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Denis Richard Pharmacien Hôpital Henri- Laborit , Poitiers. Pourquoi prescrire un medicament ? 3 ème Forum Citoyen Espace Mendes-France 27 novembre 2013. De la découverte … à la commercialisation. Prescrire praescribare = commander, mettre en tête.
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Denis Richard Pharmacien Hôpital Henri-Laborit, Poitiers Pourquoi prescrire un medicament ?3ème Forum CitoyenEspace Mendes-France27 novembre 2013
Prescrirepraescribare = commander, mettre en tête • Ordonner (latin ordinare mettre en ordre): arranger, sommer, commander • Prescription = ordonnance • Prescrire : commander la remise en ordre du désordre • Une opération de réparation du chaos?… mais pas que…
Quelles fonctions à la prescription du médicament? • Signe tangible du pouvoir de guérir: prescrire donne à voir la capacité d’intervention du prescripteur (ne pas prescrire serait vécu comme ne pas savoir ou ne pas pouvoir) • Incarnation de la technologie moderne • Médiateur de la relation entre producteur (industrie) et consommateur (client) • Médiateur de la relation entre professionnel (médecin) et patient (usager) • Que soigne-t-on avec un médicament? Quels besoins satisfait sa prescription?
Une fonction métonymique • Métonymie : l’objet se substitue au signifiant avec lequel il entretient une relation logique (ex: la « couronne » représente le pouvoir royal) • Incorporation de l’expertise du médecin et de sa capacité à soigner: le médicament symbolise le sachant du prescripteur • A l’extrême, le médicament devient lui-même sachant et permet de s’affranchir du médecin. Ses qualités propres opèrent en lieu et place du prescripteur ( auto-médication)
Une fonction métaphorique • Objet concret: sa matérialité fait écho à celle de la maladie: « Je suis vraiment malade » (i.e. organiquement malade > exemple des psychotropes) • Incarnation d’un objet soulageant ou guérissant, image même de la technologie moderne (génie génétique, traitements personnalisés) • Reconnaissance et preuve de l’état de maladie : la preuve par la notice du médicament (et par internet, Vidal pour le Particulier, etc.)
Médicament: un objet magique • Il permet de maîtriser en agissant sur le signe: il donne l’illusion d’avoir un pouvoir sur sa condition de mortel • Le plan de prise inscrit le pouvoir du médicament dans la durée et balise l’univers temporel du patient • La diversité galénique met en jeu directement le corps (rôle du nursing par l’injection) • Le patient apprend ainsi à surmonter le symptôme mais aussi son sentiment d’impuissance • Le médicament est donc le support matériel d’une activité qui satisfait un besoin de régression
« Acteur muet, certes, mais autour duquel tout tourne, comme le crâne du bouffon Yorick sur lequel méditait Hamlet » (*) • (*) Theil P. (1969), Le médicament: mission humaine et fonction sociale, AMPS, Paris.
Médicament: une représentation sociale • Des médicaments « vitaux » * • Des médicaments « vrais », prescrits, et des « faux » étant disponibles sans ordonnance • Des médicaments « facultatifs » laissant au patient toute latitude pour être son médecin • Une non efficacité vécue comme effet secondaire • Une iatrogénie vécue comme bénéfique (« bouche sèche -> boire plus -> bon pour les reins ») • (*) Collin J. (2002), Observance et fonctions symboliques du médicament, Gérontologie & Société, 24(103), pp.141-159.
Prescription: un paysage revisité • Internet, médecine « grise », associations de patients • Un patient un peu plus médecin : quels quid pro quo ? • Un médecin un peu plus patient : plus de prescription, moins d’ordonnance • Une meilleure observance? • De nouveaux rôles pour le professionnel du médicament: le pharmacien