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Atelier de l'UIT sur l'accessibilité, Bamako Mali Du 13 au 15 octobre 2009. L’expérience du centre de formation pour handicapés visuels au Burkina Faso. Présenté par : Monsieur Christophe OULE U. N. - A. B. P. A. M. PLAN I. Le BURKINA FASO
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Atelier de l'UIT sur l'accessibilité, Bamako MaliDu 13 au 15 octobre 2009 L’expérience du centre de formation pour handicapés visuels au Burkina Faso Présenté par : Monsieur Christophe OULE U. N. - A. B. P. A. M.
PLAN I. Le BURKINA FASO II. La situation des personnes vivant avec un handicap III. Le Centre de Formation en Informatique Adaptée de l’UN-ABPAM IV. Plaidoyer pour l’accès des déficients visuels aux TIC V. Perspectives VI. Le projet UIT VII. Appel et remerciements
I. Le BURKINA FASO Localisation Le Burkina Faso est situé au cœur de l'Afrique de l'Ouest, à près de 1 000 km de la mer. Il possède des frontières communes avec six (6) pays: le Niger à l'Est ; le Mali au Nord et à l'Ouest et la Côte-d'Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin au Sud.
II. La situation des personnes vivant avec un handicap au BURKINA FASO • Malgré les performances macroéconomiques enregistrées depuis une dizaine d’années, le BURKINA FASO reste classé parmi les derniers pays selon le rapport mondial sur le développement humain. Cette situation montre la faiblesse de la satisfaction des besoins essentiels des populations et la persistance de la pauvreté. • Les personnes vivant avec un handicap sont encore plus vulnérables. Elles ne bénéficient que très faiblement d’actions en leur faveur. Le taux d’analphabétisme pour cette frange de la population est estimé à 91%. Elles ont de ce fait d’énormes difficultés pour accéder au savoir, à l’emploi, à la Société de l’Information. • Elles sont en majorité limités dans l’utilisation des TIC par: - La précarité de leurs conditions de vie- Le très faible taux d’alphabétisation et de scolarisation ;- La non disponibilité de matériels informatiques adaptés - L’inadaptation à leurs handicaps des Centres d’accès publics à la communication (téléphone et Internet.
Face à cette faiblesse d’action de l’Etat, la Société civile s’est organisée pour apporter sa contribution à l’amélioration de leurs conditions de vie et à leur insertion sociale. C’est ainsi que l’Union Nationale des Associations Burkinabè pour la Promotion des Aveugles et Malvoyants (UN-ABPAM) qui existe depuis 1979 s’est engagée dans la scolarisation avancée des enfants déficients visuels. Elle a créé en 1987 l’École des Jeunes Aveugles (ÉJA) qui compte aujourd’hui 55 élèves au cycle primaire et 4 adolescents et adultes en réadaptation. Elle fait le suivi de 82 élèves intégrés dans des établissements classiques (primaires et secondaires) et de 4 étudiants. • Malgré tous les efforts de sensibilisation et de lobbying de l’UN-ABPAM, force est de constater que les personnes aveugles et malvoyantes n’ont pas encore accès au plein emploi au BURKINA FASO. Cela est dû à des préjugés qui font que certains pensent qu’aucune fonction ne leur est accessible.
III. Le Centre de Formation en Informatique Adaptée de l’UN-ABPAM • 1. Sa création • Consciente que l’informatique peut aider à convaincre sur la capacité des personnes en situation de déficience visuelle à exécuter certaines tâches et donc à leur procurer de l’emploi, l’Association a développé en son siège un centre de formation en informatique adaptée. • Un accord de partenariat avec l’Association Valentin HAÜY au Service des Aveugles (AVH), Paris France, a permis d’équiper le centre en matériels informatiques adaptés à la déficience visuelle. L’AVH a aussi assuré la formation de son formateur. Elle continue d’appuyer l’UN-ABPAM en matière de renforcement de capacité et de suivi /conseil. Le centre de Ouagadougou est le 4è équipé par l’AVH après ceux de la Tunisie, de l’Île Maurice et du Caméroun. • Le centre de formation a été inauguré le 12 mars 2007 par le Ministre des Postes des Technologies de l’Information et de la Communication avec la présence du Ministre de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale et d’une délégation de l’AVH.
2. Équipement du centre • Matériel : • 2 PC de bureau dont 1 dédié à la formation et 1 à la transcription en braille1 ordinateur portatif2 scanners1 plage tactile Braille Star 401 imprimante noir et blanc1 imprimante braille Index Basic D • Logiciels adaptés • Lecteur d’écran JAWS (Job Access With Speech) Version 6.20 pour les 2 PC de bureau et 9.0 pour le portatifSynthèse vocale Virginie 1.03Reconnaissance de caractère Omnipage 15.0 pour les 2 PC de bureauHandytech pour la plage tactileDBTWin 10.6 (Duxbury Braille Translator for WINDOWS) pour le poste de transcription
3. Conditions d’accès à la formation • Les candidats à la formation doivent Être déficient visuel, avoir le niveau minimum de 4è année des lycées et collèges ou avoir une maîtrise suffisante du français, Lire et écrire couramment le braille, Maîtriser le clavier machine à écrire.
4. Les objectifs de la formation • A la fin de la formation, le stagiaire est en mésure d’utiliser de façon non professionnelle un ordinateur, c’est-à-dire : Lire des documents en noir, un journal (sur papier, disquette, Internet...) Saisir du texte, le corriger et l’imprimer. Classer et retrouver les documents sur divers support magnétique, Se constituer un agenda ou une liste d'adresses, Consulter un dictionnaire ou une encyclopédie sur CD-ROM, Accéder à Internet et correspondre par messagerie avec d'autres personnes.
5. Le programme de formation • La formation est individualisée et dure en moyenne 20 séances de 4 heures. • Le programme comprend essentiellement : Les composantes du système ; • briser la « peur de la machine » avec un toucher des éléments et des cordons de connexion ; L’environnement WINDOWS : les fenêtres, la barre des tâches ; Le Menu Démarrer pour accéder aux différentes tâches de l’ordinateur avant l’utilisation du Bureau ou des raccourcis clavier ; La modification des paramètres du lecteur d’écran et de la synthèse vocale ; Enregistrement et ouverture de fichiers : les boîtes de dialogue ; Le traitement de texte : saisie, correction, insertion et mise en forme. La maîtrise préalable du clavier permet de ne pas consacrer trop de temps à la saisie et d’aller à l’essentiel ; La gestion des fichiers et dossiers avec le Bureau et WINDOWS Explorer ; Utilisation de la plage tactile Braille ; La rubrique d’aide de WINDOWS ; Initiation à Internet ; Le gestionnaire de messagerie OUTLOOK EXPRESS. • En général, on constate que les stagiaires ont des difficultés à comprendre la structuration des boîtes de dialogue. Malheureusement, nous ne disposons pas de maquettes pour leur faciliter la représentation mentale de certaines dispositions sur l’écran.
6. Les résultats obtenus • Depuis l’ouverture du centre Potentiel de personnes à former : 50 avec un taux de croissance annuel de 15%Nombre de personnes formés : 13 dont 1 Béninois, 1 Togolais et 1 Malien. Formation non arrivée à terme : 3 personnes. Bonne maîtrise du traitement de texte : 10 personnes.Navigation autonome sur Internet : 8 personnes.
7. Forces • Le centre est une manifestation visible de la capacité des déficients visuels à s’adapter et à exécuter certaines tâches qu’on leur croyait jusque là inaccessibles. Il est un passage obligé de tous les visiteurs du siège et de l’école. • Les autorités administratives et toutes les structures partenaires qui soutiennent l’UN-ABPAM connaissent l’existence du centre. Elles sont unanimes sur son importance pour l’autonomie et l’insertion de nos membres. • Le centre est ouvert sur les pays voisins : nous avons reçu des stagiaires du Togo, du Bénin et du Mali.
8. Faiblesses • Sur le plan de la formation : • La non maîtrise du clavier machine reste un frein à la formation pour beaucoup de stagiaires potentiels alors que l’école de l’UN-ABPAM ne fait plus de cours de dactylographie pour manque de financement. • Le centre ne dispose pas de maquettes pour faciliter la représentation mentale de certaines dispositions sur l’écran. • Pour certains stagiaires, la formation perd beaucoup en efficacité car elle est régulièrement suspendue ; il faut alors consacrer plus de temps aux rappels de notions • Le stagiaire ne dispose pas d’installation lui permettant de faire de la pratique entre les. séances de formation. Une telle disposition, si elle existait, permettrait d’optimiser la formation en réduisant sensiblement saturée et en la rendant plus efficace. • Sur le plan organisationnel : • L’UN-ABPAM n’ayant pas de ressources propres et ne recevant pas de subvention de l’Etat Burkinabè n’arrive pas à assurer toutes les charges du centre notamment la rémunération du formateur. • Les ressources matérielles et humaines sont insuffisantes pour atteindre les objectifs quantitatifs de formation. • Le coût des équipements informatiques adaptés est très élevé et ne permet pas au stagiaire d’en acquérir. • L’accès public aux TIC adapté est inexistant pour permettre aux stagiaires de pratiquer et tirer profit de la formation reçue dans les actes de la vie quotidienne.
IV. Plaidoyer pour l’accès des déficients visuels aux TIC • Malgré son coût élevé, il est reconnu que la formation en informatique adaptée apporte un argument important dans les plaidoyers pour l’embauche des personnes non ou malvoyantes. Pour que les autorités soient informées de l’existence de notre centre, nous l’avons placé sous le parrainage du Ministre des Postes et Technologies de l’Information et de la Communication (PTIC). Le Ministère de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale et ceux chargés des Enseignements (Enseignements Supérieur et Education de Base) ainsi que la Mairie de la Ville de Ouagadougou ont été associés à son inauguration en mars 2007. Le Président de l’Assemblée Nationale accompagné de plusieurs Députés ont visité la salle de formation en novembre 2007. • Le 15 septembre 2008, nous avons participé à une Vidéoconférence organisée par le Groupe Thématique de la Banque Mondiale sur le e-Développement (développement électronique) avec pour sujet « Le Dialogue mondial sur les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et les populations handicapées ». Cette conférence qui avait pour but de « préparer les populations handicapées à l’Age de l’Information » regroupait le Bénin, le Burkina Faso, Le Burundi, la Côte d’Ivoire, et le Sénégal pour partager l’expérience de la Tunisie. Le Gouvernement Tunisien a équipé 24 centres d’éducation d’enfants handicapés en matériels informatiques adaptés avec accès à Internet grâce à un projet financé par la Banque Mondiale. • Avec l’appui du Ministère des PTIC, nous avons participé en mai 2009 au Salon International des TIC de Ouagadougou. Beaucoup de visiteurs y ont découvert l’existence d’outils informatiques adaptés à la déficience visuelle. La fréquentation de notre stand nous a valu un prix spécial : le Gambré d’Or de la meilleure participation de la Société Civile. Quelle autre démonstration peut-on faire de plus qu’un aveugle montant sur un podium (guidé par son épouse) pour recevoir un trophée des mains d’un ministre lors d’une soirée de gala retransmise en direct à la télé et réunissant toute la « crème » des TIC du Burkina !
V. Perspectives • Le climat est aujourd’hui favorable à la prise en compte des personnes handicapées au BURKINA : La convention sur le droit des personnes handicapées a été ratifiée par l’Assemblée Nationale en novembre 2008 ; Des décrets sur l’accès des personnes handicapées à l’emploi ont été adoptés en mai 2009.La reformulation des réseaux et services de communication prend en compte le Service Universel qui préconise l’accès équivalent des personnes handicapées aux service téléphonique. • Faisant le plaidoyer pour l’utilisation de l’outil informatique pour l’intégration scolaire et professionnelle des personnes handicapées, nous devons être en mesure de présenter des candidats qui le maîtrisent. Pour cela, nous devons mettre à la disposition de nos stagiaires des installations adaptées pour qu’ils s’exercent et tirent profit de leur nouvelle connaissance. • Nous avons élaboré des projets que nous avons soumis à nos partenaires traditionnels qui, malheureusement, n’avaient pas ce volet dans leur domaine d’intervention. Notre soumission au 16e appel (2008) du Fonds francophone des inforoutes de l’Organisation Internationale de la Francophonie n’a pas été fructueuse. • Nous avons « jeté une bouteille à la mer » en remettant au Ministère des PTIC un projet sur l’accès des personnes déficientes visuelles aux TIC. Ce projet a été présenté à des rencontres de l’UIT (Lusaka (ZAMBIE) puis Genève) en 2008. L’objectif de ce projet est de » Parvenir à une meilleur intégration scolaire, universitaire et socio professionnelle des personnes aveugles et malvoyantes au BURKINA FASO par l’usage des TIC ». Cette bouteille a été récupérée par l’UIT. Ainsi, une convention est en cours de signature entre le ministère des PTIC et l’UIT. Wikipédia
VI. Le projet UIT • La convention concerne le financement d’équipements adaptés, de renforcement de capacité et d’activités génératrices de revenues au profit de l’UN-ABPAM. • 1. Equipement d’un Cybercafé : • L’UIT finance l’équipement d’un Cybercafé au siège de l’UN-ABPAM. Il s’agit de : Ordinateurs ordinaires, Ordinateurs avec lecteur d’écran,Ordinateurs avec grossisseur de caractères, plage tactile braille, Scanner avec logiciel de reconnaissance de caractères, Imprimante couleur, Imprimante braille, Photocopieuse, Télécopieur et postes téléphoniques, Equipements pour boisson chaude ou froides. • Ces équipements permettront aux non ou malvoyants de naviguer sur Internet aux côtés des voyants. L’accès des personnes voyantes à la salle et les services annexes (photocopie, téléphone, boissons chaudes ou froides) génèreront des revenus qui permettront à l’UN-ABPAM de prendre en charge une partie des frais de fonctionnement.2. Renforcement de capacité : • Le projet prévoit la formation d’un deuxième formateur pour le centre de formation et de deux superviseurs pour le Cybercafé. Ces formations seront assurées par le formateur principal du centre qui bénéficiera lui-même d’un stage de recyclage à l’AVH. • 3. Equipement complémentaire du centre de formation • L’UIT fournira des postes de travail pour l’Extension du nombre de postes de formation de 1 à 3 Il s’agit de : 2 PC avec lecteur d’écran et Grossisseur de caractères, 1 plage tactile braille, 1 scanner avec logiciel de reconnaissance de caractères. • Elle mettra également à notre disposition 2 ordinateurs portables avec lecteur d’écran que nos étudiants formés pourront emprunter pour une période plus ou moins longue afin de les aider à la recherche DOCUMANTAIRE.
VII. Appel et remerciements • Nous ne sommes pas au bout de nos peine et nous avons toujours besoins de soutien pour (entre autres) : Le fonctionnement de notre centre de formation sous forme de prise en charge des frais de formation pour certains stagiaires ; pour l’adaptation des postes de travail (juste un PC avec lecteur d’écran) pour nos membres qui auront eu la chance d’avoir un emploi. • Nous profitons de cette tribune pour lancer un appel aux industriels des TIC pour qu’ils rendent les outils d’adaptation plus accessibles aux personnes handicapées. En instituant une « taxe » de quelques centimes de dollar sur le prix du matériel informatique on pourrait largement subventionner le coût des logiciels d’adaptations. • Le téléphone mobile est devenu aujourd’hui un moyen populaire de communication dans nos pays. Malheureusement, les non voyants ne peuvent pas profiter de ses nombreuses fonctionnalités ; les opérateurs locaux de téléphonie mobile devront chercher à leur rendre cet outil accessible. • Nous remercions l’UIT et le Ministère des PTIC du BURKINA qui, en signant cette convention donnent les moyens à l’UN-ABPAM pour préparer ses membres à entrer dans la société de l’information. • Nous remercions également tous ceux qui nous ont soutenus dans nos recherches de financement alors que beaucoup n’étaient pas convaincus de la pertinence du projet dans un environnement où le minimum vital n’est pas garanti ! • Je vous remercie !