560 likes | 1.97k Views
Cancer de prostate. Club Ambroise Paré Décembre 2003. Cancer de la prostate. Le plus fréquent des cancers de l’homme de plus de 50 ans Incidence en augmentation (40000 nouveaux cas/an en France)
E N D
Cancer de prostate Club Ambroise Paré Décembre 2003
Cancer de la prostate • Le plus fréquent des cancers de l’homme de plus de 50 ans • Incidence en augmentation (40000 nouveaux cas/an en France) • 2ième cause de mortalité par cancer chez l’homme (10000 décès par an en France) problème de santé publique • 3 formes cliniques de présentation: • Forme métastatique d’emblée (en diminution) • Forme localement avancée • Forme localisée à la glande (en augmentation: 50 à 60 % des cas) • Le traitement curatif du cancer prostatique n’est possible que si le cancer est encore localisé à la prostate, sinon il s’agit le plus souvent d’un traitement palliatif.
Cas Clinique n°1 • Mr P., âgé de 75 ans, consulte pour dysurie, hématurie initiale, dans un contexte d’asthénie et de lombalgies depuis quelques mois. • Le toucher rectal trouve une prostate indurée et irrégulière dans son ensemble. • Quel diagnostic évoquez-vous? Quels sont les examens de première intention?
Diagnostic = Cancer de la prostate • Résultat des examens de première intention: • PSA = 85 ng/ml • ECBU stérile • Créatininémie 16 mg/l • Echographie de l’appareil urinaire: dilatation rénale gauche, rein droit normal, vessie en réplétion diverticulaire, prostate de 50 ml hétérogène. • Que lui proposez-vous?
Consultation d’un urologue • Réalisation de biopsies prostatiques • Sous anesthésie locale • Après préparation antibiotique et rectale • 6 prélèvements sont suffisants Cas clinique: résultat des biopsies 5 sur 6 sont massivement infiltrées par un adénocarcinome prostatique score 7/10 de Gleason (4+3). Que faire?
Nécessité d’un bilan d’extension • Scintigraphie osseuse: multiples foyers de fixation au niveau du rachis lombaire et du bassin. • Scanner abdomino-pelvien: dilatation urétéro-pyélocalicielle gauche en rapport avec une infiltration du plancher vésical; absence d’adénopathies. • Quel traitement envisagez-vous?
Traitement du cancer métastatique • Traitement de fond: hormonothérapie • Blocage hormonal complet: castration et anti-androgène périphérique. • Traitement palliatif • Geste endoscopique: désobstruction cercico-prostatique +/- sonde urétérale • Antalgiques
Principes de l’hormonothérapie • Hormono-dépendance initiale: 90% • La Testostérone circulante a 2 origines: • Testiculaire (95 %) • Surrénalienne (5 %) • Blocage de la secrétion testiculaire: • Castration médicale (agoniste de la LH-RH) • Castration chirurgicale=pulpectomie • Blocage de la testostérone surrénalienne: • Anti-androgènes périphériques • Blocage hormonal complet ou partiel
Cas clinique: quel est le pronostic de ce cancer métastatique et évolué localement? • Hormono-dépendance initiale: 90 % Phase de « lune de miel » • Efficacité du blocage hormonal pendant 2 à 3 ans en moyenne - Puis échappement hormonal (hormono-résistance) et décès en 5 à 6 ans en moyenne
Quel suivi instaurez-vous? • Biologique: PSA à 3 mois puis tous les 6 mois • Loco-régionale: • TR et échographie de l’appareil urinaire une fois par an Si bouffées de chaleur: Androcur 50 mg X 3/j Cas clinique: Après une normalisation du PSA pendant 18 mois, le dernier dosage est à 15 ng/ml. Que se passe t-il? Que faire?
Hormono-résistance • Jamais une urgence • Affirmée si PSA augmente sur plusieurs dosages et Testostérone effondrée • Traitements de seconde ligne: • Retrait des anti-androgènes • Estrogènes, Estracyt • Protocoles de chimiothérapie • Radiothérapie métabolique • Traitements non spécifiques: • Antalgiques, radiothérapie externe • Biphosphonates
Cas clinique n°2 • Mr J., âgé de 55 ans, en bonne santé, est inquiet du résultat de son PSA réalisé lors d’un « check-up » systématique. Il s’agit d’un premier dosage, il n’a pas de troubles mictionnels. PSA = 5,1 ng/ml. • Que lui expliquez-vous?
Que lui expliquez-vous? • Informations sur le PSA • Nécessité d’un toucher rectal • Rechercher des antécédents familiaux (10 à 20 % de formes familiales, 5 % de formes héréditaires)
Limites du PSA Marqueur spécifique du tissu prostatique, mais non du cancer 70 % des hommes avec PSA anormal n’ont pas de cancer 10 à 20 % des cancers ont un PSA normal Le taux peut aussi augmenter dans: la prostatite aigüe suite à des manœuvres instrumentales un certain nombre d’HBP (effet du volume?, composante glandulaire plus importante?)
Toucher rectal Apprécier la consistance et le volume prostatique Toute anomalie du TR: biopsie prostatique 50 % des anomalies = cancer
Cas clinique: Il y a un antécédent de cancer prostatique chez le père. Le TR trouve une prostate modérément augmentée de volume, souple et régulière.Que faire? • Biopsie prostatique
Biopsie prostatique transrectale échoguidée • Après préparation rectale et antibiotique • Cartographie: 12 prélèvements • Recours à l’anesthésie • Complications rares (2 % de prostatite aigüe) Données histologiques fondamentales: nombre et situation des biopsies +, atteinte capsulaire, score de différentiation de GLEASON (2 à 10)
Cas clinique: Résultats des biopsies: 1 biopsie sur 6 est positive dans chaque lobe; à l’apex droit un foyer de 3 mm de long et à la base gauche un foyer de 5 mm de long; pas d’atteinte capsulaire identifiable; score de Gleason 7/10 (3+4). • Qu’en pensez-vous? Que faire?
Cancer localisé de la prostate • Nécessité d’un bilan d’extension • Le problème est celui de l’éventuelle extension loco-régionale ->Atteinte capsulaire ->Envahissement des vésicules séminales ->Atteinte gangionnaire * Scintigraphie osseuse: de référence pour certains, pas réalisée si PSA<10 pour d’autres
Extension locale,valeur du toucher rectal • T2 sous-évaluation fréquente 59% des T2 sont des pT3 • T3, T4 meilleure évaluation, mais 5 % des T3 sont des pT2 D’après McNeal JE, Villers A. Redwine EA, et al : Capsular penetration in prostate cancer : significance for natural history and treatment. Am J Surg Pathol 1990, 14 : 240-247. Rosen MA, Goldstone L, Lapin S, et al : Frequency and location of extracapsular extension and positive surgical margins in radical prostatectomy specimens. J Urol 1992, 148 : 331-337.
Extension locale :échographie trans-rectale • 44 à 66 % de corrélation anatomo-clinique (1) • Echographie et TR : même valeur (2) D’après (2) Kurita Y, Transrectal ultrasound guided biopsies in 266 patients. Japenese Journal of Urology ; 1995 ; 86(11) : 1631-5. (1) Cornud F., Journal d’Echographie et de Medecine Par Ultrasons. Vol 20(2-3) (pp 179-183), 1999
Extension locale : valeur du PSA • Valeur limitée du PSA seul • Bonne corrélation si PSA < 4 et > 20 ng/ml • 4 - 10 ng/ml : 53-67 % de stades localisés • 10 - 20 ng/ml : 31-56 % de stades localisés D’après Narayan P, Gajendran V, Taylor SP, et al : The role of transrectal ultrasound-guided biopsy-based staging, preoperactive serum prostate-specific antigen, and biopsy Gleason score in prediction of final pathologic diagnosis in prostate cancer. Urology 1995, 46 : 205-212.
Extension locale: score de Gleason D’après GLEASON DF. Histologic grading of prostate cancer : a perspective. Hum Pathol 1992 ; 23 : 273-279
Extension locale : valeur de l’IRM • Avec antenne endorectale: examen le plus performant • Concordance anatomo-radiologique dans 51 à 91 % des cas • Meilleure valeur prédictive positive que négative • Scanner: aucun intérêt pour l’extension locale D’après Ikomen S, Magnetic resonance imaging of clinically localized prostate cancer. J Urol 1998, 159 : 915-919.
IRM endorectale Coupe axiale en T1 montrant un nodule hypodense dans la zone périphérique gauche
Extension locale,nomogramme • Tables de Partin.Corrélation entre le stade clinique, le PSA initial, le score du Gleason et le stade pathologique. • Détermination du risque. Extension extracapsulaire Envahissement des vésicules séminales Envahissement ganglionnaire. D’après Partin AW: Combination of prostate-specific antigen, clinical stage, and Gleason score to predict pathological stage of localized prostate cancer. A multi-institutional update. JAMA 1997, 277 : 1445-1451.
Table de PartinPSA 4,1 à 10 ng/ml D’après Partin et al, Combination of PSA, clinical stage, and Gleason score to predict pathological stage of localised prostate cancer. JAMA 1997 ; 277 : 1445-1451
Table de PartinPSA 4,1 à 10 ng/ml D’après Partin et al, Combination of PSA, clinical stage, and Gleason score to predict pathological stage of localised prostate cancer. JAMA 1997 ; 277 : 1445-1451
Evaluation ganglionnaire • TDM et IRM : valeurs identiques • Ne visualisent que les ganglions supérieurs à 1 cm • Faible sensibilité • Technique de référence: lymphadénectomie D’après Perotti M. : Review of staging modalities in clinically localized prostate cancer. Urology 1999, 54 : 208-214.
Cas clinique: le bilan d’extension est normal. • Faut-il envisager un traitement et si oui, lequel?
Le Cancer localisésurveillance à 10 ans • 62 % de décès par CaP • 41 % résection endoscopique de prostate • 17 % obstruction haut appareil urinaire • Possible si espérance de vie < 10 ans et tumeur de faible grade D’après Aus G et al, Long term survival and mortbility in Prostate cancer treated with non curative intent. Journal of Urology 195 ; 154(2) : 460-465.
Cancer localisé de la prostate • Nécessité d’un traitement à visée curative si l’espérance de vie est > 10 ans • Il faut 15 ans de recul pour observer le bénéfice d’un traitement sur la mortalité spécifique • Traitements « standard »: prostatectomie radicale et radiothérapie externe. • Options (en évaluation): brachythérapie et ultrasons focalisés. • La prostatectomie radicale reste le traitement de référence du cancer localisé si l’espérance de vie > 10 ans
Chirurgie / radiothérapierésultats comparatifs 100% 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 83 % PT RTE 81 % absence de récidive biologique D’après D'Amico AV,Biochemical outcome after radical prostatectomy, external beam radiation therapy, or interstitial radiation therapy for clinically localized prostate cancer JAMA 1998, 280 : 969-74 mois 0 12 24 36 48 60
Chirurgie / radiothérapierésultats comparatifs Survie spécifique 100% 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 68 % PT 46 % RTE Sce 34 % D’après Perrotti M, Trends in poorly differentiated prostate cancer 1973 to 1994 : observation form the surveillance, Epidemiology and End results database.J Urol 1998, 160 : 811-5 mois 0 24 48 72 96 120
Quelles sont les suites habituelles, les complications et les conséquences de la prostatectomie radicale? • Suites habituelles: 8 à 10 j d’hospit • Complications péri-opératoires: transfusion 10%, mortalité 0,3% • Conséquences: • impuissance 80%, anéjaculation 100% • incontinence définitive 5% • sténose anastomotique 5% Le PSA doit devenir indétectable 4 à 6 semaines après l’intervention
PT : facteurs pronostiquestaux PSA pré-op (ng/ml) absence de récidive biologique 100% 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 88 % PSA < 4 76 % PSA 4-10 49 % PSA > 10 mois 0 12 24 36 48 60 72 84 D’après Catalona WJ. Smth DS. Cancer recurrence and survival rates after anatomic radical retropubic prostatectomy for prostate cancer : Intermediate-term results. Journal of Urolooy. Vol 160(6II) (pp 2428-2434), 1999.
PT : facteurs pronostiquesstade pathologique absence de récidive biologique 100% 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 81 % pT1-T2 76 % pT3aMg- 57 % pT3aMg+ 26 % pT3b mois 0 12 24 36 48 60 72 84 D’après Catalona WJ. Smth DS. Cancer recurrence and survival rates after anatomic radical retropubic prostatectomy for prostate cancer : Intermediate-term results. Journal of Urolooy 1999. Vol 160(6II) (pp 2428-2434.
PT : facteurs pronostiquesscore de Gleason absence de récidive biologique 100% 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 84 % SG 2-4 68 % SG 5-7 48 % SG 8-10 mois 0 12 24 36 48 60 72 84 D’après Catalona WJ. Smth DS. Cancer recurrence and survival rates after anatomic radical retropubic prostatectomy for prostate cancer : Intermediate-term results. Journal of Urolooy 1999. Vol 160(6II): 2428-2434).
Cas clinique: Après la prostatectomie radicale, quel suivi faut-il envisager? • Première année: Cs tous les 3 mois avec PSA, auto-rééducation, auto-injections intracaverneuses. • PSA semestriel /5 ans puis PSA annuel encore 5 ans. • Guérison: PSA indétectable 10 ans après l’intervention?
Deux ans après l’intervention, ascension du PSA à 0,15 ng/ml. Qu’en pensez-vous? • Probable récidive biologique, à confirmer par un nouveau dosage • Fréquente (30-40 %), liée à une sous-stadification pré-opératoire • Apparaît dans 80 % des cas lors des 2 premières années • Non traitée: métastases/8 ans, décès/13 ans • Que faut-il faire? Radiothérapie sur loge de prostatectomie, efficace dans 50 % des cas si débutée tôt (PSA<1)
Traitement du cancer localiséConclusions • Homme < 65 ans: chirurgie • Homme > 70 ans: radiothérapie externe (Brachythérapie) • Homme âgé, tumeur de bas grade: Surveillance (blocage hormonal intermittent)