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éésp – Lausanne, le 21 novembre 2007 Journée d’études « les crises institutionnelles et leurs effets » «Les paradoxes de la nouvelle gestion publique et leurs effets sur les institutions et ses acteurs» David Giauque, professeur HES Dr. en administration publique. Structure de la présentation.
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éésp – Lausanne, le 21 novembre 2007 Journée d’études « les crises institutionnelles et leurs effets » «Les paradoxes de la nouvelle gestion publique et leurs effets sur les institutions et ses acteurs» David Giauque, professeur HES Dr. en administration publique
Structure de la présentation • Un rappel: qu’est-ce que la nouvelle gestion publique? Quels sont les principes, outils et valeurs? • Si l’on évalue, d’un point de vue humain, quels sont les résultats? Présentation des paradoxes de la gestion publique de nos jours. • Assistons-nous à l’émergence d’une bureaucratie libérale? Présentation des injonctions contradictoires propres à cette tendance. • Quelles conséquences pour les professionnels du secteur public?
Les leçons de deux votations populaires récentes • Canton de Vaud: impossibilité de lever de nouveaux impôts pour financer des prestations en augmentation • Options: (1) diminuer les prestations ou leur qualité; (2) diminuer les moyens à disposition pour réaliser le même nombre de prestations • Canton de Genève: impossibilité de laisser tomber certaines prestations • Options: (1) augmenter le taux d’imposition (alors qu’il y a plutôt une volonté contraire); (2) faire aussi bien avec moins de moyens
Principes et outils de la mouvance NGP (1) • le modèle de l’efficience : légitimité par des logiques industrielles et de marché (concurrence); on peut également y classer le modèle du downsizing et de la décentralisation • le modèle de l’excellence et de la qualité : légitimité par la satisfaction des besoins des « clients » de l’administration • le modèle de la participation communautaire : légitimité par le renouveau des processus démocratiques et l’approche des «parties prenantes» (gouvernance) • En réalité: toujours hybridation
Valeurs et normes sous-tendant l’introduction de la NGP • La NGP obéit à une logique essentiellement issue du monde des entreprises et du secteur marchand • Les analyses économiques sous-tendant la NGP s’inspirent de la « nouvelle théorie de l’économie politique » ou « new political economy » • Trois grandes écoles de pensée sont concernées: • L’école du public choice (distorsion d’un équilibre économique pré-politique) • L’école des relations d’agence (principal-agent) • L’école des coûts de transaction (faire ou faire faire?) • Bref: organisations publiques inefficientes = pas assez d’incitatifs individuels; des intérêts politiques irrationnels; des coûts d’organisation insupportables
L’émergence d’une bureaucratie libérale • Emergence d’un nouveau mode de régulation des organisations publiques « réformées » associant nouvelles opportunités et nouvelles contraintes • Une bureaucratie encore, voire plus, présente et de nouvelles libertés managériales (de nouvelles promesses en tous les cas) • Mécanisme central de la nouvelle régulation en devenir: les contraintes souples • Myriade de nouveaux systèmes de contrôle et de mise en conformité (intériorisation de la part des agents publics) • Perception de nouvelles opportunités, de nouvelles responsabilités
Les agents publics face au « pire » de deux mondes • Performer comme dans le secteur privé (concurrence interne; flexibilité; responsabilité; performance; insécurité de l’emploi) • Dans un monde toujours aussi bureaucratique (voire plus?) restreignant de fait les responsabilités et l’autonomie • Sans avoir les avantages du secteur privé (des bonus élevés; une autonomie reconnue; etc.) • Des conditions de travail en voie de « normalisation » (où sont encore les avantages du secteur public?) • Un « ciseau salarial » qui progresse • Une sécurité de l’emploi qui se délite • Quid de la confiance? • Quid de la sécurité? • Quid du sens et des valeurs propres au service public? • Quand les moyens deviennent des finalités = perte de sens • Augmentation de la pénibilité du travail (rythmes et contradictions)
Effets de la NGP: la confirmation de résultats d’études déjà fort anciennes • Les moteurs principaux de la flexibilité organisationnelle et de la performance individuelle et collective = sécurité de l’emploi et perspectives d’avenir (P. Blau, The Dynamics of Bureaucracy, 1963) • Le pouvoir politique et managériale comme frein et moteur des réformes (Crozier & Friedberg, L’acteur et le système, 1977) • L’importance du symbolique (du sens) dans le cadre des changements organisationnels; perte de sens = perte de confiance (Sainsaulieu, Schein) • Impossibilité de formaliser tous les aspects du travail administratif (projet de rationalisation absolue de l’administration ne peut que conduire à l’échec) (Selznick, TVA and the Grass Roots, 1966) • Amplification de la bureaucratisation lors des tensions organisationnelles ( Gouldner, Patterns of Industrial Bureaucracy, 1968) • La coopération est une construction collective et non un état d’esprit (Barnard, The Functions of the Executive, 1953)
Des indices alarmants sur la motivation dans le secteur public… • Etudes internationales: + de « burn out » dans le secteur public (comparativement au secteur privé) • Un sentiment plus important de pénibilité au travail • Une « démission intérieure » en préparation (sentiment de « on ne peut rien », « c’est ainsi… ») = indice de résignation • Une attitude de retrait par rapport aux réformes (alors que celles-ci visent l’inverse) • « Tricher avec le système pour ne pas sombrer » • Une perte de sens et de repères éthiques et comportementaux
Quelques ouvrages et articles scientifiques récents • Emery Yves & Giauque David (2007). Dilemmes de la GRH publique. Lausanne: LEP • Giauque David (2006). « La nouvelle gestion publique en action: vers une bureaucratie libérale ». Marie-Dominique Perrot, Jean-Noël Dupasquier, Dominique Joye, Jean-Philippe Leresche & Gilbert Rist, Eds. Ordres et désordres de l'esprit gestionnaire. Où vont les métiers de la recherche, du social et de la santé? Lausanne, Réalités Sociales: 41-53. • Emery Yves & Giauque David (2005). Paradoxes de la gestion publique. Paris: L’Harmattan • Giauque David (2003). La bureaucratie libérale. Paris: L’Harmattan