Les ingénieurs-entrepreneurs : des « ingénieurs ‘non-ingénieurs’ » ?

Les ingénieurs-entrepreneurs : des « ingénieurs ‘non-ingénieurs’ » ? Rémi BACHELET Équipe de Recherche en Génie Industriel, Ecole Centrale de Lille

Questions • Y’a-t-il des entrepreneurs dans nos écoles d’ingénieurs ? combien ? comment les trouver ? • Y’a-t-il rejet de la technique, notamment opposition entre « ingénieur » et « entrepreneur » ? • Quels sont les marqueurs spécifiques des « ingénieurs-entrepreneurs » ?

L’évolution des formations d’ingénieur en France : d’une élite à une certaine massification Des formations de type très divers • Grandes écoles « classiques » • Formations universitaires (prépa intégrées ou non) • Écoles privées • Formation permanente (CNAM), en alternance (NFI) • … • … correspondant à des profils d’ingénieurs différents • L’ingénieur de recherche-développement, • L’ingénieur d’entreprise, • L’ingénieur manager, généraliste (G. LESPINARD ) http://cefi.org/CEFINET/DONN_REF/STATS/Flux_ID.htm

Méthodologie d’enquête (1) Questionnaire • Recensement plutôt que sondage => Administré à des promotions complètes • 180 questions environ … on exploite ici surtout celles sur l’identité

Méthodologie d’enquête (2) • Collecte des données par un serveur internet • Lors de cours (ou de sessions ad hoc) • À distance (mél + serveur) • Nos données • 500 individus • Premiers mois d’entrée à l’école

Y’a-t-il des entrepreneurs dans nos écoles d’ingénieur ? 30% d’intention à l’entrée 4% d’intention ferme Mais décroissance au long de la scolarité 29% => 22% => 21%

Y’a-t-il rejet opposition entre « ingénieur » et « entrepreneur » ? A la sortie de prépa,40% des nouveaux élèves ingénieurs se sentent plus « manager » qu’ « ingénieur »

Apparemment, l’opposition entre les profils est possible, mais sont-ils réellement incompatibles (hypothèse « et » plutôt que « ou » ?)

I < M < E

Pas d’opposition, et en deuxième axe, une polarisation engagés / non engagés

Quel est l’intensité du lien entre ces trois profils ? Lien beaucoup plus développé E M

Quels sont les particularités des « ingénieurs-entrepreneurs » ?

Deux conclusions et trois questions • Il est possible de détecter les candidats les plus « entrepreneurs » • choix de formation, • modèles d’entrepreneurs, • expériences…

Deux conclusions et trois questions • L’identité « d’entrepreneur » n’est pas systématiquement opposée à celle d’ingénieur, mais reste peu distincte de celle de « manager » • Mais on n’explique que 38% de la variance… la typologie ne peut se réduire à seul axes… • on se propose de développer à l’avenir des idéaux-types selon les profils : créateur décidé, potentiel ou opposé, technique ou pas.

Deux conclusions ..et trois questions • Peut-on définir un « esprit d’entreprendre » indépendamment des projections identitaires et d’une intention de création d’entreprises ? • La chute des vocations de création au long des études peut-elle être enrayée ? • Cette chute des vocations est-elle aussi celle de l’esprit d’entreprendre ou celui-ci se développe t’il plutôt au cours des études ?

Questions

« Sciences de base » physique, mathématiques.. « Sciences de l’ingénieur », informatique génie civil... Projets en équipe, individuels Langues, international Stages en entreprise, ‘de découverte’ ‘techniques’ « Management » économie, marketing, stratégie .. « Humanités » communication, éthique, épistémologie Les nouvelles générations d’ingénieurs : des formations d’ingénieurs plus diversifiées… 7 grandes catégories d’enseignements

… correspondant à des profils d’ingénieurs différents • « L’ingénieur de recherche-développement », dans la formation duquel dominent les sciences de base et les sciences de l’ingénieur, • « L’ingénieur d’entreprise », qui associe sciences de l’ingénieur, formation par des stages en entreprise et management, • « L’ingénieur manager », dont la valeur ajoutée réside dans les humanités, l’international et le management. (G. LESPINARD )

Le deuil de la technique • « j’avais la vocation électrique depuis que je suis toute petite. [ ] Moi je suis une technicienne de base… je le reconnais. Si des histoires politiques rentrent dedans, c’est un peu dommage. » (ingénieur INPG, 6 ans expce) • « si quelqu’un travaille dessus à ma place et moi, je ne fais que suivre la chose… moi j’ai besoin de voir la bête. Je ne peux pas voir que des bouts de papier » (Ingénieur X, 1 an expce) • « la technique; c’est quand même ma motivation de fond. Tu commences par ingénieur mais tu finis toujours par perdre pied. ça m’intéresse d’avoir une idée sur un système plus ou moins concret mais aussi toutes ses conséquences économiques, industrielles, sociales. Mon intérêt personnel maintenant, c’est les systèmes complexes et multidisciplinaires » (ingénieur ENSAM + DESS Management, 8 ans expce, chef de projet)

Données G2

Résultats : mieux connaître ce qu’est un ingénieur pour nos élèves

Résultats : connaître rapidement les étudiants potentiellement créateurs.

Les ingénieurs-entrepreneurs : des « ingénieurs ‘non-ingénieurs’ » ?