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Les réactions aux délocalisations dans les États américains. Colloque « Le Québec face au géant chinois : tendances, témoignages, stratégies » organisé par le CÉRIUM et HEC-Montréal Amphithéâtre IBM, HEC-Montréal, 17 mars 2006. Pierre Martin et Christian Trudeau
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Les réactions aux délocalisations dans les États américains Colloque « Le Québec face au géant chinois : tendances, témoignages, stratégies »organisé par le CÉRIUM et HEC-MontréalAmphithéâtre IBM, HEC-Montréal, 17 mars 2006 Pierre Martin et Christian Trudeau Chaire d’études politiques et économiques américaines (CÉPÉA) Centre d’études et de recherches internationales (CÉRIUM) Université de Montréal Pierre Martin est professeur agrégé de science politique à l’Université de Montréal et directeur de la CÉPÉA Christian Trudeau est candidat au doctorat en sciences économiques à l’Université de Montréal et membre étudiant de la CÉPÉA www.cepea.umontreal.ca
Les réactions aux délocalisations dans les États américains • Quel est le problème? • Quel est l’impact sur l’emploi? • Quel est l’impact politique? • Que peuvent faire les gouvernements? • Qui fait quoi? • Pourquoi ce protectionnisme anti-délocalisation? • Quels effets peuvent avoir ces réponses? • Que faut-il retenir?
Quel est le problème? • La mondialisation affecte depuis longtemps l’emploi manufacturier • Récemment : elle rend vulnérables les emplois dans les services et dans les fonctions de gestion des entreprises • « Outsourcing is just another way of doing international trade », Gregory Mankiw, conseiller économique de George Bush (fév. 2004)
Quel est le problème? • "There is no job that is America's God-given right anymore," Carly Fiorina, PDG, Hewlett-Packard (janvier 2004) • En janvier 2005, Carly Fiorina est congédiée… • Au début : les emplois délocalisés étaient surtout des emplois peu spécialisés • Maintenant : certains emplois pouvant être délocalisés sont hautement spécialisés
Emplois menacés (McKinsey) 11,8 millions 9,1% Emplois déplacés (Forrester) 3,3 millions (220k/an) Emplois déplacés (McKinsey) 210 000 2003-2008 (42k/an) > > > Quel est l’impact sur l’emploi? Emplois affectés (OCDE) 23,6 millions 18,1% Source: Christian Trudeau et Pierre Martin, « L’impact des délocalisations sur l’emploi dans les services : estimations préliminaires pour le Québec, le Canada et les États-Unis » Notes & Analyses # 11, Chaire d’études politiques et économiques américaines, Université de Montréal, mars 2006.
Autres impacts potentiels • Impact positif semblable au commerce selon la théorie économique • Mais certains économistes craignent une pression à la baisse sur les salaires • D’autres craignent la perte du leadership technologique des États-Unis • Certains économistes craignent une augmentation des écarts de revenus • Mais cet impact est mineur comparé à la technologie • Craintes concernant la sécurité et la protection des renseignements privés • Peu de données à ce sujet
Quel est l’impact politique? « Trade Politics as Usual? » …mais il en va tout autrement des délocalisations outre frontière L’opinion publique américaine ne craint plus vraiment la mondialisation… Source: Chicago Council on Foreign Relations, Global Views 2004, p. 40 et 42.
Que peuvent faire les gouvernements? Mesures possibles : • Lois sur l’approvisionnement public • Restrictions aux transferts de données • Divulgation de l’emplacement • Conditions pour programmes publics d’aide • Transparence • Taxes propriété intellectuelle \ limites visas
Sommaire de l’activité législative À cela, il faut ajouter 11 décrets administratifs des États
Que fait le gouvernement fédéral? • Le gouvernement fédéral a très peu fait • Une douzaine de projets de lois en 2005 • Presque tous déposés par des Démocrates • Un seul projet de loi assez mineur adopté au Congrès • George Bush s’oppose aux lois limitant le recours aux délocalisations • Serait-il plus populaire en Inde que chez lui?
Que font les États? 224 projets de lois présentés, 2003-2005 52% Redéfinissent les règles d’approvisionnement public pour limiter l’accès aux firmes qui effectueraient ces contrats outremer. 13% Restrictions à l’envoi de données outremer. 12% Obligation de divulguer l’emplacement d’un centre d’appel. 6% Restrictions à l’accès aux programmes publics d’aide pour les entreprises qui délocalisent. 5% Imposent aux firmes de prévenir le gouvernement avant de délocaliser des emplois. 12% Autres mesures (études du phénomène)
Des exemples? • New Jersey (mai 05) : tout travail pour des contrats publics doit être effectué aux États-Unis • Indiana (mars 04) : pénalité de 1 à 5% aux offres de services hors-État • Tennessee (mai 04) : préférences aux centres d’appels et au traitement de données situés aux États-Unis
Qui fait quoi? Les projets de loisanti-délocalisations dans les États
Qui fait quoi? Lois et décrets anti-délocalisations dans les États
Pourquoi ce protectionnisme anti-délocalisation? • L’économie politique des délocalisations se démarque de celle du commerce • Pas d’effet de l’emploi dans les industries vulnérables • L’emploi dans les industries exportatrices augmente la propension à la résistance • Les variables reliées aux facteurs de production sont les plus importantes • La force des syndicats et l’éducation de base ont des effets importants et constants • Alignement en fonction des classes • Effet mixte de l’éducation collégiale/universitaire (et négatif des emplois liés à l’exportation Résistance plus forte dans les régions « high-tech »
Quels effets peuvent avoir ces réponses? • Mesures contestables au plan juridique • Contre l’autorité du fédéral en politique commerciale • Limites au commerce inter-États • Pourraient contredire les traités commerciaux • L’effet direct des politiques anti-délocalisation est marginal pour le moment • Sauf peut-être en ce qui concerne le rapport de force entre syndicats et patronat • L’effet le plus important pourrait être indirect: • Le débat politique sur les délocalisation pourrait entraîner une recrudescence du protectionnisme… • … mais l’enjeu n’a pas eu de portée en 2004, même pas en Ohio.
Implications pour le Canada • Le Canada et le Québec sont dans une bonne position pour bénéficier des délocalisations d’entreprises américaines • Avantage de coûts de revient pour une main-d’œuvre qualifiée • Proximité et sécurité • Mais la position favorable du Canada est fragile. • Premier risque: • Les facteurs limitant l’expansion des délocalisation dans les pays à faible coût (Chine, Inde, etc.) se transforment à leur avantage • Deuxième risque: • Le protectionnisme anti-délocalisations visant les pays émergents pourrait avoir un impact négatif sur le Canada • Mesures à prendre • Maintenir et améliorer l’avantage lié à l’environnement d’affaires • Améliorer les avantages concurrentiels de la main-d’œuvre • Demeurer vigilant et proactif face au protectionnisme américain
Pour en savoir plus… • Linda Lee, Christian Trudeau et Pierre Martin, Délocalisation outre frontière de l’emploi : mise à jour sur l’activité législative aux États-Unis, Notes & Analyses # 7, Chaire d’études politiques et économiques américaines, Septembre 2005. • Pierre Martin, « Globalization, offshoring, and American trade politics : prospects for Canada-US trade », Options politiques / Policy Options, 26 (février/February 2005), p. 82-86. • Pierre Martin, « The Rise of Services Offshoring and its Policy Implications in North America », Canadian Foreign Policy, À paraître 2006. • Site Web: www.cepea.umontreal.ca