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Politiques économiques

Politiques économiques. Sophie BRANA Université Montesquieu Bordeaux-IV Avenue Léon Duguit, 33608 Pessac Cedex. INTRODUCTION CHAPITRE I : LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE Section I – les fondements de l’action budgétaire A. Les effets multiplicateurs B. Les stabilisateurs automatiques

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  1. Politiques économiques Sophie BRANA Université Montesquieu Bordeaux-IV Avenue Léon Duguit, 33608 Pessac Cedex

  2. INTRODUCTION • CHAPITRE I : LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE • Section I – les fondements de l’action budgétaire • A. Les effets multiplicateurs • B. Les stabilisateurs automatiques • Section II – La remise en cause des politiques budgétaires • A. La remise en cause théorique • B. La remise en cause pratique • CHAPITRE II : LA POLITIQUE MONÉTAIRE • Section I – les fondements de l’action monétaire • A. Les effets multiplicateurs • B. L’arbitrage inflation-chômage • Section II – La remise en cause de la politique monétaire • A. La redéfinition des objectifs de la politique monétaire • B. Le développement des instruments de marché • C. La transformation des canaux de transmission

  3. Introduction • Politique économique : ensemble des décisions des pouvoirs publics en vue d’orienter l’activité économique • R. Musgrave (1959): les 3 fonctions de la politique économique • L’allocation des ressources • La stabilisation macroéconomique • La redistribution

  4. CHAPITRE I : LA POLITIQUE BUDGETAIRE • Jusqu’au 20ème siècle, peu de place à l’intervention étatique. • Conception de l’Etat régalien. A. Smith : « Dans le système de la liberté naturelle, le souverain n’a que 3 devoirs à remplir : • Le 1er, c’est le devoir de défendre la société de tout acte de violence ou d’invasion de la part des autres sociétés • Le 2ème, c’est le devoir de protéger, autant qu’il est possible, chaque membre de la société contre l’injustice et l’oppression • Le 3ème, c’est le devoir d’ériger et d’entretenir certains ouvrages publics, quand le profit n’en rembourserait jamais la dépense pour un particulier »

  5. 1870 : dépenses publiques = 8,3% du PIB (pays industrialisés) • Le tournant de la première guerre mondiale. • Le poids de la guerre laisse des Etats lourdement endettés • La mise en place progressive de systèmes de sécurité sociale rudimentaires • La grande dépression et les analyses qu’en fait Keynes en 1936 dans la théorie générale.

  6. Section 1. Les fondements de l’action budgétaire La fonction de stabilisation macroéconomique des dépenses publiques peut s’exercer de deux façons : • Par des politiques budgétaires actives : les effets multiplicateurs • Par le jeu des stabilisateurs automatiques A. Les effets multiplicateurs

  7. 1. En économie fermée • 1.1 Le modèle keynésien élémentaire • La rupture de la crise de 1929 • Ampleur • Durée • L’analyse keynésienne. Trois résultats • a) L’ajustement par les prix peut s’avérer défaillant • b) La possibilité d’un déséquilibre durable

  8. Analyse classique • Analyse keynésienne • c) La nécessité d’une intervention publique

  9. Le principe du multiplicateur : toute augmentation de la demande entraine une augmentation plus que proportionnelle du revenu • Multiplicateur simple : DY = DG • Quelques résultats : • Le multiplicateur de dépenses publiques est supérieur au multiplicateur fiscal • Théorème de Haavelmo : Le multiplicateur de dépenses publiques financé par impôts est égal à 1

  10. 1.2 Le modèle IS-LM en économie fermée Courbe IS Y = C + I + G Y = cY + C0 + I0 – j i + G0 Y (1 – c) = – j i + C0 + I0 + G0

  11. Courbe LM Ms = M0 Md = l1Y – l2i D’où : M0 = l1Y – l2i

  12. Equilibre IS - LM IS : LM : On remplace i dans IS

  13. On obtient le revenu d’équilibre : • Multiplicateur de dépenses publiques • On retrouve le multiplicateur keynésien auquel s’ajoute le frein financier

  14. D+ Demande globale l1 D+ L1 D M0=0 l2 j D- I D+ i D- L2 D+ Y

  15. 2. Le modèle IS-LM en économie ouverte • 2.1 La prise en compte de l’extérieur dans le modèle IS-LM • 2.1.1. La courbe BP • La courbe BP représente l’ensemble des combinaisons du revenu (Y) et du taux d’intérêt (i) qui assurent l’équilibre de la balance des paiements • BP = balance des transactions courantes + balance des capitaux = BC + BK

  16. La balance commerciale BC = X – H X dépend positivement du taux de change (e) et de la demande des non résidents (Y*) X = x(e)Y* + X0 H dépend positivement du revenu national (Y) et négativement du taux de change (e). H = h(e)Y + H0 D’où BC = x(e) + X0 – [h(e)Y + H0] La balance commerciale se détériore quand le revenu national augmente et s’améliore quand la monnaie se déprécie (e augmente)

  17. La balance des capitaux BK = f(i – i* + ê) BK = f(i) + F0 • Construction de la courbe BP BP = BC + BK BP = x(e) + X0 – [h(e)Y + H0] + f(i) + F0 Equilibre de la balance des paiements : BP = 0 x(e) + X0 – [h(e)Y + H0] + f(i) + F0 = 0

  18. Pour e donné : La pente de BP dépend des deux indicateurs d’ouverture de l’économie : • Ouverture financière : f (sensibilité des mouvements de capitaux au taux d’intérêt) • Ouverture commerciale : h (propension marginale àimporter)

  19. 2.1.2. Les nouvelles courbes IS et LM • La courbe IS doit désormais tenir compte des relations commerciales avec l’extérieur Y = C + I + G + (X – H) Y = [cY + C0] + [I0 – ji] + G0 + [x(e) – h(e)Y +X0– H0]

  20. La courbe LM La création monétaire a deux origines (contreparties) - Le crédit interne (M0) - Les créances sur l’extérieur ou réserves de change • En change flexible, l’offre de monnaie reste exogène Ms = M0 • En change fixe, l’offre de monnaie devient endogène Ms = M0 + m BP

  21. 2.2 La politique budgétaire en économie ouverte • 2.2.1. La politique budgétaire en change fixe Comme en économie fermée, une relance budgétaire provoque une hausse du revenu national (Y) et une hausse du taux d’intérêt national (i). Double impact sur la balance des paiements : BP = x(e) + X0 – [h(e)Y + H0] + f(i) + F0

  22. Si les capitaux sont immobiles D+G D+i D+YD+H déficit BC déficit BP La Banque centrale doit intervenir pour éviter la dépréciation de la monnaie nationale D-M D+ i D- I D-Y

  23. Si les capitaux sont immobiles

  24. i LM1 LM2 B A i = i* BP1 C IS2 IS1 Y Y2 • Si les capitaux sont parfaitement mobiles

  25. 2.2.2. La politique budgétaire en change flottant En régime de change flottant, le taux de change s’ajuste : BP se déplace pour assurer l’équilibre simultané sur les trois marchés. • Si les capitaux sont immobiles D+G D+Y D+H déficit BC déficit BP dépréciation monnaie nationale D+X (rétablissement équilibre extérieur)D+Y

  26. BP1 BP2 i LM C B i1 A IS3 IS2 IS1 Y Y1 Y3 • Si les capitaux sont immobiles

  27. Si les capitaux sont mobiles D+G D+Y D+i entrée de capitaux excédent BK excédent BP appréciation monnaie nationale D-X (le déficit commercial compense l’excédent de la balance des capitaux) D-Y Conclusion : • En change fixe, l’efficacité de la PB croît avec le degré de mobilité des capitaux • C’est l’inverse en change flottant : la politique budgétaire est d’autant plus efficace que les capitaux sont peu mobiles.

  28. 3. Les estimations empiriques • Un impact toujours positif sur la croissance les 5 premières années même si l’impact est maximum au bout de 2 ans. • Un effet multiplicateur cependant très inférieur aux prévisions du modèle keynésien simple (entre 0,5 et 2 au lieu de 4 ou 5). • Les multiplicateurs sont très sensibles à l’accompagnement monétaire. Si le taux d’intérêt reste constant, le multiplicateur est toujours >1

  29. Le multiplicateur est plus grand dans les grands pays

  30. Efficacité de la politique budgétaire est deux fois plus grande si : • Relance coordonnée (/ pays isolé) • Hausse de la dépense publique (/ baisse d’impôts) • En période de récession (/ forte croissance)

  31. B. Les stabilisateurs automatiques • 1. L’interprétation des soldes budgétaires Le solde budgétaire n’est pas un indicateur suffisant de l’orientation de la politique budgétaire : - il dépend de la conjoncture - il incorpore des charges financières

  32. Impact conjoncturel sur les finances publiques :

  33. Solde structurel ou solde budgétaire corrigé du cycle • On mesure l’écart de l’activité Y par rapport à son niveau potentiel Y* (c’est l’output gap). • On calcule ensuite la sensibilité du solde budgétaire S à une variation de l’écart d’activité (e). • On obtient S* = S – e(Y – Y*) • Solde primaire • Sp = solde budgétaire S – paiements d’intérêts. • Solde structurel primaire • S*p = solde structurel – charges d’intérêt

  34. 2. L’importance des effets stabilisateurs C’est l’effet exercé sur la demande finale par la réaction spontanée du budget aux variations de la conjoncture. L’amortissement des fluctuations conjoncturelles est liée au fait que les recettes sont plus sensibles à la conjoncture que les dépenses.

  35. Les effets stabilisateurs jouent d’autant plus que : • -la taille du budget est importante (part dépenses publiques /PIB), • -que la part des dépenses sociales est forte (indemnisation chômage) • -et qu’une part élevée des recettes fiscales est proportionnelle au revenu (donc sensible à la conjoncture).

  36. Les conséquences des effets stabilisateurs : • Ont joué un rôle croissant dans la stabilisation macroéconomique en lien avec l’augmentation de la taille des budgets publics. OCDE : baisse des fluctuations conjoncturelles de 25% en moyenne (30% UE) • L’usage des politiques budgétaires est moins nécessaire

  37. Les règles d’équilibre budgétaire sont un contresens économique OFCE : simulation d’un choc dépressif : l’investissement des pays de l’OCDE baisse de 1%

  38. Section 2. La remise en cause des politiques budgétaires A. La remise en cause théorique • 1. Les effets d’éviction • a) L’éviction financière • Par les taux d’intérêt • Par le taux de change • Les effets de richesse • b) Les rigidités de l’offre

  39. c) L’équivalence ricardienne : les anticipations d’impôts Théorème d’équivalence Ricardo (1817) Barro (1974) Toute augmentation des dépenses publiques financées par emprunt implique une augmentation dans le futur des impôts pour rembourser la dette augmentée des intérêts. Si les agents font des anticipations rationnelles, alors ils anticipent l’augmentation future des impôts, et augmentent leur épargne pour y faire face.

  40. Apport de Barro : les ménages fondent leur comportement sur des calculs intertemporels. Aujourd’hui la consommation est moins contrainte par le revenu courant. Limites du modèle : - anticipations rationnelles - dépenses publiques improductives - absence de contraintes de liquidité - horizon de prévision infini des ménages - l’Etat a une contrainte budgétaire intertemporelle

  41. Non vérification empirique. • Mais idée qu’il peut y avoir des effets de seuils (non-linéarités) : tant que les agents sont persuadés que la dette publique est soutenable, ils pensent que ses effets sont reportés dans le futur et en ignorent les conséquences. Ils ont un comportement non-ricardien (ou keynésien). • Mais si la dette atteint un niveau critique, ils se sentent concernés et épargnent en conséquence : comportement ricardien.

  42. Jean-Claude Trichet (2003) « Il existe dans toute économie un seuil. Lorsque l’on franchit ce seuil, les effets keynésiens potentiellement positifs des dépenses et déficits publics supplémentaires sont compensés par ce que j’appellerai les effets ricardiens – c’est-à-dire qu’on perd davantage en termes de confiance des ménages et des entrepreneurs que ce que l’on a pu gagner grâce aux effets keynésiens. C’est pourquoi il y a une limite à ce que l’on peut faire. Et cette limite doit être évaluée. En Europe, elle l’a été sous la forme de ce seuil de 3%.

  43. 2. Les travaux de l’économie de l’offre • = supplysideeconomics. • Années 80 : travaux de Keleher (supplysideeffects of fiscal policy), A. Blinder, P.C. Roberts, R. Laffer aux Etats-Unis, Pascal Salin en France • A inspiré la politique économique de Reagan (81-89) et de Thatcher (79-90) • La politique économique doit se concentrer sur l’offre et non sur la demande.

  44. Les économistes de l’offre dénoncent toutes les interventions publiques qui sont un obstacle aux efforts productifs des entreprises et des ménages. Trois interventions visées: • a) Les réglementations étatiques étouffantes • Coût du secteur public en termes de bureaucratie • Coût d’adaptation des entreprises • Manque à gagner lié aux contraintes

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