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Un profil de personnes dcdes. Autopsies psychologiquesEntre 2000 et 2005, 361 personnes dcdes par suicide dans la rgion de Montral ont fait l'objet d'une autopsie psychologiqueEntrevues en profondeur auprs d'un membre de l'entourage (conjointe, mre, enfant ou autre). Un profil des person
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1. Améliorer nos pratiques avec l’entourage de la personne suicidaire:quelques enseignements de la recherche
Janie Houle, PhD
Professeure, Département de psychologie, UQÀM
Centre de recherche et d’intervention sur le suicide et l’euthanasie
2. Un profil de personnes décédées Autopsies psychologiques
Entre 2000 et 2005, 361 personnes décédées par suicide dans la région de Montréal ont fait l’objet d’une autopsie psychologique
Entrevues en profondeur auprès d’un membre de l’entourage (conjointe, mère, enfant ou autre)
3. Un profil des personnes décédées
4. Un profil des personnes décédées
5. Un profil des personnes décédées Événements précipitant le suicide (3 mois)
Séparation humiliante (50%)
Avec partenaire amoureux (41%)
Avec enfants ou parents (8%)
Autre événement humiliant (20%)
Arrestation
Menaces en raison de dettes de drogues
Autre perte (10%)
Décès
Séparation amoureuse d’un commun accord
Perte d’une amitié
7. Un profil des personnes décédées CONSTATS:
Les personnes qui se suicident n’ont pas le profil du bon client docile et compliant
Le professionnel seul a peu de chances de prévenir le suicide chez des personnes qui cumulent autant de facteurs de risque
Importance VITALE de travailler en partenariat avec les autres professionnels, les autres établissements, mais aussi et surtout avec les proches
8. Considérant le profil des personnes qui s’enlèvent la vie, vos pratiques et votre organisation des services sont-elles optimales pour prévenir le suicide?
9. Taux ajusté de mortalité par suicide selon la région sociosanitaire, sexes réunis, 2006-2008
10. Trois cibles d’amélioration Être proactif et tendre la main
Collaborer avec les proches
Établir et cultiver le partenariat
11. 1. Être proactif et tendre la main «Pour contrer le suicide, il faudra apprendre à pénétrer dans la sphère privée des personnes suicidaires. Non pas pour les forcer à faire des confidences qu’elles ne sont pas prêtes à faire ou à accepter une aide non sollicitée, mais pour leur faire comprendre qu’il y a quelqu’un de sensible à leur souffrance, prête à leur offrir une oreille attentive.»
Michel Tousignant et Monique Séguin. (1999). Le dilemme de la protection de la vie privée dans l’assistance aux personnes suicidaires. Revue française de psychiatrie, 30.
12. 1. Être proactif et tendre la main «C’est à vous de nous offrir vos services et de nous expliquer ce que vous pouvez faire pour nous aider, et non pas à nous de venir cogner à votre porte pour demander de l’aide alors que nous ne croyons plus en rien...»
Roméo Dallaire (2006) Conférence de fermeture du Congrès international de la Francophonie en prévention du suicide, Montréal.
13. 1. Être proactif et tendre la main Le parrainage téléphonique de SAM
Rappel des personnes qui ont nécessité l’envoi de secours, car un passage à l’acte était effectif ou imminent
Offre de quelques contacts téléphoniques avec le même intervenant afin d’assurer un filet de sécurité entre le congé de l’hôpital et le suivi (période à risque élevé de suicide)
Justification éthique: demande d’aide précédente et urgence d’agir
14. 1. Être proactif et tendre la main Résultats de l’évaluation:
Réactions unanimement favorables à l’appel inattendu
Caractère proactif du service est l’aspect le plus apprécié
«Dans mon cas, je suis toujours toute seule. Je n’ai personne à qui parler et de savoir qu’il y avait quelqu’un quelque part qui n’avait pas oublié que j’avais eu un problème et que la personne rappelle pour savoir comment ça va, cela m’a fait du bien.»
«Je me sentais importante. Je ne me sentais pas comme un simple numéro.»
«J’avais besoin d’aide et d’avoir quelqu’un à qui parler, mais je n’aurais jamais fait les premiers pas moi-même.»
15. 1. Être proactif et tendre la main D’AUTRES EXEMPLES...
Relance autorisée
Sur demande d’un proche inquiet, un appel téléphonique est effectué auprès de la personne suicidaire pour lui décrire les services disponibles et lui offrir de l’aide
S’assurer, en cas de référence à un partenaire, que la personne suicidaire sait où et quand se présenter (et idéalement qui elle rencontrera)
16. 1. Être proactif et tendre la main Qualité de la prise en charge et du suivi des personnes admises à l’urgence suite à une tentative de suicide
Recrutement dans 3 urgences psychiatriques de Montréal au cours d’une période de 12 mois
Participants: 52 personnes admises à l’urgence suite à une tentative de suicide
Deux entrevues téléphoniques:
Deux semaines après le congé de l’hôpital;
Six semaines plus tard (2 mois après le congé)
17. 1. Être proactif et tendre la main
18. 1. Être proactif et tendre la main ?2 = 9,5; p < 0,01
19. 1. Être proactif et tendre la main CONSTATS:
Tendre la main transmet un important message d’espoir à la personne suicidaire: «On ne vous a pas oublié, vous n’êtes plus seul désormais avec vos difficultés»
Permet de soulager les proches qui ne sont plus seuls pour aider la personne suicidaire
20. Trois cibles d’amélioration Être proactif et tendre la main
Collaborer avec les proches
Établir et cultiver le partenariat
21. 2. Collaborer avec les proches Les proches sont :
des raisons de vivre
des intermédiaires (souvent essentiels) entre la personne suicidaire et les ressources d’aide
des sources de soutien
22. 2. Collaborer avec les proches Il est bien établi au plan scientifique que:
Le soutien de l’entourage protège du suicide et des tentatives de suicide
L’implication des proches améliore l’adhésion au traitement
23. 2. Collaborer avec les proches D’ailleurs, les guides de bonnes pratiques recommendent tous d’impliquer les proches:
«Impliquer la famille et les proches selon leur disponibilité, au moment de l’évaluation et de l’intervention»
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (2007). Prévenir le suicide pour préserver la vie. Guide de pratique clinique.
«Faire une place aux proches de la personne suicidaire dans le suivi (…) Faciliter l’accès des proches à des services de soutien»
Ministère de la santé et des services sociaux (2010). Guide de bonnes pratiques à l’intention des intervenants des CSSS.
«Fournir de l’éducation aux patients et aux familles (…) Il est important d’aider les familles à développer des stratégies pour répondre de manière aidante et positive à un proche qui traverse une crise suicidaire»
American Psychiatric Association (2003). Practice guidelines for the assessment and treatment of patients with suicidal behaviors.
24. 2. Collaborer avec les proches Pourtant...
À Montréal, une étude auprès de 52 personnes admises à l’urgence après une tentative de suicide indique que 60% ont quitté l’urgence sans qu’aucun contact n’ait été initié avec un proche (Houle et Poulin, 2009)
En Suède, une étude auprès de 84 proches de personnes admises à l’urgence après une tentative de suicide révèle que, même si presque tous les proches auraient souhaité être impliqués dans les soins, seulement 31% l’ont été au cours de l’hospitalisation et 10% au cours du suivi dans la communauté (Magne-Ingvar et Öjehagen, 1999)
25. 2. Collaborer avec les proches La tentative de suicide provoque beaucoup de stress et de détresse chez les proches
Sentiments d’inquiétude, de responsabilité à prévenir une autre tentative
Un an après la tentative de suicide, 77% des proches sont encore inquiets à l’égard d’un nouveau passage à l’acte
Sentiment d’impuissance, de colère, de culpabilité
26. 2. Collaborer avec les proches Épuisement des proches
Soutenir une personne suicidaire est très exigeant et complexe
Avec le temps les proches non soutenus s’épuisent et se découragent
Un proche épuisé ne peut plus exercer son rôle de protection du suicide
ATTENTION au découragement des proches, il précède bien des suicides!
27. 2. Collaborer avec les proches Les proches ont besoin
d’éducation et d’information
de soutien
d’être impliqué dans les soins, les plans de suivi, le traitement
28. 2. Collaborer avec les proches Quelques exemples inspirants
Services aux proches de Suicide Action Montréal
Programme de développement des capacités des proches de Stockholm en Suède
Programme d’implication des proches du Service MASC
29. 2. Collaborer avec les proches Services aux proches à SAM
Participants: 131 proches d’hommes suicidaires (tentative de suicide récente et/ou dépression majeure et/ou problèmes de consommation)
Assignation au hasard:
Rencontre d’information
Rencontre d’information avec contact téléphonique
Parrainage téléphonique
Accès rapide à une ressource spécialisée
Questionnaires:
Avant l’intervention et deux mois après
30. 2. Collaborer avec les proches Résultats des services aux proches:
Proches
Moins de détresse psychologique
Meilleures stratégies d’adaptation
Communication plus efficace et aidante avec l’homme suicidaire
Hommes suicidaires
Moins d’idéations suicidaires
Moins de symptômes de dépression
Moins de tentatives de suicide
31. 2. Collaborer avec les proches Programme de développement des capacités des proches:
Intervention en groupe dispensée par des thérapeutes d’orientation cognitive-comportementale
20 heures, réparties sur neuf semaines
Vise à:
mieux comprendre et gérer les émotions à l’égard de la personne suicidaire
développer des stratégies de communication et de résolution de problèmes
briser l’isolement
32. 2. Collaborer avec les proches Résultats du programme de développement des capacités des proches (n = 13):
Diminution de la perception du fardeau
Amélioration de la relation avec la personne suicidaire
33. 2. Collaborer avec les proches Programme d’implication des proches du Service MASC à Laval:
Uniquement destiné aux proches d’hommes suicidaires
Tous les hommes admis au Service MASC doivent identifier un proche significatif et de confiance
Différents rôles et responsabilités peuvent être confiés au proche, selon sa disponibilité, son intérêt et sa vulnérabilité
Proche «filet de sécurité»
Proche désigné
34. 2. Collaborer avec les proches Programme d’implication des proches du Service MASC à Laval:
Proche «filet de sécurité»
Identifié par l’homme dès le premier contact téléphonique comme une personne à rejoindre en cas d’urgence
Contacts téléphoniques ponctuel auprès du proche, selon les situations d’urgence ou les moments critiques vécus par l’homme
Rôle de vigile: contacter le service MASC si inquiétude
35. 2. Collaborer avec les proches Programme d’implication des proches du Service MASC à Laval:
Proche désigné
Identifié par l’homme dès la première rencontre en face à face comme un proche significatif avec un lien de confiance bien établi
Contacts téléphoniques réguliers et 2-3 rencontres en face à face avec un intervenant (soutien, coaching, référence)
Rôle de soutien: proche activement impliqué dans tout le processus thérapeutique de l’homme à MASC (environ six mois)
36. 2. Collaborer avec les proches CONSTATS:
Une prévention efficace passe nécessairement par la restauration et le maintien des liens sociaux qui rattachent les personnes suicidaires à la vie.
La conjointe, les amis, les parents, la fratrie… tous possèdent un potentiel d’intervention énorme qu’il est impératif de mettre à profit!
37. Trois cibles d’amélioration Être proactif et tendre la main
Collaborer avec les proches
Établir et cultiver le partenariat
38. 3. Établir et cultiver le partenariat Importance VITALE d’établir des ententes de partenariat pour assurer une continuité de services aux personnes suicidaires
Bon service, au bon moment, par la bonne personne
Protocole MARCO a été un précurseur dans le domaine (développé dans la région de Montréal par SAM)
En Chaudière-Appalaches: le projet RÉMI
39. 3. Établir et cultiver le partenariat Défis liés à l’implantation d’un protocole de référence inter-établissement:
Bâtir une relation de confiance
Nécessite des échanges réguliers entre les partenaires
Leadership et la coordination
Bons porteurs de dossier à l’interne et bon coordonnateur à l’externe
Efforts de promotion continus
Intégration des procédures de référence dans les pratiques courantes d’un personnel qui a un taux de roulement élevé
40. 3. Établir et cultiver le partenariat CONSTATS:
La collaboration interprofessionnelle et interorganisationnelle: défi le plus important à relever en santé mentale (Gerardi, 2007)
Les relations de partenariat doivent être cultivées au quotidien si l’on souhaite les garder vivantes et efficaces
Cela prend du temps, de la persévérance, une grande ouverture d’esprit et des occasions de rencontres comme celle d’aujourd’hui!
41. Merci de votre attention!