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Comment en sommes-nous arrivés là ?. Bistrot éco Café sur les quais 2 juillet 2012. Tous atterrés. Bistrot éco. Plan de l’intervention Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? La dette : Etat dispendieux ou absence de recettes ? Quelques perspectives de sorties de crise Débat – échanges
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Comment en sommes-nous arrivés là ? Bistrot éco Café sur les quais 2 juillet 2012
Bistrot éco • Plan de l’intervention • Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? • La dette : Etat dispendieux ou absence de recettes ? • Quelques perspectives de sorties de crise • Débat – échanges • les suites à donner au bistrot éco
Les économistes atterrés • L’association a pour but d’impulser la réflexion collective et l’expression publique des économistes, issus d’horizons théoriques divers, qui ne se résignent pas à la domination de l’orthodoxie néolibérale sur la pensée économique et qui jugent nécessaire de changer le paradigme des politiques économiques en Europe et dans le monde.
Les économistes atterrés • Atterrés par la soumission des politiques économiques actuelles aux exigences des marchés financiers, les membres de l’association veulent œuvrer pour la refondation de l’économie politique. Ils veulent éclairer le débat public sur la nécessité d’une autre politique économique brisant la domination des marchés financiers, favorisant la création d’emplois de qualité, favorisant la cohésion sociale et le plein emploi, répondant aux nécessités issues de la crise écologique
Les économistes atterrés • Les sciences économiques doivent éclairer la pluralité des choix possibles en matière économique et sociale, et non imposer une solution unique aux citoyens. L’association se donne comme objectif de favoriser le débat public et démocratique sur les objectifs et l’organisation de l’activité économique et sociale.
Reprendre la main sur les déterminants économiques • Nous faisons le par qu’il est possible de concevoir un nouveau type de développement humain, orienté vers la qualité sociale et écologique de la production : • Entre le capitalisme vert et le sous-développement durable, d’autres alternatives sont possibles et crédibles • Des leviers doivent être explorés • Une politique de développement planifiée • Une politique d’expansion (salaires et dépenses publiques) • Une politique de réindustrialisation • Retrouver les capacités de se doter d’une politique budgétaire autonome • Retirer aux marchés financiers la clé du financement des Etats • Des politiques de lutte contre l’évasion fiscale et la corruption
Comment en sommes-nous arrivés là ? • Les gouvernements ont renoncé à maintenir une croissance permettant de satisfaire le plein emploi • Dans les années 70 : taux de croissance 5,7 %, taux de chômage : 2,4 % et un excédent budgétaire de 0,8 % du PIB. Inflation 5 % • Hausse du pouvoir d’achat et très faibles inégalités sociales Une contre révolution libérale nécessaire pour un nouveau partage de la richesse • Car les rentiers sont spoliés par l’inflation • Les actionnaires prennent le pouvoir au détriment des dirigeants • Des taux de rentabilité du capital à 15%
Comment en sommes-nous arrivés là ? • Système Monétaire International de BrettonWoods, le 22 juillet 1944 • 15 août 1971, inconvertibilité du dollar en or • 7 et 8 janvier 1976, les accords de la Jamaïque, reconnaissance de jure de la flottabilité des monnaies 15 $ l’once + 1 % - 1 %
Comment en sommes-nous arrivés là ? • La construction européenne… à ses origines • « Le capital devait être, selon le langage de l’époque, « discipliné » – obligatoirement investi dans le pays pour créer des emplois et des revenus fiscaux, qui permettraient alors de financer l’État-providence » Traité de Rome • Dans un arrêt de 1981, la Cour de justice des Communautés européennes pouvait ainsi affirmer que « les mouvements de capitaux présentent des liens étroits avec la politique économique et monétaire des États membres. Au stade actuel, on ne saurait exclure que la liberté complète de tout mouvement de capital puisse compromettre la politique économique de l’un ou de l’autre des États ou provoquer un déséquilibre de sa balance des paiements. »
Comment en sommes-nous arrivés là ? • Un travail idéologique orchestré et la main mise des financiers et des économistes de banque • Le mont Pèlerin • 1947, Friedrich Hayek • 1972, Milton Friedman : « l’entreprise doit être gérée en fonction des intérêts des seuls actionnaires » • Le cercle des économistes • Jean-Hervé Lorenzi, sous tutelle de Bernard Arnault (Rencontres économiques d’Aix en Provence) • Le conseil d’analyse économique • Christian de Boissieu, Opa des Banksters • L’école d’économie de Paris « Paris School of Economics » • François Bourguignon après Thomas Piketty • L’école d’économie de Toulouse, Jean Tirole • Daniel Cohen, senior adviser banque Lazard, conseil de la Grèce et conseil en privatisations • Président du conseil d’orientation scientifique de la fondation Jean Jaurès
Comment en sommes-nous arrivés là ? • Des « experts » à la rescousse des idées simples • À courte vue : • « la crise est finie » – Patrick Artus, banque Natixis • « la bonne nouvelle c’est que cela ne durera pas plus longtemps » - Daniel Cohen, école normale supérieure • « la crise est grotesquement psychologique » - Alain Minc • « les pires nouvelles sont derrière nous » - Dominique Strauss Kahn • TINA : There is no alternative • « Il ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre » affirmait Albert Einstein
Comment en sommes-nous arrivés là ? • Des stratégies mises en place par les « banksters » avec le soutien du gouvernement • Natixis, Patrick Artus • La fin de la mission de service public des Caisses d’Epargne • Automne 2008 : perte de 750 M € • Dexia, Anton Brender • Privatisation de la direction des collectivités territoriales de la CDC • 6 G € partis en fumée
Un projet politique affiché • « Défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance » • C’est sous ce titre que Denis Kessler, ancien n°2 et idéologue du MEDEF (au côté d’Ernest-Antoine Seillières) de 1994 à 1998, écrivait il y a quelques jours dans un éditorial du journal Challenge (04/10/2007) : • « Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. [...] Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. • Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ![Lequel] est à l’évidence complètement dépassé, inefficace, daté. [...] »
Galerie des portraits Thomas Piketty Daniel Cohen Elie Cohen Alain Minc Jean-Hervé Lorenzi Patrick Artus Christian Saint-Etienne Jean-Paul Fitoussi
Comment en sommes-nous arrivés là ? • Le tournant de la rigueur 82/83 et ses suites • En 82, la part des salaires : 67% • En 89, la part des salaires : 59% • En 98, la part des salaires : 57% • Les recettes budgétaires 22,5% du PIB en 82, 15,1% en 2009
Comment en sommes-nous arrivés là ? • Acceptation de la mondialisation de la finance et anticipation de l’acte unique de 86 par le gvt Bérégovoy • Pascal Lamy : « lorsqu’il s’agit de libéraliser, il n’y a plus de droite en France. La gauche devait le faire, parce que ce n’est pas la droite qui l’aurait fait » Capital rules, RawiAbdelal • Tournant radicale : en juin 1988, lorsqu’une directive essentielle est adoptée et libéralise les mouvements de capitaux entre États membres. C’est Jacques Delors, devenu président de la Commission européenne en 1985, et son directeur de cabinet Pascal Lamy, qui prépareront la directive de 1988 sur la libéralisation des mouvements de capitaux • Fondation Jean-Jaurès qualifie cela comme « le moment du retournement, celui où se concrétise le basculement de l’idéologie à la réalité économique » • En 1992, le traité de Maastricht obligera les États membres à libéraliser ces mouvements également dans leurs relations avec les États tiers. Ainsi, en moins de dix ans, le capital a gagné le droit de circuler librement alors même que cela pouvait « compromettre la politique économique de l’un ou de l’autre des États ».
Comment en sommes-nous arrivés là ? • Acceptation de la mondialisation de la finance et anticipation de l’acte unique de 86 par le gvt Bérégovoy • le « consensus de Paris » s’étend au-delà des frontières de l’Europe. De hauts fonctionnaires français du Trésor, artisans de la rigueur lorsque la gauche était au pouvoir, se retrouvent à des postes clés au sein de l’OCDE (Henri Chavranski) ou au FMI (Michel Camdessus) et tentent de faire interdire par leurs organisations respectives les contrôles sur les mouvements de capitaux de leurs membres. La tentative réussit à l’OCDE, qui réunit des pays dits « développés », mais pas au FMI, où elle ne résiste pas aux crises financières de la fin du xxe siècle dans plusieurs pays émergents. Dans les années 1990, en effet, sous la direction de Michel Camdessus, le FMI avait tenté d’étendre son mandat à la sphère du contrôle des mouvements de capitaux.
Comment en sommes-nous arrivés là ? • La gauche française et ses paradoxes • « la gauche a été au gouvernement pendant quinze années, au cours desquelles nous avons libéralisé l’économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations ». François Hollande seeks to reassure UK and City of London», The Guardian, 14 février 2012 • «véritable adversaire […] n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance ». En ce 22 janvier, au Bourget, François Hollande
Comment en sommes-nous arrivés là ? • 10 points de VA regagnés par le capital en 30 ans, soit 195 G € • Pour la France • L’Europe s’épuise depuis des mois à trouver 110 milliards d’euros pour sauver la Grèce alors que la fortune cumulée des 0,2% les plus riches de la planète est estimée à 39.000 milliards de dollars !
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • Éloge de la dépense publique • Le secteur public est improductif, il est financé par prélèvement sur le secteur privé : seul créateur de richesse ? • Dépense publique : 50 % du PIB • Dont 30 % transferts sociaux monétaires • Les 20 % autres financent les externalités du secteur privé • Et produit de la valeur d’usage (PIB non marchand)
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • Éloge de la dépense publique • Le revenu national est de 2800 € par adulte en moyenne et par mois : • 1300 € d’impôts et de cotisations sociales • Dont 600 € vont aux transferts monétaires • Dont 700 € pour les services publics • L’impôt ne sert pas à payer les fonctionnaires mais à régler ce qu’ils produisent • La dépense publique n’est donc pas un puits sans fond !
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • Éloge de la dépense publique • Alors régulation marchande ou régulation publique pour les usages collectifs ? • L’accès aux services est alors fonction du revenu des ménages : système inégalitaire • La performance est loin d’être plus forte • Les USA consacrent 17 % de leur PIB à la santé contre 13 % en France • Profits versés aux actionnaires • Régulation marchande : développement de l’épargne de protection inégalitaire par définition et au détriment de la consommation
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • Une régulation marchande au sein du service public • Une marchandisation croissante de la sphère publique • RGPP, T2A, LRU • Le ver dans le fruit • La remise en cause de l’indivisibilité de l’utilité sociale • Le taux de prise en charge de la sécurité sociale est passé • de plus de 80 % en 70 • à 75 % en 2009 • Le marché privé des retraites est • 13,2 G € en 2009, soit 5,4 % des cotisations des régimes obligatoires • Le CA des assurances complémentaires a été multiplié de 65 % entre 2001 et 2008 • Et pourtant une performance marchande qui reste à démontrer • Les frais de gestion des assurances sociales : 4 %, les frais de gestion des structures privées : 20 %
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • Que dire de la dette ? • Le PIB en 2010 : 1 932 G € • Fin 2010, la dette publique est de 1 600 G € (82 % du PIB). • 80 % pour l’Etat et 10 % pour les collectivités locales et 10 % pour la sécurité sociale (USA : 100 %, Japon : 220 %) • Un stock • Des charges d’intérêts (1° poste budgétaire) • Si taux d’intérêt supérieur au taux de croissance : effet boule de neige • La dette a pour contrepartie des titres d’emprunt : on ne lègue aux générations futures une dette… mais aussi des créances • Solde du Patrimoine des actifs publics : 2 273 G € • Le problème est plus le risque que les enfants des salariés ne rémunèrent les enfants des rentiers • Dette des ménages : 77,4 % de leur revenu disponible brut • Dette des sociétés non financières : 131,30 % • Service de la dette • La principale dette est une dette privée • 120 % du PIB • Baisse des salaires rime avec endettement
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • Pour le député UMP, Gilles Carrez • Sans les cadeaux fiscaux, le déficit budgétaire de l’Etat aurait été de 3,3% en 2009, au lieu de 7,5 %, la France aurait même connu un excédent en 2006, 200 7 et 2008 • Pour le conseil des prélèvements obligatoires 13 % du PIB
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • Pour une nouvelle fiscalité • Les niches fiscales aujourd’hui 145 G € • Un exemple dans le champ des politiques emploi Impact des exonérations en matière de création d’emploi : 100 000 emplois créés, le coût de ces créations : 200 K€/an l’emploi créé pour des salaires annuels de 20 K€
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • Equilibre des régimes sociaux : • 2,99 millions d’emploi en plus • Comprenant le financement de la retraite pour tous à 60 ans avec 40 annuités de cotisations
N.S. : 20 % d’augmentation de la dette, soit 600 G € Dividendes versés en 1999 : 10 G € 2010 : 35 G €
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • La politique économique européenne • Le pacte de stabilité et de croissance (99) • Limitation des déficits publics à 3 % du PIB • Limitation des dettes publiques à 60 % du PIB • Mais aucun rôle à l’égard des déséquilibres • À l’égard des stratégies néomercantiles (Allemagne, Autriche, Pays-Bas) • Gains de compétitivité et accumulation des excédents • Fin des années 2000 • Surévaluation de € entre 20 et 40 % pour la Grèce et l’Espagne, 15 % pour la France • 10 % de sur évaluation équivalent à un transfert entre 2,5 et 4 % du PIB • Pour la Grèce : perte de production entre 5 et 10 % du PIB • Pour l’Allemagne : 8 % de son PIB en +
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • La politique économique européenne • Une stratégie atterrante • Austérité budgétaire • Renforcement de la gouvernance • PSC • Règle d’or • Contrôle des salaires à l’égard de la productivité • Semestre européen • La mise en place du Mécanisme Européen de Stabilité
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • La BCE et son autonomie • L’article 123 du TFUE (Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne) interdit le droit à la BCE de financer les états membres, chaque état membre doit recourir aux marchés financiers • Michel Barnier (commissaire au marché intérieur UE) cherche 1000 G € de la BCE prêtés en décembre 2011 au système bancaire
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • 8 points de PIB perdus, quelle reconquête ? • Planification fédératrice • Revalorisation de la PAC • Directives européennes à l’égard du système bancaire • Réhabilitation de grands programmes industriels • BCE et MES sous contrôle politique • Changement des parités • Dévaluation des € du sud et réévaluation des € du nord
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • Une rupture est nécessaire • Mais « attention la ruine du système bancaire c’est le retour au jardin potager en 5 jours » • Les banques = bien public, dépositaire du système de paiement • Vers un système socialisé du crédit
Quelle politique économique pour une véritable alternative crédible ? • Une rupture est nécessaire • Sortir du cadre de ce système installé, il ne peut exister de replâtrage • Libre échangisme avec son cortège de délocalisation • La financiarisation de l’économie • Le modèle de politique économique européen Une nécessaire bifurcation • La « démondialisation » ? • De la post-croissance à la prospérité vient en effet du latin spero (s'attendre à) et pro(en avant) : faire en sorte que les choses aillent bien, ou mieux, au fil du temps, sans connotation d'abondance matérielle nécessaire