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LA POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE AU CAMEROUN . DIALOGUE NATIONAL DU FEM Jardin Zoologique de Mvog - Beti Yaoundé, 16-17 juin 2008 Présenté par ADAMA SAIDOU Sous-Directeur du Développement Durable, de l’encadrement et du Partenariat. INTRODUCTION.
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LA POLITIQUE DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE AU CAMEROUN . DIALOGUE NATIONAL DU FEM Jardin Zoologique de Mvog-Beti Yaoundé, 16-17 juin 2008 Présenté par ADAMA SAIDOU Sous-Directeur du Développement Durable, de l’encadrement et du Partenariat.
INTRODUCTION La conférence des Nations Unies sur l’environnement et le Développement Durable (CNUED), tenue à Rio de Janeiro au Brésil en juin 1992, a donné une autre orientation aux activités internationales concernant le développement. Les préoccupations écologiques ont commencé à influencer de manière croissante les politiques et les pratiques concernant la gestion des ressources naturelles . Dans ce contexte dynamique en proie à la récession et à l’agitation sociale liée à la démocratisation, le Cameroun est amené à mettre en œuvre l’Action 21 conformément à l’engagement qu’il a pris avec la communauté internationale à Rio.
Rappel historique de l’évolution de la gestion de l’environnement au Cameroun • 1972: conférence sur l’environnement humain tenue à Stockholm a posé les fondements de l’action en faveur de l’environnement. • 1977: conférence sur la désertification et la sécheresse tenue à Nairobi et où est créé le Comité de lutte contre la désertification dans le sahel. • 1981-1986: Ve plan quinquennal de développement économique et social. La préoccupation de la protection de l’environnement apparaît dans les politiques de mise en valeur des ressources naturelles mais de manière conceptuelle. • 1986-1991: VIe plan quinquennal, la notion de l’environnement et de gestion des ressources se précise davantage avec la mise en œuvre des activités telles que l’élaboration d’une politique de gestion des ressources naturelles et la création d’un comité national d’aménagement du territoire comprenant des sous-comités dont un chargé des questions relatives à l’environnement. • Pour la même période le Cameroun élabore son plan national de lutte contre la désertification conformément aux recommandations de la conférence de Nairobi de 1977. • En prélude à la tenue du sommet mondial de Rio, les politiques de protection de l’environnement et de gestion des ressources se sont traduites sur le plan de l’exécution par plusieurs politiques parmi lesquelles la politique agricole, la politique forestière et autres (tourisme, pêche, mine, énergie, etc…). • En 1990, création du MINEF qui était en réalité une sous-direction puis direction (DATE) au Ministère du plan et de l’aménagement du territoire.
1992: Participation du Cameroun à la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (CNUED) à RIO de Janeiro. Le développement durable et la prise en compte des questions environnementales ont été renforcés; 1994: Création d’une commission nationale consultative pour l’environnement et le développement durable qui est un organe chargé de la coordination et du suivi de la mise en œuvre de la politique nationale relative à l’environnement et au développement durable; 1996: Elaboration d’un plan national de gestion de l’environnement et l’adhésion aux diverses conventions issues de RIO à savoir: la CCD, la CDB et la CCNUCC. Par la suite le Cameroun a ratifié d’autres conventions internationales et sous-régionales majeures, comme la convention de Ramsar sur les zones humides, la convention CITES sur les espèces menacées, la convention d’Abidjan sur les écosystèmes marins et côtiers, le protocole de Kyoto, etc 2004: Création du Ministère de l’environnement et de la protection de la nature.
II. LES DEFIS DU DEVELOPPEMENT DURABLE AU CAMEROUN 1. Croissance et développement durable: La politique nationale en matière de Développement Durable a été développée de manière forte dans le Plan National de Gestion de l’Environnement en 1996. Le gouvernement est tenu de la réviser tous les cinq ans au regard de l’article 13 de la loi cadre relative à la gestion de l’environnement. Mais le Cameroun, pour mener à bien sa politique de développement, doit relever les défis suivants: • L’ appropriation réelle des politiques de développement; c’est-à-dire guider les actions en faveur du développement. • L’impératif d’afficher clairement les priorités conçues au niveau social, économique et institutionnel afin d’éviter une diminution d’impact de la multiplication des projets qui ne pourrait en définitive être que contre-productive. • L’autre défi se rapporte à l’objectif de « bonne gestion des affaires publiques » qui revêt lui aussi une grande importance dans le contexte de renforcement de l’efficacité des politiques de développement et de la création d’un contexte institutionnel et politique garant de la bonne gestion des ressources du pays.
2. Conservation et gestion des ressources: Les résultats des différentes actions entreprises en vue de la protection de notre environnement devraient permettre de: • Changement climatique: • Maîtriser les impacts des changements climatiques sur les secteurs vulnérables; • Identifier les mesures d’adaptation et des actions d’atténuation à prendre et à incorporer dans les stratégies nationales de réduction et de contrôle des émissions des gaz à effet de serre (GES); • Renforcer le système national d’observation du climat ainsi que les capacités de l’unité de l’information sur les conventions; • Rassembler toutes les mesures juridiques déjà prises dans une législation d’ensemble spécifique relative à la protection de l’air, du climat et de l’atmosphère. • Protection de la couche d’ozone: • Renforcer le suivi des divers projets énoncés dans le programme d’action; • Projet de formation du personnel des services techniques en charge du contrôle des importations des biens (douane); • Projet de création d’un centre national de récupération et de recyclage de CFC sous forme d’un établissement public industriel et commercial (EPIC); • Mise sur pied d’un système de contrôle approprié (amélioration des tests de conformités) et un mécanisme d’information sur l’utilisation des SAO. • Sensibilisation du public sur les impératifs d’élimination complète des SAO et la nécessité de s’approprier des technologies alternatives.
Protection et gestion de l’eau douce: • Améliorer la qualité, l’accessibilité des populations non ou insuffisamment desservies en eau; • Améliorer la qualité de l’eau et renforcer les mesures de protection, de conservation et de gestion; • Renouveler certaines infrastructures de production et de distribution de l’eau; • Adapter les infrastructures aux nouvelles normes; • Protéger les captages et les eaux de surface potabilisables. d) Energies renouvelables: • Minimiser la dépendance vis-à-vis de l’utilisation de la biomasse en développant les alternatives telles que les énergies solaires éoliennes, hydrauliques,… • Promouvoir les études d’impacts sur l’environnement et d’autres outils de décision intégrant les politiques énergétiques, environnementales et économiques dans une perspective durable. • Développement rurale et agriculture durable: La promotion de la durabilité dans le secteur agricole passera nécessairement par le développement et la promotion effective: • des institutions de financement des projets agricoles; • des techniques culturales permettant une utilisation rationnelle des ressources (terre- eau) et leur renouvellement selon les axes suivants: • La modernisation de l’appareil de production; • La diversification des exportations; • Le développement de la transformation des produits agricoles. f) La biodiversité: Seule une fraction des espèces du pays a été dénombrée et étudiée à ce jour. L’influence de ces espèces sur l’environnement est aujourd’hui encore mal cernée. Les études menées se sont pour la plupart intéressées aux plantes et aux mammifères supérieurs vers lesquels sont tendu les efforts de protection.
3. Mise en œuvre: Education, formation et sensibilisation. Parmi les défis actuels, on peut en relever deux: • L’intégration à court et à moyen termes de nouvelles technologies de l’information et de communication dans le système éducatif; • La mise en place des mécanismes d’approches participatives plus dynamiques dans un nouvel ordre de l’éducation, de la formation et de la sensibilisation.
III. Les stratégies adoptées pour le développement durable. A/ Approches adoptées: • Dans la coopération internationale: Les fondements de la politique de coopération multiforme du Cameroun avec les pays et les organisations amis reposent sur les principes suivants: • L’indépendance nationale; • La solidarité entre les peuples; • La coopération avec tous les Etats. Quatre stratégies sous tendent cette politique à savoir: • l’intégration dans le concert des nations; • L’appartenance à des groupes régionaux et sous régionaux; • La participation à tous les fora internationaux, où s’élaborent les grandes décisions de la vie internationale • Dans la lutte contre la pauvreté: Le principal défi du développement durable au Cameroun aujourd’hui est de réduire au moins de moitié le nombre de personnes vivant en dessous du seuil national de pauvreté. En effet la pauvreté semble être un des facteurs qui peut empêcher la mise en œuvre d’une stratégie de développement durable. Des documents de stratégie en matière de réduction de la pauvreté. • Décembre 1998, élaboration et adoption de la déclaration de stratégie de lutte contre la pauvreté au Cameroun; • Aout 2000, adoption et publication du document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) intérimaire élaboré suivant une approche participative qui a fait intervenir toutes les couches sociales de la population, les associations, les ONG, la société civile, le secteur privé, les femmes, les jeunes, les universités, les bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux.
Dans l’action sur les habitudes de consommation: Dans le domaine de la consommation d’énergie, les composantes stratégiques de mise en œuvre de cette politique sont nombreuses et diverses: • Promotion des énergies modernes en milieu rural; • Mise en place d’une structure de planification énergétique et de promotion des usages efficaces de l’énergie. • Dans l’amélioration de l’environnement sanitaire et humain: Adoption d’une stratégie sectorielle de la santé participative. B/ Processus d’élaboration des stratégies: 1) Pour la lutte contre la pauvreté: L’ élaboration des stratégies et des actions se fonde sur une approche participative. Ce qui doit permettre de: • Identifier des stratégies adéquates, pertinentes, à même d’assurer une réduction appréciable de la pauvreté et garantir un développement social et économique à long terme; • Assurer une meilleure appropriation des stratégies de réduction de la pauvreté par les différentes parties prenantes; • Créer un espace de dialogue entre la structure (Etat) qui initie le processus et les populations; • Développer les relations de collaboration entre l’Etat et la société civile; • Partager des informations relatives aux différents domaines du processus; • Développer conjointement une vision à long terme des extrants résultant de la mise en œuvre de ces stratégies.
Pour les études régionales Elaboration des rapports-diagnostic de la situation de l’environnement au niveau des différentes provinces du pays avec une attention particulière sur: • La situation et l’évolution démographique; • La gestion de l’espace agropastoral; • La gestion des écosystèmes côtiers et marins; • La gestion des ressources halieutiques et fauniques; • La gestion de l’environnement urbain; • La pollution industrielle, portuaire, par le transport, etc • Les ressources du sous sol (eaux, minerais, etc) 3) Pour les études sectorielles: En tenant compte du niveau d’évolution des travaux des études régionales, un accent particulier a été mis sur la deuxième phase à savoir l’exécution des études sectorielles du PNGE. Des thèmes suivants ont été analysés. • Industrialisation et pollution industrielle; • Conservation, gestion et valorisation de la Biodiversité et des ressources forestières; • Étude sur la situation géologique et les ressources minérales; • Analyse des conflits environnementaux et étude du cadre juridique et institutionnel pour une solution durable; • Plan de gestion des écosystèmes côtiers et marins; • Plan de gestion des ressources halieutiques et de la pêche maritime et continentale; • Assainissement et gestion de l’environnement urbain; • Analyse des politiques sectorielles en tenant compte des considérations de l’environnement.
C/ Commentaires sur le impact de l’approche stratégique nationale. 1) Au niveau de la croissance économique: L’évolution du monde vers un village planétaire a considérablement influencé les politiques de développement du Cameroun et leur cadre de réglementation. Au niveau national comme international, le contexte économique est marqué par une plus forte libéralisation économique et par une indépendance majeure à l’égard des marchés. • Au niveau de la pauvreté: D’une manière générale, la perception de la pauvreté tourne essentiellement autour de l’insuffisance ou du manque de revenus, et des difficultés d’accès aux services sociaux de base. Les déterminants tels que définis par les pauvres eux-mêmes concernent le manque de moyens financiers pour subvenir aux besoins de santé, d’éducation, de logement, d’habillement, d’approvisionnement en eau potable, l’enclavement, la mauvaise gouvernance, la libéralisation des filières agricoles, etc Les principales propositions portent sur les secteurs sociaux (éducation, santé et infrastructures routières), la gouvernance et la lutte contre la corruption, la création d’emplois, etc • Au niveau des besoins et consommation d’eau: L’évaluation des besoins en eau peut être fait en distinguant des centres urbains des zones rurales. Dans les centres urbains, les populations qui accèdent à l’eau qualifiée de potable sont, pour la plus grande majorité, celles qui sont connectées aux réseaux d’adduction d’eau de la Société Nationale des eaux du Cameroun (SNEC). Les autres recourent aux sources diverses plus ou moins insalubres: puits, eaux de surface, eaux des pluies, eaux minérales etc. Au niveau rural, l’évaluation des besoins en eau dans les villages se fait en terme de point d’eau ou d’ouvrage que les pouvoirs publiques pourraient installer dans les sites habités; la norme retenues étant un point d’eau pour 400 habitant en moyen.
4) Au niveau des besoins en énergies et les consommations: Le taux d’accès des populations à l’énergie est élevé pour la biomasse (68,5%) et le pétrole lampant (70,47%). Il est moyen pour le charbon de bois (31,12%), faible pour l’électricité (23,51%) et très faible pour le gaz (5,91%). De même, en ce qui concerne le bois, la couverture forestière reste une source indispensable et irremplaçable de combustible, de matériaux de construction, de matière première diverse et même de médicament. La forêt naturelle est donc agressée de manière sauvage et incontrôlable pour satisfaire ces besoins. IV Les perspectives pour l’avenir: L’état actuel de l’environnement au Cameroun, ainsi que la vulnérabilité de vastes populations du pays aux catastrophes naturelles ou provoquées par l’activité humaine, représentent un défi supplémentaire pour les études de l’environnement. La majorité de ces défis concernent la création et la pérennisation d’un environnement durable, tout en prenant parallèlement conscience du besoin de développer les ressources économiques et sociales du pays. L’élaboration d’une stratégie de développement durable exige de cerner avec lucidité à la fois le présent et l’avenir. L’avenir étant par définition inconnu, il est indispensable de concevoir des mécanismes et méthodologies capables d’en faciliter la compréhension. V Appel à l’action: • Eradication de la pauvreté: Les actions concernant directement l’environnement et indispensables à la réduction de la pauvreté au Cameroun sont les suivantes: • Adhésion aux principe du développement durable et promotion de ces principes; • Augmentation de la production agricole durable; • Promotion de la santé, du bien être et du développement humains; • Génération des ressources de financement intérieures accrues pour le développement durable; • Amélioration de l’infrastructure et des modes d’établissement humain durable au Cameroun; • Amélioration du fondement scientifique et technologique au Cameroun; • Accélération du développement industriel.
2) Arrêt et inversion du processus de dégradation de l’environnement: L’environnement est le fondement de la santé, de la richesse, du bien-être et de la sécurité. Pour stopper et inverser le processus de dégradation de l’environnement au Cameroun, le gouvernement doit impérativement prendre les mesures suivantes: • Réduction et arrêt des activités conduisant à la dégradation des sols; • Préservation et gestion durable de la grande biodiversité camerounaise; • Atténuation des effets néfastes des changements climatiques et autres conditions atmosphériques; • Amélioration des méthodes de gestion des déchets; • Promotion d’une gestion des produits chimiques respectueuse de l’environnement; • Accès facilité aux réserves d’eau douce et amélioration de leur qualité; • Amélioration des conditions de vie dans les zones urbaines; • Promotion d’actions sur les problèmes transversaux: Il existe un certain nombre d’actions transversales qui, si elles étaient mises en œuvre, contribueraient à stopper et même à inverser le processus de dégradation de l’environnement, ainsi qu’à réduire la vulnérabilité humaine. Il s’agit de • L’amélioration des capacités de lutte de la population contre les conséquences néfastes de changements environnementaux et réduction de l’insécurité environnementale; • La promotion du développement des ressources humaines; • La promotion et l’amélioration de la coopération à divers niveaux; • La mobilisation de ressources financières intérieures pour la gestion de l’environnement; • L’amélioration de la capacité institutionnelle à coordonner et contrôler la gestion de l’environnement; • La promotion d’une plus grande implication des ONG dans la gestion de l’environnement; • La lutte contre l’échec des mesures politiques; • La promotion de la sensibilisation du public; • La promotion de l’éducation en matière d’environnement; • La définition des voies de développement durables; • La définition des objectifs et suivi des résultats.
Conclusion La dégradation de l’environnement ne cesse de s’aggraver. Elle a pour principale cause la pauvreté et pour victimes directes les populations démunies et pour conséquence la difficile mise en place d’un développement durable. Un haut degré de pauvreté associé à des variations climatiques et des catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes, des faiblesses institutionnelles internes et des pratiques commerciales inéquitables de la part des pays développés, ont rendu la population plus vulnérable sur le plan physique, psychologique et économique.