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Rencontre des experts pour le renforcement des capacités des états membres de l’ oic sur les statistiques de pauvreté. Ankara, Turquie 07-08 août 2014. Plan de la présentation. Introduction Principales opérations statistiques
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Rencontre des experts pour le renforcement des capacités des états membres de l’oic sur les statistiques de pauvreté Ankara, Turquie 07-08 août 2014
Plan de la présentation • Introduction • Principales opérations statistiques • Méthodes de mesure (Indicateur de bien être, seuil de pauvreté monétaire, déflateurs régionaux) • Principaux résultats (Taux de pauvreté, Indice de Gini, Inégalités) • Conclusion (Perspectives)
1. Introduction • Située dans la partie occidentale du continent africain et dans la zone intertropicale, la Côte d’Ivoire s’étend sur une superficie de 322 462 Km². Elle est limitée au Sud par l’océan Atlantique, à l’Est par le Ghana, au Nord par le Burkina Faso et le Mali, et à l’Ouest par la Guinée et le Libéria. Yamoussoukro est la capitale politique du pays et Abidjan, la capitale économique; • La population de la Côte d’Ivoire est estimée à environ 23 millions d’habitants en 2014 dont près de 26% d’immigrés provenant principalement des pays de la sous région. Le pays compte une soixantaine d’ethnies réparties en quatre grands groupes : les Voltaïques, les Mandé, les Akans et les Krou. La Côte d’Ivoire est un pays laïc où cohabitent plusieurs confessions religieuses dont les principales sont l’Islam, le Christianisme et l’Animisme;
1. Introduction • La lutte contre la pauvreté a toujours été au centre des politiques de développement économique, social et culturel du Gouvernement. En effet, l’Etat ivoirien a compris très tôt la nécessité d’investir dans les secteurs sociaux, notamment l’éducation, la santé et les infrastructures socio-économiques de base, pour améliorer le cadre et le niveau de vie des populations. Cette politique a abouti à l’adoption d’un programme national de lutte contre la pauvreté par le Gouvernement en 1997 et l’élaboration du DSRP (Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté) pour la période 2000-2015 conformément aux OMD; • Dans cette stratégie de lutte contre la pauvreté, l’INS, de par sa mission de production statistique, joue un rôle central: évaluer de la pauvreté.
2. Principales opérations statistiques • Dans le souci de bien comprendre les manifestations et les déterminants de la pauvreté, le gouvernement avec l’appui des partenaires techniques et financiers (Banque Mondiale, PNUD, AFRISTAT, UEMOA, etc.) à investir dans le financement d’importantes opérations statistiques; • D’abord, les données de sources administratives produites par les différents services sectoriels (éducation, santé, emploi, agriculture, etc.);
2. Principales opérations statistiques • Ensuite, les enquêtes auprès des ménages: • EBC (Enquête Budget Consommation) en 1979; • EPAM (Enquête Permanente Auprès des Ménages): 1985, 1986, 1987, 1988; • ENV (Enquête sur le Niveau de Vie des ménages): 1993, 1995, 1998, 2002, 2008; • EDM (Enquête Dépenses des Ménages): 1996 et 2008 dans la capitale économique (Abidjan); • Autres enquêtes: MICS; EDS/EIS, Emploi
3. Méthodes de mesure • Sondage stratifié à deux degré. La strate étant constituée par le pôle de développement retenu (généralement la région); • Indicateur de bien être La pauvreté est un concept multidimensionnel et complexe, généralement représenté sous trois dimensions : la dimension monétaire, le manque ou la non satisfaction des besoins vitaux et la dimension sociologique et psychologique. La pauvreté est vécue aussi bien au plan individuel que collectif. La mesure de la pauvreté en Côte d’Ivoire est bâtie autour de la dimension monétaire. Cette mesure s’appuie sur deux éléments : un indicateur de bien-être et un seuil de pauvreté. L’indicateur de bien-être retenu est la dépense de consommation des ménages, utilisée principalement en raison des difficultés de collecte d’informations fiables sur les revenus de ceux-ci;
3. Méthodes de mesure • Seuil (ligne) de pauvreté: Quant au seuil de pauvreté, il permet de distinguer les populations en deux groupes. Les populations dont la dépense de consommation est en dessous du seuil sont qualifiées de «pauvres » tandis que celles dont la consommation est au-dessus du seuil sont dites « non pauvres ». Pour déterminer le seuil de pauvreté, deux approches sont possibles : (i) la méthode du seuil de pauvreté absolu correspondant à un minimum de besoins nutritionnels à satisfaire, auquel est ajouté un panier de biens non alimentaires essentiels ; (ii) la méthode du seuil de pauvreté relatif qui est déterminé par le montant le plus élevé des dépenses de consommation d’une proportion de la population choisie de manière arbitraire.
3. Méthodes de mesure • L'analyse de la pauvreté en Côte d'Ivoire est faite à partir d'un seuil de pauvreté relatif. Obtenu sur la base des données de l’Enquête Permanente Auprès des Ménages de 1985 (EPAM 85), ce seuil était égal à 75 000 FCFA par tête et par an. Ce montant a été évalué à partir des prix à la consommation relevés sur les marchés de la ville d'Abidjan, sur la période de février 1985 à janvier 1986. Il correspondait au montant le plus élevé des dépenses de consommation, de cette année, des 10% les plus pauvres. Un déflateur est appliqué aux dépenses de consommation pour tenir compte des différences de prix entre les autres pôles de développement du pays et la ville d’Abidjan. A chaque nouvelle enquête, ce seuil de pauvreté monétaire est réévalué par l’inflation. Ainsi, les seuils obtenus sont : 101 340 FCFA en 1993, 144 800 FCFA en 1995, 162 800 FCFA en 1998,183 450 FCFA en 2002 et 241 145 FCFA en 2008;
3. Méthodes de mesure • Traitement de certains types de dépenses: - Biens durables: on retient le principe d’estimer la valeur de l’amortissement correspondant à la consommation effective du bien durable considéré. Les taux de dépréciation sont variables suivant la nature du bien et les taux retenus sont ceux de la comptabilité générale - le loyer fictif (loyer imputé au ménage non locataire) : estimé à partir d’un modèle économétrique expliquant le logarithme du loyer effectivement payé par les caractéristiques du logement habité (mur, sol, toit, nombre de pièces à coucher, etc.) - l’autoconsommation: pour chaque produit autoconsommé, la fréquence de consommation est variable et précisée à chaque fois. Ces informations sont valorisées afin d’obtenir une valeur annuelle totale de l’autoconsommation alimentaire;
3. Méthodes de mesure • Estimation des déflateurs régionaux du coût de la vie: les prix pouvant varier d’une région (pôle de développement) à l’autre, un ajustement des différences du coût de la vie s’impose avec référence la ville d’Abidjan. Tableau : Déflateurs par région et milieu de résidence (ENV2008)
3. Méthodes de mesure • Indice FGT Pour caractériser les profils de pauvreté en Côte d’Ivoire, les indices dits FGT (Foster, Greer et Thorbecke en1984) sont utilisés sur la base du seuil de pauvreté et de la dépense de consommation. Il permet de mesurer l’incidence, la profondeur et la sévérité de la pauvreté. Encadré : Indices de pauvreté FGT (Foster-Greer-Thorbecke) Les indices FGT rendent non seulement compte du nombre de pauvres mais aussi de la distance au seuil de pauvreté et de la dispersion des revenus des pauvres (sévérité). Ils sont décomposables par régions et par catégories sociales. L’expression est la suivante : • n : taille de la population totale • q : taille de la population pauvre • z : seuil de pauvreté • yi : revenu ou consommation du ième individu (ou ménage) pauvre • α: degré d'aversion à la pauvreté, avec α ≥ 0
4. Principaux résultats • Une pauvreté en hausse tendancielle depuis 1985. En Côte d’Ivoire, le nombre de pauvres a été multiplié par 10 en l’espace d’une génération. Aujourd’hui une personne sur deux est pauvre contre une personne sur dix en 1985. En effet, le taux de pauvreté est passé de 10% en 1985 à 48,9% en 2008 ; ce qui correspond à un effectif de pauvres estimé à 974 000 en 1985 et à 10 174 000 en 2008. • Graphique: évolution du taux de pauvreté (P0)
4. Principaux résultats • Une pauvreté plus rurale qu’urbaine Tableau: Evolution comparée du taux de pauvreté P0 entre 1985 et 2008
4. Principaux résultats • Une pauvreté inégalement répartie et accrue Tableau: Evolution comparée du taux de pauvreté entre 2002 et 2008
4. Principaux résultats • La probabilité d’être pauvre augmente avec la taille du ménage La taille moyenne des ménages pauvres est de 6,3 personnes contre 3,9 chez les ménages non pauvres. De 10,7% chez les personnes vivant seules, le taux de pauvreté passe à 34,8% chez les personnes d’un ménage de 4 personnes, à 51,7% chez celles vivants dans un ménage de 6 personnes et à 66,4% chez celles vivant dans un ménage de 10 personnes • La pauvreté est inversement liée au niveau d’instruction De 57,5% chez les populations sans instruction, ce taux retombe à 6,6% chez les populations d’un niveau d’éducation supérieur. L’impact positif de l’éducation sur le statut de pauvreté est confirmé par le fait que 38,35% de ceux qui ont fréquenté l’école sont pauvres alors que cette proportion est de 58,18% chez ceux qui ne sont jamais allés à l’école. En d’autres termes, l’investissement dans l’éducation serait un levier clé de réduction de la pauvreté.
4. Principaux résultats • L’habitat et les commodités de logement sont également des déterminants de la pauvreté en milieu urbain La proportion de ménages pauvres habitant les cases (69,0%), les baraques (64,2%), les maisons isolées (50,3%) est élevée à laquelle s’ajoutent les ménages pauvres des cours communes à hauteur de 31,3% les ménages ne disposant pas de systèmes d’assainissement sont parmi lesplus pauvres: le taux de pauvreté est seulement de 10,8% chez les personnes disposant d’un WC avec chasse d’eau, il est de 44,8% chez ceux qui utilisent les latrines à fosse et de 67,9% chez les ménages ne disposant pas de WC
4. Principaux résultats • Les pauvres rencontrent des difficultés d’accès à la santé et à l’éducation En matière de santé, 12% des pauvres n’ont pas accès à un centre de santé et 26% des pauvres n’ont pas accès à un hôpital général En cas de maladie, les populations pauvres se tournent d’abord vers un tradipraticien ou pratiquent l’automédication au lieu de consulter un personnel de santé moderne. En effet, 52.0% de ceux qui déclarent consulter un tradipraticien en premier, en cas de maladie, sont pauvres contre seulement 25% chez ceux qui préfèrent dans ces cas consulter un médecin En ce qui concerne l’éducation, 46% des pauvres n’ont pas accès aux universités etgrandes écoles, 34% à l’école maternelle et 26% à l’école secondaire
4. Principaux résultats • Inégalités de revenus et pauvreté En Côte d’Ivoire, les 10% les plus riches détiennent en 2008, à eux seuls, 32,8% du revenu total contre 30,4% chez les 60% les plus pauvres Tableau: Répartition de la dépense moyenne par tête et part de la consommation par décile
4. Principaux résultats • Indice de Gini l’indice de concentration de Gini montre globalement que les inégalités ont baissé entre 2002 et 2008, en passant de 0,500 en 2002 à 0,4393 en 2008. Cette baisse est également constatée au niveau de chaque région, mais dans des proportions de différentes d’une région à une autre Tableau: : Indice de Gini de la dépense par tête
5. Conclusion • Au-delà du profil de pauvreté établi dans les enquêtes successives, il existe de nombreuses informations à valoriser dans le cadre des travaux d’analyse de la pauvreté: notamment: - L’analyse non monétaire de la pauvreté (conditions de vie) - L’analyse économétrique des déterminants et de la dynamique de la pauvreté; • Après une décennie de crise militaro-politique, une nouvelle évaluation de la pauvreté est envisagée: ENV2014 Dans le cadre d’une harmonisation des méthodes dans les Etats d’AFRISTAT, la détermination de la ligne de pauvreté par le CBN est envisagée • L’appui technique et financier des partenaires est souhaité
Merci pour votre attention Département des Etudes, de la Recherche et de l’Ingénierie (DERI) 7 & 8 août 2014