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Les sciences du développement durable. Tom Dedeurwaerdere. « Rapport scientifique sur l’organisation de la science », avec le soutien du Ministre du Développement durable et de l’Administration publique du gouvernement wallon. contexte : une multiplication de crises majeures.
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Les sciences du développement durable Tom Dedeurwaerdere « Rapport scientifique sur l’organisation de la science », avec le soutien du Ministre du Développement durable et de l’Administration publique du gouvernement wallon
contexte : une multiplication de crises majeures • Dégradation des écosystèmes: 60 % des écosystèmes dont les êtres humains dépendent pour leur survie sont dégradés. • Réchauffement planétaire: si la température moyenne augmente de 2° C ou plus, ce changement entraînera des évolutions écologiques et socio-économiques majeures • Pic pétrolier: l’Agence internationale de l’énergie a déclaré la « fin du pétrole bon marché ». • Inégalité: 20 % de la population mondiale représentent 86 % des dépenses de consommation privée totales. • Pauvreté urbaine: près d’un milliard de personnes – sur les six milliards d’habitants que compte notre planète – vivent dans des bidonvilles, soit un tiers de la population urbaine totale du monde.
La situation est particulièrement inquiétante, notamment parce que la plupart des facteurs qui causent ces crises continuent d’augmenter en importance : • niveaux de consommation dans les pays industrialisés • population mondiale • utilisation des ressources • consommation énergétique
Divers constats interpellants • Les efforts entrepris n’ont pas inversé la tendance dans l’aggravation des crises majeures • La société s’inquiète et s’interroge, et se trouve en attente d’une action politique capable de répondre à ces crises • La science actuelle n’a pas fourni de solutions significatives à ces crises jusqu’à aujourd’hui
A titre d’exemple frappant, la crise financière et économique que nous connaissons a mis crûment en lumière l’incapacité des économistes à comprendre les événements et à apporter des solutions pertinentes • D’autres exemples sont l’incapacité des solutions élaborées par les scientifiques à limiter les émissions de gaz à effet de serre, à résoudre la question des déchets nucléaires, à enrayer l’extinction de la biodiversité et la destruction des écosystèmes vitaux pour l’Homme.
DIAGNOSTIC DU RAPPORTEchecs systémiques générés par une science « éthiquement neutre » et « isolée dans sa tour d’ivoire »
Echec systémique de l’économie universitaire : l’exemple de la macro-économie. • modélisation abstraite de l’équilibre entraîne une marginalisation systématique de la question des risques systémiques et des instabilités du système financier • soit par leur réduction à des modèles de probabilités (dont la plupart sont trop abstraits pour qu’on puisse les confronter à des données) • soit en définissant simplement ces risques comme extérieurs à la responsabilité des participants du marché (chocs exogènes, donc pas de la responsabilité des banques )
se base sur des comportements sociaux et humains que les preuves empiriques ont largement contredits • les agents se comportent comme l’« agent représentatif» qui calcule les probabilités de tous les événements futurs de manière à maximiser son utilité • cette hypothèse contraste de façon saisissante avec la dynamique sociale à l’œuvre dans le monde réel
Conséquences: < crises financières cycliques non assumées par les modèles / la recherche : renforce la mentalité court-termiste, gains financiers à court terme, et défavorise les pratiques durables de long terme < absence de régulations qui prennent en compte les dynamiques sociales réelles, comme les spéculations monétaires et les comportements grégaires qui peuvent entraîner des crises récurrentes CEPENDANT : ces modèles constituent toujours l’épine dorsale des modèles élaborés au sein du Fonds monétaire international, du Conseil de la Réserve fédérale, de la Banque centrale européenne (BCE) et de nombreuses autres banques centrales.
L’alternative de l’économie post-keynesienne • reconnaissance de la prévalence de l’incertitude que les modèles ne peuvent résoudre • reconnaissance du caractère historique des systèmes économiques (au lieu de supposer que les systèmes tendent vers l’équilibre) ; • impact de la rationalité sociale sur la prise de décision individuelle • accent sur la croissance du bien-être des individus et non pas accent sur le système de stabilisation des prix comme seule objectif • prendre en compte les limites intrinsèques des ressources naturelles dans les hypothèses de croissance
PATHOLOGIES DANS D’AUTRES disciplines clef qui informent les choix politiques Théorie des systèmes d’innovation • Question clef : comment générer de nouvelles innovations de manière aussi efficiente et aussi efficace que possible • Théorie standard utilisée par l’OCDE fournissant des statistiques, des analyses et des recommandations basée sur cette théorie • CEPENDANT : déconnecté des dynamiques sociales de transition, de la question de coordination entre acteurs des systèmes d’innovation, usagers et parties prenantes
Gestion durable des ressources naturelles • Question clef : comment assurer le « rendement maximal soutenable » • Théorie standard utilisée par exemple par l’union Européenne dans sa politique de la pêche • CEPENDANT : déconnecté d’une analyse socio-écologique du maintien de la fonctionnalité des systèmes vivants d’ensemble dans le temps, ainsi que du maintien des pratiques sociales qui préservent ces fonctionnalités (comme le savoir écologique des communautés de pêcheurs)
Théories économiques de la croissance • Question clef : augmentation du produit intérieur brut (PIB) • Théorie standard utilisée dans tous les indicateurs de développement de l’économie nationale • CEPENDANT : aucune corrélation avec le bien-être des individus, le progrès social ou le développement humain
réponse principale • Vu l’ampleur des crises, l’émergence de solutions requiert l’effort de tous les acteurs sociétaux, y compris du monde scientifique. • Les plus grands scientifiques ont en effet admis la nécessité d’une • transformation en profondeur de la pensée, des méthodologies, • des pratiques et des modes d’organisation utilisés au sein de la recherche scientifique
premier axe d’actions : Changer les modes de pensée • Première réponse : l’interdisciplinarité: combinant la description analytique des systèmes socio-écologiques complexes avec l’analyse des pratiques sociales et des voies de la transition ; • Deuxième réponse : une discussion explicite d’une éthique de durabilité forte:, qui reconnaisse les limites intrinsèques de la biosphère ; • Troisième réponse : la transdisciplinarité : combiner l’expertise des scientifiques et de tous les acteurs sociétaux dans l’organisation de la recherche scientifique.
second axe d’actions : changer les modes d’organisation « SURMONTER LES OBSTACLES INSTITUTIONNELS MAJEURS QUI EMPÊCHENT LES SCIENCES DU DÉVELOPPEMENT DURABLE D’ÉMERGER »
Développer de nouveaux incitants pour promouvoir la poursuite de carrières dans les sciences du développement durable • Développer des formations à des méthodes de recherche alternatives • Mettre fin à la domination unique de l’examen monodisciplinaire par les pairs • Mettre en place de nouveaux outils scientifiques organisationnels
Agir en s’inspirant des succès existants • Renforcer les capacités humaines dans les établissements d’enseignement supérieur • Développer de nouveaux outils de financement de la recherche programmatique au niveau régional, national et européen • Fournir une aide aux nouveaux réseaux de recherche • Mettre en place de nouveaux panels, institutions et plateformes de recherche
Etablissements d’enseignement supérieur • Soutien du programme de recherche socio-écologique du ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche. Ce type de recherche nécessite la coopération entre scientifiques des disciplines naturelles et sociales et implique les acteurs de la société (par exemple consommateurs, autorités locales, entreprises et ONG). • L’Institut organise un programme international de Master en Écologie paysagère et en Conservation de la nature ; les cours portent sur les sciences de l’environnement, l’économie et l’éthique. Le programme de maîtrise international bénéficie d’un soutien de ses frais de scolarité
GraduateSchool of Frontier Sciences de l’Université de Tokyo • formation transdisciplinaire, combinant cours techniques et analyses d’études de cas • partenariat de recherche avec la ville de Kashiwa • Recherche sur des réformes en matière d’énergie, la mobilité, l’agriculture et les systèmes d’information, entre autres • série d’expériences sociales au sein des communautés locales • étudiants du programme d’études participent également à l’un des pôles de recherche
Recherche programmatique Le Réseau des sciences locales pour l’environnement et le développement durable financé par l’Agence japonaise des sciences et de la technologie vise à faciliter les interactions entre parties prenantes, instituts de recherche en résidence au niveau local pour résoudre des questions environnementales. stages de recherche en résidence qui englobent une formation sur la manière dont les chercheurs en résidence travaillent sur les problèmes et sur la manière dont ils abordent et appliquent la recherche sur le terrain Elaboration de lignes directrices sur les collaborations », que les parties prenantes locales et les scientifiques/spécialistes utilisent
Nouvelles organisations • Depuis 2008, le réseau pour la recherche transdisciplinaire (td-net) fonctionne à l’initiative des Académies suisses des sciences. • La conférence nationale sur l’interdisciplinarité et la transdisciplinarité • Le Prix des académies suisses pour la recherche transdisciplinaire(td-award) est décerné chaque année pour distinguer un travail transdisciplinaire exceptionnel. • Projets du td-net pour la période 2012-2015: élaboration d’un aperçu des méthodes de coproduction de la connaissance.