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III. L’idéal tiers mondiste : affirmation et échec :. A. Affirmation du Tiers Monde :. 1. Les difficiles lendemains de l’indépendance : l’héritage colonial :. -a) Le sous-développement issu de la colonisation :. Faible industrialisation Agriculture vivrière insuffisante
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III. L’idéal tiers mondiste : affirmation et échec : A. Affirmation du Tiers Monde : 1. Les difficiles lendemains de l’indépendance : l’héritage colonial : -a) Le sous-développement issu de la colonisation :
Faible industrialisation • Agriculture vivrière insuffisante • Croissance démographique incontrôlée Dépendance économique envers les ex-métropoles
-b) Difficultés politiques : * Beaucoup de ces nouveaux Etats connaissent très vite une dérive dictatoriale : inexpérience de la démocratie, faible scolarisation, élite réduite, énormes écarts de richesse. De nombreux coup d’Etats militaires ont lieu (Sékou Touré en Guinée dès 1960, Mobutu au Congo, Amin Dada en Ouganda en 1971) * Les découpages territoriaux sont un héritage colonial : en Afrique, les frontières ont été tracées par les Européens, sans aucun compte de la géographie et des communautés ethniques ou religieuses. On a donc des Etats sans grande identité et souvent petits (« balkanisation » de l’Afrique). Il n’y a guère d’Etats-nations en Afrique.
2. Les ambitions du Tiers Monde : -a) Jouer un rôle dans les relations internationales : Ce terme, créé par l’économiste Alfred Sauvy en 1952 (analogie avec le « tiers état ») veut désigner un troisième monde composé des « pays sous-développés » et qui cherche à exister entre l’Est et l’Ouest. 3 thèmes dominent les débats : le colonialisme, le neutralisme (volonté de ne s’aligner sur aucun des 2 blocs) et le développement économique et culturel. Aux yeux de l’opinion publique mondiale, Bandung symbolise l’émergence du « tiers monde ». * Cette volonté s’affirme pour la 1ère fois lors de la conférence de Bandung, en Indonésie, en 1955. C’est la première conférence internationale où les Occidentaux sont absents. Elle est organisée par des Etats asiatiques (Inde, Indonésie, Ceylan, Pakistan, etc.) et rassemble 24 pays afro-asiatiques indépendants. Zhou Enlai (Chine), Sukarno (Indonésie), Nasser (Égypte), animent le sommet.
* Après Bandung, le mouvement du neutralisme ou des non alignés s’organise. Il a ses leaders : Tito le Yougoslave, Nasser l’Egyptien, Nehru l’Indien. Il se réunit tous les 3 ans. En 1961, lors de la conférence de Belgrade, les participants marquent leur refus des alliances militaires collectives et leur soutien aux mouvements de libération nationale. Il compte de plus en plus de participants africains, ainsi que d’Amérique latine (24 en 1955, 70 en 1971). Nasser, Nehru, Tito.
-b) Compter dans l’économie mondiale : * Les pays pauvres revendiquent l’indépendance économique et le partage équitable des richesses. Ils se prononcent : - contre la division internationale du travail, qui condamne le tiers monde à fournir une main d’œuvre à bon marché, - contre la volonté des pays riches de réduire le tiers monde au simple rang de pourvoyeur de matières premières agricoles et minières, d’énergie à bas prix, - contre la « dégradation des termes de l’échange ». Ils veulent que les pays riches aident par des prix majorés les exportations des pays pauvres, - le droit, pour le tiers monde, de nationaliser ses ressources naturelles (comme l’a fait Nasser en 1956 en nationalisant la compagnie du Canal de Suez) et de revaloriser ses prix. * A partir de 1964, ils tentent d’édifier un nouvel ordre économique international (NOEI) : le « groupe de 77 » crée un nouvel organisme à l’ONU, la CNUCED (Conférence des Nations Unies pour le Commerce Et le Développement).
B. L’échec du mouvement : 1. L’échec politique du non alignement : -a) L’attitude vis-à-vis des 2 Grands : * En apparence, le non alignement se renforce : à la fin des années 1970, 108 pays en voie de développement sur 120 s’en réclament. Mais, à partir de la fin des années 1960, les pays se déchirent à propos de l’attitude à avoir vis-à-vis des 2 Grands. Les « modérés » (Tito, Nehru) se heurtent à ceux qui voient dans l’URSS « l’allié naturel » du Tiers Monde (le cubain F. Castro, Nasser, etc.). Pays appartenant au mouvement des non-alignés :
-b) Le Tiers Monde est un théâtre de luttes internes : * Les anciennes métropoles, dont la plupart des pays restent dépendants, n’hésitent pas à intervenir dans leurs affaires intérieures et à soutenir un camp contre un autre. Les 2 Grands ont la même attitude. * De nombreuses guerres se déclarent alors : - guerres civiles, souvent ethniques : au Congo belge, au Biafra, province sécessionniste du Nigeria (de 1967 à 1970), en Angola et au Mozambique. - guerres entre Etats du tiers monde : guerre Iran-Irak (1980-88) qui oppose 2 Etats musulmans du tiers monde. * Les tentatives de fédérations ou de regroupements de pays ou de continents échouent : - échec de la Ligue arabe, fondée au Caire en 1945. - échec de l’action de l’OUA (Organisation de l’unité africaine)
2. L’impossibilité de changer l’ordre économique : -a) Le choc pétrolier et la crise de 1973 : -b) Des Tiers Mondes : * En dehors des pays pétroliers, quelques « pays émergents » décollent en Amérique latine (Mexique, Brésil) et surtout en Asie orientale ((« quatre dragons »). Ce sont les NPI, les nouveaux pays industrialisés. Ils connaissent une forte croissance grâce à l’essor de leurs exportations de produits manufacturés, mais au prix de fortes tensions internes (bas salaires, précarité de l’emploi) et d’un endettement grandissant. Les écarts sociaux, déjà énormes, s’y sont aggravés. * En revanche, une trentaine de pays, situés surtout en Afrique noire, deviennent les PMA, « pays moins avancés » et cumulent les handicaps. * Le choc pétrolier creuse les écarts de richesse entre les pays du tiers monde : les pays producteurs de pétrole s’enrichissent ; les autres pays s’enfoncent dans la plus grande pauvreté. *Tous les pays sont très endettés : ils ont beaucoup emprunté dans les années 1960, lorsqu’on pensait qu’une aide financière suffirait pour leur décollage. Or, la « crise » à partir de 1973 ne les épargne pas : les prix des matières premières s’effondrent et c’est la descente aux enfers...