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L ’analyse globale Les personnages Le 1° chapitre Le GENRE de l ’œuvre La focalisation interne. Le dernier Jour d ’un Condamné. Plan de l ’analyse. Le dernier Jour d ’un Condamné. 1. L ’analyse globale de l ’oeuvre. De quoi s ’agit-il?????
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L ’analyse globale Les personnages Le 1° chapitre Le GENRE de l ’œuvre La focalisation interne Le dernier Jour d ’un Condamné Plan de l ’analyse
Le dernier Jour d ’un Condamné 1. L ’analyse globale de l ’oeuvre
De quoi s ’agit-il????? Il ne s’agit pas d’un récit, mais d’un débat de société. Un réquisitoire contre la mort : V.Hugo se place décidément du côté des abolitionnistes Le dernier Jour d ’un Condamné Analyse globale Un temps tragique Il s’agit d’un compte à rebours. L’amenuisement du temps est source d’un “ tragique ” à la fois permanent et croissant. • Art et niveaux de langue • L’une des 1° expériences du XIX° siècle de mêler les niveaux de langue. ; VH donne droit de cité à l’argot des prisons. Une dimension fantastique Les cauchemars et hallucinations du condamné confèrent au récit des aspects frappants, étranges et fantômatiques
Le dernier Jour d ’un Condamné 2. L ’analyse des personnages
Le condamné : on ne sait pas quel crime il a commis. Pourtant il n’est pas perçu comme un monstre ; il vit atrocement l’attente de son exécution. Les représentants de la société : juges, magistrats, directeur de la prison et prêtre représentent la société. Pour eux, une exécution est une chose banale qui doit se dérouler dans les formes Marie : fille du condamné : elle a trois ans ; son père lui voue un amour absolu ; mais elle ne reconnaît pas son père dans ce barbu qui l’embrasse ; son père n’est-il pas mort ? La foule, compatissante et cruelle à la fois : elle assiste à une exécution capitale comme à un spectacle Le dernier Jour d ’un Condamné Les personnages 1
Par l’intermédiaire de ses représentants, la société se montre indifférente à son sort le président du jury est “ calme ” les jurés sont “ blêmes et abattus ” mais c’est à cause de la fatigue due à la longue délibération quelques-uns baillent tous ont “ une grande envie de dormir ” un jeune assesseur s’entretient “ presque gaiement ” avec “ une jolie dame en chapeau rose ” ( aspect dérisoire de son sort aux mains des indifférents l’avocat de la défense vient de “ déjeuner copieusement et de bon appétit ” l’huissier ( qui l’accompagne à la Conciergerie) est plus préoccupé par “ la perte de son tabac ” que compatissant. Il reproche même au condamné d’être triste. Le bourreau ne se soucie que de ses problèmes techniques : il craint que la pluie ne rouille le mécanisme de la guillotine. Le geôlier est “ gentil ” quand il emmène le condamné dans une autre cellule mais le narrateur pense: "Les égards du geôlier sentent l’échafaud ” Le directeur est gentil, mais cette gentillesse est intolérable quand il informe le condamné que c’est “ pour aujourd’hui ” et qu’il lui demande “ en quoi il pourrait (lui) être agréable ou utile ” Des personnages indifférents à la souffrance du condamné
Le dernier Jour d ’un Condamné 3. L ’analyse du premier chapitre
Un monologue intérieur : Une structure close : Un cri d ’horreur : Le dernier Jour d ’un Condamné Etude du Premier chapitre
Le narrateur-personnage s’exprime à la 1° PSG et au présent de l’indicatif. Il s’adresse à lui-même, n’ayant pas d’interlocuteur= principe du monologue intérieur. Par ce choix narratif, le lecteur est dès les 1° lignes, (=l’incipit) directement en contact avec la CONSCIENCE du narrateur La voix est en outre= anonyme ( on ne sait rien de lui) Le dernier Jour d ’un Condamné Un Monologue intérieur
Condamné à mort de la fin fait écho à celui du début=> aucune évolution de la situation, pas de progression narrative/ on revient au point de départ. Et cette construction en boucle, close ( comme la cellule) traduit l’état d’esprit du condamné, son enfermement dans l’obsession qu’il éprouve de l’échafaud qui l’attend. Dans la construction, on note également l’organisation interne du chapitre. L’adverbe “ maintenant ” tout-puissant s’oppose en l’écrasant à l’adverbe “ autrefois ” qui est comme relégué avec le temps de l’imparfait, à un passé lointain, à jamais révolu. Le présent règne en maître, implacable, n’ayant d’autre alternative qu’un futur fatal ( = mort) Le dernier Jour d ’un Condamné Une structure close
Le dernier Jour d ’un Condamné 4. Le genre de l ’oeuvre
Pourquoi n ’est-ce pas un journal intime?? Pourquoi n ’est-ce pas une autobiographie?? Un roman, oui, mais un roman à part Surtout: un monologue intérieur Un cri, une parole l ’expression écrite d ’un langage parlé Le dernier Jour d ’un Condamné LE GENRE DE L ’OEUVRE
Le journal intime est caractérisé par les points suivants/ le dernier… ne présente pas ces caractéristiques : Le J.I. est daté: heure, jour, mois et année . Ici, seul est mentionné le lieu de l ’écriture. On ignore même le jour où a lieu l ’exécution Dans un J.I. il y a identité absolue entre l ’auteur ( = la personne réelle qui écrit le livre) et le narrateur (= celui qui raconte) Ici, l ’auteur est VH et le narrateur qui dit « je » est un condamné à mort fictif/ on ne peut donc les confondre….il s ’agit donc plutôt d ’un pseudo-journal relevant de la fiction Le dernier Jour d ’un Condamné Pourquoi ne peut-on pas parler d ’un journal intime?
L ’autobiographie est caractérisée par les points suivants/ le dernier… ne présente pas ces caractéristiques : Une autobiographie est un « récit rétrospectif en prose qu ’une personne fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l ’accent sur sa vie individuelle , en particulier sur l ’histoire de sa personnalité » Le DJUC est bien un récit, mais il n ’est pas rétrospectif: pour l ’essentiel, il n ’est pas rédigé au passé, mais au présent de l ’indicatif Le « je » ne renvoie pas à une personne réelle le récit ne porte pas sur toute l ’existence mais sur les derniers jours qui précèdent sa mort la personnalité du narrateur reste enfin ENIGMATIQUE: on ne connaît ni son nom, ni son âge, ni pourquoi il a tué, ni qui il a tué Le dernier Jour d ’un Condamné Pourquoi ne peut-on pas parler d ’une autobiographie?
Un héros inventé de toutes pièces Une situation exceptionnelle :l ’ attente d’un supplice Un artifice romanesque : comment un condamné aurait-il la possibilité matérielle et la lucidité d’esprit pour noter ses réactions ? Des éléments fantastiques ( les visions du condamné, ses hallucinations Le dernier Jour d ’un Condamné Un roman, oui, mais un roman à part
Etrange monologue puisqu’il s’agit d’une production écrite. ( or monologue fait partie de l’univers du théâtre) Or son écriture mime le langage parlé : chez lui, tout est CRI Enfin le point de vue adopté est toujours le sien. Un narrateur qui ne s’adresse qu’à lui-même Au cours de l’écriture, le condamné se rend progressivement compte de sa solitude absolue et d l’inutilité d’écrire pour autrui De plus les destinataires possibles sont éliminés un par un En fait il n’écrit depuis le début que pour lui-même mais cela, il ne le découvre qu’à la fin… “ pourquoi n‘essaierai-je pas de me dire à moi-même tout ce que j’éprouve… ” Par l’intermédiaire de ses représentants, la société se montre indifférente à son sort Le dernier Jour d ’un Condamné Un monologue intérieur
Il s’ouvre sur un cri : “ condamné à mort ” et se clôt sur un autre “ Quatre heures ” À l’intérieur de cette boucle, résonnent les échos de ses terreurs, de ses souffrances, de ses dialogues avec lui-même. L’insertion de l’argot des prisons dans le récit donne également au texte des allures de langue parlée. Quand il retranscrit le dialogue des prisonniers Quand il entend une chanson à l’infirmerie Le récit du “ friauche ” Le dernier Jour d ’un Condamné Le dernier… est “ l’expression écrite d’un style parlé ”
Le dernier Jour d ’un Condamné 5. Le point de vue du narrateur
Toute narration implique un point de vue à partir duquel le récit est considéré. On parle alors de focalisation . Il en existe de trois sortes : La focalisation zéro( ou point de vue omniscient: le narrateur sait tout) La focalisation externe( point de vue d ’un narrateur qui ne prend pas partie, qui reste extérieur à l ’histoire) La focalisation interne ( point de vue du narrateur: on ne voit et on ne sait ou pense que ce que le narrateur voit, pense, sait) Le DJUC est écrit selon un point de vue INTERNE Le dernier Jour d ’un Condamné Le monde vu par une conscience
Le DJUC produit sur le lecteur une émotion intense, violente, insoutenable….Ceci est le résultat de la focalisation interne Le lecteur est plus près de la guillotine Il se trouve dans la conscience-même du condamné Les romanciers modernes( Samuel Beckett; Albert Camus) ont utilisé, en l ’affinant encore, ce procédé du MONOLOGUE INTERIEUR Le dernier Jour d ’un Condamné Les effets produits par la focalisation interne
Le dernier Jour d ’un Condamné 6. La force de l ’écriture hugolienne
Le choc que l ’on éprouve à la lecture du DJUC tient à la fois: à l ’atrocité de son sujet et à la force de l ’écriture Nous étudierons: La pluralité des images Les antithèses Le style dense La variété des registres Le dernier Jour d ’un Condamné La force de l ’écriture
Le dernier Jour d ’un Condamné Les images s ’organisent autour de trois références: le métallique, l ’humide et le gluant, la pluie
les références au métallique: L ’aspect tranchant de la guillotine obsède tant le narrateur que ses pensées et actions prennent l ’aspect du métal l ’idée de sa prochaine exécution est « comme un spectre de plomb » qui hante ses rêves sous « la forme d ’un couteau » lorsqu ’on lui coupe les cheveux, il ressent « un froid d ’acier » Le monde pénitentiaire devient à son tour métallique: les gardiens ont des mains de fer »; les guichetiers portent des « souliers ferrés » la prison n ’est que bruits de fer « grincements rauques des verrous » « cliquetis (du) nœud de clefs du guichetier » « grelottement des chaînes » des forçats » Dans cet univers, il arrive même que les êtres eux-mêmes se métallisent: « On me remit les menottes. Cela avait une petite serrure compliquéesb qu ’ils fermèrent avec soin. Je laissai faire: c ’était une machine sur une machine »
L ’humide et le gluant 1. La prison est dégradation et pourriture. L ’argot des détenus: « on dirait des crapauds et des araignées » La chanson d ’une jeune fille: « on eût dit la bave d ’une limace sur une rose » « La fatale pensée » de la mort semble « écrite…sur la dalle mouillée et suante de (la)cellule » L ’araignée évoque le visqueux, la répulsion, l ’obscurité du désespoir: « Au-dessus de ma tête, une noire voûte …à laquelle d ’épaisses toiles d ’araignées pendent comme des haillons » 2. Les références à la pluie Tantôt enveloppante et emprisonnante: elle raye « l ’air comme un réseau de toiles d ’araignées » Tantôt elle symbolise l ’insensibilité: les paroles du prêtre « ont glissé » sur le narrateur « comme sur cette vitre glacée » Tantôt elle transit de froid le détenu comme pour le faire souffrir davantage. « On dirait que les hommes veulent mettre le ciel de moitié dans leur office de bourreau »
Un récit vigoureux qui s’appuie puissamment sur: 1. Des antithèses fréquentes ( rien n ’existe sans son contraire: thème cher à Hugo) 2. Des phrases brèves et denses 3. Une variété de registres Antithèses et densité de style
Qui se reconnaissent : Dans le rapprochement de deux termes contradictoires « Moi, seul, muet dans ce vacarme, seul immobile dans ce tumulte» « Vous y cueillez une jolie fleur; vous la respirez; elle pue » « Malheureusement, je n ’étais pas malade » « Le service est lourd, la paye est légère » dans l ’organisation d ’un chapitre « début du XXI° chapitre: « Je suis calme maintenant » fin du chapitre: »ô rage! démons!Malédictions! » dans une vaste construction antithétique:TOUT EST CONTRASTE le passé s ’oppose au présent la détention s ’oppose à la liberté la vie s ’oppose à la mort aux espoirs d ’évasion s ’oppose la certitude de finir sur l ’échafaud 1. Des antithèses fréquentes ( rien n ’existe sans son contraire: thème cher à Hugo)
La brièveté des phrases CONCENTRE la violence dramatique du sujet Des phrases nominales, sans verbe, sèches comme le diagnostic d ’un médecin « Une violente douleur de tête. Les reins froids, le front brûlant » Ces phrases courtes, violentes , nominales ou non, ouvrent et ferment le chapitre pour mieux frapper l ’esprit du lecteur « Condamné à mort! » « C ’est pour aujourd’hui! » « Les galères! Juste ciel! » « Il me semble qu ’on monte l ’escalier….Quatre heures! » Des phrases brèves et denses
Le Pathétique, Le lyrisme élégiaque, Élégie n. f.. Poème lyrique de ton mélancolique, sur un sujet tendre et triste ) Lyrisme: n.m. vient du nom LYRE/ expression de sentiments personnels L’ironie amère III Une variété de registres Nous étudierons les registres suivants:
Le pathétique:comment ne pas éprouver un sentiment de pitié et de compassion pour cet homme dont le désarroi est absolu? Sa mise à mort est inéluctable III Une variété de registres
Le lyrisme élégiaque:les souvenirs de jeunesse, son entrevue avec sa fille « nos mains tremblent en se touchant….elle me parle des petits oiseaux.. » Le contraste entre les souvenirs heureux et son destin colore douloureusement ce lyrisme le père est rejeté par sa fille qu ’il aime tant III Une variété de registres
III Une variété de registres • L ’ironie amère: étonnante a priori dans un tel contexte, elle est pourtant une arme pour le narrateur qui se bat contre les angoisses. • La prison de Bicêtre est aussi un « hospice de vieillesse »: « Tiens! Il paraît qu ’il y a des gens qui vieillissent là » • la situation : le prêtre console… non pas le narrateur (qui en aurait bien besoin), mais l ’huissier qui a perdu son tabac • « Encore deux heures et 45 mn… et je serai GUERI ( c ’est à dire MORT!) • Le narrateur tente de prendre de la distance vis-à-vis de ce qui va lui arriver. Mais tel n ’est pas le cas. Voilà pourquoi l ’ironie est amère