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Pronoms objets dans le discours spontané parlé

Pronoms objets dans le discours spontané parlé. Elena Shimanskaya L’Université de l’Iowa, US Le 29 mai 2013 La dia-variation en français actuel Des corpus aux ouvrages de référence (dictionnaires/grammaires) CATIFQ, Université de Sherbrooke, Québec. Plan de la présentation:.

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Pronoms objets dans le discours spontané parlé

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Presentation Transcript


  1. Pronoms objets dans le discours spontané parlé Elena Shimanskaya L’Université de l’Iowa, US Le 29 mai 2013 La dia-variation en français actuel Des corpus aux ouvrages de référence (dictionnaires/grammaires) CATIFQ, Université de Sherbrooke, Québec

  2. Plan de la présentation: • Aperçu théorique • Difficultés des apprenants du FLE • Pronoms objets • Recension des écrits • Objectifs de recherche • Méthodologie • Procédure • Résultats • Discussion • Conclusion

  3. Introduction Le but: examiner l’utilisation des pronoms objets dans le français parlé pour (1) informer l’enseignement du FLE ; (2) comparer la distribution de ces formes dans la production des locuteurs natifs avec le développement du paradigme pronominal dans la grammaire des apprenants pour déterminer les effets de la fréquence sur le développement.

  4. Plan de la présentation: • Aperçu théorique • Difficultés des apprenants du FLE • Pronoms objets • Recension des écrits • Objectifs de recherche • Méthodologie • Procédure • Résultats • Discussion • Conclusion

  5. Aperçu théorique Les études de corpus sont pertinentes à l’acquisition des langues secondes de deux façons: • Formuler la norme pédagogique et créer des matériaux pédagogiques; • Comprendre si (et comment) le développement de la grammaire dépend de la fréquence des formes/des constructions dans l’input.

  6. Aperçu théorique: la norme pédagogique • « …du point de vue linguistique une norme pédagogique doit refléter le comportement observable des locuteurs de la langue cible. Par exemple, les variantes retenues comme modèle pour les apprenants doivent se classer parmi les plus fréquentes ou caractériser le mieux les variétés diastratiques et diaphasiques ciblées. » (Valdman, 2000, 657) • Implications pédagogiques, création des programmes d’études, l’organisation des manuels de français et la présentation de la langue dans ces manuels (Di Vito, 1991), la formation des règles de grammaire.

  7. Aperçu théorique: la norme pédagogique Décalage entre la fréquence d’une structure dans la production des locuteurs natifs et sa présentation dans les matériaux d’apprentissage: • Holmes (1988): les expressions de doute et d’incertitude (anglais comme langue étrangère) • Biber (1988, 1995) et Biber et al. (1998): les adjectifs (anglais comme langue étrangère) • Anderson (2007): les adjectifs (français comme langue étrangère) • Di Vito (1991): la négation, les subordonnées relatives, les pronoms objets, les questions (français comme langue étrangère)

  8. Aperçu théorique: l’input • En dépit de l’approche théorique adaptée (perspective sociale ou innée), l’input joue un rôle prépondérant dans l’acquisition des langues secondes (Slabakova, 2013). • Certaines approches (les approches « usage-based ») à l’utilisation de la langue humaine, son développement et son traitement en temps réel proposent que la fréquence des éléments est le facteur déterminant (ex. le connexionnisme) (Anderson, 2007): Les règles de langue sont, « en faite, des régularités structurelles qui émergent de l’analyse de toute une vie d’un apprenant des caractéristiques de distribution de l’input. » Ellis (2002: 144).

  9. Aperçu théorique: l’input Perspectivesmixtes: • Le modèle d’apprentissage variationnel (Variational Learning Model) de Yang (2002, 2004, 2010) pour l’acquisition de la langue maternelle: la fréquence est importante pour établir le réglage d’un paramètre • La proposition de Bley-Vroman (2004): dans l’acquisition des langues secondes la fréquence joue un rôle beaucoup plus important que dans l’acquisition de la langue natale, parce que les apprenants dépendent de « ce qu’ils ont entendu » beaucoup plus que des principes de la Grammaire Universelle.

  10. Aperçu théorique: l’input, un exemple Articles définis et pronoms objets, la même forme: le, la les Jakubowicz et al. 1998; Jarema & Friederici 1994: les apprenants maîtrisent les articles mieux que les pronoms objets. Deux facteurs pourraient expliquer à cette différence: • les propriétés sémantiques très différentes; • la fréquence? Les articles sont beaucoup plus fréquents dans l’input. Lexique 3 (New et al. 2004): l’article masculin leétait 5 fois plus fréquent que le pronom clitique le (l’article15981,855 utilisations sur un million de mots, pour l’objet direct 2862,465 sur un million de mots).

  11. Aperçu théorique: l’input Pistes à examiner concernant les pronoms objets: • InterpretabilityHypothesis (Tsimpli & Dimitrakopoulou 2007): la différence dans le pattern de développement pour les formes de la première et de la deuxième personne par opposition à la troisième personne. • L’étude de Wust (2009): les apprenants maitrisent mieuxcertaines fonctions de la même forme (ex. la fonction locative de y s’est avérée plus facile que sa fonction d’un complément d’objet indirect).

  12. Plan de la présentation: • Aperçu théorique • Difficultés des apprenants du FLE • Pronoms objets • Recension des écrits • Objectifs de recherche • Méthodologie • Procédure • Résultats • Discussion • Conclusion

  13. Pronoms objets

  14. Difficultésdes apprenants du FLE • La présence des pronoms clitiques dans le paradigme • Les traits phi (personne, genre, nombre), le cas et les traits sémantiques (ex. un être humain ou un objet inanimé) peuvent être regroupés et réalisés différemment dans la langue natale et le français • Beaucoup de cas de syncrétisme et d’irrégularité dans le paradigme

  15. Difficultés Certaines difficultés pourraient être universelles • Certaines formes dans le paradigme sont homophones: Marie lui a donné le cadeau. Marie pense à lui tout le temps.

  16. Difficultés • D’autres pourraient provenir du système de la langue natale

  17. Difficultés L’exemple des Anglophones qui apprennent le français • En anglais il n’y a pas de pronoms clitiques: Marie gave him the present. – Marie lui a donné le cadeau.

  18. Difficultés L’exemple des Anglophones qui apprennent le français • En anglais le cas n’est pas exprimé morphologiquement dans le paradigme pronominal: Marie came withhim. – Marie est venue avec lui. Marie seeshim in the window. – Marie le voit dans la fenêtre.

  19. Difficultés • L’anglais exprime la distinction entre les êtres humains et les objets inanimés morphologiquement: • Grevisse (1993): La troisième personne représente un être ou une chose (au singulier), des êtres ou des choses (au pluriel) dont on parle (964).

  20. Difficultés • En anglais, certaines fonctions des pronoms clitiques sont remplies par des adverbes: Tu y vas souvent. – You go thereoften.

  21. Difficultés • En anglais, les anaphores fonctionnent différemment: He onlytalks about himself. Il ne parle que de lui-même. He seeshimself in the mirror. Il se voit dans le mirroir.

  22. Difficultés Somme toute, contrairement au français, l’anglais: • n’a pas de pronoms clitiques, • n’exprime pas le cas morphologiquement dans le paradigme pronominal, mais exprime la distinction entre les êtres humains et les objets inanimés. Etude détaillée de fréquence: Est-ce que tous les types de référents sont assez représentés dans l’input des apprenants

  23. Difficultés Justification d’une analyse détaillée • Le niveau d’analyse: pour comprendre comment le développement se déroule il est essentiel de comprendre quelle nouvelle information est ajoutée à chaque nouveau croisement d’une forme (Roeper, 2007) • Par exemple, est-ce qu’il y a assez d’information dans l’input pour que les apprenants puissent réaliser que les pronoms d’objet directs n’encodent pas le trait [+être humain]? En d’autres termes, est-ce que la plupart des référents dele/la/les sont humains, ou bien est-ce que ces formes réfèrent aux gens et aux objets dans la même proportion?

  24. Plan de la présentation: • Aperçu théorique • Difficultés des apprenants du FLE • Pronoms objets • Recension des écrits • Objectifs de recherche • Méthodologie • Procédure • Résultats • Discussion • Conclusion

  25. Formes analysées • Les formes disjointes (moi, toi, lui, elle, eux, elles) peuvent être employées comme sujets (Grevisse, 1993): Moi, je préfère. (15) • Ces emplois ne font pas parti de la présente étude. • Cas ambigus étaient aussi exclus de l’analyse: • Et alors, B., quelle image t'attire le plus de ces femmes? • B: Moi, c'est la femme avec les troisenfants et qui s'occuped'eux. (30)

  26. Les formes qui étaient répertoriées me, m’, moi, nous, te, t’, toi, vous, le, la, l’, les, lui, elle, soi, leur, eux, elles, y, en

  27. nous, vous Homophones: sujets (exclus), objets directs, objets indirects (datif), réfléchis, pronoms forts • Objet direct: Ah ben siquand on vientàDinard on les voit. Ah si, ilsviennentnousvoir.(161) • Datif: Déjà un travail qui nousplaît et oui... (34) • Réfléchi: Cetteannée nous noussommesaperçusd'une nouvelle clientèle par exempled'Espagnols qui jadis ne venaient pas.(457) • Pronoms forts: Voilà oualorsilscomparenteuxànous.(63)

  28. nous, vous

  29. Les formes qui étaient répertoriées me, m’, moi, nous, te, t’, toi, vous, le, la, l’, les, lui, elle, soi, leur, eux, elles, y, en

  30. me/m’, te/t’ Homophones: objets directs, objets indirects (datif), réfléchis • Objet direct: Et doncmesparents comprennentça tout à fait et euhilsmelaissentpartireuh pas de problème. (324) • Datif: On me donnait une chambre, voilà si elle est propre, c'est bien. (89) • Réfléchi: Alors le matin je melève et je commence àcrier… (90)

  31. me/m’, te/t’

  32. Les formes qui étaient répertoriées me, m’, moi, nous, te, t’, toi, vous, le, la, l’, les, lui, elle, soi, leur, eux, elles, y, en

  33. moi, toi Formes disjointes comme objets: • Renforcer le complément par redondance: …on discute et commeça, on essaye de d'évaluerles problèmeset d'enparler et moi, çam'intéresse beaucoup. (330) • Mise en relief: C’est pas quemoi qui estcommeça, il y a beaucoup d’autres. (647) • Impératif: Si un professeurchronologiquement fait un courssur le Moyen age, si un élève lui dit, “Parlez-moidonc de la guerre de ‘14”, …biensûrellepourraparlerde la guerre de ‘14 … (611) • Les expressions c’est et si j’étais: Attendez, on va commencer par ici. Le bébé, c'estmoi. Dans les bras de ma mèrelà. (379)

  34. moi, toi Formes disjointes comme objets: • Compléments introduits par des prépositions autres que à et de: Et ilshabitentlà, ilshabitent pas loin àcôté de chez moi. (298) • Compléments des verbes comme penser: Moi, tuvois, je je m'opposecomplètementàtoi,(328) • Les cas dans lesquelles le pronom est complément d’un nom, d’un participe passé, d’un adjectif, d’un adverbe: c'estmon (in)stantàmoi(366)

  35. Les formes qui étaient répertoriées me, m’, moi, nous, te, t’, toi, vous, le, la, l’, les, lui, elle, soi, leur, eux, elles, y, en

  36. le, la, les • « Pour représenter soit un nom précédé de l’article défini ou d’un déterminant démonstratif ou possessif, soit un nom propre sans déterminant, la langue écrite emploie comme pronoms attributs le, la, les, en accord avec ce nom. » (Grevisse, 1993) Objet inanimé: Oui, oui, oui, et euhmilfauts'arrêter au musée de plein air. Etes-vousalléelevoir. (447) Êtrehumain: Mais non, puisquemonmari a commencé a commencéàtravailler de nuità la naissance de G. et c’étaittrèsdifficileparceque je ne levoyais je ne levoyais pas le soir (584)

  37. le, la, les • Le s’emploi comme forme neutre pour reprendre une phrase ou un élément autre que nominal: Mais, ilavaitunecrainte de moi et il me ledit, hein, il me ledit papa tu sais j'avaispeur de toieuh, alorsquej'adorais le gamin. (170)

  38. le, la, les

  39. Les formes qui étaient répertoriées me, m’, moi, nous, te, t’, toi, vous, le, la, l’, les, lui, elle, soi, leur, eux, elles, y, en

  40. lui • Objet indirect clitique (datif): une seule forme pour des référents masculins et féminins • Pronom disjoint/fort: référents masculins (elle pour le féminin)

  41. lui Grosso-modo, les clitiques datifs correspondent aux SP introduits par à (Jones, 1996). D’autres emplois (marqués « autres »): • Les pronoms explétifs pour exprimer l’intérêt que le locuteur prend à l’action ou pour solliciter l’interlocuteur de s’intéresser à l’action: Sa filleelleavaitsafille Alice luiallaitàl'école (369)

  42. Les formes qui étaient répertoriées me, m’, moi, nous, te, t’, toi, vous, le, la, l’, les, lui, elle, soi, leur, eux, elles, y, en

  43. leur, eux, elles • Contrairement au singulier (lui), au pluriel les formes fortes sont distingues de celles du pronom datif (leur vs. eux).

  44. Les formes qui étaient répertoriées me, m’, moi, nous, te, t’, toi, vous, le, la, l’, les, lui, elle, soi, leur, eux, elles, y, en

  45. Pronoms réfléchis • Le pronom réfléchi renvoie à la même entité que celle qui est désignée par le sujet de la phrase. • Pour la 1ère et la 2ème personne le même pronom sert à marquer la forme pronominale et la forme non pronominale (me, te, nous, vous). • Seule la 3ème personne possède une forme réfléchie (se), qui l’oppose à la forme des compléments non-réfléchis (le, la, les).

  46. Pronomréfléchi: se Une classe hétérogène: • Pronoms réfléchis analysables • Sens réfléchi: bon c’est des questions que tous les jeunes seposent (134) • Sens réciproque: Mais personne ne se dit un mot … (47) • Pronoms réfléchis non analysables • Sens passif: C'est sûr, ça se comprend, (76) • Sens lexicalisé: Donc euh en général bon pff ça se passe très bien. (124)

  47. Pronomréfléchi: se Cette étude: approche plus basique. Trois caractéristiques du sujet: • singulier ou pluriel: • être humain ou objet inanimé: • quel type de sujet sert d’antécédent (verbe non-fini, on, il, ça). verbe non-fini: Donc au lieu de se déplacer, il y a le Minitel et puis... (57) on: …bien sûr on se préoccupe mais souvent on n'a pas tellement de choix. (34) ça: Ça se fait un peu maintenant. (98)

  48. Pronomréfléchi: se

  49. Clitiques adverbiaux: y et en • En et y pronominalisent des compléments prépositionnels de statu très divers • Très souvent l’antécédent de en et y est un adverbe de lieu; un nom/un pronom ou un syntagme nominal indiquant un lieu. En marque souvent le point de départ, l’origine. Toujours affiché mais les gens y vont beaucoup moins puisque c'est aff c'est sur Minitel. Donc au lieu de se déplacer, il y a le Minitel et puis... (57) C'est un sport très équilibrant, qui nécessite une une certaine concentration euh euh une certaine régularité et on en revient plutôt reposée. (185)

  50. Clitiques adverbiaux: y et en N’indiquant pas un lieu: • y: Complément d’un objet indirect d’un verbe introduit par à: Ilsviennent de Paris et moi, j'arriveà Paris, je n'yfais pas tellementattention. (326)

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