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QUELQUES PEINTRES - 3 -. - 8 -. Diaporama de Jacky Questel. Plusieurs d’entre vous m’avaient demandé de continuer cette série sur les peintres. Alors, voici un troisième volet, après une longue interruption !
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QUELQUES PEINTRES - 3 - - 8 - Diaporama de Jacky Questel
Plusieurs d’entre vous m’avaient demandé de continuer cette série sur les peintres. Alors, voici un troisième volet, après une longue interruption ! Je vous rappelle que les reproductions sont tirées d’un magnifique petit livre des Éditions Phaidon, "Le Musée de l’Art", de même que les commentaires. Mais ce merveilleux petit livre contient bien d’autres œuvres avec des commentaires fascinants ! Je ne puis que vous le recommander ! J’ai privilégié les peintres moins connus, les peintures parfois oubliées. Et ces commentaires clairs et pertinents nous font comprendre et aimer ces tableaux en particulier, et la peinture en général…
Paul NASH Mer Morte L’image cauchemardesque d’une vaste mer figée, composée de carcasses métalliques, est une transposition faite par l’artiste de photographies d’un dépôt de squelettes d’avions allemands près d’Oxford. Un clair de lune blafard et glacial renforce l’impression de cette atmosphère de mort et de destruction. On est obligé de penser que, avec tout ce que nous faisons subir à notre planète, c’est peut-être ce qui attend nos mers et océans. C’est l’une des œuvres les plus puissantes de NASH, artiste of-ficiel au Ministère de l’Air pendant la Seconde guerre mondiale. Bien qu’il ait subi l’influence du Surréalisme, Nash fut essentiel-lement le peintre de paysages visionnaires. Le contenu drama-tique de son œuvre fut quelquefois associé à celui du Néo-Ro-mantisme.
Munch Edvard (1863 – 1944) La Madone Une sensualité mystérieuse nous attire vers cette vibrante peinture de la Madone, audacieusement dépeinte dans une pause expri-mant un complet abandon. De son attitude insolente et troublante se dégage une sexualité provocante, mais sa chevelure d’un noir de jais et ses yeux som-bres contiennent un élément tragique. L’arrière–plan menaçant et orageux semble évoquer une âme tourmentée. La maladie et la mort marquèrent la vie de Munch, dont l’équilibre nerveux était très fragile. Un style conventionnel caractérise ses débuts d’artiste dans sa Norvège natale, mais il s’intéressa très vite aux œuvres de Van Gogh et de Gauguin. Peu enclin à représenter le monde environnant dans ses tableaux, il chercha plutôt à exprimer ses sentiments et ses désirs. L’énergie frénétique et le bouillonnement des passions qui animent ses peintures firent de Munch l’un des fondateurs de l’Expressionisme, mouvement qui encourageait l’expression d’émotions exacerbées et l’usage de couleurs exagérées afin d’obtenir le maximum d’expressivité .
Hunt William Holman (1827 – 1910) Le réveil de la Conscience Une jeune femme assise sur les genoux de son amant, se lève brusquement, au beau milieu d’une chanson, ayant soudain mauvaise conscience. Ce tableau illustre les valeurs de l’époque victorienne et se fixe un objectif moral. Les tissus à motif, les bois granuleux, les papiers peints chargés et les couleurs éclatantes de ce salon très victorien, attestent de l’attention très méticuleuse, presque obsessionnelle, qu’apportait Hunt au détail. En compagnie de Dante Gabriel Rosetti et John Everett Millais, il créa la confrérie préraphaélite qui se vouait à l’observation exacte de la nature et aux principes de laquelle il fut le seul à demeurer fidèle. De tous les peintres préraphaélites, c’est lui qui s’intéressait le plus, avec Ford Madox Brown, à la représentation des valeurs morales de l’époque. Hunt essayait de peindre "en application directe de la nature" prenant comme modèles ses amis. Il termina peu de tableaux et faisait durer son travail comme s’il manquait de courage pour commencer une œuvre nouvelle.
Kokoschka Oskar (1886–1980) Auto portrait "d’un artiste dégénéré" Dans cet auto portrait de Kokoschka qui n’hésitait pas à se qualifier "d’artiste dégénéré" (selon la formule des nazis qui interdirent son art novateur) les contours et les traits du visage sont dessinés dans une multitude de tons, de manière à suggérer son anxiété et sa colère. Derrière le coup de pinceau,violent, spontané et désordonné, on discerne une maitrise parfaite, où les couleurs discordantes s’unissent pour constituer un tout. Kokoschka n’hésite pas à exagérer et dénaturer les teintes afin de reproduire de violentes émotions. Cette technique fait de cette œuvre un excellent exemple de l’Expressionnisme, mouvement auquel le peintre adhérait totalement. Il enseignait à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde, et écrivit également des pièces de théâtre expressionnistes. Bon nombre de ses œuvres avaientune signification politique. En 1934, il quitta l’Autriche et gagna Londres, puis s’installa définitivement en Suisse en 1953.
John Gwen (1876–1939) Un livre précieux Les tons frais dominent, dans ce simple portrait d’une fillette, absor-bée par la lecture d’un livre qu’elle tient avec une délicatesse infinie, dans un mouchoir blanc ; ce détail, ainsi que le titre du tableau, révè-lent les sentiments d’affection et de respect dont le livre fait l’objet. Née au Pays de Galles, Gwen John acquiert son talent de dessinatrice à la Slade School à Londres. Elle étudie également à Paris avec James Mc Neil Whistler, et développe un style personnel caractéristique, à la fois délicat et complexe. Ses portraits (en général de femmes) dévoilent surtout ses tendances obsessionnelles. Elle pose pour le sculpteur Auguste Rodin, dont elle devient la maitresse. Elle part vivre en France pour se rapprocher de lui, mais cette liaison insatisfaisante a des conséquences désastreuses, l’obligeant presque à délaisser son travail. Indifférente à son sort, elle passe la majeure partie de sa vie dans l’oubli, éclipsée par son frère cadet. Néanmoins les critiques actuels s’accordent à lui reconnaitre un talent supérieur à ce dernier. Elle meurt méconnue, en dévote recluse.
Homer Winslow (1836–1910) Breezing Up… Trois jeunes garçons et un pêcheur à bord d’un bateau à voile qui vogue contre le vent mettent la barre à tribord. Peint l’année où Mark Twain écrivit Huckleberry Finn, ce tableau évoque l’enfance et les étés au grand air, thèmes favoris des œuvres de Homer en cette deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Ses tableaux seraient les plus fidèles représentation de la vie campagnar-de américaine dans les années 1860-1870. Le petit bateau est immatriculé à Gloucester dans les Massachussets, une petite ville sur la côte de la Nouvelle-Angleterre qui était populaire parmi les artistes et où Homer passa de nombreux étés dans les années 1870. Bien que son choix de sujets et son honnête représen-tation du monde autour de lui soient parfois comparés au travail des Impressionnistes français dont il était le contemporain, il ne fut jamais directement influencé par eux. Aves Thomas Eakins, Winslow Homer est le représentant américain du Naturalisme – la représentation réaliste du monde contemporain – par excellence.
Honthorst Gerrit van (1590 – 1656) Le Concert Cette scène de réjouissance est un déploiement d’ébats musicaux et d’amusements. A une fenêtre, un groupe de femmes que le specta-teur voit d’en bas, chantent en s’accompagnant au luth. Les rideaux rouges et l’éclairage éclatant évoquent une scène théâ-trale, impression renforcée par les étoffes et les plumes dont elles sont parées. Au début de sa carrière, Honthorst séjourna à Rome où il subit l’influ-ence de Caravage. Celui-ci utilisait de forts clairs-obscurs ; une source de lumière intense et des ombres profondes. Des sujets comme "le concert" étaient fort appréciés par le Caravage et ses disciples. Les scènes nocturnes de Honthorst furent d’autre part tant aimées en Italie, qu’on le surnomma "Gérard de la nuit". A son retour à Utrecht, de concert avec d’autres peintres, il mit à la mode ce style de peinture et, au cours de divers séjours en Angleterre, il exécuta des portraits de Charles 1° et de sa femme, Henriette Marie. Son style se modifia encore plus tard, sous l’influence d’Antoine Van Dyck.
Schiele Egon (1890–1918) Femme assise la jambe repliée Débordante d’énergie, la femme assise par terre sans façon regarde le spectateur droit dans les yeux . Bien que son regard et sa pose soient érotiques, ce tableau est moins menaçant que d’autres portraits de femmes de Schiele. Ses traits vigoureux, ses mains angoissées et son cou crispé donnent à ce tableau une intensité plutôt dérangeante. Les représentations de Schiele ne laissent aucune place au compromis dans leur description des sentiments humains. Touché au plus profond de lui-même par les explorations de l’inconscient de Freud, Sciele exprime dans ses œuvres ses propres anxiétés et insécurités. Sa carrière fut brève mais féconde. Une grande partie de ses œuvres sont sexuellement explicites, d’où la courte peine de prison qui lui fut infligée pour "avoir produit des dessins immoraux". L’intensité nerveuse et aigüe de son style fit de lui l’un des plus impor-tants peintres expressionnistes bien qu’il ne se soit jamais officielle-ment identifié à eux. IL mourut prématurément des suites d’une grippe, juste au moment où l’on commençait à reconnaitre son œuvre.
Pontormo Jacopo (1494 – 1556) Visitation Ce tableau décrit l’épisode de l’évangile où la vierge portant le Christ dans son ventre, rencontre sa cousine Elisabeth qui, elle, porte Jean-Baptiste. Tout le récit de la rencontre, Pontormo l’ex-prime par cette étreinte entre les deux femmes. Tout détail superflu a été éliminé. L’utilisation de couleurs lumineuses, presque fluorescentes, ainsi que l’étirement des silhouettes des deux femmes aux yeux cernés, renforcent le caractère émouvant de cette rencontre. L’altération des formes, l’intensité et la brillance des nuances sont caractéristiques du style de Pontormo, et ce tableau est un bel exemple du Maniérisme alors à son apogée. Pontormo fut formé à l’école de la peinture florentine, mais, comme son style semblerait l’indiquer, il était quelque peu excentrique. Dans son journal intime, le récit de sa vie au quotidien, détaillé au point de friser parfois l’obsession, nous révèle une personnalité névrosée et renfermée. Il eut pour élève et disciple Bronzino.
Landseer Sir Edwin Troupeau en liberté à Chilligham Fières et altières face à l’adversité, ces vaches dominent la compo-sition. En fait, elles ont été simplement dérangées par la présence d’une grenouille. Ce beau tableau, preuve du talent qui fit connaitre Landseer était destiné au duc de Tankerville pour son château de Chilligam dans le northumberland. Il répondait au goût du public de l’époque, qui appréciait fort les portraits d’animaux dotés d’émotions quasi humai-nes. Puisant son inspiration dans les images romantiques de Sir Wal-ter Scoot, Landseer voyagea dans des endroits fort retirés de Grande-Bretagne , pour tenter de préserver par la peinture, la faune et la flore qu’il savait menacées. Il apprit à dessiner les animaux pris sur le vif grâce à son père qui était graveur. Il avait à peine 12 ans lorsqu’il exposa la première fois à la Royal Académie, et devint l’artiste préféré de la reine Victoria. Ses lions sculptés de Trafalgar Square le redirent célèbre. Malgré sa sentimentalité, il était capable de cruauté et ce paradoxe pourrait avoir contribué à son état dépressif. Il mourut fou.
Andrea del Sarto (1486-1530) L’assomption de la Vierge La paradis et la terre se partagent l’espace. Dans la partie supérieure, la Vierge monte au paradis, entourée d’un groupe d’anges. En bas, les apôtres admirent la scène tandis que Saint Thomas scrute l’intérieur de la tombe de la vierge pour s’assurer que le corps n’y est plus. Saint Nicolas et Sainte Marguerite, patrons du donateur et de la ville pour lesquels le retable fut peint, sont agenouillés devant la scène. L’œuvre, par la rigidité de sa composition, est caractéristique de la peinture de la haute Renaissance. Les artistes florentins étaient généralement de talentueux dessinateurs règle à laquelle Andrea del Sarto ne fait pas exception. Pour peindre un tel retable, il a certainement réalisé plusieurs esquisses de chaque personnage. Considéré à son époque comme le "peintre parfait", il eut pour maître Piero di Cosimo et exécuta de nombreuses fresques importantes. Il a été décrit comme un peintre froid, dépourvu d’imagi-nation. Cependant peu d’artistes du seizième siècle ont su faire un em-ploi aussi harmonieux de la couleur ou faire preuve d’autant d’habileté technique.
Hicks Edward (1780-1859) Le royaume de la paix Des animaux aux yeux immenses, des enfants angéliques et un paysage idéalisé donnent à ce tableau une sensation d’ordre naturel. A l’arrière plan, William Penn, le fondateur de l’état de Penn-sylvanie, conclut un traité avec les indiens, ce qui fait ressortir la bienveillance et l’harmonie de la scène. Le style naïf, allié à un assortiment de couleurs de base, renforce la simplicité du message. Le Royaume de la paix est inspiré par le onzième chapitre du livre d’Isaïe, qui fait l’éloge de la paix entre les hommes et les animaux. Ce fut un sujet sur lequel Hicks revint maintes fois ; il en existe plusieurs versions, chacune développée sur un mode différent. Prédicateur Quaker, Hicks fut d’abord apprenti chez un fabricant de voitures où il peignait des panneaux décoratifs ; il se mit ensuite à peindre des enseignes de taverne. Ses pay-sages, qu’il vendit pour financer ses missions, reflètent des valeurs chrétiennes qu’il prêchait. La façon honnête et sincère d’aborder ses sujets est une caractéristique de la peinture amé-ricaine de l’époque.
Lucas de Leyde (vers 1484-1533) Les joueurs de cartes Vêtus, selon la mode de l’époque de chapeaux de feutre et man-teaux aux couleurs vives, un groupe d’hommes et de femmes assis autour d’une table jouent aux carte. Des spectateurs les observent de façon distraite ou prennent un intérêt plus actif au jeu. Cette image charmante, avec sa profusion de couleurs éclatantes et sa composition soignée, est pleine de fraicheur et d’attrait. Dessinateur brillant, Lucas de Leyde se plaît à peindre des scènes divertissantes de la vie quotidienne. A l’âge de neuf ans il apprend la peinture sur verre et un an plus tard, il est devenu un graveur habile. Il fut, semble-t-il, l’élève de son père bien qu’aucune trace des œuvres de ce dernier n’existe. Lucas et Mabuse voyagèrent ensemble en Flandre, offrant des banquets aux peintres locaux. Il séjourna aussi en Italie. L’influence d’Albrech Dürer se remarque dans ses nombreuses sculptures sur bois et ses gravures. Il aurait été le premier artiste à dessiner sur cuivre, et non sur fer.
Textes et illustrations sont tirés du livre "Le muse de l’Art", des Editions Phaidon. Musique : André Gagnon - L’amour rêvé Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ Site : http://www.jackydubearn.fr/