Isolée, la France doit conclure un traité à Dijon qui permet l’évacuation des Suisses, mais entraîne l’abandon des prétentions françaises sur l’Italie. • Cependant, le traité ne sera jamais ratifié par Louis XII, ce qui permettra à François 1er de repartir en guerre. • Après la mort d’Anne de Bretagne en 1514, Louis XII, 52 ans, épouse Marie Tudor, 16 ans, sœur du roi Henri VIII d’Angleterre. • Louis ne résistera pas longtemps à l’enthousiasme de sa trop jeune épouse et meurt en janvier 1515, trois mois après son mariage. Lui non plus n’a pas de fils.

  25. 3 – Sa Majesté François 1er (1515-1547) 3.1 – Un roi absolu • En l’absence d’héritier direct, la couronne passe à la branche d’Angoulême des Valois. La succession à des cousins du roi étant devenu habituelle, il n’y a personne pour contester la légitimité du nouveau roi de France. • D’autant que les dispositions avaient été prises du vivant de Louis, qui avait identifié son successeur en la personne de François d’Angoulême, son cousin et gendre, et qu’il avait préparé celui-ci à régner en l’associant à certaines décisions politiques. • Le règne de François marque généralement le début de la Renaissance en France.

  26. Sa Majesté François 1er

  27. Sa politique est l’aboutissement des transformations subies depuis la guerre de Cent Ans, mais sa façon de gouverner, son intérêt pour les arts et la culture et ses grandes ambitions internationales font indubitablement de son règne un jalon dans l’histoire de France. • Il est le premier à se parer du titre de « Sa Majesté ». François est le premier souverain véritablement absolu en France, les seigneurs n’ayant plus guère de rôle à jouer dans la politique du royaume que ceux que le roi veut bien leur confier. • Il fut le modèle dont Louis XIV va s’inspirer et la devise de son règne est en soi un programme : « Car tel est notre plaisir »… • Bel homme, François est coquet et tout en lui tend à démontrer la conscience qu’il a de sa puissance. Son entrée théâtrale à Paris après son couronnement semble elle-même annoncer les caractéristiques de ce règne de 30 ans qui s’annonce : luxe et prodigalité.

  28. Le nouveau roi est aussi célèbre pour ses aventures amoureuses. Dandy impénitent, il a laissé à la postérité, parmi de nombreuses autres citations célèbres, celle-ci : « Souvent femme varie, bien fol qui s’y fie. » • La cour de France devient la plus brillante du continent. Elle est toujours itinérante et généralement composée de 10 000 à 20 000 personnes, errant de château en château (généralement ceux situés sur la Loire) s’adonnant à tous les plaisirs. • Occupée à s’étourdir, la noblesse est de moins en moins sollicitée pour le gouvernement, alors que François préfère diriger lui-même, en compagnie d’intendants qualifiés, dont la naissance n’a aucune importance. • Le Conseil du roi existe toujours, mais ses membres sont de moins en moins nombreux et il est réuni de moins en moins souvent, un autre organe de pouvoir très restreint et officieux, le Conseil secret, devenant véritablement le gouvernement du royaume.

  29. Ce royaume devenu hyper centralisé, conduit par un seul homme, est réformé, pour être structuré. Le grand acte législatif de François 1er, l’ordonnance de Villers-Cotterêts, élaborée en 1539, se veut l’instrument de cette refonte. • Composée de 192 articles, l’ordonnance touche plusieurs domaines reliés à l’administration. • Les langues parlées en France sont alors nombreuses et variées et cette diversité nuit à la bonne gestion. Jusqu’à ce moment, le latin continue d’être la langue légale, mais elle est incompréhensible pour la majorité du peuple. • Afin d’unifier la pratique des lois et de les rendre accessibles à tous, la langue maternelle françoise devient la langue officielle du royaume de France. • Elle servira ainsi de dénominateur commun à la population, même s’il faudra attendre de longs siècles pour qu’elle devienne vraiment la langue de tout le territoire.

  30. Cette langue est en fait le parler francilien, qui n’est utilisé en dehors de la capitale que par les élites urbaines, la population utilisant ce que l’on commence à nommer, par mépris et dérision, les patois. • Un autre article fondamental de l’ordonnance concerne la tenue de registres paroissiaux, recensant les naissances, sacrements, etc. C’est le début de l’État civil et de la bureaucratie, donc d’un État moderne. • À côté de cette ordonnance, le gouvernement est très actif, plus de 30 000 décisions et ordonnances étant publiées durant le règne. • Les conseils royaux se spécialisent : le connétable, le chef des forces armées, ainsi que le chancelier responsable de la justice et de l'administration, détiennent un pouvoir important et supervisent les grandes fonctions de l’État

  31. Le roi multiplie les officiers, fonctionnaires qui achètent leurs charges, et fait d’une pierre deux coups, augmentant la puissance administrative et renflouant des coffres toujours vides. • À la fin du règne, ces officiers sont environ 9 000. Grâce à eux, la justice et les finances royales sont gérées le moins mal possible. • La religion fait aussi les frais de cette subordination au roi. Très sanguin, le roi ne se distingue pas par sa piété et au lendemain de Marignan, il signe avec Rome un concordat qui donne au roi de France un contrôle presque total sur l’Église de France, retirant au pape ses droits sur le clergé français. • Les institutions mises en place vont permettre aux successeurs de François de renforcer leur autorité, sur la noblesse et sur les parlements régionaux, qui exercent un droit de remontrance sur les décisions royales et, parfois refusent de les enregistrer.

  32. Ces réformes, alliés aux coûts exorbitants des guerres d’Italie et des dépenses de prestige obligent la couronne à accroître constamment la pression fiscale sur la population, qui répond par des émeutes paysannes qui demeurent cependant locales. • Les coffres de l’État sont continuellement vides et la situation financière de la France devient très inquiétante.

  33. 3.2 – Mécène et bâtisseur • Mais la grandeur de ce roi ne se limite pas à sa capacité d’être obéi. Amant des arts, c’est un grand mécène et un grand bâtisseur, passions qui contribuent à mettre les finances de l’État dans une situation périlleuse, mais qui font de lui le plus grand roi d’Europe. • De ce point de vue aussi, François 1er est un roi de la Renaissance, et l’un des rares protecteurs des arts de l’histoire de la monarchie française. • Parmi les artistes qu’il a personnellement financés, le plus célèbre est Léonardo Da Vinci, qu’il installe dans le château de Blois, où il passera les dernières années de sa vie, entre 1516 et 1519, jouissant de la très grande considération que lui témoigne le roi. À son arrivée, il avait avec lui ses plus grands chefs d’œuvre, ce qui explique la présence de la Joconde au Louvre.

  34. En plus, François emploie des agents qui ont pour mission d’acheter en Italie des œuvres de Michel-Ange, Titien ou Raphaël pour les ramener en France, où elles décorent l’intérieur des multiples châteaux dont il ordonne la construction ou la rénovation. • Les châteaux de Blois et d’Amboise continuent d’être embellis, alors que l’immense château de Chambord, dont la construction témoigne de la grande influence des artistes italiens, s’élève peu à peu de terre. • Le Louvre subit une cure de rajeunissement et se voit doter d’une apparence contemporaine. L’hôtel de ville de Paris est aussi l’objet des soins du souverain et Paris en général l’occupe beaucoup • Mais le projet architectural le plus important de François est la reconstruction presque entière du château de Fontainebleau, qui devient sa résidence préférée.

  35. Chambord

  36. Fontainebleau

  37. Les lettres aussi l’intéressent et il favorise l’expansion de l’imprimerie dans son royaume. Dès 1518, il met en place un cabinet de lecture en son château de Blois et en 1536, il ordonne que toutes les imprimeries du royaume déposent un exemplaire de chaque ouvrage imprimé à la Bibliothèque royale, ce qui constitue en quelque sorte la fondation de la Bibliothèque nationale. • Des « lecteurs royaux », spécialisés dans différentes disciplines, y travaillent. L’intérêt du roi suscite l’émulation et de nombreuses bibliothèques privées apparaissent à travers le pays. • Dès 1530, le roi créé, à ses frais, des enseignements nouveaux, de haute qualité, pour l'amélioration de l'étude des langues anciennes et des mathématiques : c'est le début du Collège de France.

  38. 3.3 — Politique étrangère • Les actions de François sur la scène internationale visent à donner à sa France la puissance que sa supériorité en Europe doit lui conférer. • Son pays s’étend sur 450 000 kilomètres carrés et si les autres États se relèvent aussi des pestes médiévales, la domination démographique de la France se poursuit le pays est peuplé de 18 millions de personnes, quatre à cinq fois plus que l’Angleterre et l’Écosse réunies. • François 1er est le premier roi de France à témoigner un intérêt pour les grandes explorations, rejoignant les nombreux pays européens qui cherchent à étendre leur puissance et fantasment sur les richesses du Nouveau Monde, dont l’Espagne prétend s’être emparé. • Dès 1522, Jean Ango entreprend la reconnaissance des côtes de Terre-Neuve et continue jusqu’au Brésil.

  39. La compétition avec Charles V stimule le désir du roi et il commence à financer les expéditions de Giovanni de Verrazano, qui découvre la Floride (qu’il baptise Franciscaine) et plus au nord, la Nouvelle-Angoulême, en l’honneur du roi. Ces expéditions sont engagées dans le but de découvrir un passage nordique vers l’Inde. • En 1534, le grand aumônier du roi suggère à François de confier à Jacques Cartier une expédition visant à explorer les îles de l’Atlantique Nord. • Celui-ci quitte Saint-Malo le 20 avril 1534 et trois semaines plus tard, le 24 juillet, il prend possession au nom du roi de France de la côte gaspésienne. • Jacques Cartier mènera en 1535 une autre expédition qui lui permettra de fonder le poste de Sainte-Croix, puis de rebaptiser du nom de Mont-Royal un village autochtone nommé Hochelaga.

  40. Tout porte le roi à tourner son regard vers l’Italie, l’intérêt de ses prédécesseurs pour ce pays étant conforté par la passion qu’il a de l’art et la péninsule italienne n’a à cet égard pas d’équivalent. Milan sera bien sûr l’objet de toutes ses attentions. • La cinquième guerre d’Italie (1515-1516) sera déclenchée pratiquement dès l’avènement de François. Son objectif est la reprise de Milan, dont il se considère aussi le légitime héritier. L’habituelle préparation diplomatique (traités avec l’Angleterre, les Pays-Bas et Venise) précède les opérations militaires. • Milan tente de consolider une alliance, mais la seule force sur laquelle peut compter le territoire milanais, ce sont les Suisses. • François tente d’abord de les acheter, mais devant leur refus, il est contraint d’engager le combat à Marignan le 13 et 14 septembre 1515, bataille qui se solde par une éclatante victoire des Français.

  41. Frédéric III, en 1452, est le premier Habsbourg à s’asseoir sur le trône de l’Empire et la dynastie le conservera jusqu’en 1740. • Le véritable danger pour la France date de 1519, alors que Charles de Habsbourg, duc de Bourgogne, roi des Espagnes, de Naples et de Sicile, est élu empereur et devient Charles Quint : les possessions du nouvel empereur entourent de toute part la France. • François désirait le trône de l’empire et il n’a pas lésiné sur les moyens pour acheter le vote des Grands Électeurs, mais c’était peine perdue. • Pour tenter de briser l’encerclement, le roi s’emploiera à obtenir l’alliance d’Henri VIII. Mais l’épisode du Camp du Drap d’or de juin 1520 restera sans suite, Henri préférant s’entendre avec Charles Quint, laissant la France isolée. • Mais elle demeure puissante et la rivalité polie et respectueuse de Charles et François va désormais rythmer la vie de l’Europe, jusqu’en 1547.

  42. S’ensuivra le 13 août 1516 la paix de Noyon avec l’Empire, qui concède à la France le contrôle de Milan en échange de l’abandon de ses prétentions sur Naples et le 29 décembre 1516, la conclusion d’une paix perpétuelle avec les cantons suisses. • Mais un événement fondamental survient en 1519, qui va changer la situation et faire de l’Italie le champ de bataille d’une lutte qui se déroule à l’échelle européenne : l’élection de Charles de Habsbourg à la tête du Saint-Empire romain germanique. • La dynastie des Habsbourg, originaire de Suisse, est très ancienne et remonte au VIe siècle, même s’il faut attendre le XIIIe pour qu’elle commence à avoir une importance politique en Europe. • Ses domaines sont concentrés à l’origine en Europe centrale, mais une politique matrimoniale très active va permettre à son influence de croître, pour devenir éventuellement la plus puissante maison du continent.

  43. Malgré cette situation et en dépit des engagements pris à Noyon, François veut reprendre le contrôle de Naples : ce sera la cause de la 6e guerre d’Italie (1521-1526). La France se retrouve alors bien sûr confrontée à la puissance des Habsbourg de Charles V. • Vaincu à Bicoque en 1522, François abandonne Milan. L’année suivante, Charles III de Bourbon, connétable de France, abandonne François pour Charles. • Les insuccès se multiplient : en 1524, les Français sont contraints d’abandonner la Lombardie et le 30 avril, le grand héros des campagnes italiennes, le chevalier Bayard, meurt au combat. Plus que la disparition d’un symbole, cette mort marque l’effondrement de la politique française en Italie. • Le roi de France est contraint après la bataille de Pavie (1525), qui le laisse prisonnier aux mains de ses adversaires, de signer la paix à Madrid en 1526.

  44. François abandonne ses prétentions sur l’Italie, cède la Bourgogne, les Flandres et l’Artois et doit épouser la sœur de Charles Quint. Cependant, libéré après le versement d’une partie de la rançon, il rentre en France et déclare le traité invalide, car signé sous la contrainte. • La puissance de Charles Quint commence alors à en indisposer plusieurs et la France brise son isolement en rejoignant le Ligue de Cognac, comprenant le pape, l’Angleterre, Milan, Venise et Florence, ce qui provoque la septième guerre d’Italie (1527-1529). • Après de nombreuses péripéties qui affaiblissent les différents camps, la paix est signée à Cambrai en 1529 : c’est la Paix des Dames, car elle est négociée entre Louise de Savoie (la mère de François 1er) et Marguerite d’Autriche (la tante de Charles V). • La France récupère la Bourgogne en échange de l’abandon des prétentions sur l’Italie et de la promesse d’épouser Éléonore d’Autriche.

  45. Le traité règle en outre la question de la libération en échange d’une importante rançon des fils (François et Henri) du roi, retenus en Espagne. • Les clauses étant jugées inéquitables par François, une huitième guerre d’Italie éclate (1535-1538), qui voit le roi de France faire alliance avec les princes protestants en lutte et avec les Turcs. • Prenant prétexte de la mort du duc de Milan pour revendiquer l’héritage, 40 000 soldats français envahissent la Savoie, entrainant une réplique de Charles Quint en 1536 qui s’attaque à la Provence. • Le sort des armes demeure indécis et l’épuisement mutuel conduit à la paix de Nice de 1538, qui scelle une alliance antiprotestante entre la France et l’Empire. Le rôle du pape Paul III a ici été déterminant.

  46. Mais la cession du Milanais par Charles à son fils Philippe en 1540, en violation des accords de Nice, conduit à une neuvième guerre d’Italie (1542-1544), où l’Angleterre s’implique aux côtés de l’empire. • François doit signer la paix, alors que Paris est menacé, en 1544. La France conserve la Savoie et le Piémont, mais doit renoncer à l’Artois, la Flandre, le Milanais et Naples. Le traité d’Ardres de 1546 signé avec Henri VIII met de son côté fin à la guerre franco-anglaise. • Gouffre financier n’ayant pas apporté de gains à la France, les guerres d’Italie auront considérablement épuisé l’Europe et les belligérants : François 1er s’éteint en 1547 et en 1558, épuisé, Charles Quint abdique et abandonne toutes responsabilités politiques, mettant ainsi fin à cette bataille de Titans.

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