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Petits périmètres IRRIGUES rizicoles au Burkina Faso. Dr. Youssouf Dembélé Maître de Recherche en Hydraulique agricole INERA/Station de Farako-ba Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) - Email : yldembele@yahoo.fr. Atelier régional FAO sur le riz et l’aquaculture en Afrique de l’Ouest
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Petits périmètres IRRIGUES rizicoles au Burkina Faso Dr. Youssouf DembéléMaître de Recherche en Hydraulique agricole INERA/Station de Farako-ba Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) - Email : yldembele@yahoo.fr Atelier régional FAO sur le riz et l’aquaculture en Afrique de l’Ouest Ouagadougou, 23-27 mars 2009
Plan de l’exposé • Introduction • Irrigation et riziculture au Burkina F. • Petits périmètres rizicoles • Aménagements de bas-fond • Impacts de l’irrigation • Conclusions et recommandations
Au Burkina Faso, l’agriculture dépend à plus de 75% des productions pluviales et tributaire des aléas du climat Fluctuations interannuelles importante s de production agricole , et souvent déficits Cette situation s’aggrave depuis le début de la péjoration climatique à la fin des années 60 (sécheresses années 70 et 80)
Nécessité de développer l’irrigation pour : • améliorer la productivité et stabiliser la production • réalisation de la sécurité alimentaire • assurer l’autosuffisance du pays, notamment en riz pour l’approvisionnement des villes • Aujourd’hui, le riz, bien que 4ème céréale cultivée est d’une importance économique considérable pour le pays Trois types de riziculture au Burkina Faso : La riziculture pluviale La riziculture de bas-fond La riziculture irriguée Superficie (%)10 67 23 Production (%)5 42 53
Evolution des superficies et de la production de riz paddy Ces dernières années : - Production moyenne de100.000 t de paddy - Superficie moyenne de 50.000 ha Production de 2008 suite à l’appui de l’Etat : 235.000 t de paddy
Evolution de la consommation et des importations - Consommation per capita en 2010 ==== 30 kg/habitant - Consommation nationale : 135.000 t en 1996 à plus de 290.000 t en 2002 et 450.000 t en 2010 ==== Importations massives de riz annuellement En 2005 et 2006, ces importations ont dépassé les 300.000 tonnes pour une valeur de 36-38 milliards de F CFA
2. IRRIGATION ET RIZICULTURE AU BURKINA FASO
Typologie des aménagements hydro-agricoles Différentes typologies ont été proposées La typologie la plus récente === 4 types : • Grands périmètres : Superficie de plusieurs centaines voire quelques milliers d’hectare. Riziculture, canne à sucre,… • Périmètres moyens : Superficie de 20 ha à 100 ha. Situés autour des barrages. Riziculture/Cultures maraîchères • Petite irrigation : Périmètres de quelques ares à 20 d’ha. Elle est individuelle (privée) ou villageoise (collective) Cultures autres que riz • Aménagements de bas-fonds: Maîtrise partielle de l’eau Riziculture de saison humide surtout
Introduction de l’irrigation : années 1960 • Superficies irriguées : Environ 33.000 ha dont près de 20.000 ha pour la riziculture • Potentiel irrigable : 233.500 ha Dans la présente communication, aménagements à petite échelle pour la riziculture au BF : • périmètres dits moyens (petits périmètres dans d’autres typologies) • et aménagements de bas-fonds.
Caractéristiques • Petits périmètres irrigués rizicoles : superficie de 20 et 100 ha • Aménagés sur initiative Etat, privé ou ONG ; • Exploitation individuelle familiale dominante • Ils couvrent un peu plus de 3 000 ha ; • La taille des parcelles individuelles : 0,10 à 0,25 ha ; • Coût d’aménagement > 7 millions de FCFA (US$ 14,000 ) Coûts d’endiguement contre les crues = 30 à 40 % coût total La participation des bénéficiaires aux travaux permet de réduire les coûts Digue de protection contre les crues
Conçus et réalisés essentiellement par l’expertise nationale, souvent appuyée par l’expertise étrangère, dans le cadre de programmes de coopération bilatérale • Les bénéficiaires sont souvent associés à l’exécution de ces périmètres par l’apport de main d’œuvre ou de matériaux • La participation aux travaux est un des critères d’attribution des parcelles. Elle est une condition essentielle dans le cas périmètres exécutés par les ONG.
Techniques de mobilisation des eaux Mobilisation de l’eau par des petits barrages retenues peu profonds (2 - 5 m). Disponibilité en eau y est très influencée par l’évaporation du plan d’eau Buts multiples : Irrigation, approvisionnement en eau, abreuvement animaux, pêche La densité de ces petits des barrages est la plus forte dans le Centre du pays barrage Photo
Système et techniques d’irrigation • Le transport de l’eau du barrage vers le périmètre est soit gravitaire, à travers des canaux d’amenée, soit sous pression, à l’aide d’un réseau de type californien • En général, le réseau d’irrigation à ciel ouvert et revêtu : Ce réseau est complété par un réseau de drainage • Comme la ressource en eau est généralement limitée, on choisit de revêtir les canaux • Débit d’équipement de 5 l/s/ha ou 3 l/s/ha
Les techniques d’irrigation Principales techniques d’irrigation à la parcelle : • L’irrigation par submersion, pour la riziculture, à travers des bassins • L’irrigation à la raie, à travers des raies courtes • L’irrigation par ruissellement, à l’aide de planches étroites. Le problème majeur de conception : Absence d’équipements de comptage des débits sur les réseaux de distribution.
Gestion de l’eau et des infrastructures a) Gestion de l’eau • L’irrigation a lieu au tour d’eau à des intervalles de 3 à 4 jours. • Débit fourni et durée d’application de l’eau dans les quartiers hydrauliques prédéterminés. • Un aiguadier est responsable de l’alimentation en eau du périmètre (ouvre/ferme les vannes) • Un comité de gestion de l’eau est chargé de la gestion de la distribution de l’eau b) Gestion et maintenance des infrastructures • Maintenance infrastructures et équipements est sous l’entière responsabilité des usagers, à travers leurs OP. • Chaque usager doit assurer l’entretien des canaux et colatures longeant sa parcelle
Systèmes de culture et techniques culturales • En saison humide : Essentiellement riziculture et, quelques fois culture du sorgho ou du maïs. • En saison sèche : Surtout production maraîchère, ou pour les deux types de culture (riz et cultures maraîchères)
Rendements : 3,5-4 t/ha (Variétés à potentiel de 6-7 t/ha) • Intensité culturale : 120 % - un peu plus de 180 % • Causes de la faiblesse des rendements : - faible niveau d’équipement des producteurs - absence d’équipements appropriés pour les opérations culturales - faible utilisation des semences améliorées - non-respect des itinéraires techniques - etc.
Gestion des aménagements et OP • Sur petits périmètres aménagés par l’Etat : pas une institution particulière de l’Etat. • Principal mode gestion : autogestion paysanne autonome. • Les organisations paysannes gèrent les périmètres avec l’appui des services techniques régionaux et provinciaux d’Agriculture et/ou d’ONG. • L’encadrement technique est assuré par un agent technique qui est en même temps responsable de l’encadrement des paysans sur les terres hautes de plusieurs villages. • Faible capacité d’organisation etdegestion des exploitants = une contrainte essentielle pour les performances de petits périmètres. - Règlements intérieurs qui ne sont pas toujours respectés - Analphabétisme des producteurs et de leurs dirigeants, méconnaissance des textes.
Généralités Riz • Au BF, les bas-fonds sont exploités de façon multiforme pour la riziculture, le maraîchage, l’abreuvement et le pâturage des animaux, etc. Mais leur utilisation première est pour la riziculture. • L’intérêt pour ces agro-écosystèmes s’est véritablement accru depuis les sécheresses des années 70 • De nos jours, près de 26.000 ha de bas-fonds sont exploités en riziculture dont environ 8.000 ha sont aménagés en maîtrise partielle de l’eau Tubercules
L’engouement pour la mise en valeur des bas-fonds s’est traduit par : • l'émergence de nombreux projets d’ONG, de programme et projets gouvernementaux visant à réaliser des aménagements d'envergure • une forte diversification des modèles techniques d’aménagement Le coût moyen d’aménagement/ha : * bas-fonds simples : environ 1,5 millions de FCFA/ha (US$ 3,000) * bas-fonds améliorés : 3-4 millions de FCFA/ha (US$ 6,000–8,000)
Conception/caractéristiques techniques Les aménagements de bas-fonds sont à maîtrise partielle de l’eau. Ils sont multiples et variés ; ils visent, selon les contextes naturels locaux, à réduire les risques liés à l’eau dont la nature et l’ampleur dépendent de la morphologie du bas-fond, de la physiographie de son bassin versant et de la zone agro-climat. Par : • la rétention et/ou le stockage de l’eau ; • l’épandage et le laminage des crues; • la régulation de plans d’eau ; • la recharge de la nappe phréatique ; • l’évacuation des eaux excédentaires.
Les modèles techniques existant au BF sont, entre autres • Les aménagements avec diguettes en terre suivant courbes de niveau • Les aménagements avec digues ou seuils déversants • Les aménagements avec diguettes en terre protégées • Les aménagements avec digues déversantes et collecteur central ; • Les aménagement avec digues filtrantes. Il existe au sein de chaque modèle, différentes variantes.
Aménagements avec diguettes en terre suivant courbes de niveau Diguettes en terre compactée, implantées selon les courbes de niveau et permettant de retenir une lame d’eau de 10-20 cm L’alimentation en eau des casiers rizicoles s’effectue par évacuation des crues par débordement sur la crête des diguettes
Ce type d’aménagement a été développé et mis en œuvre dans le cadre du Plan d’Actions pour la Filière Riz (PAFR) Les diguettes en terre implantées suivant les courbes de niveau sont compactées puis Protégées avec des moellons La diguette est munie d’un pertuis de vidange Aménagements avec diguettes en terre protégées
Plusieurs variantes de ce modèle ont été mis au point et testées : - Toutes les diguettes sont revêtues + planage horizontal - Une diguette sur 2 est revêtue + planage horizontal - Toutes les diguettes sont revêtues + planage sommaire - Toutes les diguettes à moitié revêtue + planage horizontal
Gestion de l’eau et des infrastructures Gestion de l’eau • Les exploitants ont, eux-mêmes, en charge, la gestion de l’eau directement sous la responsabilité des OP ou à travers des comités de gestion. • La gestion de l’eau revient à contrôler les plans d’eau en évitant une inondation prolongée de la culture et en permettant de combler les déficits hydriques, pendant les poches de sécheresse. Techniques d’irrigation Principales techniques d’irrigation utilisées dans les bas-fonds : - Pour la riziculture, irrigation par submersion, à travers des bassins - Pour les cultures maraîchères, irrigation à l’aide de raies courtes ou de planches étroites. Maintenance Les usagers des bas-fonds ont la charge de la maintenance des Infrastructures Mais dans beaucoup de cas, la mauvaise qualité des aménagements complique leur tâche et joue sur les performances et la durabilité des aménagements
Systèmes de culture et techniques culturales • Les bas-fonds = 1 potentiel important pour la production du riz au BF • La principale culture dans les bas-fonds en hivernage est le riz On y cultive aussi le maïs, le sorgho ou les tubercules. Quand les conditions hydriques ou de marché le permettent, les cultures maraîchères sont pratiquées en saison sèche • De nos jours, les bas-fonds === 67 % des superficies rizicoles 42 % de la production nationale • Mais les performances de la plupart de ces aménagements demeurent médiocres : - taux d’exploitation faible - rendements bas (1,5- 2,5 t/ha, rarement ≥ 3 t/ha)
Gestion des aménagements et OP • La gestion des aménagements de bas-fonds est assurée par les exploitants, réunis en groupements ou coopératives. • Les méthodes d’intervention des premiers projets se caractérisaient par la remise « clé en main » les aménagements aux bénéficiaires sans aucune participation de leur part au processus d’aménagement, et sans prise en compte suffisante des contextes socio-économiques locaux, ni concertation préalable avec les populations bénéficiaires. • En outre, les responsabilités et le mode gestion des aménagements ne sont pas toujours clairement définis et précisés au moment de la rétrocession de l’aménagement aux producteurs. • Par conséquent, la gestion des aménagements de bas-fond est en général défaillante
Désormais, l’approche participative est la règle dans la plupart des projets d’aménagements hydro-agricoles collectifs et à petite échelle
5. Impacts de l’irrigation sur les techniques et savoir-faire au niveau local L’introduction et le développement de l’irrigation ont contribué à la naissance d’un savoir faire nouveau et à l’accroissement de l’expertise nationale
Au niveau des ingénieurs, technicien et entreprises • les ingénieurs et les techniciens ont accru leur connaissances dans le domaine du génie civil et de l’hydraulique agricole. De nombreux bureaux d’études locaux ont vu le jour dans le domaine de l’irrigation. Il en est de même pour les entreprises de construction. • Divers modèles techniques d’aménagement de bas-fonds et petits périmètres irrigués ont été développés et mis en place. Au niveau des producteurs L’introduction de l’irrigation a apporté des techniques modernes de culture et de gestion des exploitations agricoles. Leur savoir faire a été fortement accru grâce à la formation dont ils bénéficient et à un encadrement technique. Les approches participatives pour la réalisation des aménagements se sont largement diversifiées : - Contribution physique ou financière des bénéficiaire ou des deux - Implication des bénéficiaires dans toutes ou certaines étapes du projet - rémunération partielle de leur contribution - appui en nourriture par le projet lors des travaux, etc. Désormais, l’approche participative est la règle dans la plupart des projets d’aménagements hydro-agricoles collectifs et à petite échelle
Au niveau de la recherche agronomique La recherche agronomique a beaucoup progressé dans le domaine des cultures irriguées en général, et de la riziculture en particulier. Elle capable de mettre à la disposition des producteurs : • Des variétés productives adaptées aux conditions locales (dont des NERICA), avec la possibilité de fournir les semences de base ; • Des technologies performantes de production (calendriers culturaux, préparation du sol, défense des cultures, irrigation,…) • Une expérience solide en matière de transfert de technologies dans les aménagements HA (formation des producteurs/agents d’encadrement) .
Conclusions • Malgré l’enthousiasme autour de l’irrigation au BF, les résultats obtenus sur la plupart des aménagements sont assez mitigés • Néanmoins, il y a des expériences réussies qui peuvent permettre d’espérer • Mais il faut que ces derniers soient judicieusement impliqués dans le processus de leur mise en place, et que les obstacles à la viabilité économique de ces aménagements sont levés.
Recommandations Les futurs projets d’aménagement devront s’inspirer des expériences des anciens aménagements, en mettant l’accent, entre autres, sur les aspects suivants : • Réalisation des travaux prioritairement par des compétences locales afin de réduire le coût d’aménagement • Implication des futurs bénéficiaires dans le processus de réalisation des aménagements • Formation des producteurs dans les domaines de la production agricoles, de la gestion de l’eau et de la gestion organisationnelle. Intégration des technologies mises au point par la recherche et qui sont bien éprouvées, et les expériences positives des anciens périmètres similaires.
On devra accorder une importance particulière à la réhabilitation des périmètres dégradés : • opérer les améliorations nécessaires en s’inspirant des expériences vécues • et récupérer les surfaces aménagées abandonnées à cause du mauvais entretien ou pour d’autres raisons Un système de suivi et d’évaluation des performances devra être mis en place pour suivre l’évolution des aménagements. On pourrait s’inspirer de la « méthodologie de diagnostic et d’évaluation des performances des systèmes irrigués » mise au point par le projet management de l’irrigation au Burkina F. (IWMI, petits périmètres, années 90)