480 likes | 629 Views
FPSE, Genève , cour sur Stress : Analyse, Intervention, Maîtrise Organisé par professeure Susanne Kaiser, 8 Mai 2013 Stress & respiration Une approche organismique Michel Heller ( Dr. e n Psychologie, FSP/AVP/EABP ) Contact: www.aqualide.ch Références:
E N D
FPSE, Genève, cour sur Stress: Analyse, Intervention, Maîtrise Organisé par professeure Susanne Kaiser, 8 Mai 2013 Stress & respiration Une approche organismique Michel Heller (Dr. en Psychologie, FSP/AVP/EABP) Contact: www.aqualide.ch Références: • Michel Heller (2008). Psychothérapies Corporelles. Fondements et méthodes. Louvain: de Boeck. • Michael C. Heller (2012). Body Psychotherapy: history, concepts & methods. New York: W.W. Norton.
Je vais aborder le thème du stress en prenant comme angle d’attaque celui d’une psychologie organismique. La première partie de ce cours résume la position organismique; la deuxième se focalisera sur la pratique de la respiration dans le traitement du stress, comme exemple de cette façon de penser la psychothérapie.
I. La psychologie organismique https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSWgOkgQVFhk5wOz4RJjbq680p_SODxuQMQ-6HYFixCnSAc-rox
La psychologie organismique situe la psyché comme un des rouages de l’organisme (Mauss 1934). Ce point de vue a été développé à Genève par le Jean Piaget de Biologie et Connaissance (1967), et Heinz Werner (1957) aux États-Unis. Une synthèse de ces deux points de vue a été proposée à Genève par Jacques Vonèche et Silvia Parrat-Dayan à la FPSE (1994).
J’ai découvert cette approche lors de mes études de psychologie à Genève. L’enseignement d’alors, donné par l’équipe de Piaget, parlait beaucoup du rapport entre cognition et corps. Son champ d’application était surtout la pédagogie. Il n’y avait par contre presque rien sur les affects et la dimension clinique. Pour combler ce manque, je me suis formé dans une approche psychothérapeutique qui abordait aussi la psyché en tant que sous-système de l’organisme: les psychothérapies corporelles néo reichiennes (Heller 2008). J’ai donc rejoint la seule école de ce type qui proposait une formation à Genève: soit l’école de Gerda Boyesen (1985), qui enseignait la Psychologie Biodynamique.
J’ai ressèment publié un ouvrage sur les psychothérapies corporelles (Heller 2008 & 2012) qui synthétise les psychologies organismiques expérimentales de Werner (1957) et Piaget (1967), et l’approche psychothérapeutique de Reich (1940). Il va de soit que cette synthèse inclut des développements récents, qui corrigent et complètent le point de vue des fondateurs d’une approche organismique de la psyché. Cette vision a en effet considérablement évoluée depuis les années 1970s.
II. le Système des Dimensions de l’Organisme (SDO) http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/3/35/Descartes_mind_and_body.gif/200px-Descartes_mind_and_body.gif
Dès que l’on admet que les nombreux rouages de la psyché forment un sous-système ouvert au sein de l’organisme, l’on admet aussi que ces rouages interagissent continuellement avec les autres sous-systèmes de l’organisme. Ainsi, depuis un peu plus de dix ans, il est possible d’observer quelles parties du cerveau sont alimentées par le sang lorsque surgit une perception donnée. Il ne s’agit pas de réduire la pensée individuelle à des interactions entre hormones, nerfs et circulation sanguine. Au contraire, la psychologie organismique défend deux thèses: • Le sous-système psychologique est un système émergent qui se distingue clairement des sous-systèmes physiologiques et comportementaux. • Les rouages de ce sous-système sont en interaction intime avec leur écologie. Ceci implique qu’il est possible d’influencer une façon de penser en modifiant la physiologie ou une façon de se comporter; et qu’il est possible d’influencer les dynamiques comportementales et physiologiques en modifiant les dynamiques psychiques.
Un exemple bien connu de cette interaction est celui des antidépresseurs, quand ils sont bien tolérés. Après trois semaines déjà le patient raconte qu’il est moins facilement irrité par les évènements, qu’il devient plus optimiste. Il se passe dans le monde de ses pensées ce qui se passe sur le lac Léman après l’orage: tout devient plus transparent, plus net, plus gérable. Un effet similaire peut souvent être obtenu avec une pratique de méditation de pleine conscience, dans laquelle le patient se focalise sur sa respiration, en sentant quand et comment il inspire et quand il expire. Dans les deux cas, une intervention sur les dynamiques physiologiques clarifie l’activité affective et cognitive. La méditation agit surtout par une prise de conscience bienveillante de l’interaction constante entre respiration et attention consciente. L’efficacité de cette exploration méditative de la respiration est confirmée par de nombreuses études empiriques (par exemple Segal 2001;Edenfield & Saeed 2012).
Les liens entre le système psychique et les autres systèmes organismiques sont multiples et complexes. Dans le domaine des thérapies, cette influence mutuelle entre sous-systèmes de l’organisme est clairement démontrée par des interventions à but psychothérapeutiques basées sur l’utilisation d’antidépresseurs, sur l’analyse d’un système familiale, ou sur des modifications des schèmes comportementaux. L’optique des psychothérapies corporelles actuelles regroupe l’ensemble de ces styles d’intervention, en y rajoutant un travail sur la dimension sensori-motrice empruntée aux techniques corporelles si bien décrites par Marcel Mauss (1934). L’organisme humain (ou système individuel) est alors perçu comme un assemblage de rouages qui ont chacun plusieurs fonctions.
Il me semble que pour nos pratiques, il suffit, la plupart du temps, de distinguer 4 sous-systèmes de l’organisme : • I. le corps • II. le comportement • III. le métabolisme • IV. la psyché
Psyché Systèmes de régulation de l’organisme Métabolisme Comportement Corps Régulation de l’organisme et de ses dimensions selon le Système des Dimensions de l’Organisme (SOD)
Il nous manque encore deux éléments importants pour être complet : 1. Les grands ensembles physiologiques tels que la respiration, les système cardio-vasculaires, hormonaux et nerveux.2. Les affects: instincts, émotions, humeurs, plaisir / déplaisir, etc.Je range ces phénomènes dans ce qui coordonne les 4 dimensions que je viens de distinguer, c’est-à-dire dans la catégorie des régulateurs globaux de l’organisme. Un affect est pour moi un certain type de coordination entre dynamiques physiologiques, comportementales et cognitives.
L’axe du stress (HPA) • http://www.montana.edu/wwwai/imsd/alcohol/Vanessa/vwhpa.htm Depuis les travaux de Selye, l’axe du stress désigne une entité physiologique qui interagit avec les pensées, le comportement, le corps et le métabolisme.
L’axe du stress interagit avec la psyché, le corps Le comportement, la physiologie et le métabolisme
IV. Respiration et métabolisme http://www.google.ch/imgres?start=227&client=firefox-a&rls=org.mozilla:fr:official&biw=1280&bih=833&tbm=isch&tbnid=Fso4WmqrwreHjM:&imgrefurl=http://www.sparkpeople.com/blog/blog.asp%3Fpost%3Dthe_most_accurate_way_to_measure_your_metabolism&docid=CnJzc_Ll1idcwM&imgurl=http://www.sparkpeople.com/blog_photos/JeffBRM.jpg&w=610&h=817&ei=jY6GUZ21CqTK4AT7g4DgCw&zoom=1&ved=1t:3588,r:55,s:200,i:169&iact=rc&dur=600&page=10&tbnh=185&tbnw=106&ndsp=30&tx=82&ty=39
Respiration externehttp://www.cegep-ste-foy.qc.ca/profs/gbourbonnais/sf_181/powerpoint/respir180.pdf
Respiration internehttp://www.cegep-ste-foy.qc.ca/profs/gbourbonnais/sf_181/powerpoint/respir180.pdf
Le métabolisme. Le métabolisme est la gestion, au niveau du milieu interne et des cellules, de l’énergétique de l’organisme. Nous sommes ici au cœur de l’autorégulation physiologique. L’exemple bien connu des réactions métaboliques au stress est la mort des neurones de l’hippocampe par privation d’oxygène. En effet chez la personne stressée le sang circule moins facilement, et il s’appauvri en fer et en oxygène. Pris pendant un mois au moins certains antidépresseurs permettent la reconstruction de ces neurones asséchés.
IVb. Exemples d’interventions sur la respiration De nombreux travaux cliniques ont montré que des interventions trop directes sur les personnes stressées et traumatisées sont souvent retraumatisantes(Ogden et coll., 2006; Levine, 2004; Rothschild, 2000) ou les méditations de pleine conscience. Il faut donc aborder l’organisme de ces personnes avec une démarche qui sécurise. C’est pourquoi les approches actuelles utilisent surtout des exercices respiratoires doux. Le but est d’augmenter la capacité métabolique de gérer plus d’oxygène sans retraumatiser. Voyons cela de plus près.
Les exercices sportifs Avec l’exercice sportif,il y a augmentation de la consommation d’oxygène, mais l’énergie ainsi crée est tout de suite dépensée par l’activité motrice. Il n’y a donc pas forcément accommodation de la capacité métabolique à gérer une plus grande variabilité de l’oxygène. En faisant du sport, la personne s’oxygène et se fait du bien, mais n’acquière pas la capacité d’augmenter son activité métabolique. Or un des problèmes de la personne stressée, c’est qu’en s’accommodant au stress son organisme a diminué son activité métabolique basale.
Les exercices qui créent de l’hyperoxygénation-1 Les exercices avec hyperoxygénation fonctionnent comme l’orage: ils éclaircissent momentanément l’atmosphère, et peuvent provoquer des soulagements intenses. Ils ont souvent un effet cathartique. Ce sont des outils qui peuvent se révéler forts utiles dans certains cas, mais qui peuvent aussi détruire une personne. Comme un scalpel, l’expertise de celui qui les utilise doit être réelle. • Une légère hyperoxygénation crée un état d’euphorie qui semble causé par une augmentation des endomorphines. Cet état ne devient digeste que lorsque l’exercice est suivi d’un moment d’immobilité relaxante qui permet à l’organisme et la psyché d’intégrer l’augmentation d’activité métabolique. Mais, à nouveau, cette stratégie ne permet qu’une petite accommodation de l’activité métabolique basale.
Les exercices qui créent de l’hyper oxygénation-2 • Une plus forte hyperoxygénation est rarement intégrée par l’organisme. Elle mène à des états euphoriques et affectifs intenses, des états de transes qui requièrent une éducation psychologique intense pour devenir gérables. En effet les émotions qui émergent dans cet état ne sont pas prévisibles: grande joie, activation du réflexe orgastique, émergence de mémoires refoulées, grandes peurs, colères gigantesques, etc. • Une forte oxygénation mène aussi à des crises de tétaniesqui peuvent provoquer de plus grandes peurs encore. Ces crises sont rarement dangereuses, mais elles peuvent réveiller le réflexe de sursaut, une réaction de peur qui va ensuite s’incruster et diminuer l’activation métabolique. Nous sommes ici proche des mécanismes de l’axe du stress. De tels exercices permettent parfois de profondes prises de conscience et des décharges émotionnelles profondes. Ils peuvent aussi retraumatiser ou même créer de nouvelles formes de traumatismes engendrées par la procédure thérapeutique.
Respiration douce qui augmente la capacité métabolique de gérer plus d’oxygène sans retraumatiser Les exercices de respiration douce sont utilisés pour développer dans l’organisme une plus grande intensité métabolique, sans provoquer des contre-réactions défensives telles que des réactions de peur. Il sont utilisés pour rééduquer l’organisme, pour lui montrer qu’avoir plus de vitalité est non seulement possible mais aussi enrichissant. Le plus important est de d’abord restaurer une bonne respiration abdominale, puis de laisser celle-ci monter et descendre par vagues de la tête au pelvis. Il est aussi utile de solliciter les bâillements et les étirements des bras.
Respiration douce qui augmente la capacité métabolique de gérer plus d’oxygène sans retraumatiser Les exercices de respiration douce sont utilisés pour développer dans l’organisme une plus grande intensité métabolique, sans provoquer des contre-réactions défensives telles que des réactions de peur. Il sont utilisés pour rééduquer l’organisme, pour lui montrer qu’avoir plus de vitalité est non seulement possible mais aussi enrichissant. Dans la mesure où le stress est avant tout induit par une agression répétée de l’environnement, la restauration de la confiance envers un entourage est la priorité de toutes les approches thérapeutiques. Une fois que toutes les fibres de l’organisme ressentent que l’environnement actuel est plus constructif que celui qui a engendré l’accommodation au stress, il peut retrouver une forme de confiance et de confort qui le libère. Cette confiance doit être ressenti par tous les niveaux de l’être: conscience, affects et schèmes sensori-moteur.
Respiration douce qui augmente la capacité métabolique de gérer plus d’oxygène sans retraumatiser Cette confiance doit être suffisamment profonde pour influencer les grands systèmes de régulation de l’organisme: une meilleure irrigation de la peau, une axe du stress qui se réduit pour disparaître, des dynamiques hormones plus constructives, et ainsi de suite. À l’intérieur de cette priorité, il faut avant tout utiliser des modes d’interventions (cognitifs, comportementaux, émotionnels, corporels, etc.) que le ou la patiente peut intégrer. Dans certains cas, l’exercice respiratoire s’impose. Dans d’autres cas, il faut les éviter, mais observer la respiration. Dès que la personne bâille, soupire, s’étire, respire mieux avec le ventre, nous savons que nous sommes sur la bonne voie. Ainsi une bonne connaissance de la respiration est utile même lorsque l’on utilise des modes d’intervention verbaux.
Exercice de respiration douce de base: l’exercice du tabouret • Demander à la personne de rester ainsi: • Certaines personnes ne supportent pas l’immobilité. Il faut alors leur trouver une relaxation active, ce qui existe.
La plupart du temps, en prenant cette posture pendant une dizaine de minutes, la respiration du bas ventre se met automatiquement en place. C’est la posture qui induit cette activation. Aucune concentration du patient n’est requise. Il est donc recommandé de donner une tache placébo (comme écouter de la musique), pour que le patient n’intervienne pas dans ce processus automatique avec sa volonté. Pour les Chinois des arts martiaux, cet exercice fait «agite un coup d’éventail dans le bas ventre». Une fois que le bas du ventre s'est détendu, la respiration s’approfondit graduellement, du bas vers le haut. Cet approfondissement élargit la respiration, qui se met à bouger le ventre, le diaphragme et le thorax de façon coordonnée. Tout cela est mécanique, par la relaxation qui s’ensuit est souvant profonde
Tout cela est mécanique. C’est la position du squelette qui équilibre les muscles du dos et du ventre. Mais la relaxation qui s’ensuit est souvent profonde. L’amplification de la respiration est notable. Elle nourrit le métabolisme, pendant que l’immobilité force à l’accumulation. L’apport est suffisamment faible pour ne pas provoquer, dans la plupart des cas, de contre réaction. En faisant ce type d’exercice régulièrement, la respiration se reconstruit graduellement. En psychothérapie il est alors possible de parler des craintes qui se sont installée dans l’organisme, de la peur d’avoir plus d’énergie que ce que les autres pouraient tolérer.
Après un quart d’heure, si vous demandez à la personne de se lever, elle risque d’avoir la tête qui tourne. C’est la preuve qu’elle a prise plus d’oxygène que ce que son organisme peut gérer. Il faut donc conseiller à la personne de sortir de son état de relaxation graduellement, à un rythme qui ne génère pas l’impression d’avoir le tournis. Elle bouge d’abord les doigts de pieds, puis les doigts de la main. Elle ouvre graduellement les yeux puis s’étire, pour vider l’excès d’énergie. Si la personne veut bien faire cet exercice régulièrement, il y aura augmentation de la quantité d’oxygène que l’organisme peut gérer de façon créative.
Le raisonnement est le suivant. Une personne chroniquement stressée respire peu depuis longtemps. Son métabolisme s’est accoutumé à recevoir moins d’oxygène que ce qui est vraiment nécessaire. Il a appris à faire au mieux. Le phénomène est analogue à ce qui se passe chez une personne qui souffre d’anorexie. L’organisme s’accommode à un fonctionnement diminué. Le stresser devient souvent un "anorexique" de l’oxygène. • Même si une psychothérapie lui a permis de faire des progrès sur le plan cognitif et affectif, l’organisme panique s’il est soudain confronté à une entrée intempestive d’oxygène. La rééducation graduelle de la capacité de l’organisme à tolérer plus d’oxygène est donc souvent un complément nécessaire à une psychothérapie classique.
métabolisme & organisme Activité métabolique oxygène et nutrition Activité physiologique et affective Activité comportementale et cognitive
Le modèle de base est le suivant: • Plus le métabolisme peut intégrer d’oxygène plus il devient actif et plus il peut insuffler de vitalité dans l’organisme. L’énergie métabolique réveille tout ce qui est actif, sans discrimination: l’appétit, le désir, la créativité, l’angoisse et la frustration. Si vous souffrez d’angoisse, de peurs et d’insécurité, l’organisme va spontanément chercher à réduire la quantité d’oxygène qui entre, pour réduire l’activité métabolique. Il y aura alors moins de plaisirs, mais aussi moins de souffrance. • L’on assiste alors à un engourdissement général, non seulement des sensations et de la pensée, mais aussi des grands régulateurs de la psyché. Mal régulés, les affects ont parfois des sursauts intempestifs et improductifs, qui tentent de réveiller un manque de productivité général, et surtout une diminution de la capacité de s’accommoder.
IV. Réflex de sursaut • Un indice corporel qui permet d’évaluer le stress d’une personne, ou sa capacité d’intégrer un style d’intervention, est le réflex de sursaut. • Voir: • — Braatøy, T. (1954). Fundamentals of psychoanalytic technique. New York: Wiley. • — Heller, M. (2008). Les psychothérapies corporelles. Louvain: De Boeck.
IV. Réflex de sursaut • Définitions. • Dans les premières semaines de vie, quand il a peur, l’enfant bouge dans le vide, comme s’il cherchait quelqu’un à qui s’agripper. C’est le réflex de Moro. http://health.allrefer.com/health/moro-reflex-moro-reflex.html
IV. Réflex de sursaut • Ensuite ce réflexe s’active quand il est surpris par un son fort. L’enfant se recroqueville d’un coup, avec les jambes et les bras qui se rapprochent du thorax. http://www.google.com/search?hl=en&safe=active&biw=1243&bih=904&gbv=2&tbm=isch&sa=1&q=startle+reflex&aq=f&aqi=g10&aql=&oq=
IV. Réflex de sursaut • Le réflexe de sursaut se manifeste, par exemple, quand vous entendez un bruit soudain ou que quelque chose surgit dans votre champ de vision. Votre tête se déplace vers l'arrière et vers le bas et se rapproche de votre dos, et vos épaules montent pour protéger la zone vulnérable à l'arrière de votre cou. Vos bras raidissent, vos mains se contractent, et vos jambes plient. Souvent répétée, cette réaction de peur momentanée peut persister et ainsi créer un déséquilibre léger, mais continu dans le tonus musculaire à travers votre corps, et ce déséquilibre peut devenir une habitude imperceptible qui échappera à votre conscience. (http://www.canstat.ca/startle-french.html) http://www.hockscqc.com/articles/startle-reflex/startle-reflex.htm
IV. Réflex de sursaut • Ekman et Friesen ont observé que le sursaut en place si rapidement que même des acteurs entrainés n’arrivent pas à refaire ce geste sans avoir peur. http://www.hockscqc.com/articles/startle-reflex/startle-reflex.htm
IV. Réflex de sursaut • Un bon travail thérapeutique avec une personne stressée, respiratoire notamment, essaye de dénouer une réaction de sursaut chronique, qui s’est intégrée dans les tensions musculaires, les dynamiques respiratoires et posturales.
IV. Réflex de sursaut • Les personnes qui sont phagocytées par un reflex de sursaut ont non seulement un raccourcissement des muscles extenseurs, mais aussi le thorax coincé sur l’inspire, et un diaphragme rigide. Il est donc utile d’aider: • — 1. Une expiration douce du thorax • — 2. Provoquer des bâillements qui détendent le diaphragme • — 3. Laisser se développer la respiration du ventre. • Bref mobiliser une réaction respiratoire qui détend sans faire fondre, et tonifie en même temps.
V. Conclusion http://www.fantom-xp.com/wallpapers/28/Blue_flower.jpg
Dès que l’on touche à des réactions qui mobilisent toutes les dimensions de l’organisme, il faut tenir compte des faits suivants: • 1. les réactions intraorganismes sont déjà incroyablement complexes. • 2. Elles sont toutes calibrées par le contexte. • 3. La variabilité entre individus et d’un individu d’un moment à l’autre est énorme. C’est notamment vrai pour une personne stressée, qui peut passer d’un PTSD à un comportement habituel en un quart de secondes.
Ceci implique: • 1. Aucun style d’intervention n’est adéquat pour toutes les personnes qui ont un même diagnostic. Ceci est même vrai pour les antidépresseurs distribués aux patients dépressifs. • 2. Le thérapeute doit avoir la finesse, le tact et une érudition en techniques d’intervention (psychique, corporelles, comportemental et affective) qui lui permet de s’adapter à chaque cas. Dans le cas de gens traumatisés, elles ont déjà subi assez de chocs produits par leur environnement. Ce n’est pas au thérapeute d’en rajouter un autre en voulant à tout pris imposer une stratégie donnée à un patient qui a besoin d’autre chose.
Je ne vous est montré qu’un tout petit échantillon des façons de combiner travail sur la respiration et psychothérapies. L’éventail des techniques disponibles est immense. Cette diversité est nécessaire pour une espèce humaine qui engendre sans cesse une infinie variété de tempéraments, d’exigences et de fragilités. Je me suis contenté de choisir un exemple simple, facile à appréhender et efficace. Cet exemple permet aussi d’illustrer comment travailler dans le cadre d’une psychologie organismique.
En nous interrogeant sur les réactions respiratoires, nous portons notre attention sur des dynamiques psychiques qui ont longtemps été laissées de côté par les méthodes verbales. Dialogues respiratoires, gestuels ou verbaux mettent en évidence certaines dynamiques psychiques et en masques d’autres. C’est pourquoi il me semble utile d’utiliser toutes ces méthodes, avec l’intention de pouvoir aborder de façon aussi cohérente que possible les multiples facettes d’un être humain. C’est un peu le message que nous a laissé Daniel Stern (2010) dans son dernier ouvrage, publié peu de temps avant sa mort, consacré à la psychologie des «formes de vitalité».
Références • Boyesen, G. (1985). Entre psyché & soma. Paris: Payot. • Edenfield, T.M. & SyAtezazSaeed, S.A. (2012). An update on mindfulness meditation as a self-help treatment for anxiety and depression. Psychological Research on Behavior Management, 5: 131–141 • Heller, M. (2008). Psychothérapies Corporelles. Fondements et méthodes. Louvain: de Boeck. • Heller, M.C. (2012). Body Psychotherapy: history, concepts & methods. New York: W.W. Norton. • Levine, P.A. (2004). Panic, biology, and reason: giving the body its due. Dans I. MacNaughton (ed.). Body, Breath & consciousness: 267-286. Berkeley : North Atlantic Books. • Mauss, M. (1934). Les techniques du corps. Dans Marcel Mauss, Sociologie et anthropologie, p. 365- 372. Paris: PUF, 1985. • Ogden, P; Minton, K. & Pain, C. (2006). Trauma and the Body: A Sensorimotor Approach to Psychotherapy. New York: W. W. Norton. • Piaget, J. (1967). Biologie et Connaissance. Paris: Gallimard. • Reich, W. (1940). La fonction de l’orgasme. Paris: L’Arche Editeur, 1970. • Rothschild, B. (2000). Le Corps se souvient: Psychophysiologie et traitement des traumatismes. Louvain, De Boeck Université. • Werner, H. (1957). The concept of development from a comparative and organismic point of view. Dans D. Harris (Ed.), The concept of development. Minneapolis: University of Minnesota Press. • Segal, Z.V.; Teasdale, J.D. & Williams, J.M.G. (2001). La thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la dépression. Une nouvelle approche pour prévenir la rechute. Louvain: De Boeck. • Stern, D. N. (2010). Forms of vitality. Exploringdynamicexperience in psychology and the arts. Oxford: Oxford University press.