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Extraits d’entretiens. Exercice d’analyse 16.05.2014. Enseignant-e-s . Ana, 29 ans, 2 années de pratique, classe de double degré 7-8PHarmos (élèves de 10-12 ans ) Elena , 38 ans, 3 années de pratique, classe de 8PHarmos (11-12 ans )
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Extraits d’entretiens Exercice d’analyse 16.05.2014
Enseignant-e-s • Ana, 29 ans, 2 années de pratique, classe de double degré 7-8PHarmos (élèves de 10-12 ans) • Elena, 38 ans, 3 années de pratique, classe de 8PHarmos (11-12 ans) • Louise, 26 ans, 2 années de pratique, classe de 8PHarmos (élèves de 11-12 ans) • Neila, 28 ans, 3 années de pratique, classe de 5PHarmos (élèves de 8-9 ans)
Quel élève? « A quoi vous référez-vous quand vous parlez d’intégration scolaire ? Ben le fait d’avoir des élèves qui viennent suivre certains cours dans notre classe, pour moi c’est ça» (Louise, p. 15). « Si on parle d’intégration scolaire, pour vous, vous vous référez à quoi. A ces élèves qui passent du spécialisé… Alors pas forcément, ça peut-être soit de classe spécialisée à classe ordinaire ou alors [de] centre de jour à classe spécialisée dans une école, voilà, c’est ce que je connais » (Neila, p. 13)
Pareil « Mm, qui viennent de n’importe quelle structure, à n’importe quel pourcentage, c’est égal, c’est quand même de l’intégration ? Mm » (Louise, p. 15) « si un élève qui est dans l’ordinaire passe en spécialisé, est-ce que c’est pour vous une intégration ou pas ? Oui, oui. Une intégra… oui, oui. Pour moi c’est un élève qui voilà, si on doit intégrer un élève en spécialisé c’est une intégration parce que pour lui aussi ça va lui demander… bein des efforts et de s’intégrer à sa nouvelle classe, sa nouvelle directrice etcetera» (Neila, p. 13)
Pas pareil « Pour l’élève qui est en classe spécialisée à 100% on parle aussi d’intégration scolaire selon vous ? Ah ben non, à moins qu’on essaie de l’intégrer dans une classe ordinaire. De mon point de vue c’est ça, il y a peut-être d’autres intégrations (rires) je sais pas… En tout cas ce que je connais c’est, ben voilà, des élèves du spécialisé intégrés dans une classe ordinaire. Et puis il y a aussi des élèves de classe d’accueil intégrés dans une classe ordinaire » (Louise, p. 15).
«si un élève qui est dans l’ordinaire passe en spécialisé, est-ce que c’est pour vous une intégration ou pas ? […] donc pour moi c’est aussi intégration mais différente. Pour moi l’intégration de classe spécialisée à ordinaire elle est positive et de ordinaire à spécialisée elle est plutôt négative. […] Positive ça veut dire, en tout cas pour moi, c’est que l’élève a acquis certaines connaissances et qu’il peut aller plus loin, une intégration négative c’est que voilà, il n’arrive pas à suivre le rythme dans la classe dans laquelle il est, il y a de difficultés en… sais pas moi, lecture, maths etcetera donc… [2secondes de silence]. C’est pas négatif, je vais pas dire que c’est négatif parce que pour lui ça sera positif. Moi je me mets toujours à la place, enfin, pas toujours mais là, dans cette situation-là, je me mettrais à la place des parents, je me dirais ben voilà, mon enfant il n’arrive pas, […] ça donc je pense que pour les parents ça peut être négatif dans ce sens-là. De se dire que son enfant il n’arrive pas à être dans une classe ordinaire, il n’arrive pas à suivre le rythme des autres. En même temps pour l’enfant c’est positif parce qu’il pourra enfin plus couler, être… mais je pense qu’au premier abord il verra la chose comme comme quelque chose de négatif. Essayer de leur montrer que c’est pas si négatif que ça. C’est pas très clair ce que je viens de dire [rires]. […] Au premier abord, négative parce qu’après c’est positif. Voilà, mais négatif, quand vous dites négatif c’est pas par rapport à l’élève. Aussi par rapport à l’élève, je crois. Enfin, ce que l’élève pensera de lui-même ça sera négatif » (Neila, p. 13).
Définition « Quel est le sens de l’intégration pour vous ? Ben je pense ce que j’ai dit un petit peu avant, de pouvoir, pourquoi on intègre des élèves, pour pouvoir leur donner une chance dans leur vie future » (Neila, p. 13). «il a saisi sa chance, il a compris ben qu’il avait la chance d’être intégré en […] classe ordinaire et qu’il fallait pas qu’il fasse n’importe quoi. Du coup, quand je l’ai dans ma classe, c’est un ange, mais c’est vraiment un ange. Déjà des fois il est meilleur que mes élèves, parfois il participe plus que mes élèves, il est plus calme que mes élèves pas que tous mais que certains de mes élèves » (Louise, p. 11).
But « Ça serait quand même de se rendre compte qu’il est capable de suivre et d’être dans… je vais dire la norme parce que c’est mais ouais, de pouvoir suivre avec une classe où il y a un plus grand nombre d’élèves, de pouvoir… de reprendre confiance en lui parce qu’il y a beaucoup d’élèves qui ont peu confiance en eux. Donc déjà voilà, de voir qu’il prend confiance qu’il voit qu’il peut arriver, qu’il voit que c’est pas si terrible, qu’il y a beaucoup mais qu’il a tout de même sa place dans la classe » (Neila, p. 11).
But « L’objectif était de le faire aller au cycle en le mettant à niveau, en le faisant rattraper un maximum de retard, on va dire, pour voir s’il avait encore la capacité d’aller au cycle. Et c’était quelle année ? C’est cette année. Ah c’est cette année, d’accord. Vous avez une classe de 8P. Oui je suis en 8P. Donc le but c’est si vous voulez qu’à la fin du deuxième trimestre on fasse un bilan pour voir est-ce qu’Alex est capable ou non de raccrocher les wagons au cycle malgré le retard etcetera. Et à la fin du deuxième trimestre on s’est dit non, Alex non seulement il n’a pas les capacités, on va dire, il a pas le niveau en terme de contenu, il sait pas assez de choses mais surtout il a pas l’autonomie nécessaire parce que s’il avait développé cette autonomie intellectuelle et personnelle dans son travail, à la limite, même s’il avait eu du retard quand même au niveau du contenu on aurait pu se dire bon, est-ce que là ça veut quand même la peine qu’on l’envoi au cycle compte tenu du fait qu’il a vraiment progressé en termes d’autonomie» (Elena, p. 4).
Rôle « une intégration dépend aussi de l’enseignant parce que j’avais fait un stage dans une école où une enseignante n’aimait pas avoir des intégrations. Alors elle… oui, ben je sais pas, le point de vue qu’elle me donnait c’est qu’elle… le moins elle les avait dans sa classe, le mieux elle se portait et puis je pense qu’elle leur le montrait qu’elle était mal à l’aise et elle était pas correcte ni avec les profs du spécialisé ni avec les élèves donc moi j’ai quand même l’impression de favoriser cette intégration, je crois qu’il m’est arrivé deux fois dans l’année d’oublier Fitim pour un cours de français et c’est même pas sûr, peut-être que j’ai pas oublié, parce que quand je vois qu’il n’est pas là j’envoie un élève aller le chercher, non, voilà mais bon ben… je suis pas sure que tout le monde fasse ça» (Louise, p. 15).
Rôle « Ça vous demande à vous un effort supplémentaire ou quelque chose d’autre… un effort de plus que d’habitude ?Alors non parce qu’en fait, le projet au départ, l’intégration, […] ça a été de se dire en fait voilà on va se mettre dans des conditions de classe ordinaire et ça veut dire qu’il y a pas d’attention focalisée sur toi comme il peut y avoir quand ils sont à 7 dans une classe et l’objectif c’est, là son enseignante m’a clairement dit, elle m’a dit tu passes pas plus de temps avec elle qu’avec tes élèves parce qu’il faut vraiment qu’elle se mette en conditions de travail […] elle a compris les règles tout de suite et ça fait partie du projet que je m’occupe pas plus d’elle. Alors évidemment que de temps en temps quand elle vient pas me voir je dis Ana, Ana ça va ? T’es sure ? etcetera et puis d’un coup je vais me lever, aller regarder sa feuille mais ça arrive une fois sur trois leçons où je vais me lever, un petit peu regarder sa feuille si tout à coup je me dis tient ça fait longtemps que j’ai pas eu une petite feuille à corriger ou… parce qu’en fait je la vois avancer tranquillement et c’est assez juste » (Ana, pp. 15-16).
Evaluation «il a saisi sa chance, il a compris ben qu’il avait la chance d’être intégré en […] classe ordinaire et qu’il fallait pas qu’il fasse n’importe quoi. Du coup, quand je l’ai dans ma classe, c’est un ange, mais c’est vraiment un ange. Déjà des fois il est meilleur que mes élèves, parfois il participe plus que mes élèves, il est plus calme que mes élèves pas que tous mais que certains de mes élèves » (Louise, p. 11).
Evaluation « D’accord. Comment vous avez-vécu le fait que l’intégration s’arrête ? Qu’avez-vous éprouvé ? Je vais vous dire honnêtement (5secondes de réflexion). Euh… je m’y étais préparée. Quand même parce que je voyais quand même que c’était dur pour, pour, pour Alex. Donc, comment je l’ai vécu, honnêtement, connaissant l’élève avant, moi pour moi c’était prématuré. Donc je l’ai fait mais… intégrer un spécialisé… ça peut très bien marcher, j’ai eu des échos où ça a très bien marché mais attention aux élèves qu’on intègre. Peut-être que c’était un peu prématuré, on y a été on en a discuté avec mes collègues, après… Autant mes élèves en intégration non francophones ça se passe gentiment, on va dire, ça se passe plutôt bien d’une manière générale, même bien, maintenant l’élève en spécialisé… ça relève du pathologique, ça relève du dudu médical hein, donc ça c’est pas de mon domaine hein vraiment» (Elena, p. 12).
Evaluation « Si l’enfant ne fait rien en classe ça sert strictement à rien qu’il soit là, donc c’est là aussi où moi je me différencie du spécialisé, j’estime que si l’enfant n’a pas un seuil minimum qu’il respecte il peut pas être ici dans la classe, si vous voulez. Il doit aller en spécialisé pour être vraiment accompagné d’une personne qui lui explique comment ça fonctionne en classe. Donc voilà. Donc l’intégration c’était dur parce qu’il était pas du tout organisé, il oubliait la moitié de ses affaires, ses devoirs il les faisait pas puis il venait, il respectait pas les règles de la classe, parce que je sais que dans sa classe les règles elles sont un peu différentes, ils sont en tout petit groupe, peut-être qu’ils se lèvent plus facilement, il y a peut-être des moments d’absence qu’ils octroient plus facilement, c’est vrai que dans ma classe on travaille. On est là à 8heures, on bosse jusqu’à 9heures 40 et c’est après la récréation. On n’est pas là pour regarder les mouches voler entre guillemets (rires). Donc c’est vrai qu’il y a une vraie rigueur ici que les enfants ont compris et ils ont rentré dans le système si vous voulez. Et lui, il était, j’ai l’impression qu’il est plus en observation que en intégration» (Elena, p. 3).
Comment répondriez-vous à la question de recherche? Quelles sont les significations que les enseignant-e-s confèrent à l’intégration scolaire à travers de leur expérience?
Extraits d’entretiens Exercice d’analyse 16.05.2014
Enseignant-e-s • Hector, 55 ans, 32 années de pratique, classe de 6PHarmos (élèves de 9-10 ans) • Inès, 34 ans, 12 années de pratique, classe de 8PHarmos (élèves de 11-12 ans) • Irène, 59 ans, 37 années de pratique, classe de 7PHarmos (élèves de 10-11) • Nathalie, 48 ans, 24 années de pratique, classe de double degré 3-4PHarmos (6-8 ans)
Définition « selon vous, à quoi, à qui se réfère-on quand on parle d’intégration scolaire ? Pas de définition particulière, à tout enfant qui arrive et qui s’intègre dans une équipe qui est constitué ou à constituer, voilà, c’est ça. Il y a autant d’intégration, j’en parle autant pour les élèves de ma classe que pour les élèves du spécialisé ou… pour moi l’intégration c’est être capable de fonctionner dans un groupe. Donc le terme d’intégration scolaire s’appliquerait aussi pour…Tout enfant, tout enfant. On dirait qu’ils sont en intégration.Ils le sont toujours. Nous sommes tous en intégration, même nous en tant qu’adultes, dans toute société… » (Hector, pp. 7-8). «Mais l’intégration scolaire moi je pense que c’est l’égalité dans le sens où chaque enfant a le droit de venir à l’école […] Intégrer c’est dire à cet enfant qui n’est pas comme les autres ben tu viens avec nous et puis tu vis ce qu’on vit, puisque c’est un moment de vie, puisque l’école c’est la vie » (Irène, p. 13).
Pareil/pas pareil « moi quand on parle d’intégration, heu là en tant que professionnelle, c’est vrai que c’est l’intégration d’un enfant handicapé. Que ce soit physique, psychique, donc c’est vrai que nous en tant qu’enseignants quand on parle d’intégration c’est par rapport à ça. C’est vraiment, une intégration partielle, à 100%, à 10%, à 5%, donc c’est vrai que nous depuis deux ans en plus on vit une intégration d’une enfant qui a une hémiplégie, donc c’est la première fois en 12 ans de carrière, donc j’ai vraiment, ce qu’on appelle intégration au sein de l’école primaire quoi, voilà. Sinon j’en ai pas eu d’autres, donc c’est vrai que, pour moi, pour l’instant en tant que professionnelle l’intégration c’est ça. Maintenant après, pour moi, le terme intégration il est beaucoup plus vaste. C’est simplement intégrer tout un chacun dans une classe, selon son niveau, selon son comportement, selon les attentes des enfants, les objectifs qu’on veut atteindre, donc c’est pour ça. Maintenant c’est vrai si on fait l’intégration d’un enfant handicapé, c’est autre chose qu’une intégration d’un enfant de classe ordinaire mais le terme intégration est aussi, on dit bien que chaque individu est différent donc, y a des intégrations un peu partout j’ai envie de dire » (Inès, p. 1).
Pareil/pas pareil « j’aimerais savoir, selon vous, à quoi se réfère ce terme-là, l’intégration scolaire ? Ou à quelle réalité s’applique-t-il ? Il se rapporte au temps, à cette petite fille qui vient effectivement d’une classe de spé mais pour moi cette année par exemple, soit cet élève qui redouble que les parents ne veulent pas mettre en spé soit celui qui dérange vraiment beaucoup la classe c’est tout autant des intégrations, ça veut dire, c’est des enfants… pour moi intégrer ça veut dire devoir… devoir trouver de nouvelles solutions à des problèmes qui se posent, de quel ordre qu’il soit» (Nathalie, p. 10)
Pareil/pas pareil « au niveau de l’intégration c’est difficile parce que c’est vrai que les gens même dans, même avec mes amis qui sont pas enseignants, on parle d’intégration, ils vont tous me dire : «ah t’as quelqu’un d’handicapé dans ta classe». Non, l’intégration elle se fait déjà à la base en tant qu’individu, heu, même moi en tant qu’enfant, bah je suis arrivée avec mes capacités, ma façon d’être donc je me suis intégrée à cette classe. Donc ça c’est déjà une part d’intégration, mais je pense que les enfants, même enfant on met trop l’étiquette intégration c’est que c’est quelqu’un qui a un souci. J’ai l’impression. Peut-être que je me trompe, parce que c’est vrai même ça fait vite peur le terme intégration, si on revient heu, quand on fait les organisations de classe, ben je me souviens quand on a parlé : «ben voilà, qui reprend cette classe, y a une intégration», y a tous les collègues qui font : « ouuuuuh, non ». Donc ça peut faire peur, le terme intégration donc c’est pour ça, on l’utilise peu au sein de la vie de tous les jours, en tant qu’enfant, en tant qu’adulte, mais je pense que l’intégration elle est constamment présente » (Inès, p. 2).
Définition « Combien d’intégrations vous avez ? De vraies, aucune. (Rires). Maintenant partielles, ou non officielles qu’on va appeler sauvage il y en a une, mais là, franchement dans le type d’aide à apporter, chez les 4P il y en a 3. Donc l’intégration pour vous comporte cette dimension de… De posture particulière, je dirais. De posture. Oui, pour une raison ou une autre, il faut agir différemment qu’avec la majorité des élèves et essayer à chaque fois essayer de trouver des solutions particulières pour un problème particulier. Il me semble que pour moi l’intégration est ça. D’accord, indépendamment de la structure de laquelle ils viennent ou vers laquelle ils sont orientés. Oui, ça… ça m’est strictement égal » (Nathalie, p. 12).
L’élève «L’élève dont vous me parlez, il a été en classe spécialisée à un moment donné ? Non. Pourquoi parler d’intégration pour lui, puisqu’il est là à 100% ? Parce qu’il est malade, donc on prévoit qu’il va finir avec une chaise roulante et puis ces enfants-là, quand on les détecte, alors lui il a été détecté à 6 ans, seulement, et cette maladie on peut la détecter à 3-4 ans, donc quand il commence l’école il a, maintenant ils vont peut-être faire des progrès mais à 10 ans on dit que c’est un enfant qui va en chaise. Donc on sait déjà que voilà, et puis lui il a de la chance parce qu’il est encore début sur ses 2 pieds. Mais par contre il peut plus prendre sa douche tout seul, donc on va en camp, il faut prendre un aide-soignant pour la douche » (Irène, pp. 14-15).
L’élève «j’aimerais savoir, selon vous, à quoi se réfère ce terme-là, l’intégration scolaire ? Ou à quelle réalité s’applique-t-il ? Il se rapporte au temps, à cette petite fille qui vient effectivement d’une classe de spé mais pour moi cette année par exemple, soit cet élève qui redouble que les parents ne veulent pas mettre en spé soit celui qui dérange vraiment beaucoup la classe c’est tout autant des intégrations, ça veut dire, c’est des enfants… pour moi intégrer ça veut dire devoir… devoir trouver de nouvelles solutions à des problèmes qui se posent, de quel ordre qu’il soit » (Nathalie, pp. 10-11)
But «Et puis pour lui c’est de changer son image, de voir qu’il peut arriver à fonctionner avec les autres, qu’il est intégré dans la société et puis c’est se préparer au fait que la société ne doit pas rejeter ceux qui dysfonctionnent mais doit pouvoir intégrer le plus possible, qu’ils soient handicapés mentaux, physiques ou autres. De casser un peu cette société d’exclusion qu’on a qui se base uniquement sur la performance professionnelle ou autre, il faut rappeler les bonnes valeurs de l’humain» (Hector, p. 11)
Evaluation « Franchement c’est une des plus belles intégrations que j’ai vécues, c’est magnifique. Les parents sont partants, elle elle est vraiment bien dans les deux classes, elle se sent à l’aise dans les deux classes, elle progresse remarquablement bien, elle est bien acceptée ici, de temps en temps les grands, justement les deux pénibles, si je peux les appeler ainsi, sont parfois un peu désobligeants vis-à-vis d’elle mais ça reste vraiment cantonné à quelques enfants, sinon elle a vraiment sa place et si un matin elle n’arrive pas au bon moment, il y en 6 qui disent mais elle est pas encore là, est-ce qu’on peut aller la chercher. Donc elle fait vraiment partie du groupe […] Qu’est-ce que pour vous une intégration réussie ? Camille (rires). La petite fille qui vient, là, ouais. Elle est bien, elle progresse, les parents sont parti prenants, il y a une collaboration avec la collègue d’où elle vient, quoi demander de plus ? » (Nathalie, pp. 9-12).
Relations «dans le sens commun, l’intégration est toujours du spé vers l’ordinaire alors qu’on pourrait très bien imaginer que, justement à des moments où les enfants de sa propre classe étaient en intégration dans les classes ordinaires, elle aurait pu accueillir un enfant qui a des difficultés d’une classe ordinaire pour faire un travail particulier ou un suivi particulier enfin j’en sais rien. Ça aurait pu aussi. Et ben ça non. Et non pourquoi ? Parce que non, parce que c’était trop de travail. Pour l’enseignante en particulier. Mm.Mais au niveau institutionnel, vous pouvez faire ça ?On a, on a essayé de faire ça quand on avait nous, en ordinaire, le sentiment qu’un enfant pourrait bénéficier du spé, et on a fait des espèces de… de stages, hein, qui duraient 15 jours, […] d’un côté c’était bien parce que justement ça pouvait corroborer ce que l’on imaginait, ou pas, mais du coup c’était très lourd parce qu’il en avait plusieurs dans l’école donc et comme c’était demandé toujours au même du spé, parce que c’était celui qui était ouvert aussi à la discussion à tout ça, donc on en revient toujours à un problème de personnes après hein, ouverture de esprit, façon de voir les choses etcétéra, mais du coup elle se retrouvait avec…
sais pas, je me souviens de l’année où j’avais envoyé deux de mes élèves qui ont, qui sont les deux en spé d’ailleurs maintenant mais je crois qu’il y avait eu 4 de suite et ça pour la dynamique de son groupe à elle c’était vraiment pas une bonne chose. Parce que les autres avaient des choses à prouver en arrivant, ceux qui étaient dans la classe avaient aussi leur territoire à marquer vis-à-vis des nouveaux arrivants, enfin, dans la théorie c’était bien, mais ça aurait dû, il faut trouver d’autres moyens de faire pour que ça soit moins déstabilisant surtout pour les enfants du spé » (Nathalie, pp. 16-17).
Relations «Ça c’est fait c’est fait en amont, pas comme ça ou tout à coup on se dit ouais mais attendez, la gamine comment elle va faire pour aller aux toilettes, comment elle va faire pour ouvrir la porte des toilettes, les poignées elles sont trop hautes, les portes trop lourdes mais… voilà. Donc ça, ça moi je dis que c’est de l’amateurisme et que sous le prétexte de dire Genève est à l’avant-garde et intègre les enfants, en fait on se donne bonne conscience et on dit aux parents « vous savez on fera tout pour vous ». Mais qu’est-ce qui est fait réellement ? ben si je pense que tous les enseignants qui ont des enfants à intégrer et qu’à un moment donné ils se posent la question puis ils entrent dans le système, c’est-à-dire qu’on est obligés de faire avec ce qu’on a et puis on est obligés d’inventer mais je me dis quand même c’est des choses qui sont très lourdes pour les enseignants, qui sont en plus et puis qui sont même pas des fois reconnus par le groupe d’enseignants parce que chacun a sa classe, vit dans sa classe, c’est vrai qu’on vous dit qu’il faut travailler en groupe, qu’il faut partager mais c’est pas tout le temps facile de partager et puis je pense que l’enseignant c’est un petit entrepreneur qui mène sa vie dans sa classe et puis quelque part quand il a un grand problème ou quand il a toujours aussi peur d’être jugé par les autres parce qu’il est incompétent dans ce qu’il est en train de faire alors que c’est pas de notre compétence finalement» (Irène, pp. 2-3).
Comment répondriez-vous à la question de recherche? Quelles sont les significations que les enseignant-e-s confèrent à l’intégration scolaire à travers de leur expérience?