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BIODIVERSITE et URBANITE. Erwan BRETON Conférence du 17 octobre 2012, TECOMAH. La fin du XXème siècle et le début du XXIème siècle est marqué par une préoccupation croissante en matière de protection des espaces et plus généralement de notre patrimoine naturel
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BIODIVERSITE et URBANITE Erwan BRETON Conférence du 17 octobre 2012, TECOMAH
La fin du XXème siècle et le début du XXIème siècle est marqué par une préoccupation croissante en matière de protection des espaces et plus généralement de notre patrimoine naturel • Nombreux organismes de protection de la nature • Nombreux traités internationaux • La dégradation de nos environnements est un sujet très médiatisé et représentatif de réalités • Les impacts de l’activité humaine sur les milieux sont aussi brutaux que nombreux. Ils se traduisent généralement par une érosion chronique de la biodiversité tant végétale qu’animale. Le Conservatoire national botanique du StangAlard, basé à Brest, estime que sur le 420 000 espèces végétales recensées aujourd’hui, 20 % sont menacées. La conscience de l’importance du maintien de la biodiversité
Si les actions politiques ont été initiées depuis le début des années 1990, tant au niveau global qu’à l’échelle des pays, les problèmes subsistent et l’affaiblissement de la biodiversité se poursuit Mai 2006la commission européenne lance un plan d’actions pour enrayer la perte de la biodiversité en Europe Année 2010 Décrétée l’année internationale de la biodiversité. « Il est temps que les gouvernements envisagent sérieusement de sauver des espèces et s’assurent que la conservation soit une priorité de leur agenda l’an prochain, dans la mesure où nous manquons réellement de temps » (UICN)
La biodiversité, un concept relativement récent La biodiversité, évoque la diversité du vivant, c'est-à-dire tous les processus, les modes de vie ou les fonctions qui conduisent à maintenir un organisme à l'état de vie. La naissance nouvelle de la « biodiversité urbaine Une association des termes « biodiversité » et « urbaine» assez récente, soit depuis une petite dizaine d’années. De nouvelles thématiques de recherche qui ouvrent sur de nombreuses perspectives pour le développement de nouveaux axes d’investigations pour les chercheurs à côté l’écologie urbaine, de la question du développement durable appliqué à la ville Des objets totalement nouveaux éco-quartiers, trames vertes ou corridors écologiques…
De la ville à l’écosystème urbain Les villes ont pendant longtemps été dépourvus d’espaces de verdure A la fin du 18ème siècle et surtout à partir du 19èmesiècle, on aménage les premiers parcs urbains et on introduit de la nature au sein des villes Dans la 1ère ½ du 20ème, les premiers arbres sont plantés le long des boulevards Mais si cette introduction du végétal se produit, il s’agit en réalité d’une nature policée, standardisée et élaborée sur un modèle unique ne permettant pas le développement de la biodiversité Durant les trente glorieuses, les surfaces des espaces verts dans les villes françaises ne cessent d’augmenter et leur gestion se rationalise C’est la grande époque de l’art horticole et du « béton vert » composé de parterres de gazon et autres haies de thuya. Cette modalité n’a aucun intérêt pour la biodiversité.
La vague écologique des années 1970 mais surtout celle des années 1990 amène les gestionnaires des parcs et des jardins à faire leur révolution Apparition de nouveaux concepts chez les créateurs d’espaces verts urbains : on parle de tiers naturel (G. CLEMENT) Invention de la gestion différenciée qui valorise la flore et la faune tout en faisant un effort de pédagogie auprès des usagers. Parallèlement, la ville est désormais considérée par les scientifiques et les écologues, comme un écosystème à part entière, au même titre que d’autres espèces d’espaces car recélant une diversité végétale et animale non négligeable. La cité moderne apparaît comme un lieu où la biodiversité est apparemment de plus en plus riche (cœurs et périphéries)
Les villes, des nouveaux théâtres pour le maintien et le développement de la biodiversité ? Les villes d’aujourd’hui se révèlent chaque jour Des lieux de plus en plus riches en biodiversité animale et végétale. Des espaces où il est possible de développer toutes sortes de biodiversités, car elles sont aussi parfois étrangement considérées comme des « refuges » pour la faune et la flore. L’augmentation de la biodiversité urbaine s’explique par de multiples facteurs: - les progrès des recherches scientifiques, - l’évolution des modalités d’aménagement, - le développement de solutions de maintenance de plus en plus respectueuses pour l’environnement, - l’augmentation des flux à la surface de la terre qui amène à des transferts biologiques ;
Un enjeu contemporain très important les espaces urbains sont en extension ; ils couvrent aujourd’hui, en France 8 % du territoire métropolitain. les populations, de plus en plus préoccupées par la question écologique et la préservation de leur environnement, résident pour la plupart dans les espaces urbanisés. 77 % de la population française et 87 % de la population allemande. Barcelone vue du haut de la SagradaFamilia • La question de l’écologie urbaine est cruciale et le maintien de la biodiversité prend de l’importance dans l’inconscient des populations urbaines. • - une forte demande des associations et des citoyens, • - un souhait de plus en plus fort des citadins de vivre dans une ville plus verte où la biodiversité a toute sa place. «le refus du tout minéral et une vraie demande pour une nature de proximité dans la ville» • un véritable engouement pour les espaces « de nature » urbains et périurbains. La fréquentation anthropique des espaces verts (espaces forestiers) n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui. En écho à cette demande sociétale, la réponse politique est relativement récente
L’impulsion politique nouvelle en faveur de la biodiversité Les actions sont finalement récentes remontant à une dizaine d’années. Les premiers faits en faveur de la gestion des espaces verts ont d’abord été locaux avant d’être globaux. • - Les gestionnaires des parcs et jardins ont mis en place la gestion différenciée, terme apparu en 1993 lors d’un colloque organisé par la ville de Rennes, pionnière en France en la matière ; • Des villes comme Paris, Orléans en France et des villes d’Europe du Nord se sont engagés dans la gestion éco-systémique de la nature en ville • Des questions de coût et l’association des motivations écologiques et économiques (Montpellier, Versailles s’engagent dans le zéro-phyto). • Puis les actions locales sont relayées au plan national, • En 2007, l’Etat publie au J.O. un rapport consacré à l’urbanisme et la biodiversité
les politiques locales ont poursuivi leurs actions en faveur du développement de la biodiversité ces dernières années. • Elles évoluent désormais vers : • une amélioration constante de la connaissance des écosystèmes urbains, • un changement de conception et de maintenance des aménagements urbains, • une sensibilisation accrue des citadins qui vivent de plus en plus dans ces écosystèmes. • Le plan biodiversité à Paris • Pour préserver et enrichir la biodiversité, la Municipalité parisienne a élaboré un plan d’actions en concertation avec les Parisiens : c'est le Plan biodiversité de la capitale, adopté le 15 novembre 2011 par le Conseil de Paris. • La politique de gestion de la Direction des Espaces Verts et de l'Environnement a été profondément remaniée ces dernières années pour s’inscrire dans une gestion environnementale durable des espaces verts parisiens.
La biodiversité au sein des villes : un développement apparent Les centres urbains : des sanctuaires pour la biodiversité animale et végétale… On voit se développer une colonisation des espaces urbains par des espèces autrefois cantonnées aux campagnes. • Les migrations récentes d’espèces en direction des villes peuvent s’expliquer par : • - l’effet répulsif de l’agriculture intensive aux portes des villes, • - l’activité humaine et les rebus de la société de consommation, • - la multiplication des espaces de verdure y compris des micro-espaces (balcons, terrasses) au sein des espaces urbains qui deviennent autant de réceptacles pour les insectes pollinisateurs, • - l’utilisation de plus en plus faible des produits phytosanitaires dans la gestion des espaces verts urbains, • - l’introduction de nouvelles espèces par le développement du tourisme international et de l’internationalisation des marchés (espèces clandestines dans le transport de marchandises en provenance d’autres pays et continents),
Des résultats des études scientifiques sont encore peu nombreux et sont en cours de publications les villes attirent notamment de nombreuses espèces d’oiseaux qui suivent les migrations et les installations de colonies de toutes sortes d’insectes Les spécialistes peuvent dater le début de ces arrivées massives d’animaux venus de l’extérieur pour s’installer en villes aux années 1970-80. • Le site de la mairie de Paris présente quelques unes des principales espèces d’oiseaux qui vivent ou séjournent dans la capitale. • - Natureparif vient de publier les résultats d’une étude menée entre 2001 et 2009 sur les oiseaux communs, les chauves-souris et les papillons en Ile-de-France. http://www.paris.fr/ http://www.natureparif.fr
La difficulté de rendre pérenne la plus grande biodiversité faunistique et floristique au sein des villes • Les écosystèmes urbains demeurent des écosystèmes fragiles aux équilibres délicats. • Dynamiques de migrations et peuplements nouveaux amènent à des déséquilibres et à des mutations des écosystèmes urbains. • Appropriation de l’espace urbain par certaines espèces qui se substituent progressivement aux espèces locales. • - Le cas de la perruche verte ou la tortue aquatique • (étang de St Cucufa - 92) • - Les insectes : coccinelle chinoise ou frelon asiatique • - Le règne végétal endémique peut également être concurrencé par des espèces allochtones
La cohabitation des hommes a côté des espèces animales et végétales dans l’espace urbain n’est pas étrangère à ces déséquilibrages. - Quasi domestication des espèces avicoles - Nourrissage sauvage des animaux par les citadins (oiseaux et poissons essentiellement) Les nouvelles solutions d’aménagement conduisent également parfois au développement des déséquilibres faunistiques et floristiques locaux. La création des murs végétaux privilégient les essences exotiques au détriment des essences locales ce qui représente un risque évident pour la biodiversité et conduit parfois au développement d’espèces végétales indésirables
Les axes de développement de la biodiversité urbaine : de l’îlot au réseau… Les nouveaux aménagements urbains contribuent aujourd’hui à la création de nouveaux sites d’accueil pour la biodiversité animale et végétale. Murs végétalisés => petits écosystèmes qui favorisent le développement de la flore et des populations d’insectes Le musée des arts premiers, quai Branly Toitures végétalisées => étendre les surfaces de toitures de 3,7 ha à 10,7 ha d’ici à 2020 à Paris (Plan biodiversité, 15 novembre 2011. Centre d‘écologie urbaine de Montréal Sources : ville de Paris
Mares => étendre leur surface à Paris. Après la création de huit nouvelles mares au cours de l'année 2007, Paris compte 20 mares dans ses espaces verts (poissons, batraciens et insectes)
Mais le développement de micro-espaces ne peut à lui seul permettre le développement de la biodiversité au sein des villes. Les nouveaux concepts des politiques urbaines envisagent la connexion de ces sites entre eux et la notion de réseau de sites naturels Un objectif : éviter la constitution d’îlots de biodiversité séparés les uns des autres. C’est tout le sens des trames vertes et bleues qui conduisent à la création de corridors écologiques pour les espèces animales (Grenelle de l’environnement). On évoque aussi les écoducs. Cependant, l’établissement de tels réseaux nécessite une réflexion urbanistique globale et une collaboration entre scientifiques et services municipaux. Travailler sur le développement de la biodiversité implique une concertation de tous les acteurs publics et privés de l’aménagement du territoire ce qui est parfois difficile lorsque ces derniers sont très nombreux.
La préservation des biodiversités urbaines et leur mise en valeur se poursuivent • En 2010, Paris a élaboré un plan de préservation et de renforcement de la biodiversité réunissant particuliers, associations, professionnels… • 95 propositions en faveur de la biodiversité Des modalités de gestion en faveur de la biodiversité se généralisent La gestion différenciée afin de limiter les actions de l’homme sur les espaces verts. En Ile-de-France, ce mode de gestion déployé dans de nombreuses communes et départements (Hauts-de-Seine). Même si cette démarche d’une gestion plus écologique interpelle parfois le promeneur, les résultats sont très satisfaisants au niveau écologique. Au square du temple (3ème arrondissement de Paris), on dénombre environ 70 canards sauvages qui se sont réappropriés les lieux, mais aussi des martins pêcheurs, des roitelets...
Des pistes nouvelles à explorer et à exploiter Favoriser la biodiversité en ville passe aussi par l’installation d’insectes pollinisateurs L’introduction des ruchers dans les parcs et jardins, les abeilles jouant un rôle indispensable dans l’écosystème. Les ruchers sont de plus en plus nombreux dans les jardins de Paris. Paris compte officiellement près de 300 ruches (Mairie 10ème arrondissement) Mais certains contestent cette démarche qui favorise le développement d’espèces invasives (sangliers égarés car perturbés dans le propre écosystème (villes du nord) S’il existe de multiples pistes d’innovation, il faut veiller à ne pas implanter des espèces exotiques trop invasives et trop dangereuses (Jussie, Vespa asiatica, etc.) Penser différemment la biodiversité et investir dans la formation des nouveaux métiers comme les métiers de paysagiste vertical, le métier d’urbaniste en éco-conception.