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La situation économique et financière dans le monde au début 2012 et les perspectives pour cette nouvelle année. 19 janvier 2012 Présentation Jean-Michel Boussemart. La situation économique et financière dans le monde au début 2012 et les perspectives pour cette nouvelle année.
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La situation économique et financièredans le monde au début 2012 et les perspectives pour cette nouvelle année 19 janvier 2012 Présentation Jean-Michel Boussemart
La situation économique et financière dans le monde au début 2012 et les perspectives pour cette nouvelle année La crise de la dette publique dans la zone euro n’a fait que s’intensifier au cours de l’année 2011, contaminant tous les pays et touchant au premier chef les banques. Celles-ci ont durci les conditions de crédit dans l’ensemble de la zone qui est probablement entrée en récession à la fin de l’année passée. Les perspectives restent obscures tant les désaccords sont profonds entre les pays membres de la zone et plus encore entre membres de l’UE. Bien que jusqu’à présent l’environnement international de la zone euro résiste, le risque de contagion à l’ensemble de l’économie mondiale via le canal bancaire, les rapatriements de capitaux et la chute des exportations des pays émergents et des autres pays développés à destination de l’Europe est toujours présent.
La croissance mondiale ralentit, elle résiste jusqu’ici :1 – Au 3ème trimestre 2011 la croissance du PIB mondial est ressortie à 3,6% l’an. La décélération enregistrée au trimestre précédent ne s’est pas accentuée. Au contraire. Il est vrai que le PIB japonais a rebondi ce qui devrait être transitoire. Mais le PIB chinois résiste et l’activité aux Etats-Unis s’est raffermie. 2 – Les premières données quantitatives pour le 4ème trimestre suggèrent que l’activité a de nouveau faibli sans s’effondrer cependant, montrant une certaine résilience. Les résultats des enquêtes PMI en novembre se sont franchement dégradés, mais la dégradation ne s’est pas accentuée en décembre.3 - Les prix des produits de base ont reculé en 2011, ce qui a redonné du pouvoir d’achat aux pays consommateurs de ces produits, pays émergents et pays développés et a contribué aussi à ralentir l’inflation, ce qui donne davantage de degrés de liberté à la politique monétaire menée dans tous ces pays. Force est cependant de noter la résistance des prix du pétrole. Ce sont les prix des autres produits de base qui ont surtout baissé. Cependant depuis la mi-décembre ils se raffermissent un peu, signe que l’activité économique mondiale résiste.
Le ralentissement en cours peut-il déboucher sur une rechute de l’économie mondiale dans la récession ? Ou autrement dit faut-il craindre un « remake » de la récession de 2008-2009 comme le suggérerait la chute antérieure des marchés d’actions alors que ceux-ci étaient loin d’être surévalués, apparaissant même plutôt sous-valorisés. La situation économique actuelle est différente de celle de 2008. Il n’y a pas d’excès de dépenses en capital qui doivent être corrigés, au moins dans les pays développés, tant du côté des entreprises que de celui des ménages, comme cela était le cas il y 3-4 ans. Par ailleurs les banques sont mieux préparées aux chocs. Il y a cependant une analogie qui est celle de la menace de la dette. En 2008 la crise bancaire est venue des Etats-Unis trouvant sa source dans le surendettement des agents privés. Cette fois le risque est situé en Europe, trouvant sa source dans un excès d’endettement public que les perspectives de croissance à moyen-long terme ne laissent pas entrevoir se résorbant aisément.
Une rechute dans la récession de l’économie mondiale menace t’elle ? La liquidité mondiale demeure abondante et les pressions inflationnistes se tempèrent, ce qui est positif. Mais les déséquilibres commerciaux restent prononcés, ce qui laisse toujours planer des menaces sur la grille de change des devises. Il est vrai que l’excédent chinois a recommencé de se dégonfler. La conjoncture chinoise ralentit mais ne défaille pas. Les autorités commencent à desserrer leur politique monétaire. Les Indicateurs américains rassurent mais la dépense des ménages demeure fragile tandis que les comptes publics demeurent largement déséquilibrés mais les marges des entreprises américaines sont au zénith. L’inquiétude principale vient de la zone euro. Celle-ci est entrée en récession. Certaines trajectoires internes à la zone sont à rectifier ce qui demandera du temps et sera éprouvant. Le scénario d’un rebond modeste après une récession modérée suivi d’un enlisement « à la japonaise » gagne en probabilité.
Les Etats-Unis : des indicateurs rassurants, des fragilités inquiétantes mais des motifs d’optimisme.
Les Etats-Unis Le volume du PIB s’est accéléré au 3ème trimestre, ne progressant toutefois qu’au rythme de 1,8% l’an. Le PIB par habitant est encore loin d’avoir retrouvé son niveau d’avant la crise. La rechute dans la récession que les marchés craignaient au début de l’été ne s’est pas matérialisée et ne le devrait pas sauf si la situation dégénérait lourdement dans la zone euro. Il n’y a pas d’excès de dépenses en capital à corriger tant du côté des entreprises que du côté des ménages. La demande des ménages reste cependant fragile tandis que le marché immobilier ne parvient pas encore à se reprendre. Il y a peut-être néanmoins quelques signes de réveil. Les revenus des ménages restent sous la perfusion des transferts nets publics ce qui a pour contrepartie un déficit public qui peine à se réduire. Le haut niveau des marges et des profits des entreprises doit cependant soutenir un certain optimisme ou au moins éviter de sombrer dans le pessimisme. Les besoins d’investissement existent et les entreprises devaient poursuivre l’effort déjà commencé. Au final la croissance devrait se poursuivre sur un rythme modéré, peut-être plus vif que généralement anticipé.