270 likes | 500 Views
Le rapport médical fait état d’une dépression. Quelques trouvailles psychopathologiques. Dépression. Critères CIM-10 de dépression. Psychomotricité ralentie Thymie triste, abattue Sommeil perturbé, réveils précoces Inappétence, perte de poids
E N D
Le rapport médical fait état d’une dépression Quelques trouvailles psychopathologiques
Critères CIM-10 de dépression • Psychomotricité ralentie • Thymie triste, abattue • Sommeil perturbé, réveils précoces • Inappétence, perte de poids • Troubles de l’attention et de la concentration • Anhédonie • Aboulie • Sentiment de culpabilité • Mauvaise image de soi • Perte de la vision de l’avenir • Idéations suicidaires • Fatigabilité
Position dépressive Nous sommes tous des animaux, mais des animaux très complexes B.F. Skinner, 1904-1990
Vignetteclinique: Madame D, 61 ans • Née aux USA, en CH depuis l’âge de 17 ans (père ingénieur) • Ecole internationale puis formation de secrétaire, diplôme à 20 ans • Parcours de secrétaire de direction (Esso, Lilly, Sanofi) • A 26 ans, choriocarcinome métastatique, traité au MTX. Guérie • A 58 ans, mise en AT sur opération de la main (tunnel carpien, doigt à ressort et Dupuytren). Reprise prof considérée comme exigible à 100% par le spécialiste.
Ne parvient pas à reprendre le travail. • Apparition d’attaques de panique, impossibilité de s’adapter aux changements dans la routine et oublis. • Suivi psychiatrique. D: tr dépressif récurrent, anxiété généralisée et personnalité dépendante. • Tests de la mémoire: difficultés de mémoire de travail et de l’attention, compatible avec une problématique thymique bien connue ainsi qu’avec la médication. • MMS 24/30 • Echelle de démence de Mattia 140/144 • TTT Efexor et Stilnox
Mari: 22 ans de vie commune, chef comptable. • Le couple vit à Genève, possédant une maison à Frangy • 3 années qui suivent: erreurs inhabituelles (lettre), négligence et début d’une consommation d’alcool. • Les travaux ménagers n’avancent pas (lave un mur toute la journée). • Conflit conjugal, le mari invitant son épouse à vivre dans la résidence secondaire. Pas d’aide à domicile. • Médttt voit sa patiente 1x/3 mois, psy 1x/mois, ne s’occupe pas du contexte psycho-social.
Status • Dame amaigrie, (a perdu 14 kg en 8 mois), désorientée. • Vocabulaire pauvre. Echolalie, persévérations. • Désinhibée (vie intime), ne semble pas souffrante. Indifférente au rejet de son mari. • Discours: perd le fil, difficultés d’élocution (caillou dans la bouche) légère dysarthrie. Stéréotypies. Lacunes dans l’anamnèse. • Peu de signes dépressifs: appétit anarchique, mange en général froid. Troubles de l’attention et de la concentration, fatigabilité. • Neuro-imagerie: atrophie cortico-sous-corticale relativement marquée. • Désinhibition comportementale, apathie, inertie, perte de l’empathie, persévération et trouble du comportement alimentaire (hyperoralité).
Diagnostic: détérioration cognitive, à possible composante fronto-temporale.
Monsieur TE, 36 ans • Né en Bosnie, en Suisse depuis 1994 • 6ème demande à l’AI, d’abord RE puis MOP • Pas de formation. • A 19 ans, en 1992, perd le pied D après avoir sauté sur une mine. Amputation au couteau de cuisine et mise en place d’une prothèse avec du carton, des copeaux de bois et de la colle. • En Suisse, amputation selon Burgues. CT 100% dans activité adaptée.
Père malade psychiatrique, s’est pendu lorsque l’assuré avait 7 ans • Fratrie de 5 enfants, dont l’un est décédé dans la petite-enfance; frère aîné au bénéfice d’une rente AI. • Assuré: 8 ans de scolarité, avec difficultés d’apprentissage ; n’a jamais vraiment pu lire ni écrire, même dans sa langue • Exerce quelques brefs postes comme journalier. Un an de travail en Serbie (connaissances) sur un chantier. • Déserte au service militaire, sur refus de tuer (guerre en Croatie). • En Suisse, stages occupationnels qui n’ont jamais duré plus de 3 mois. • Depuis 5 ans à l’aide sociale.
Développement social déficitaire: isolé de ses camarades à l’école, n’a pas eu d’ami. • Soutenu par son frère aîné, qui l’a hébergé à Yverdon à l’arrivée en Suisse. • Il y a 6 ans, méd TTT propose un suivi psychiatrique. • Diagnostics: symptômes réactionnels (déstabilisation suite à un séjour au Pays…) puis, les 2 dernières années, trouble dépressif récurrent, actuel moyen à sévère, anxiété généralisée et PTSD. • Marié, épouse n’a jamais travaillé (refus de prestations AI), 3 enfants. • Vie quotidienne: au domicile, devant la TV. Vie sociale restreinte aux membres de la famille.
Plaintes: accepterait n’importe quel travail. Rumine son triste sort. Se sent différent des autres. • Status: vient avec son épouse, conduit par des proches. Marche avec une canne anglaise, boiterie importante (exarhumato ne révèle pas de signe de non-organicité) • Désorienté: mélange son vécu en Bosnie avec l’actualité. Sauts chronologiques. Fait tout ce qu’il peut pour collaborer. Langage fait de phrases simples, au vocabulaire pauvre, mal maîtrisé, à la logique défectueuse. Mémoire très variable. Réactions émotionnelles inadéquates (parathymie). S’effondre à la confrontation. Troubles praxiques (maladroit, gestes peu précis). • Pas de signe de psychose, même signes négatifs.
Signes dépressifs: thymie peu expressive, souffrante. Appétit faible avec désintérêt pour la nourriture. Sommeil: peut ruminer toute la nuit si angoisses. Attention et concentration déficitaires. Avenir: demande à travailler. Image de soi: est déçu de lui-même. • Résumé: Tableau clinique déficitaire ayant débuté dans l’enfance, constitué de troubles praxiques, d’une réduction des performances intellectuelles et de difficultés à établir des liens sociaux.
Diagnostic: trouble envahissant du développement, probablement de type dyspraxie. Hypothèse: syndrome désintégratif?
Monsieur BP • 34 ans, formation universitaire commerciale. Vit en France. • Février 2009: épisode dépressif. Se sent observé par des caméras au domicile. Son ordinateur aurait été piraté, notamment par son père. • Débute un suivi psychiatrique. Diagnostic de dépression, prescription de citalopram dès septembre 2009. • Novembre 2009: en mission divine, se sent en devoir d’aider tous les misérables. Se baigne dans les fontaines pour se purifier, se déleste de ses clés (caniveau), reste 3 jours dans la rue, se rendant dans les banlieues défavorisées pour rassembler les âmes en peine à qui il promet le salut.
Récupéré par les pompiers, il est hospitalisé. • TTT Tégrétol et Risperdal. 5 mois d’hospitalisation, sans claire amélioration. • Status: labilité de l’humeur, avec alternance entre phases hautes de type hypomane et dépressives. Comorbidités (alcool, cocaïne, conduites à risque) • Diagnostic: trouble affectif bipolaire de type I (ou III) Décompensation maniaque sous TTT antidépresseur. DD: trouble schizo-affectif. • ΔTégrétol (carbamazépine) est un inducteur enzymatique (Cyp 3A4), alors que le Risperdal est métabolisé par le Cyp 3A4 (Chin Eap). • Passage à Dépakine avec psychothérapie pour troubles bipolaires. 4 ans de stabilité. Travaille à 100%. • Conclusion: avant de prescrire un antidépresseur, toujours vérifier qu’il n’y a pas de bipolarité.
Merci de votre attention Sanja Vecerina Av de la Gare 10 1003 Lausanne 079 206 31 64 svecerina@hotmail.com