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L’EVOLUTION DU STATUT DE LA FEMME AU MAROC ENTRE TRADITION, RELIGION ET MODERNITE. PROJET PERSONNEL EN HUMANITES . Tuteur INSA: Christian Thuderoz Intervenant: Lorraine Thrilling. Joundy Lamia. Sommaire.
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L’EVOLUTION DU STATUT DE LA FEMME AU MAROC ENTRE TRADITION, RELIGION ET MODERNITE PROJET PERSONNEL EN HUMANITES Tuteur INSA: Christian Thuderoz Intervenant: Lorraine Thrilling Joundy Lamia
Sommaire • Femmes et IslamA. La période préislamique B. L’avènement de l’islam C. Les mauvaises interprétations de l’islam, cause de l’assujettissement de la femme? • La femme marocaine à travers l’Histoire • Un nouveau roi, un nouvel espoir? • Une lutte qui continue
Femme et Islam • La religion: une place clé dans l’évolution du statut de la femme. • L’islam : religion d’Etat au Maroc • La femme marocaine une femme arabo musulmane La période préislamique • L’homme était considéré comme le fondement de la société • Les femmes étaient victimes d’oppression, de maltraitance et étaient considérés comme des objets destinés à procréer. • La naissance d’une fille était considéré comme de mauvais augure pour la famille qui enterrait le nouveau né vivant • Les femmes étaient privées de tous leurs droits
L’avènement de l’islam • Dès l’apparition de l’islam, ces pratiques injustes ont été condamnées • L’islam a octroyé à la femme le statut d’être humain, digne de respect, ayant des droits et des devoirs au même titre que l’homme « Craignez votre Seigneur qui vous a créé d’un seul être et qui, ayant tiré de celui-ci son épouse, fit naître de ce couple tant d’êtres humains, hommes et femmes ! Craignez Dieu au nom duquel vous vous demandez mutuellement assistance ! Respectez le ventre qui vous a porté! » • L’islam a reconnu le droit des femmes à l’héritage 12 siècles avant les pays d’Europe • L’islam a octroyé à la femme le droit à l’instruction, le droit de choisir son époux, le droit à la propriété De nouveaux préceptes « révolutionnaires »: L’islam a été révélé à une époque et dans une société où les femmes n’avaient aucun droit, prédominée par une mentalité patriarcale
Les mauvaises interprétations de l’islam, cause de l’assujettissement de la femme musulmane? • Le statut de la femme dans les conceptions islamo-conservatrices: • La religion est utilisée pour justifier des conceptions et des pratiques qui constituent une atteinte à la dignité de la femme et une négation de ses droits d’être humain. • Les hommes ont interprété et exploité certains versets de l’islam pour rendre légitime leur domination • Exemple du nombre d’épouses: Le coran a réduit le nombre d’épouses à l’époque indéfini à quatre. Selon les conservateurs, ce « droit de l’homme » ne pourrait être aboli car il serait reconnu comme un droit intangible par le coran:« Epousez, selon qui vous agrée, une , deux, trois ou quatre femmes.... » (4/3) Omettant les versets suivants: « ...Si vous craignez de ne pas être équitable, n’en épousez qu’une seule.... » « vous ne saurez être équitable entre les femmes même si vous vous efforcez de l’être » (4 /135).
Sommaire • Femmes et Islam • La femme marocaine à travers l’HistoireA. Période Coloniale: 1912 à 1956 B. L’indépendance et la première réforme: 1957-58C. La naissance des mouvements féministes: Années 80-90 • Un nouveau roi, un nouvel espoir? • Une lutte qui continue
La période coloniale 1912-1956 • Pendant la colonisation, les régions et les communautés locales ont appliqué leur propre version de la loi islamique. • Les Français n'ont pas modifié la substance de la loi de la famille par crainte des réactions violentes • Les règles et les pratiques plaçaient la femme sous le contrôle de leurs parents masculins et de leur mari. • Il n'y avait pas d'âge légal minimum pour le mariage, • La femme ne donne pas son consentement au mariage (Le consentement au mariage était exprimé par un tuteur en général le père) • La polygamie était légale. • Un homme pouvait mettre un terme au mariage à volonté en« répudiant » sa femme sans procédure juridique.
Souveraineté Nationale et Promulgation d'un Organe Législatif National : 1957-58 • Suite à son indépendance, le Maroc se dote en 1957 d’un Code du Statut Personnel (CSP),appelé Moudawana Principe: Définir les droits et les responsabilités des hommes et des femmes dans la famille • Des innovations favorables à l’amélioration de la condition féminine mais conforme à la tradition légale islamique (de nombreuses pratiques ancestrales sont restées légales). • Deux différences majeures: Pour la première fois, le Maroc avait un texte de loi unique et unifié auquel les citoyens et les hommes de loi pouvaient se référer. Les différences régionales qui existaient auparavant n'étaient plus reconnues. La Moudawana présentait de façon concise et codifiée ce qui avait été précédemment un ensemble d'interprétations par des érudits légaux ou un ensemble de coutumes.
Naissance des mouvements féministesAnnées 80-90 • Genèse: Fin des années 70: ouverture politique: intégration de sections féminines dans des partis de gauche Problème: La question féminine traitée comme une question secondaire. Pour ces partis, les femmes restent avant tout le « harem du parti », une réserve de voix électorales. • Années 80 Apparition des associations féministes en tant que structures organisationnelles et idéologiques autonomes • Intensification des débats grâce à une période clé (décennie de la femme décrétée par les Nations Unies (1976-1985) La mobilisation des femmes • Création des centres d’écoute, d’information et d’assistance juridique pour les femmes les plus démunies, Organisation de campagnes de sensibilisation à l’égalité, à la lutte contre la violence, la promotion des droits humains, la tolérance, la citoyenneté ... Une ampleur accrue grâce à l’importante couverture de ces activités par les médias. • Mobilisations phare:lancement d’une campagne pour le changement de la Moudawana avec la collecte d'un million de signatures
Les freins à la libération de la femme • Ouléma et intégristes promulguent des fatawis (avis juridiques musulmans) accusant les femmes féministes d’athéisme. • La négation des droits de la femme par les islamistes repose sur la transformation des normes religieuses en règles juridiques pour en faire le fondement d’une loi intangible Cas de la Moudawana qui précise le statut de la femme au sein de la famille en se fondant sur les préceptes de l’Islam et l’interprétation des textes fondateurs du coran. La réforme de 1993, entre déception et espoir : une porte « entrouverte » vers la voie de l’égalité • Une polémique insistance • Le roi réagit et lance une commission pour la révision de la MoudawanaProblème: La commission est constituée d’oulémas et d’une seule femme • Une réforme a lieu en 1993 (9 articles sur 216 sont modifiés) • Aucun changement important dans la loi. • Cette première réforme décevante mais qui réussit à lever la sacralité du texte. L’opinion publique est convaincue qu’on pouvait toucher au texte Renforcement de l’énergie des associations féminines dans leur lutte pour une réforme véritable.
Sommaire • Femmes et Islam • La femme marocaine à travers l’Histoire • Un nouveau roi, un nouvel espoir?A. Une transition marquanteB. Une innovation politique tout en stratègeC.2004, la réforme tant attendue • Une lutte qui continue
Un nouveau roi, un nouvel espoir? Une transition marquante • Dès le début du règne, le roi rompt avec les traditions de son père, il innove dans ses décisions et véhicule l’image d’un roi ouvert et désireux de moderniser l’institution monarchique Exemples :- Il réduit la présence des Ouléma lors de la cérémonie du trône- Il convie deux femmes membres d’un parti de gauche à assister à sa cérémonie d’allégeance - Phrase marquante lors de son premier discours : « Comment espérer assurer progrès et prospérité à une société alors que ses femmes, qui en constituent la moitié, voient leurs droits bafoués »- il épouse en 2002 Salma Bennani et la présente au grand public. Le roi Mohammed VI : « roi des pauvres » et « roi des femmes. » • Lancement par le gouvernement d’alternance « Le Plan d’intégration de la femme au Développement » 4 champs prioritaires : l’éducation, la santé, le pouvoir économique et le statut juridique. • Face à un forte opposition des conservateurs et des oulémas officiels, le gouvernement est obligé de retirer le plan.
Une innovation politique tout en stratège • Pendant des années, la monarchie marocaine a été présentée comme un modèle de stabilité politique et social face à l’intégrisme islamiste. • Les attentas du 16 mai 2003 font disparaître le mythe de l’exception marocaine. • Le Maroc est effondré. Le roi réagit dans un discours ferme et autoritaire et annone « la fin de l’ère du laxisme » La réforme tant attendue ! • Les attentats du 16 mai : une opportunité pour la refonte de la politique religieuse du Maroc • Pour Mohammed VI, c’est l’occasion d’adopter un nouveau code de la famille, sans résistance du camp conservateur, ni risque de tension. • Le 10 octobre 2003, le roi explique les grandes lignes de la réforme de la Moudawana et utilise son statut de Commandeur des Croyants afin de prouver que islam et droit des femmes n’étaient ni opposés ni incompatibles. Depuis le 10 octobre est considéré comme « la vraie Journée de la femme au Maroc »
Exemple des principaux points de la réforme • La Co-responsabilité des conjoints - La famille est placée sous la responsabilité conjointe des deux époux et plus sous celle exclusive du père. La règle de « l'obéissance de l'épouse à son mari » est abandonnée. • La tutelle matrimoniale - La femme n'a plus besoin de tuteur pour se marier • L’âge du mariage – L’âge minimum de mariage devient de 18ans • La polygamie – Elle n’est pas abolie mais elle est soumise à des conditions qui la rend quasiment impossible. • Les mariages civils - Les mariages faits à l'étranger sont reconnus par la nouvelle moudawana, à condition que deux témoins au moins soient musulmans. • La répudiation - Elle est soumise à l'autorisation préalable du juge. Auparavant, c'était un droit exclusif du mari. • Le divorce- La femme peut dorénavant demander le divorce et les conditions de demande sont assouplis.
Sommaire • Femmes et Islam • La femme marocaine à travers l’Histoire • Un nouveau roi, un nouvel espoir? • Une lutte qui continueA. 7 ans après, le bilanB. Les raisons d’un bilan mitigé C. Les actions à mener pour l’avenir des femmes
7 ans après, le bilan • Un bilan du Code de la famille globalement positif. • Les femmes ont repris confiance en elles, occupent de plus en plus la scène politique et économique (discrimination positive: mise en place d’un quota pour les élections communales). • Le nombre de divorces, la répudiation et la polygamie ont baissé • Une réalité pas encore à la hauteur des espérances introduites par la nouvelle réforme • Disparités entre les zones rurales et urbaines • Trop d’exceptions et d’autorisations accordées par les juges (Exemple: En 2008, les magistrats ont autorisé 80 % des mariages de mineurs) • Le mariage forcé est encore pratique courante. • 62 % des femmes marocaines (jusqu'à 80% en zone rurale) ne savent ni lire ni écrire. L'égalité est loin d'être acquise. Les raisons d’un bilan mitigé: Interview des militantes de la LDDF, Ligue Démocratique pour les Droits de la Femme • Le nombre de juges dérisoire, • L’absence d’assistants sociaux prévus à l’égard de la mise en application du Code de la Famille • L e grand nombre d’exceptions accordées par les juges lié au manque de formation des magistrats • Les résistances socioculturelles ( mentalités d’une société musulmane habituée à la structure patriarcale) • Le manque de vulgarisation des nouvelles lois • L’insuffisance des infrastructures et des réseaux • L’analphabétisme en particulier celle des femmes en milieu rural
Les défis à accomplir pour l’avenir des femmes ? • Domaine Juridique • Limiter les dérogations abusives accordées par les juges Apporter des amendements au Code de la Famille; • Créer des tribunaux de famille « intègres » dans le but de préserver l’esprit de la loi; • Former et sensibiliser les juges . • Domaine sociale : • Sensibiliser les populations Etape clé : l’éducation et la scolarisation de tous : la pierre angulaire de la promotion et de l’amélioration du statut des femmes . • Vulgariser les textes de loi Mettre en place une véritable stratégie de communication (dialecte marocain, utilisation des médias...). • Domaine politique • L’État doit être le garant de l’application de la loi avec des mécanismes de contrôle; • Pour être cohérent, l’ensemble de l’arsenal juridique doit ainsi être réformé/harmonisé (code de la nationalité, code de la fonction publique, code pénal...) • Faire accéder les femmes à des postes décisionnels;
Conclusion • Des femmes qui ont menées une lutte sans répit pour leur droits face à la force et la vitalité de la tradition où s’entremêlent privilèges sexistes et commandements religieux. • Des acquis en termes de droits des femmes résultats de: • un cheminement, une longue lutte et un effort inlassable engagé depuis une vingtaine d’années par tous les défenseurs des droits des femmes • un effort d’interprétation d’un Islam ouvert sur la modernité ou plutôt porteur de modernité • Une réforme qui a prouvé qu’islam et droit des femmes n’était pas incompatibles. • Un événement majeur de l’histoire du Maroc qui a placé le pays à l’avant-garde du monde arabo-musulman dans le domaine du droit des femmes. • Des répercussions sur l’ensemble de la société (femmes, enfants, famille...): Une véritable prise de conscience et un constat unanime: il n’est plus possible que les droits des femmes soient ainsi bafoués. XXème siècle: "la femme est l’avenir de l’homme" Aujourd’hui: "le XXIème siècle sera celui des femmes". • L’avenir du Maroc, celui de la Méditerranée, comme celui du monde tout entier, dépendent en grande partie de l’intégration des femmes en tant qu’agents de changement et de développement et de l’affirmation de leur participation égalitaire dans tous les domaines. • Les mouvements des femmes un puissant vecteur de changement, un levier fort au niveau national, régional et mondial.