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Étude de cas : la frontière États-Unis - Mexique. Les frontières sont-elles des lignes imaginaires, ou traduisent-elles des réalités géographiques ?. I. La frontière : une division politique. Cette frontière sépare deux États : comment ?. Frontière naturelle : le Rio Grande.
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Les frontières sont-elles des lignes imaginaires, ou traduisent-elles des réalités géographiques ?
Cette frontière sépare deux États : comment ? Frontière naturelle : le Rio Grande Frontière humaine rectiligne
Les frontières sont des constructions humaines et historiques qui ne sont pas immuables
La frontière se matérialise par une ligne et des points de passage ou postes frontières
Poste frontière de Tijuana : entrée au Mexique La frontière est donc une zone de contrôle de flux humains et économiques
Contrôle policier (ici patrouille de l’US border patrol à Jacumba) Ou contrôle militaire : la frontière peut avoir un rôle défensif.
II. La frontière, indicateur de discontinuité ? A) Dans le paysage
B) Dans l’exploitation du territoire La zone frontalière se situe dans l’extrême sud-ouest des Etats- Unis en Californie. L’Impérial Valley constitue l’une des zones anciennement irriguées des Etats-Unis (fruits et légumes) dans une zone désertique dont on voit l’extension à l’est de la zone agricole. On reconnaît clairement le découpage régulier du parcellaire américain, dominée par la couleur rouge, significative d’une activité chlorophyllienne intense, avec des parcelles gris sombre à noir, correspondant à des parcelles fortement irriguées. Le parcellaire mexicain est beaucoup plus irrégulier. La ville de Mexicali vient buter de façon rectiligne sur la frontière matérialisée par un canal d’irrigation.
C) Dans les niveaux de développement La frontière américano-mexicaine marque une discontinuité entre un Nord et un Sud, en termes de PNB et d’IDH.
III. La frontière, espace d’échanges A) Quand les langues se jouent des frontières On peut noter l’importance des noms de lieu d’origine espagnole en Californie : c’est un héritage linguistique que la frontière n’a pas effacé La langue espagnole continue de traverser la frontière.
B) La frontière : un espace de développement économique Source : La Jornada, 23/12/2003
Les maquiladoras, spécificité mexicaine (...) « ...basée sur un facteur géographique : la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique est le seul endroit au monde où existe un contact terrestre immédiat entre un pays hautement développé, Ies Etats-Unis - 26 % du produit national brut (PNB) mondial, 270 millions d'habitants -, et un pays en voie de développement, le Mexique : 1,2 % du PNB mondial, des salaires réels en baisse de 25 % entre 1994 et 1999, de graves difficultés structurelles malgré de grandes richesses, une forte croissance démographique, 100 millions d'habitants, soit quatre fois plus qu'en 1950. (...)Les maquiladoras (de l'espagnol maquilar, sous-traiter, ou de maquila, portion de farine retenue en Castille par le meunier en paiement de son travail) sont nées en 1965. (...) Les maquiladoras bénéficient d'un statut fiscal avantageux, qui les autorise à importer sans droits de douanes machines, matières premières et pièces détachées pour assembler des produits destinés ensuite exclusivement à l'exportation. A cet avantage s'ajoutent de très bas salaires et un cadre légal très peu contraignant : flexibilité extrême, repression antisyndicale, corruption, violence des rapports sociaux... Dans les maquiladoras, le salaire horaire ouvrier moyen avec prestations sociales était de seulement 2,24 dollars (14 francs environ) en 1999. Dans le textile, à qualification égale, il est sept fois inférieur au salaire américain et 4,2 fois au salaire français. Le Mexique va ainsi réussir à capter les activités terminales (montage banal de masse à la chaîne) des processus productifs très taylorisés (faibles salaires et faibles qualifications) et géographiquement très mobiles (textile, automobile, électronique, meuble ... ). Pour les grandes firmes multinationales, ce pays constitue une alternative aux délocalisations en Asie, dans le cadre de leur division internationale du travail. Dès l'origine, les firmes américaines vont dominer : la répartition des tâches entre les deux pays se concrétise rapidement par la construction d'usines jumelles (twin-plants) à cheval sur la frontière, la partie américaine assurant les fonctions de gestion, de recherche-innovation et d'encadrement, la partie mexicaine les fonctions de production. Cette industrie mettra cependant un certain temps à se développer : de 67 000 salariés en 1975, leur nombre passe à 355 000 en 1988, soit 14 % de l'emploi manufacturier national.(...) En 1999, elles occupent 1,14 million de salariés, soit 27 % de l'emploi industriel, dans 3 500 établissements. (...) Elles réalisent enfin 41 % du commerce extérieur mexicain... « Laurent Carroué. Alternatives économiques avril 2001
C) Des phénomènes transfrontaliers 1. Les migrations « Selon le ministère mexicain des Affaires étrangères (Secretaria de Relaciones Exteriores, 1993), on compterait annuellement 300 millions de passages à la frontière Mexique-États-Unis; il y aurait 20 millions de personnes d'ascendance mexicaine travaillant et résidant aux États-Unis, surtout dans les villes de la frontière Sud du pays. [ ... ] La frontière est constamment traversée, légalement et illégalement, dans les deux sens, au point que l'on peut la considérer comme une région à part entière, une région binationale et non comme une limite entre deux régions distinctes. On reconnaît maintenant un espace frontalier où s'exerce pratiquement une double souveraineté. D'un côté, les autorités étatsuniennes le plus souvent renoncent à contrôler les entrées sur le territoire national et traditionnellement tolèrent l'installation massive de clandestins mexicains dans les États du Sud-Ouest. De l'autre, les autorités mexicaines créent des zones franches où les activités étatsuniennes peuvent se développer dans les meilleures conditions... » J.Monnet, Le Mexique, Coll. Géo d'aujourd'hui, Nathan, 1994.
2. La pollution Le Balbuzard pêcheur ( Pandion haliaetus ) est un bon indicateur de la santé des écosystèmes aquatiques. Comme il consomme de gros poissons, le Balbuzard pêcheur est directement exposé aux polluants qui s'accumulent dans les chaînes trophiques aquatiques. Depuis 1991, Environnement Canada surveille le niveau de trois groupes de toxiques que l'on retrouve dans les œufs du Balbuzard pêcheur : les composés organochlorés industriels (dioxines, furanes et PCB), les pesticides organochlorés (DDE, dieldrine, chlordane et toxaphène) et le mercure. La pollution provient de sources locales et des zones lointaines où le Balbuzard se nourrit pendant l’hivernage. Le Canada a créé un fonds de 20 millions de dollars, le Fonds canadien sur les polluants organiques persistants (POP), afin d'aider les pays en développement et les économies en transition à réduire ou à éliminer le rejet de polluants organiques persistants. Le Canada poursuit également sa collaboration avec le Mexique et les États-Unis, Télémétrie satellitaire de Balbuzards pêcheurs marqués en Colombie-Britannique, montrant les voies de migration vers les aires d'hivernage de la côte ouest du Mexique