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Séance 5 Le cadrage ordo-libéral de la crise. Plan de cours. Les différents cadrages possibles de la crise de la zone euro Rappel sur la notion de cadrage Les différents cadrages possibles II) Le cadrage ordo-libéral Rappels sur la notion d’ordo-libéralisme
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Plan de cours • Les différents cadrages possibles de la crise de la zone euro • Rappel sur la notion de cadrage • Les différents cadrages possibles • II) Le cadrage ordo-libéral • Rappels sur la notion d’ordo-libéralisme • Les décisions prises lors de la résolution de crise (solutions et politicsstreams) • Une culturalisation de la crise? • III) Conclusions sur la crise de la zone euro • Résumé des facteurs • Une crise de légitimité ET de résultats? Rappel Titre présentation - Date
I) Différents cadrages • A) La notion de cadrage • Question de base : Pourquoi certains problèmes donnent-ils effectivement lieu à des décisions et d’autres pas ? • Réponse : mise à l’agenda (Kingdon 1984) • Point de départ : Modèle de la poubelle (cohen, march et olsen 1972). Préférences des acteurs incertaines, décisions chaotiques et aléatoires : les solutions ne sont pas créées pour résoudre des problèmes particuliers et n’ont pas besoin de ces problèmes pour exister. • Kingdon se focalise sur la prise de décision malgré le désordre de la poubelle, y réfléchir en termes d’opportunités, il faut un alignement de trois courants. • problèmes politiques (problem stream). problème, dès lors que « les gens sont convaincus que quelque chose peut être fait pour améliorer la situation ». Indicateurs, événéments, feedbacks. • solutions (policy stream) dans lequel de nombreuses alternatives concurrentes circulent, portées par des entrepreneurs au sein de communautés de politiques publiques (policy communities). pas initialement pensées pour résoudre des problèmes • Contexte politique, (political stream) : opinion publique, élections, lobbies, changements dans le gvt… • Les changements (ouverture de fenêtres d’opportunités, solutions passent de l‘agenda gouvernemental à l’agenda politique) résultent de l’alignement de ces courants. • Ici, on ne cherche pas à repérer le changement mais on garde à l’œil ces trois courants pour comprendre l’évolution de la réponse euro. à la crise. • Pour les problèmes et le contexte: déjà abordés, maintenant les solutions Rappel Titre présentation - Date
I) Différents cadrages • B) Les différents cadrages possibles (solution streams) • Une crise de design institutionnel. Principalement portée par les américains et quelques analystes « non-insitutionnels ». Idée : zone euro n’est pas une zone optimale. Solutions : exits et/ou mécanismes de transferts fiscaux • Crise budgétaire et fiscale. Au début, principalement les entrepreneurs politiques allemands. Pas de respect du PSC et des règles de convergence. Free-ride sur la crédibilité allemande : les grecs sont des tricheurs. Solutions : durcissement des règles budgétaires, assainissement des comptes publics, baisse dépenses publiques et hausse recettes. (pas l’Irlande et l’Espagne, Ok pour Portugal/Italie/Grèce. • Crise de compétitivité dans l’Europe du Sud. Lié au modèle de croissance de la demande interne. Solutions : déflation salariale interne, réformes structurelles. (pas l’Irlande cependant) • Crise due aux déséquilibres macro-économiques internes de la zone euro. Rejoint l’explication de Scharpf/Hall et en partie de la Commission et de Lagarde. Solutions : renforcement de la demande interne allemande, mise en place de transferts fiscaux. • Crise des marchés. Retour à la normale aujh, leur jugement est faussé, spéculations. Solutions : déconnexion des solutions politiques et des mouvements financiers, régulation. Rappel Titre présentation - Date
II) Le cadrage ordo-libéral • A) qu’est ce que l’ordo-libéralisme? • 2 moyens d’interventions : actions régulatrices et ordinatrices. • favoriser la réalisation de trois tendances fondamentales du marché : la réduction des coûts, la réduction du profit de l'entreprise et les augmentations de profit global par une réduction massive des prix ou par une amélioration de la production. • une action régulatrice aura forcément pour objet principal la stabilité des prix entendue […] comme contrôle de l'inflation. Et par conséquent, tous les autres objectifs en dehors de cette stabilité des prix, ne peuvent venir qu'en second lieu et à titre en quelque sorte adjacent • En cas de chômage, il ne faut pas intervenir car la stabilité des prix reste prioritaire : elle-seule permettra, par la suite, le maintien du pouvoir d'achat et le plein-emploi. Un chômeur n'est donc, selon les mots de Röpke, qu'un travailleur en transit. • Les actions ordonnatrices : intervenir sur les conditions du marché de manière plus structurelle : l'Etat intervient sur le cadre des politiques publiques (et non pas sur le prix des biens), soit les éléments non-économiques de l'économie (transferts de populations, de changement de techniques ou de statut juridique) • l'intervention de l'Etat doit être discrète au niveau des processus économiques mais massive dans cet ensemble de données sociales pour organiser un ordre de marché et un ordre de concurrence • la politique sociale ne doit pas être tournée vers l'égalisation des conditions mais l'acceptation de l'inégalité afin de laisser les régulations s'effectuer et ne pas perturber le mécanisme des prix • Conclusion ; pas une absence de contrôle gouvernemental couplée à un marché libre mais une organisation sociale destinée à promouvoir l'économique à travers la multiplicité et la différenciation des entreprises privées. Rappel Titre présentation - Date
II) Le cadrage ordo-libéral • B) Les décisions prises lors de la crise • Quelle a été le cadrage de la crise et comment le prouver? • Réponse : cadrage principalement ordo-libéral du fait du rapport de force entre acteurs de la zone euro avec quelques concessions aux autres narratives. • Concessions : • Marchés efficients et architecture originale de la zone : refonte du système européen de supervision financière, plus d’attention aux déséquilibres macro-économiques (ESRB), création d’un fonds d’assistance financière (MES, FESF) • Déséquilibres internes : rapport de surveillance des évolutions de la compétitivité, entrepreneuriat stratégique de la Commission sur le modèle du SGP. Le « tango » de C.Lagarde en avril 2010 Rappel Titre présentation - Date
II) Le cadrage ordo-libéral • B) Les décisions prises lors de la crise • Cependant : principalement un cadrage ordo-libéral : • Conditionnalités à l’activation de mesures d’aides financières (fraudes du service statistique grec pour accentuer le déficit pour rendre plus acceptable les réformes) : • Compression et baisse des salaires publics, privatisations, baisse droits retraite, libéralisation des secteurs protégés, bref refonte totale de la place de l’Etat dans l’écomie • Renforcement des règles de compétitivité et plus automaticité en cas de dépassement fiscal : le six pack • PDE mène à des sanctions financières décidées à la maj qualifiée inversée, • PDE sur dette publique, • renforcement volet préventif avec objectifs à moyen terme, • vote sanctions en cas dépassement dans la mise en œuvre, • procédure déficits excessifs avec tableau de bord et amendes) • Débat sur le PSI : un « one-shot » exceptionnel, importance de la BCE • Chaque conclusion des sommets intergouvernementaux : rappels à l’ordre fiscal et à l’implémentation de réformes structurelles. • Non-décisions : baisse du budget européen, pas de pression pour relance demande interne allemandes, pas de mesures globales de type keynésien, critiques multiples hors UE de ce cadrage. Rappel Titre présentation - Date
II) Le cadrage ordo-libéral • C) Une culturalisation de la crise? • Le pouvoir symbolique de la dette (Mylonas 2012), permet de faire des déclarations telles que : • "Those in insolvency have to sell everything they have to pay their creditors” Schlarmann (CDU) • "Greece owns buildings, companies and uninhabited islands, which could all be used for debt redemption."Schäffler (FDP) • La dimension symbolico-religieuse de la rédemption de dette amène à des explications « culturelles » de la crise focalisées sur la signification ontologique du « personnage grec » : • Consumérisme, consommation excessive (les Grecs et leurs mercedes, les vacances). Ils ne peuvent plus continuer comme avant. • « Exceptionnalité du cas grec » (Sarkozy), même les autres pays du Sud : fabrication d’un tabou ostracisé du débat. • Le but est-il de sauver la Grèce (rapport des économistes allemands)? Laboratoire de changement social en Europe? Satisfaire les électorats? • Le traitement par les médias : • channel 4’s weekly docusoap en 2011 “go Greek for a week” : but faire évasion fiscale • Bild mots clés banqueroute ou crise grec : 486 et 942 occurrences. Principalement à partir du 10 décembre 2009. • Construction apocalyptique, narcissique, indignée et culturaliste (la dernière étant basée sur l’expérience du tourisme de masse) du cas grec par Bild Rappel Titre présentation - Date
II) Le cadrage ordo-libéral • C) Une culturalisation de la crise? • Lettre à Papandreou qui visite l’Allemagne : • “Dear prime minister, • If you're reading this, you've entered a country different from yours. You're in Germany. Here, • people work until they are 67 and there is no 14th-month salary for civil servants. Here, nobody • needs to pay a €1,000 bribe to get a hospital bed in time. Our petrol stations have cash registers, • taxi drivers give receipts and farmers don't swindle EU subsidies with millions of non-existent olive • trees. Germany also has high debts but we can settle them. That's because we get up early and • work all day. We want to be friends with the Greeks. That's why since joining the euro, Germany • has given your country €50bn.” Rappel Titre présentation - Date
II) Le cadrage ordo-libéral • C) Une culturalisation de la crise? Rappel Titre présentation - Date
III) Conclusions • Pour Hall (2012), 4 facteurs ont mené à cette réponse : • Complexité du problème (crises bancaires et souveraines) • Déficiences dans les instits européennes (coordination difficile, statut de la BCE insuffisant) • Différents diagnostics du problème (qui doit payer la crise?) • Manque de solidarité européenne (member states face many years of work to atone for past sins) mais pas mention des prêts profitables des banques allemandes ni du gain de 8 milliards pendant la crise • Mon interprétation: • Rapport de force structurellement favorable aux pays créditeurs (modèle de croissance vers l’exportation) et à la BCE. • Préférences des électorats des pays créditeurs • Caractéristiques institutionnelles du processus de résolution de crise (forums secrets ad-hoc, élites réduites) • Facteur « temporalité » : prise de décision politique sous la pression des marchés financiers • Résilience des structures idéelles, path-dependency ordo-libérale (faculté d’adaptation et flexibilité du paradigme) Rappel Titre présentation - Date
III) Conclusions • Liens avec la prochaine partie du cours. • Légitimité du système politique de l’UE par inputs/outputs • Les deux dimensions sont en difficulté : • Output : l’euro est davantage considéré comme un problème que comme une solution, pires résultats économiques depuis des décennies • Inputs : déconnexion des décisions politiques de leurs bases populaires, réactivation des peurs liées à la globalisation • Tendances : montée des populismes, préférences plus marquées vers le protectionnisme et le repli nationale. Rappel Titre présentation - Date
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