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Les Enfants pendant la première guerre mondiale. L’ essentiel est invisible pour l’ oeil… On ne le voit que par le coeur et le sourire d’un enfant. (tiré du livre “le Petit Prince” de A. De Saint-Exupéri). Introduction….
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Les Enfants pendant la première guerre mondiale
L’essentiel est invisible pour l’oeil… On ne le voitque par le coeuret le sourire d’un enfant. (tiré du livre “le Petit Prince” de A. De Saint-Exupéri)
Introduction… Pour la première fois en Occident ,la Grande Guerre fait de l’enfant l’acteur d’un conflit armé. Jusque-là victime de la perte d’un père , il se trouve dès les tous premiers jours du conflit en “premier ligne”. Outre l’explosion de la cellule familiale, l’enfant subit la guerre. Elle s'explique de la manière suivante: La guerre est une guerre affective pour eux, car tous ont perdu un parent proche, parti au front et beaucoup deviennent orphelins. Les enfants sont aussi les destinataires d'un discours officiel et familial qui cherche à les intégrer à l'effort de guerre, car ils en apparaissent comme la principale justification. Cette mobilisation intellectuelle et morale des enfants se fait principalement par l'école et les loisirs.
En Italie Revue d’histoire et historiographie Enfants et adolescents pendant la Première Guerre Mondiale Luca Gorgolini (diplômé en histoire moderne) La relation entre population civile et “Grande guerre” a été l’objet de nombreuses études qui ont produit plusieurs théories sur ces thèmes: l’état des femmes, la société, mais récemment l’attention des historiens a été concentrée sur les enfants et les adolescents. “L’appel aux armes” a été total, donc n’a épargnépersonne, pas même les enfants et les adolescents qui ont été, malheureusement, impliqués dans la guerre soit comme victimes, soit comme acteurs, soit comme témoins.
La guerre a donc fait irruption dans les vies des plus petits, en les faisant travailler enconditions insalubres. Beaucoup d’entre eux devaient travailler pour gagner quelque chose pour la survie de leur famille. L’affluence de la main d’oeuvre des mineurs dans les usines a été absolument massive:plusieurs milliers dejeunes mineurs ont été engagés dans l’armée. (image de la Bibliothèque Nationale de Bari)
En France Cependant, en France le déroulement a été différent : d’abord, avec le départ des pères, et des hommes en général. Ce déséquilibre affectif initial de la cellule familiale se répercute ensuite sur un plan économique : il faut remplacer le travail masculin. Pour cela, les femmes qui ne travaillaient pas déjà quittent le foyer pour le champ ou l’usine d’armement. Mais elles ne sont pas les seules à y entrer : nombreux sont aussi les jeunes garçons à devenir tourneurs d’obus, lamineurs, poinçonneurs de casques, mais aussi aiguilleurs de tramways, vendeurs de journaux, livreurs, autant de « petits métiers » pour lesquels il n’est pas besoin d’être trop âgé ni trop qualifié.
Les enfants sont également utiles aux champs, soit qu’ils remplacent les paysans partis au front, soit qu’ils œuvrent dans les « jardins scolaires » créés autour des villes, aussi bien en France qu’aux Etats-Unis : ce sont des expériences de courte durée mais qui permettent aux enfants, et notamment aux filles, de participer à la vie collective en cultivant des légumes.
Dans les secteursindustriels (papier, céramique, verre etc.) on peut dire que c’est seulement en 1918 que les industries auxiliaires employaient plus de 70.000 garçons âgés de moins de 16 ans et les ateliers de tricot et de couture ont recruté pendant le conflit plus ou moins 600.000 citoyensentre femmes et petites filles. Successivement, ont été engagés des adolescents de 15 à 17 ans, et à la fin des années 1916, ontmême été engagés les enfants entre 13 et 15 ans. En Italie
Ces enfants se souviennent pour toute leur vie de toutes les sensations auditives, comme les coups des fusils, les bombardements, les cris des soldats ou les autres éléments typiques de la guerre de tranchée comme les pires conditions hygiéniques. Pendant la guerre les enfants étaient considérés comme des éléments à contrôler, modeler et à séduire; ils passaient d’éléments de faiblesse à points fort de la nation.
Peu de temps après avoir quitté l’école, les jeunes se trouvaient dans la vie des tranchées. (image de la Bibliothèque Nationale de Bari)
En France Pendant la guerre, l’école s’avère être aussi le vecteur privilégié d’une propagande en direction des enfants. Le ministère de l’Instruction publique exige un enseignement orienté sur la guerre en indiquant à l’école ses obligations nouvelles. L’enseignement républicain s’oriente dès 1914 sur le déroulement du conflit en cours : les contenus et les méthodes d’apprentissage connaissent un profond renouvellement. Ce sont les Inspecteurs d’Académie qui jouent un rôle-clé dans le tournant pédagogique imposé aux enseignants. Ils placent la guerre au cœur de l’enseignement.
La grande majorité des matières enseignées sont empreintes des événements liés à la guerre : l’histoire, la géographie, la morale (basée sur des citations de soldats), l’instruction civique, le français et même le calcul !!! Les outils pédagogiques sont au service de cette propagande par le biais des fiches de calcul proposant des exercices sur le thème de la guerre, des dictées (« le départ d’un régiment » par exemple), des sujets de composition française, des bons points expliquant le sens de la guerre (« Pour libérer l’humanité » par exemple) et même des diplômes.
Une poésie de H. Chantavoine intitulée « Le bataillon scolaire » a pour maxime « Gloire à ceux qui sont morts pour la France ». Le même poème se retrouve dans « Exercices de mémoire à l’usage des élèves du cours élémentaire », 1882, de A. Delapierre et A.P. de la Marche avec cette fois pour maxime « le véritable patriotisme n’a pas d’âge ». Véritable outil de propagande présent à différents niveaux même en Italie. Nous sommes les petits enfants De la vieille mère patrie ;Nous lui donnerons dans dix ansUne jeune armée aguerrie.Nous sommes les petits soldats Du bataillon de l’espérance, Nous exerçons nos petits brasA venger l’honneur de la France ;Et Barra, le petit tambourDont on nous a conté l’histoireEn attendant, bat chaque jour Le rappel dans notre mémoire. L'école prépare les jeunes garçons à combattre... C’est un lieu de propagande
En Italie En ce qui concerne la provenance géographique des ces enfants, l’analyse des faits nous montre 1600 garçons engagés au front (Ermacora 2004, dont 40% provenaient du nord (Friuli et Veneto); et les autres étaient des individus des régions du sud, (Puglia, Abruzzo, Calabria et Campania). Au début ils étaient des garçons qui aidaient, puis leur condition a changé progressivement pendant la guerre, et ils sont devenus ouvriers, engagés pour 10-12 heures chaque jour dans des travaux de plus en plus fatigants, par exemple les bâtiments de la route, l’extractions des matériels dans des carrières ou le coupage du bois. Dans ce contexte les enfants se sentaient des soldats, en expérimentant sur leur peau la cruauté et la violence de la guerre.
En France Son impact ne s’est pas limité à l’horreur de la mort de masse, des combats et des destructions, il a concerné toutes les sociétés en guerre, a fortiori la société française. Civils et militaires, hommes et femmes, nul n’a été épargné de quelque manière que ce soit par ses effets. Jusqu’aux enfants dont l’univers a été particulièrement « brutalisé ». Tous d'abord nous pouvons parler d'une certaines exode où des habitants fuient leur village dû à l’occupation par les Allemands. Par exemple sur cette photo, nous pouvons observer l’exode d’un groupe de villageois. Pour les enfants (comme pour les adultes !) il s’agit de la privation du foyer. Comme ce fut seulement le cas au nord de l’Italie.
TémoignagesItaliens Giobatta Piticciano: J'étais avec les troupes [...] J'ai commencé en 1916. J'avais treize, quatorze ans. On est allé à S. Giovanni de Manzano, Dolegna, puis jusqu'à Mossa, Lucinico, et ensuite à Gorizia. Nous avons travaillé avec eux, à porter de la matière. La nuit, ils nous donnaient des boîtes de munitions et des poubelles. Jusqu'à la retraite de Caporetto. Après on est allé chez nous. Nous étions toujours après eux. Quelquefois les garçons s’occupaient de prendre et enterrer les corps des morts . Près de Salunicco il y avait un grand trou et à l’intérieur 7 cadavres. Je les ai enterrés. On y est allé avec une charrette. On mettait une couverture, puis les corps sans vie puis le gravier.
Elisa Saccomano : • à l'époque, j’avais 14 ans – j’entendais tirerdes coups et je me souvenais que nous nous étions échappés dans différentes directions. • Je me suis cachée sous un évier. • J’entendais tirer, j’avais peur et je suis restée là. Le lendemain je me suis rappelée avoir vu un homme appuyé sur un arbre près d’un cimetière... • Il était mort. (image de la Bibliothèque Nationale de Bari)
Témoignages Français Mais c’est sans doute dans les journaux de guerre des enfants, les journaux intimes que l’on trouvera plus sûrement encore ce qui constitue le cœur de leur expérience quotidienne de la guerre. On peut prendre pour exemple le journal de la jeune Marie-Louise Congar, jeune française, âgée d’une douzaine d’années en 1914 et qui vit à Sedan. La situation de Marie-Louise est bien sûr particulière puisqu’elle est confrontée à l’occupation allemande : son expérience de la guerre est donc extrême. Cependant, toute proportion gardée, la plupart des remarques et des informations que l’on tire de son journal peuvent être appliquées à l’ensemble des enfants dans la Grande Guerre.
Elle évoque en effet l’attente et l’ennui, l’importance des rumeurs, le bruit de la canonnade (qui, pour les enfants de l’arrière, pourrait correspondre aux bombardements), la peur de l’ennemi --exemple de l'affiche "maman" qui en témoigne à voir dans la sous rubrique--- et surtout la faim : « Tous ces jours-ci j’ai eu une faim de loup », écrit-elle le 2 janvier 1916. On peut parler à propos de Marie-Louise, mais aussi des enfants en général, d’une véritable obsession de la nourriture : « Nous sommes dans une attente cruelle de boustifaille ! » Témoin privilégié de l’invasion, Marie-Louise Congar permet également d’avoir accès à une autre réalité de l’expérience de guerre enfantine : la confrontation immédiate avec la violence de guerre, avec la mort, la blessure, le deuil.
Bibliografie • Italie • www.storiaefuturo.com • www.territorioscuola.com • www.alboscuole.it • andreaplazzi.files.wordpress.com • www.corrieredellasera.it • www.romanoguerra.it/images/corrieredeipiccoli... • Biblioteca Nazionale di Bari • France • http://enfantdelaguerre14-18.e-monsite.com/