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L’accessibilité économique à une saine alimentation en Mauricie et au Centre-du-Québec Version longue. Mai 2013 Martine Croteau , Dt.P ., M.Sc . Direction de santé publique. Objectifs de la présentation.
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L’accessibilité économique à une saine alimentationen Mauricie et au Centre-du-QuébecVersion longue Mai 2013 Martine Croteau, Dt.P., M.Sc. Direction de santé publique
Objectifs de la présentation • INFORMER sur les principaux résultats régionaux de l’étude sur le coût du «Panier à provisions nutritif» (PPN) • SENSIBILISER sur les enjeux soulevés par le coût du PPN en matière de saine alimentation, de sécurité alimentaire et de lutte contre les inégalités sociales de santé • INFORMER et MOBILISER autour des stratégies et pistes d’action pour favoriser l’accessibilité économique à une saine alimentation pour tous
Contexte de l’étude • Intérêt du MSSS à évaluer le coût du PPN dans trois régions du Québec • Documenter le coût d’une saine alimentation • Cerner l’utilité du PPN pour soutenir la planification des interventions • L’étude a été réalisée par le Dispensaire Diététique de Montréal, en collaboration avec les DSP
Objectifs • Objectifs principaux • Déterminer le coût minimal moyen du PPN dans les magasins d’alimentation pour chaque région; • Situer ce coût dans le contexte du budget global des ménages. • Objectifs secondaires • Déterminer la variation du coût du PPN; • Renseigner sur la disponibilité, la provenance et la fraîcheur des aliments, la disponibilité et le coût des services de livraison.
Qu’est-ce que le « panier à provisions nutritif »? • Panier hebdomadaire d’aliments qui, au plus bas prix, satisfait les besoins nutritionnels • 21 groupes d’âge, de sexe et de condition physiologique (grossesse, allaitement) • 70 aliments de base • 21 catégories d’aliments
Composition du PPN • Aliments de base nécessitant de la préparation • Quantités et types d’aliments en fonction : • des habitudes de consommation des ménages à faible revenu; • des apports nutritionnels recommandés. Composition du PPN pour une famille type
Méthodologie • Échantillon de 56 magasins en Mauricie et Centre-du-Québec • Relevé des prix du 5 au 9 octobre 2009 • Période de l’année où le PPN est le moins cher • Calcul du coût du PPN pour une famille-type • Un homme et une femme de 31 à 50 ans • Un garçon de 14 à 18 ans • Une fille de 9 à 13 ans
Mauricie / Centre-du-Québec principaux RÉSULTATS
Coût hebdomadaire moyen du PPN par groupe d’âge, de sexe et de condition physiologique • Possibilité de calculer le coût hebdomadaire du PPN pour tout type de ménage • À partir du coût pour chaque groupe d’âge, de sexe et de condition physiologique • Avec majoration pour les ménages de moins de 4 personnes
Coût des aliments additionnels requispour couvrir les besoins de l’allaitement En comparaison, le coût des préparations commerciales pour nourrisson varie de 20,15 $ à 106,81 $ par semaineau Québec
Coût minimal moyen du PPN en 2009 et en 2011 * Incluant majoration de 5 % pour la perte inévitable d’aliments ** Majoration de 5 % (perte d’aliments) + 4,65 % (augmentation du coût du PPNà Montréal entre 2009 et 2011)
Coût du PPN en contexte de budget global des ménagesProportion du revenu médian après impôt que représente le PPN * Selon le coût du PPN en Mauricie et au Centre-du-Québec en 2009 et le revenu médian après impôt au Québec en 2009 (ISQ, mars 2012)
Répartition suggérée des postes de dépenses pour les besoins de la famille-type Selon le budget de confort minimum du DDM, établi à environ 27 000 $ en 2007
Mauricie / Centre-du-Québec RÉSULTATS complémentaires-variationdu coût du PPNcoût par catégorie d’aliments
Variation du coût du PPN • La superficie des magasins • Important facteur d’influence du coût du PPN • Coût diminue avec l’augmentation de la superficie des magasins • PPN est 18 % plus cher dans les TP surfaces que dans les TG surfaces (203,42 $ vs 172,45 $)
Variation du coût du PPN • Niveau d’urbanisation • Le PPN est plus cher dans les magasins de localités rurales situées à proximité d’un centre urbain de taille moyenne • Shawinigan • LaTuque • Drummondville • Victoriaville • L’effet «beigne»
Mauricie / Centre-du-Québec Résultats complémentaires -les autres facteurs influençant l’accessibilité alimentaire
Disponibilité des 70 aliments du PPN * Échantillon de 56 magasins
Provenance du Québec11 fruits et légumes Fruits : pomme, poire, cantaloup Légumes : carotte, oignon, céleri, brocoli, navet, chou vert, tomate, pomme de terre
Nombre de magasins offrant le service de livraison et coût de ce service * Échantillon de 56 magasins
Conclusions • Les pressions économiques pour bien se nourrir sont grandes, considérant que : • Le coût du PPN se situe au-delà de la capacité à payerdes ménages à faible revenu; • Certaines dépenses sont incompressibles alors que les dépenses en alimentation le sont. • Par conséquent, le statut nutritionnel et la sécurité alimentaire des familles à faible revenu sont compromis.
Sécurité alimentaire • Il y a sécurité alimentaire lorsque toute une population a accès, en tout temps et en toute dignité, à un approvisionnement alimentaire: • suffisant et nutritif • à coût raisonnable et • acceptable au point de vue social et culturel • La sécurité alimentaire suppose également: • un pouvoir d'achat adéquat • l'accès à une information simple et fiable sur l'alimentation pour pouvoir faire des choix éclairés. Ordre professionnel des diététistes du Québec, 1996
Insécurité alimentaire • Il y a insécurité alimentaire, lorsque: • On manque d’aliments; • On a peur d’en manquer; • On subit des contraintes dans le choix de ses aliments, contraintes qui affectent la qualité nutritionnelle du régime. Direction de santé publique de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal
Impacts sur la santé et le bien-être • L’insécurité alimentaire a des répercussions à tout âge sur : • La santé physique; • La santé psychologique; • La capacité à bien fonctionner sur les plans personnel, professionnel et parental; • Le développement et la capacité d’apprentissage des enfants. MSSS, 2008 • L’inégalité d’accès aux aliments sains est une cause d’inégalités sociales de santé : Voyons-y!
Quelques éléments de discussion… • Les aliments du PPN visent la satisfaction des besoins nutritionnels au plus bas prix ; s’alimenter avec la PPN impose une adaptation des habitudes de consommation. • Des aliments considérés «de base» et les mets commerciaux pré-préparés ne font pas partie du PPN, parce que trop dispendieux. • Se nourrir avec le PPN nécessite du savoir-faire, de même que de la disponibilité d’équipement et du temps pour cuisiner. • Les économies à réaliser dans les magasins d’alimentation de grandes surfaces ne sont pas à la portée de tous si la distance pour s’y rendre est prise en considération.
Outre les magasins d’alimentation, d’autres sources d’approvisionnement • Marchés publics • Jardinage, chasse, pêche • Développement de l’agriculture urbaine • Projets de rapprochement des producteurs des consommateurs • Organisations collectives • Groupes d’achats • Jardins communautaires/collectifs • Cuisines collectives • Organismes communautaires • Repas à prix modique • Distribution de denrées de dépannage
Conclusions (suite) • Pour l’atteinte de la sécurité alimentaire pour tous : • Initiatives locales et régionales en sécurité alimentaire • Bonification des mesures de soutien au revenu apparaît indispensable
Conclusions (suite) • Le PPN est un outil qui permet de documenter et de suivre le coût minimum d’une saine alimentation sur un territoire donné. • Le coût du PPN, en le combinant avec d’autres données (accessibilité physique, coût du logement, etc.), peut être utilisé pour : • Documenter la problématique de la sécurité alimentaire; • Mettre en lumière l’importance de l’alimentation dans un contexte de budget global; • Valider si les allocations alimentaires sont suffisantes; • Établir le coût de l’ensemble des besoins de base; • Élaborer du matériel d’éducation à la saine alimentation; • Etc.
Conclusions (suite) • Les résultats fournissent un argumentaire pour : • Ouvrir le dialogue sur l’enjeu de la sécurité alimentaire; • Soutenir la planification des interventions; • Influencer les politiques et programmes publics à l’égard de la saine alimentation; • Influencer les orientations et les politiques touchant la lutte contre la pauvreté.
Accessibilité à une saine alimentation : • Stratégies d’action • Promotion de la saine alimentation • Développement de la sécurité alimentaire • Réduction des inégalités sociales de santé
Stratégies d’action pour l’accessibilité à une saine alimentation pour tous • Plan d’action gouvernemental de promotion de saines habitudes de vie et de prévention des problèmes reliés au poids 2006-2012Investir pour l’avenir (MSSS 2006) • «L’atteinte de l’objectif d’une saine alimentation pour tous est tributaire de plusieurs facteurs, dont le pouvoir d’achat des individus ainsi que la disponibilité et l’accessibilité d’aliments sains. La sécurité alimentaire de la population se traduit notamment par un accès à des aliments sains à coût raisonnable. » • «Poursuivre ou renforcer la mise en œuvre d’initiatives renforçant l’accès aux aliments sains, notamment pour les populations économiquement défavorisées.» • Avant tout, évitons d’augmenter l’inégalité d’accès à une saine alimentation.
Stratégies d’action pour l’accessibilité à une saine alimentation pour tous • Pour une vision commune des environnements favorables… (MSSS 2012) • Création d’environnements physiques, socioculturels, politiques, économiques favorables à la saine alimentation • Cadre de référence en matière de sécurité alimentaire - mise à jour 2008 (MSSS 2008) • Stratégies d’action: • Développement social et des communautés • Action intersectorielle • Au-delà de l’aide alimentaire, agir sur les déterminants de la sécurité alimentaire
Stratégies d’action pour l’accessibilité à une saine alimentation pour tous • Les inégalités sociales de santé ne sont pas une fatalité : Voyons-y! (DSP Mauricie/Centre-du-Québec 2012) • POLITIQUES ET PROGRAMMES PUBLICS • Réaffirmer leur importance et les adapter aux réalités des communautés; • Exemple : Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, Programme de soutien à la sécurité alimentaire, Plans d’action régionaux de développement agricole et agroalimentaire. • L’ACTION INTERSECTORIELLE • Exemple : Action partenariale «Se nourrir, agir, se développer», Accès Bouffe Santé!, Transport solidaire • LA PARTICIPATION CITOYENNE • Exemple : jardins et groupes d’achat collectifs, cuisines collectives, etc.
En résumé • L’accès à une saine alimentation est inégal; il est pratiquement impossible pour les familles à faible revenu de se procurer tous les aliments composant une saine alimentation. • L’inaccessibilité d’une saine alimentation à moindre coût pour les ménages à faible revenu compromet leur sécurité alimentaire et, par le fait même, leur santé. • L’ensemble d’actions en vue de l’atteinte de l’accessibilité à une saine alimentation POUR TOUS relève à la fois : • de l’influence sur les politiques et programmes publics; • de l’action intersectorielle; • de la participation citoyenne; • du développement social et des communautés; • de la création d’environnements favorables à la saine alimentation.
Le concept de la sécuritéalimentaire signifie que… • Chacun a, à tout moment, les moyens tant physiques qu’économiques d’accéder à une alimentation suffisante pour mener une vie active et saine. • L’aptitude de chacun à acquérir des aliments est garantie. • L’accès à une information simple, fiable et objective qui permet de faire des choix éclairés est assuré. • Les aliments proprement dits sont satisfaisants sur le plan nutritionnel et acceptables sur le plan personnel et culturel. • Les aliments sont obtenus d’une manière qui respecte la dignité humaine. • La consommation et la production d’aliments reposent sur des valeurs sociales à la fois justes, équitables et morales. • Les aliments sont produits et distribués d’une manière respectueuse d’un système agroalimentaire durable. Référence : Cadre de référence en matière de sécurité alimentaire - Mise à jour 2008, MSSS
Indice de sécurité alimentaire du ménage (Santé Canada) • Sécurité alimentaire : • Aucun ou un seul signe d’un problème concernant l’accès à la nourriture lié au revenu • Insécurité alimentaire modérée : • Signe de compromis en matière de qualité et (ou) de quantité d’aliments consommés • Insécurité alimentaire grave : • Signe de consommation alimentaire réduite et d’habitudes alimentaires perturbées
Proportion de la population de 12 ans et plus, selon l’état de sécurité alimentaire du ménageESCC 2009-2010Mauricie/Centre-du-Québec • Insécurité alimentaire modérée : 4,7 % Insécurité alimentaire sévère : 1,7 % Insécurité alimentaire : 6, 4% (27 100 pers.) • Le Programme national de santé publique (mise à jour 2008) vise à réduire cette proportion à moins de 4,5 %.
Références: • DuquetteMarie-Paule et coll. (2011) Étude sur la détermination du coût du panier à provisions nutritif dans trois régions du Québec- Rapport du projet Mauricie/Centre-du-Québec. Dispensaire diététique de Montréal. • Ministère de la santé et des services sociaux (2006) Plan d’action gouvernemental de promotion des saines habitudes de vie et de prévention des problèmes reliés au poids 2006-2012 Investir pour l’avenir. Gouvernement du Québec. • Direction de santé publique (2012) Les inégalités sociales de santé ne sont pas une fatalité: Voyons-y! - Rapport du directeur de santé publique sur les inégalités sociales de santé en Mauricie et au Centre-du-Québec. Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec. • Ministère de la santé et des services sociaux (2012) Pour une vision commune des environnements favorables à la saine alimentation, à un mode de vie physiquement actif et à la prévention des problèmes reliées au poids. Document rédigé en collaboration avec Québec en forme et l’Institut national de santé publique du Québec. Gouvernement du Québec. • Ministère de la santé et des services sociaux (2008) Cadre de référence en matière de sécurité alimentaire- Mise à jour 2008. Gouvernement du Québec.
Pour plus d’information: Martine Croteau, Dt.P., M.Sc. Agente de planification, programmation et recherche, volet saine alimentation et sécurité alimentaire Direction de la santé publique Tél. : 819 693-3636 martine.croteau.agence04@ssss.gouv.qc.ca