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“ Éthique et médecine ”. Jacques FAUCHER Directeur de l’Espace Bioéthique Aquitain Université Victor Segalen, Bordeaux 2, module éthique L3, 14 octobre 2009. 007 !?. ECN : 007 MODULE 1 ITEM 7 ETHIQUE ET DEONTOLOGIE MEDICALE, DROITS DU MALADE ET DEONTOLOGIE MEDICALE : PROBLEMES LIES
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“Éthique et médecine” Jacques FAUCHER Directeur de l’Espace Bioéthique Aquitain Université Victor Segalen, Bordeaux 2, module éthique L3, 14 octobre 2009
ECN : 007 MODULE 1 ITEM 7 ETHIQUE ET DEONTOLOGIE MEDICALE, DROITS DU MALADE ET DEONTOLOGIE MEDICALE : PROBLEMES LIES AU DIAGNOSTIC, AU RESPECT DE LA PERSONNE, ET A LA MORT • Expliquer les principes de la déontologie médicale • Expliquer les principes d’une réflexion éthique dans les décisions difficiles
Commençons par l’éthique ! ARISTOTE (-384-322) HIPPOCRATE (-460-377) PLATON (-428-348)
Hippocrate (-460-370) LE SERMENT (Traduction d’Emile Littré, 1844) Je jure par Apollon médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, et je les prends àtémoin que, dans la mesure de mes forces et de mes connaissances, je respecterai le serment et l’engagement suivant :
LE SERMENT D’HIPPOCRATE (suite 1) Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir, et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s’ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part des préceptes, des leçons morales et du reste de l’enseignement à mes fils, à ceux de mon maître, et aux disciples liéspar un engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre.
LE SERMENT D’HIPPOCRATE (suite 2) Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion ; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie dans l’innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l’opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s’en occupent. Dans quelque maison que j’entre, j’y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes ou des garçons, libres ou esclaves.
LE SERMENT D’HIPPOCRATE (suite 3) Quoi que je voie ou entende dans la société pendant l’exercice ou même hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais parmi les hommes ; si je le viole et me parjure, puissé-je avoir un sort contraire.
Pour PLATON, le Bien commande tout, et l’on devrait toujours remonter à l’idée du Bien, dans l’absolu.
Pour PLATON, le Bien commande tout, et l’on devrait toujours remonter à l’idée du Bien, dans l’absolu. Plus réaliste, plus psychologique, plus conscient de la complexité des problèmes, ARISTOTE s’est soucié de la vie en société, des qualités de cœur, des rapports entre les hommes. Il a esquissé une théorie générale des vertus, fondée sur le juste milieu, respectant la diversité des cas et les éléments affectifs.
Art de la navigation Art médical
De crise en crise… Une histoire jalonnée par les crises de la recherche scientifique
Biologie et crime contre l’humanité ? • Procès des médecins nazis, à NUREMBERG, du 9 décembre 1946 au 19 juillet 1947 • Tribunal Militaire Américain, - TMA n° 1 : « Karl BRANDT against USA »
Les faits • Les expérimentations sur l’homme • Les plans d’élimination - des enfant malformés - et des vieillards grabataires • L’extermination des races inférieures • Les “Lebensborn”
• Les faits • Les expérimentations sur l’homme Mort dans une chambre de compression Résistance à l’eau glacée
Les faits • “Euthanasie” des anormaux, des fous, des grabataires
Les faits • “Euthanasie” des anormaux, des fous, des grabataires Emmi G., domestique de 16 ans, diagnostiquée schizophrène. Elle fut stérilisée et envoyée au centre d’euthanasie de Meseritz-Obrawalde où elle fut tuée par une overdose de tranquillisants le 7 décembre 1942. Lieu et date incertains.
Propagande nazie programme “euthanasie”
« Car Dieu ne peut vouloir queles malades et les souffrants se reproduisent » Propagande nazie programme “euthanasie”
« Car Dieu ne peut vouloir queles malades et les souffrants se reproduisent » Propagande nazie programme “euthanasie”
« Car Dieu ne peut vouloir queles malades et les souffrants se reproduisent » Propagande nazie programme “euthanasie” « Une conception morale et religieuse de la vie exige que ceux qui sont malades héréditaires ne soient pas autorisés à se reproduire »
Procès de Nuremberg • batailles d’experts : Dr SERVATIUS, Dr IVY, Dr LEIBBRAND • pendant ce temps : • opération Paperclip (1945-1957) • Unité 731 de Mandchourie
Un mode de pensée biologique ! Le 27 janvier 1947, Le TMA n° 1 auditionna le Dr. Leibbrand, psychiatre et professeur d’Histoire de la Médecine à la Faculté d’Erlangen. ll rappela l’importance du conflit entre la pensée biologique raciale et le christianisme ou le Serment d’Hippocrate. Avec son souci de “protection raciale du sang précieux”, l’éthique professionnelle nationale-socialiste avait dénoncé le christianisme comme doctrine supprimant la noblesse du sang et lui substituant l’égalité de tous les êtres humains.
Un mode de pensée biologique ! Le Dr. Leibbrand nous sort de la fascination de l’horreur pour envisager le développement à la fin du XIXe siècle d’un “mode de pensée biologique” et, avec lui, les expérimentations sur l’homme qui dans leur ampleur sont un événement récent : «l’attitude d’un médecin pour qui le malade est devenu un simple objet avec lequel il n’existe plus de relations humaines».
Réponses 1 Jugement et Code de NUREMBERG (1947)
Jugement, Article premier Le consentement volontaire du sujet humain est absolument essentiel. Cela veut dire que la personne intéressée doit jouir de capacité légale totale pour consentir: qu’elle doit être laissée libre de décider, sans intervention de quelque élément de force, de fraude, de contrainte, de supercherie, de duperie ou d’autres formes de contrainte ou de coercition.
Jugement, Article premier (suite 1) Il faut aussi qu’elle soit suffisamment renseignée, et connaisse toute la portée de l’expérience pratiquée sur elle, afin d’être capable de mesurer l’effet de sa décision. Avant que le sujet expérimental accepte, il faut donc le renseigner exactement sur la nature, la durée, et le but de l’expérience, ainsi que sur les méthodes et moyens employés, les dangers et les risques encourus, et les conséquences pour sa santé ou sa personne, qui peuvent résulter de sa participation à cette expérience.
Jugement, Article premier (suite 2) L’obligation et la responsabilité d’apprécier les conditions dans lesquelles le sujet donne son consentement incombent à la personne qui prend l’initiative et la direction de ces expériences ou qui y travaille. Cette obligation et cette responsabilité s’attachent à cette personne, qui ne peut les transmettre à nulle autre, sans être poursuivie.
Code, Article premier Il est absolument essentiel d’obtenir le consentement volontaire du malade.
DEUX PRINCIPES CLEFS • Consentement libre ! et éclairé ! du sujet • Responsabilité de l’expérimentateur !
Réponse 2 Déclarations internationales • ONU : DUDH, 1948 (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme) • AMM : Helsinki 1964, Tokyo 1975, Venise 1983, Hong-Kong 1989, Somerset West 1996, Edimbourg 2000 • OMS et CIOMS : Manille 1981 (AMM : Association Médicale Mondiale ; OMS : Organisation Mondiale de la Santé; CIOMS : Conseil des Organisations Internationales des Sciences Médicales)
Réflexion FIN de la médecine hippocratique, de la médecine anatomo-clinique : VICTOIRE de la Médecine expérimentale !
Réflexion FIN du colloque singulier : VICTOIRE de la Santé publique !
Réflexion Double VICTOIRE de la Médecine expérimentale et de la Santé publique !
Réflexion “Impuissance” des cultures (allemandes, françaises, italiennes) et des christianismes occidentaux (catholique, protestants, orthodoxes) face aux conflits mondiaux et aux génocides
Scandales de la rechercheaux USA Articles de BEECHER (1966) Jewish Chronic Disease Hospital (1963), Willowbrook State School (1956), Tuskegee (1932-1972)
Réponse 1 NIH et IRB (le National Institute of Health crée l’Institutionnal Review Board) Ancêtre des Comités d’Éthique locaux (CE) Avis nécessaire pour bénéficier de financements fédéraux et publier dans les revues scientifiques
Réponse 2 - National Commission for the Protection of Human Subjects (National Commission for the Protection of Human Subjects on Biomedical and Behavioral Research, 1973) - Le Rapport BELMONT, 1978, et les 4 principes : autonomie, bienfaisance, non malfaisance, justice
La création du mot “Bioéthique” Van Rensselaer POTTER, Bioethics : Bridge to the Future, Englewood Cliffs, Prentice-Hall, 1971 Teilhard de Chardin, l’avenir de la vie sur la planète et la question de la “survivance”
Réponse “Council for the Future” spécialistes, interdisciplinaires, forum démocratique, moyen d’action du gouvernement
Petites remarques • sur le mot bioéthique • sur l’éthique • sur l’éthique et la loi
Petites remarques sémantiques • sur le mot “bioéthique” • inventé par Van Rensselaer POTTER (1971) : Bioethics, Bridge to the Future => La vie a-t-elle un avenir sur la planète ? (référence à TEILHARD de CHARDIN) => plus écologique que biomédical (Pollution, réchauffement, Biodiversité, OGM) • La loi du 6 août 2004 relative à la bioéthique (AMP, recherches sur l’embryon, clonage, greffes) => recherches biomédicales ? => fin de vie ? => OGM ?
Petites remarques sémantiques • sur l’éthique : - personne n’est d’accord sur les définitions !
Petites remarques sémantiques • sur l’éthique : - personne n’est d’accord sur les définitions ! - en grec : 2 mots jumeaux éthos (habitude) et èthos (habitation, manière d’être, mœurs)
Petites remarques sémantiques • sur l’éthique : - personne n’est d’accord sur les définitions ! - en grec : 2 mots jumeaux éthos(habitude) et èthos(habitation, manière d’être, mœurs) - en latin : mos-moris (les mœurs, la morale)