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Histoire de la lexicographie en Europe. François Maniez Centre de Recherche en Terminologie et en Traduction Université Lumière Lyon 2. francois. maniez @univ-lyon2.fr. 1. Introduction.
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Histoire de la lexicographie en Europe François Maniez Centre de Recherche en Terminologie et en Traduction Université Lumière Lyon 2.francois.maniez@univ-lyon2.fr
1. Introduction • Les premières réalisations lexicographiques européennes sont des glossaires et des nomenclatures bilingues: latin-français, latin-italien, etc. • Les plurilingues résultent de la fusion de deux ou plusieurs bilingues. • Le Trésor français-italien et espagnol (1609) de Victor a été compilé à partir de l’espagnol-italien de Las Casas (1570) et de l’espagnol-français de César Oudin (1604).
Jusqu’au XVIIIe on observe une grande diffusion de bilingues et de plurilingues comprenant presque toujours le latin.
Dictionnaires plurilingues : « pratiques » et « doctes » • Période de leur plus grande production : de la première décennie du XVI° jusqu’au début du XVII°. • La première édition bilingue flamand/français du Berlaimont date de 1530. Il connaîtra 150 éditions sur plus de deux siècles (1759), et un maximum de onze langues. • C’est un dictionnaire dit “pratique” car il contient des dialogues “familiers”, des prières, et des modèles de lettres commerciales et de contrats.
Le plus connu des dictionnaires dits « doctes » est le célèbre Calepin du début du XVI°, œuvre d’ Ambrogio, ou Ambroise Calepin savant et religieux augustin italien (1435-1511). • Calepin = dictionnaire agenda, petit carnet. • D’abord monolingue en latin (1502), puis bilingue latin -italien, il s’enrichit au fil de ses rééditions d’un plus grand nombre de langues cibles pour arriver jusqu’à onze langues en 1586 (Dictionarium undecim linguarum). • Il totalise 211 éditions en un peu plus de 250 ans. • On y trouve l’ordre alphabétique, des définitions de mot en latin, des citations littéraires, et parfois quelques synonymes.
Le Nomenclator omnium rerum propria nomina variis linguis explicata indicans d’Adrian de Jong (1567) et le Sylva vocabulorum et phrasium cum solutae tum ligatae orationis et Thesaurus linguarum quibus in universa fere Europa de Heinrich Decimator (1586) utilisent un ordre thématique.
Au XVII°, le nombre de dictionnaires plurilingues diminue • Comenius publie à Genève la célébre Janua aurea reserata quatuor linguarum (1638) où sont juxtaposés l’italien, le français, l’allemand et le latin.
Au XVII° et au XVIII°, la situation politique explique la prolifération des dictionnaires trilingues français-italien-espagnol de Vittori (1609-1671), César Oudin (1616-1627), Noviliers/Clavel (1627-1629), et Juliani (1659-1673). • Les autres langues ne sont pas exclues et, par exemple, le dictionnaire français-italien-allemand de Merguin est republié jusqu’en 1825. • Les français-italien-anglais ont beaucoup moins de succès.
AVIS DE L'EDITEUR (Merguin, 1825) • Les Dictionnaires de Deuter et de Cellarius ont servi de base à celui -ci; l’auteur y a ajouté une quantité d'articles, a redressé le sens d' un grand nombre d' autres, et leur a donné, dans la traduction, une acception plus convenable, plus propre et plus juste, tirée des Dictionnaires de Mozin, de Filippi et d‘Adelung; • Pour plus de commodité, il a réparti les Noms propres et les Néologismes par tout l'ouvrage, chacun à sa place; il a eu soin d'accentuer les mots italiens dans le 2° et le 3° volume, ainsi que dans une grande partie du 1°. Il a marqué les 'h aspirés, par un ', et a indiqué les verbes français irréguliers.
« En un mot, ce Dictionnaire réunit tous les avantages qui en font, sous tous les rapports, un ouvrage commode, utile et très peu dispendieux pour quiconque veut s'instruire dans les trois langues vivantes les plus nécessaires de nos jours, et qui permettent de se passer des autres Dictionnaires qu' on ne peut se procurer qu'à un prix presque toujours onéreux. »
Que ce soit pour les plurilingues en général, pour les trilingues ou bilingues, le latin sert pendant longtemps de référence et de langue de départ. • Préface du Nouveau Dictionnaire français-italien et italien-français de Herm. Wiederholt publié à Genève en 1677 et imprimé au château de Duilier (Suisse): • “On a jugé à propos de rendre ce Dictionnaire Universel pour toutes les nations de la Chrétienté et elles pourront avoir aisément l’intelligence de l’italien et du français par la clef d’une troisième partie où le latin est en tête”.
Dictionnaires bilingues • Les dictionnaires bilingues précèdent historiquement en France les dictionnaires monolingues. • Cette situation est le reflet d’un état linguistique où : • le français se substitue au latin dans les sciences et le droit. • les relations commerciales s’intensifient en Europe. • la diffusion des connaissances entraîne leur vulgarisation.
Le premier bilingue avec le français comme langue d’entrée est le • Dictionaire françois-latin contenant les motz et les manières de parler françois tournez en latin de Robert Etienne (1539). • http://artfl.atilf.fr/dictionnaires/ESTIENNE/index.htm • http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k505878.r=bpt6k505878.langFR
http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-50587&M=chemindeferhttp://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-50587&M=chemindefer • P. 15 : affaire
Dictionarium LatinogallicumRobert Estienne − 1522 • Dictionnaire latin-français • http://www.ac-grenoble.fr/lycee/diois/Latin/archives/docs_et_articles/Dicos/Dictionnaire%20latin%20francais%20Robert%20Estienne.pdf • Dictionnaire latin-français moderne (compilation Lebaigue 1881 et Gaffiot 1937) • http://www.prima-elementa.fr/Dico.htm
manus (797)Manus, huius manus, f. g. Main. • […] • Immunis manus. Horat. Qui n'est point participant du faict, Innocente. […] • Manus niuea. Catul. Blanche comme neige. • Oculatae nostrae sunt manus, credunt quod Vident. Plau. Je ne croy point en promesses, Il fault payer comptant. • Parca manus. Horat. Chiche. • Plena manu. Cic. A pleine main, Abondamment, Amplement, Copieusement. • Medicas adhibere manus ad vulnera. Virgil. Mettre la main à, etc.
La généralisation de la définition et l’élimination de la traduction amène à la rédaction des monolingues. • En France, les premiers dictionnaires monolingues (Richelet 1680, Furetière 1690, Académie 1694) paraissent à la fin du XVII°. • En Italie, le Vocabolario degli Accademici della Crusca est publié dès 1612. • http://vocabolario.signum.sns.it/
Vocabolario degli Accademici della Crusca • DI BASSA MANO. posto avverbialm. ha forza d' add. e vale, d' umil condizione, di piccolo affare. Lat. humili loco natus. Salust. Catellin. R. Vedevano che alcuni di bassa mano erano Senatori. • DI MANO IN MANO. posto avverbialm. di tempo in tempo. Lat. deinceps. Dan. Par. 6. E sotto l' ombra delle sacre penne, Governò il Mondo di mano in mano. • FUOR DI MANO. Lontano dall' abitato, ed ha forza d' aggiunto. Lat. devius. Bocc. n. 77. 28. Luogo molto solingo, e fuor di mano.
Les monolingues français • http://artfl.atilf.fr/dictionnaires/ • Thresor de la langue francoyse, tant ancienne que Moderne (Jean Nicot, 1606) • http://artfl.atilf.fr/dictionnaires/TLF-NICOT/index.htm • Main, f. monosyl. Manus. l'Espagnol et l'Italien le disent de mesmes, Mano. La main dextre, Dextera, vel Dextra. • La main senestre ou gauche, Laeua, Sinistra. • Main chargée et pleine de quelque chose, Grauis manus. […]
Main, page 385 (suite) • Changer de main, c'est ores et proprement mettre d'une main en autre quelque chose que ce soit qu'on tienne en la main. Ores et par translation changer de seigneur et possesseur, selon ce on dit un fief changer de mainc'est à dire, de seigneur et possesseur d'iceluy, par vendition, donation, eschange, mort et autres manieres,Dominumcommutare. Cela est prins ainsi, parce que ce mot Main se prent aussi pour pouvoir, possession et tenuë, car on dit je l'ay en main, c'est à dire, en ma puissance, tenuë et possession, tout ainsi queManus en Latin, dont est faitmanumittere, mettre hors de sa puissance, domaine, et possession, un esclave.
pié (Page 480) • Pié, m. monosyll. (Qu'aucuns escrivent par d, Pied, pour le faire differer de Pie f. dissyll. penac. Mais avec peu de raison, veu que les accens differens, et les ee masculin et feminin font entre les deux assez notoire difference) signifie ores le pié de toute personne, et beste, comme le Pié de Hercules, duquel le stade Olympique de Pises fut mesuré.
Le Pié d'un cheval, d'un oiseau: et ores la mesure qui est de douze poulces, le poulce estant de douze lignes, à laquelle sont mesurées les perches au nombre de vingt piez, les toises au nombre de six piez, et les aulnes au nombre de trois piez sept poulces, huit lignes, qui est le pié que le François appelle pié de roy, auquel le pié geometrique, qui est de quatre dours ou palmes, le dour de quatre doigts, le doigt de quatre grains d'orge rapporte presques à poinct juste, […] aussi ladicte mesure a esté au premier estelonnée au pié de l'homme.
Dictionaire historique et critique de Pierre Bayle, 1740 • Etabli à Rotterdam, Bayle était au coeur du débat intellectuel en Europe. • Conçu à l'origine comme une réplique aux erreurs du Grand dictionnaire historique de Louis Moréri, son dictionnairereprésente un travail exemplaire de méthodologie critique. Il a été réédité tout au long du XVIII° siècle (huit éditions publiées en cinquante ans). • Il a été appelé l'"Arsenal des Lumières", a été pillé et et traduit en anglais (1709 et 1734-1741) et en allemand (1741-1744).
CAPET • CAPET (Hugues), Roi de France, le prémier de la troifieme Race. Il y auroit bien des chofes à dire fur ce fujet ; mais je me contente d’obfever que le Poëte Dante débita un menfonge bien ridicule, lors qu’il dit que le pere de Hugues Capet etoit un Boucher (A). On prétend que François I fe mit extrêmement en colere, quand il fut que Dante avoit parlé de la forte. […]
Dissertation sur les libelles diffamatoires (4:578) • « Je voudrois favoir de quelles raifons l’empereur Augufte fe fervit, pour envelopper les libelles diffamatoires fous les crimes de leze-Majefté; car comme Tacite le remarque, on ne comprenoit avant cela fous cette espèce de crimes que les trahifons qui avoient affoibli les armées, que les féditions qui avoient affoibli le peuple, & enfin qu’une mauvaife adminiftration des charges qui avoit affoibli la majefté de la République : & l’on puniffoit bien les actions, mais non pas les paroles. »
Dictionaire critique de la langue française de Jean-François Féraud (1787-1788) • C'est un Comentaire suivi de tous les mots, qui sont susceptibles de quelque observation; un Recueuil, qui laisse peu à désirer; des Remarques qui peûvent éclaircir les doutes et lever les dificultés, que font naître tous les jours les bizârres irrégularités de l'Usage (...) Nous, aidés des aûtres Gramairiens, des aûtres Critiques et des aûtres Dictionaires, nous examinons ce qui a été dit; nous proposons ce qu'on doit dire; nous relevons ce qui a été mal dit, et nous aprenons à le mieux dire. ( Préface p. III)
Entrée du mot hiver • HIVER, s. m. HIVERNER, v. n. [Ivêr, vêrné: 2e ê ouv. 3e é fer. On écrivait aûtrefois hyver, à cause du latin hyems. On n'est plus aujourd'hui si fort esclâve de l'étymologie.] Hiver est le nom de la saison de l'année la plus froide. Elle comence au 22 de Décembre, et finit le 21 de Mars. "Dans la rigueur, dans le fort, au milieu de l' hiver. "Mettre des Troupes en quartier d'hiver. • Il se dit quelquefois par raport au froid seulement. "L'hiver est venu de bone heure, avant le tems. L'hiver est long, etc. • En style figuré, l'hiver est la vieillesse, et le printems, la jeunesse.
Prétendois-tu que les Parques Dussent, filant tes instans, Signaler des mêmes marques Ton hiver et ton printems.Rousseau. Tu gardois à Xerxès, Dans l'hiver de ses jours, le plus grand des succès. P. Folard, Thémistocle. Cela est peut-être trop poétique pour le style convenable à la Tragédie. • HIVERNER, passer l'hiver; il ne se dit que des Troupes. On ne dit point d'un particulier: "Tous les ans, il hiverne en Provence: on doit dire, il passe l'hiver. — Suivant les Dictionaires, qui se copient les uns les autres, on dit, s' hiverner, pour dire; s'exposer au froid de l'hiver, pour s'y endurcir et y être moins sensible. Je doute que ce mot soit fort usité.
Entrée du mot pied • PIED, ou PIÉ, s. m. [Monosyllabe, é fer. La 1re manière d' écrire est la plus comune et la plus conforme à l'étymologie, mais le d ne se prononce point, même devant une voyèle. Il faut dire, pié à terre; c'est comme parlent les honêtes gens, et non pas pié ta terre.]
PIED entre dans un grand nombre d' expressions, presque toutes du style familier, et dont les moins bâsses ne s'élèvent pas au dessus du style médiocre. = Être en pied, être bien dans ses afaires. = Être sur un bon pied, sur un certain pied; être considéré. "Il (Cet honête Négociant) ne concevoit pas pourquoi il falloit que ce petit Seigneur (son fils) eût des laquais si élégamment vétus, et un si brillant équipage; mais Madame son épouse lui représentoit que la considération y étoit atachée, et que pour réussir dans le monde, il falloit y être sur un certain pied."
Dictionnaire de l'Académie Française • L'Académie Française a été fondée par le Cardinal de Richelieu en 1635 ; son objectif était de créer un Dictionnaire du français. • Huit éditions ont été publiées depuis sa fondation, de la première édition en 1694 à la huitième en 1935 (la neuvième édition est en cours).
Première édition (1694) • Dans la 1ère édition du Dictionnaire de l'Académie, tous les mots n'apparaissent pas dans l'ordre alphabétique. • Dans leur préface, les académiciens expliquent pourquoi ils ont choisi de grouper les mots suivant leur racine étymologique:
"Comme la Langue Françoise a des mots Primitifs, & des mots Derivez & Composez, on a jugé qu'il seroit agreable & instructif de disposer le Dictionnaire par Racines, c'est à dire de ranger tous les mots Derivez & Composez aprés les mots Primitifs dont ils descendent [...]. Dans cet arrangement de Mots, on a observé de mettre les Derivez avant les Composez, & de faire imprimer en gros Caracteres les mots Primitifs comme les Chefs de famille de tous ceux qui en dependent, ce qui fait qu'on ne tombe gueres sur un de ces mots Primitifs qu'on ne soit tenté d'en lire toute la suite, parce qu'on voit s'il faut ainsi dire l'Histoire du mot, & qu'on en remarque la Naissance & le Progrez; & c'est ce qui rend cette lecture plus agreable que celle des autres Dictionnaires qui n'ont point suivi l'ordre des Racines."
HIVER (Page 566) • HIVER. s. m. (Plusieurs escrivent encore Hyver.) Celle des quatre saisons de l'année qui vient aprés l'Automne, & qui est la plus froide de toutes. Grand hiver. hiver pluvieux. hiver venteux. hiver sec. hiver bien doux. hiver bien rude. hiver fascheux. hiver mal sain. hiver humide. hiver tardif. hiver avancé. passer son hiver en quelque lieu. habit d'hiver. estre bien vestu pour son hiver. appartement d'hiver. dans la rigueur de l'hiver. l'armée est dans ses quartiers d'hiver, est entrée en quartier d'hiver, a pris ses quartiers d'hiver. mettre les troupes en quartier d'hiver.
On appelle, Fruits d'hiver, Les fruits qu'on ne mange ordinairement qu'en hiver. Poires de bon Chrestien d'hiver. bergamotte d'hiver. • On dit fig. qu'Un homme n'a pas besoin de fort hiver. Quand il est debile & infirme, ou qu'il est si incommodé dans ses affaires, que le moindre mauvais accident le peut ruiner. • On dit encore fig. & poëtiquement, L'Hiver de nostre âge, l'hiver de nos jours, pour dire, La vieillesse. • Hiverner. v. n. Passer l'hiver. Il ne se dit qu'en parlant des troupes. Les troupes hivernerent dans un tel pays. • On dit, S'hiverner, pour dire, S'exposer au froid de l'hiver, afin de s'y endurcir, & d'y estre moins sensible. Les femmes croyent qu'il faut s'hiverner pour avoir le teint plus blanc & plus uni.
Dictionnaire de L'Académie française4° édition (1762) • HIVER. s.m. Celle des quatre saisons de l'année qui est la plus froide, & qui commence, selon les Astronomes, vers le 22 de Décembre, & finit vers le 21 Mars. Hiver pluvieux. Hiver venteux. Hiver sec. Hiver bien doux. Hiver bien rude. Hiver fâcheux. Hiver mal sain. Hiver humide. Passer son hiver en quelque lieu. Habit d'hiver. Être bien vêtu pour son hiver. Appartement d'hiver. Dans la rigueur de l'hiver. Dans le fort de l'hiver. Au milieu de l'hiver. Passer l'hiver à la campagne. Des provisions pour l'hiver. En hiver. Durant l'hiver. Cela arriva l'hiver dernier. Que ferez-vous cet hiver?En ces dernières phrases, L'hiver dernier, & cet hiver, sont mis pour dire, Durant l'hiver dernier, pendant cet hiver.
En certaines façons de parler, le mot d'Hiver se prend dans une signification plus étendue; & c'est dans ce sens qu'on dit, Mettre des troupes en quartier d'hiver, quoiqu'on les y mette ordinairement longtemps avant le 22 de Décembre. • On dit aussi dans un sens encore plus étendu, Le semestre d'hiver; & cette phrase a différentes acceptions selon les différentes compagnies où elle est en usage. Ainsi dans le Grand Conseil, Le semestre d'hiver se prend depuis le premier Octobre jusqu'au dernier de Mars; & dans la Chambre des Comptes, il se prend depuis le premier de Janvier jusqu'au dernier de Juin.
HIVER se dit aussi quelquefois seulement par rapport au froid qu'il fait dans cette saison. Et c'est dans cette acception qu'on dit, queL'hiver est avancé, ou qu'il est tardif, que l'hiver est long, l'année du grand hiver, que l'hiver est doux. Et même lorsque dans cette saison l'hiver ne s'est point fait sentir, on dit, qu'Il n'y a point eu d'hiver. • […] • On dit proverbialement & figurément d'Un homme d'une compléxionfoible & délicate, qu'Il n'a pas besoin d'un fort hiver.(complexion = the combination of the hot, cold, moist, and dry qualities held in medieval physiology to determine the quality of a body)
On dit aussi la même chose d'Un homme si incommodé dans ses affaires, que le moindre accident peut le ruiner. • On dit encore proverbialement, À la mi-mai queue d'hiver, pour dire, que Le froid se fait souvent sentir au mois de Mai. • Figurément & poëtiquement, on appelle La vieillesse, L'hiver de l'âge. • On dit proverbialement, que La fièvre quarte est un méchant manteau d'hiver.
Dictionnaire de L'Académie française 6° édition (1832-5) • HIVER s. m. Celle des quatre saisons de l'année qui est la plus froide, et qui commence, selon les astronomes, vers le vingt-deux de décembre, et finit vers le vingt et un de mars. Hiver pluvieux. Hiver venteux. Hiver sec. Hiver bien doux. Hiver bien rude. Hiver fâcheux. Hiver malsain. Hiver humide. Il a passé son hiver dans telle ville. Habit, vêtement d'hiver. Être bien vêtu pour son hiver. Appartement d'hiver. Dans la rigueur de l'hiver. Dans le fort de l'hiver. Au milieu de l'hiver. Passer l'hiver à la campagne. Des provisions pour l'hiver. En hiver. Durant l'hiver. Cela arriva l'hiver dernier. Que ferez-vous cet hiver? Les longues soirées d'hiver.
HIVER se dit quelquefois seulement par rapport au froid qu'il fait en hiver. L'hiver est avancé. L'hiver est tardif. L'hiver est long. L'hiver se fait sentir. L'année du grand hiver. • Il n'y a point eu d'hiver, L'hiver ne s'est point fait sentir, il n'y a point eu de grands froids cette année. • Prov. et fig., Mi-mai, queue d'hiver, Le froid se fait souvent sentir au mois de mai. • HIVER se dit souvent, en poésie, pour Année, en parlant des personnes d'un âge avancé. Il comptait déjà soixante hivers.
Dictionnaire de L'Académie française 8° édition (1932-5) • Hiver pluvieux. Hiver venteux. Hiver sec. Hiver bien doux. Hiver bien rude. Hiver fâcheux. Hiver malsain. Hiver humide. Il a passé son hiver dans telle ville. Habit, vêtement d'hiver. Être bien vêtu pour son hiver. Appartement d'hiver. Dans la rigueur de l'hiver. Dans le fort de l'hiver. Au milieu de l'hiver. Passer l'hiver à la campagne. Des provisions pour l'hiver. En hiver. Durant l'hiver. Cela arriva l'hiver dernier. Que ferez-vous cet hiver? Les longues soirées d'hiver. Station d’hiver.
9° édition (terminée jusqu’à « PI »)http://atilf.atilf.fr/academie9.htm • HIVER (er se prononce ère) n. m. XIe siècle, iver. Emprunté du bas latin hibernum, « hiver», abréviation de la locution du latin classique hibernum tempus, « saison hivernale ».1. Division de l'année solaire qui, dans l'hémisphère Nord, va du solstice d'hiver (22 décembre) à l'équinoxe de printemps (21 mars). L'hiver succède à l'automne et précède le printemps. À l'hiver boréal correspond l'été austral. Le calendrier républicain donna aux mois d'hiver les noms de nivôse, pluviôse, ventôse.
2. Par ext. La saison froide, qui coïncide avec cette période ; l'époque la plus froide de l'année. Un hiver précoce, tardif. Un hiver humide, pluvieux, sec. Un hiver rude, rigoureux, clément, doux. Dans le fort ou au fort de l'hiver. Affronter, endurer les rigueurs de l'hiver. Les longues soirées d'hiver. Faire des provisions pour l'hiver. Sortir ses vêtements d'hiver. Cette année, nous n'avons pas eu d'hiver, le temps a été clément.