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Evolution et critique du concept de developpement. Marius K. TOTIN Sociologue de Développement. Plan. 1. Problématiques 2. Le développement, une dynamique historiquement située et un concept idéologiquement marqué 3. Les conséquences pratiques d’un concept inapproprié
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Evolution et critique du concept de developpement Marius K. TOTIN Sociologue de Développement
Plan 1. Problématiques 2. Le développement, une dynamique historiquement située et un concept idéologiquement marqué 3. Les conséquences pratiques d’un concept inapproprié 4. Vers de nouvelles tendances de redéfinition de la notion de développement. 5. Conclusion
1. Problématiques Les grandes thèmes qui parcourent l’histoire du développement (croissance – expansion du commerce international – transfert des technologies – aide – industrialisation, etc.) et qui constituent l’inépuisable source où viennent puiser les experts en développement pour imaginer sans cesse de nouvelles stratégies (modernisation – satisfaction des besoins fondamentaux- dév intégré – dév humain – éco dév, dév durable – dév social…) s’inscrivent dans un système où l’on retrouve toujours le miroir de l’autre.
Introduction • En matière des critiques de développement, nous évoquerons un tableau en trois composantes tenant compte de la typologie des paramètres. • Ainsi, la première composante est relative à l’évolution des accentuations théoriques. • 2- Relative aux grandes orientations méthodologiques • 3- Relative à la vision que chaque pays se fait de son propre niveau de développement et celle qu’il croit que l’autre pays, sur PVD peuvent se faire de leur niveau de développements.
Remarque : • Derrière toutes ces considérations et ces constructions, se cache une constante : le développement, comme un stade à atteindre. Il s’agit d’une bévue théorique grave qui témoigne de deux faits : • Une objectivation des faits sociaux comme régie par le nomos physique ou formelle ; • Une vision de l’autre comme "retardé" et du même ou de soi même comme "arrivé". • Le premier fait donne une situation qui tient à l’emprise que le positivisme exerce sur les sciences, notamment sur le structuralisme et le marxisme. • Le second fait donne une situation qui tient à la vision unidimensionnelle dont s’imprègne la rationalité blanche, instrumentale et totalitaire. Il est clair que dans une telle perspective, que le retard technologique soit synonyme de "moins être". Il convient nécessairement de se doter d’une théorie critique du concept de développement qui fondamentalement imbibé d’idéologie (en tant qu’objectivation d’une puissance et d’une conscience de soi). • Conçu comme idéologie, le concept de développement se charge d’une signification qui n’apparaît que dans la mesure où elle est rapportée à sa base philosophique.
1. Problématiques • On n’a jamais de cesser de se poser à chaque étape de savoir ce qu’est le développement : • S’agit-il de conceptions du monde ? • S’agit-il de conceptions de progrès ? • S’agit-il de conceptions de l’être humain et de son bien être • S’agit-il de conceptions de la civilisation ? • S’agit-il de conceptions des conditions de vie et d’accès au bien-être ? • S’agit-il d’imposer les conditions pour se faire reconnaître comme être humain moderne comme societé crédible, comme civilisé, comme nation en progrès ? conditions qui requiert qu’on se soumette à des normes de la rationalité occidentale ?
Problematiques Autour du développement, l’on retrouve toujours derrière les affiches économétriques et statistiques, un fond de croyances comme sur le conditions de vie et d’accès au bien-être qui s’est élaboré à l’époque de lumière. Le recours à l’histoire et l’examen des discours contemporains sur le développement permettent de montrer les illusions de la nouveauté et le fondement mythique d’une notion à partir de laquelle s’élabore l’ensemble des perceptions et des représentations que dégage ce que l’on pourrait appeler l’ensemble des sciences du développement.
Historique et ciblage de la notion de developpement 1- Depuis la Grèce antique 2- l’avenement du capitalisme et du socialisme comme doctrine economique 3- Ideologisation de la notion L’histoire recente permet de situer encore l’origine du concept dès l’entre-deux-guerres dans la littérature des experts de la Société des Nations. La notion est à ce moment très proche de celle de civilisation avec, plus qu’une dimension économique, une forte connotation sociale et culturelle. La dimension économique considérée comme moins condescendante, s’imposera progressivement, avec dès les années 1950 l’apparition d’une littérature spécifique sur le développement consacrée aux pays de cet ensemble qui serait désigné sous le nom de tiers monde (Guillaumont 1985). Il reste cependant qu’en général la formalisation de l’état de développement ou de sous-développement est largement tributaire de jugements de valeur ethnocentriques. • Du développement, se donnent à voir l’industrialisation, un approvisionnement inégalé en biens de consommation, le triomphe apparent de la raison technique sur la nature, voire une volonté de contrôler la finitude de l’homme et la part d’indétermination ou d’incertitude du réel. Ces données servent aussi de discriminant dans la mesure où leur absence permet de marquer l’état de sous-développement d’une société.
L’ideologisation de la notion . Sous développement et développement ainsi complémentaires forment un ensemble dynamique, un complexe d’acceptions dans lequel l’identification de l’une et l’autre notion dans le réel se fait au travers d’un certain nombre d’indicateurs. Mais le développement ne renvoie pas seulement à un processus aux résultats mesurables, repérable dans des transformations économiques, sociales, politiques et culturelles, ou à une forme de changement social. Il est aussi une idéologie, une vision du monde fortement imprégnée par le déterminisme positiviste.
les conséquences pratiques d’un concept inapproprié… Les historiens ou savants parlent de ’croissance et de développement’, notions qui ne prennent un sens que par rapport à des jugements de valeur qu’il est préférable d’expliquer Gilbert Rist concoit du concept de développement tel qu’utilisé par les acteurs du développement comme: « ensemble de pratiques parfois contradictoires qui, pour assurer la reproduction sociale, obligent à transformer et à détruire, de façon généralisée, le milieu naturel et les rapports sociaux en vue d’une production croissante de marchandises (biens et services) destinées, à travers l’échange, à la demande sociale ». • Ce concept de développement, appliqué au social, est porteur d’une idéologie progressiste unilatérale qui induit parfois des comportements pratiques absurdes et contraires à l’intérêt des populations jugées « sous-développées » selon des critères statistiques quantitatifs qui ne rendent compte que d’une partie du social. Cette « conception globale, rationaliste, humanitaire du devenir » a trop souvent eu des répercussions désastreuses pour les sociétés auxquelles elle a été appliquée. • C’est pourquoi l’analogie que les économistes ont réalisée avec le sens biologique du concept de « développement » est particulièrement maladroite, mais également et surtout, dangereuse et inopérante car elle voile les véritables enjeux propres à chaque situation sociale.
les conséquences pratiques d’un concept inapproprié… • Tout d’abord, le raisonnement analogique est à l’opposé du raisonnement sociologique, qui repose au contraire sur le comparatisme, l’empirisme méthodologique et la mise en situation de l’objet analysé : on ne peut donc envisager de « plaquer » un modèle de société sur un autre terrain social pour le comprendre. Chaque société est en effet singulière, de même que chaque situation sociale doit toujours être contextualisée. • Par ailleurs, il est particulièrement dangereux et inapproprié de considérer la société et le social, comme un grand « organisme » composé de multiples « fonctions vitales » et qui devrait se « développer » sans « dysfonctionnements », lesquels, étant nécessairement « anormaux » et « pathologiques » (cf. Georges Ganguilhem, « Le Normal et le Pathologique »), sont toujours à opérer et à éliminer. En bref, selon la théorie du développement, il est préférable de vacciner plutôt que de laisser le social se réguler de lui-même avec ses institutions propres. Et ainsi, plutôt que d’aider ces institutions à mieux jouer leur rôle, il s’agit d’imposer un autre modèle de société, pas n’importe lequel d’ailleurs, un modèle unique et vu comme universel…
Nature et finalite du developpement • Finalités, nature et significations du développement s’entremêlent et se confondent largement dans la construction de ce champ conceptuel. Ainsi, le développement peut être à la fois un processus d’évolution économique et une finalité comme l’accès à un certain niveau de richesses et de bien-être matériel. En suivant à nouveau la clarification proposée par Guillaumont (1985), un critère de différenciation simple qui se rapporte à la nature du sous-développement et à celle du développement est que le premier terme se réfère à un état, tandis que le deuxième désigne un processus, dont la finalité est de créer les conditions permettant de s’éloigner de cet état statique. Le développement induit par ailleurs l’idée d’une finalité positive, dont le sens, s’il existe, devrait être univoque, quelles que soient ses différentes modalités et formes. Si l’on admet que le processus n’a en principe pas de limite, on admet également qu’aucun pays n’est parfaitement développé. • De plus, si l’on se réfère à des critères d’ordre éthique ou moral relatifs à un idéal satisfaction de toutes les aspirations humaines, le développement ne pourrait probablement jamais être réalisé par quelque société que ce soit.
Fiabilité et validité dans la mesure du niveau de développement. Nécessaire pour déterminer l’état d’avancement dans le processus, la mesure du niveau de développement pose le problème de la fiabilité des indicateurs choisis, du point de vue de leur application à l’ensemble des pays et d’une représentativité exacte de la réalité vécue dans les pays concernés. Le niveau de développement est très souvent mesuré par les organisations internationales d’un point de vue quantitatif, en faisant appel au produit national ou intérieur brut, mais il existe aussi des indicateurs statistiques qui sont censés proposer une appréciation de nature plus qualitative, concernant la satisfaction des besoins des populations à l’intérieur d’un pays. Les comparaisons réalisées en tenant compte du PNB révèlent des écarts énormes entre les pays, qui remettent en cause la pertinence de telles comparaisons (Bret 1995 : 9). Les réserves quant à la fiabilité de ces indicateurs (PNB ou PIB) sont d’autant plus pertinentes lorsqu’il s’agit de les appliquer à la réalité des pays sous-développés, tant leur faiblesse et les disparités qu’ils révèlent semblent contredire l’idée d’une vie et d’une reproduction biologique et sociale dans ces pays.
La culture comme renouvellement et critique du développement. Un premier foyer de critiques de l’« occidentalité totalitaire » identifiait déjà l’échec du développement dans les pays du Sud comme une conséquence du mépris des cultures locales. La raison en était que le développement promu par l’Occident s’appuyait sur l’idée d’une modernité rationnelle, ce qui conduisait à discréditer toute autre interprétation du monde et tout autre mode d’accès à la réalité, à la connaissance et au sens sur des bases somme toute ethnocentriques oueurocentriques. On peut cependant observer que ce courant critique du développement qui émerge dès la fin des années 1950, et qui va irradier les stratégies endogènes de développement reste circonscrit aux arènes du tiersmondisme, et sera institutionnalisé dans le champ de la coopération internationale au sortir des années 1970 avec le succès de la formule de la « nécessaire prise en compte de la dimension culturelle du développement » (Poncelet 1994 : 12), ou encore celui de la notion de droits culturels consacrée lors de la Conférence générale de l’UNESCO en 1976, et par l’ouverture en 1988 d’une « Décennie du développement culturel » par les Nations Unies. • Le but est alors d’inscrire le concept de culture dans la diversité des approches à la réalité des différentes sociétés, en en faisant la ressource capable de dynamiser le développement. • Mais la critique culturaliste gagnera remarquablement en intensité et en visibilité médiatique à la faveur de la sortie du débat culture-développement du cadre strict du paradigme de la domination. • Même si de
Conclusion et Recommandations Conditions du développement • Il ne peut y avoir développement là où manquent les ressources naturelles • Il ne peut y avoir développement là où il n’y a pas d’hommes assez conscientisés • Il ne peut y avoir développement là où les citoyens ne sont pas assez unis • Il ne peut y avoir développement sans un appareil bien conçu et rapidement mis en place • Il n’y aura pas de développement sans un mécanisme de saisie holistique de tous les facteurs de développement. « Il devient admis que le développement ne peut s’effectuer que par un double mouvement : une descente du sommet à la base à travers les échelons intermédiaire et d’une remontée de la base au sommet par les mêmes échelons. Mais le deuxième mouvement doit s’exprimer peu à peu à travers dans les groupes représentatifs grâce auxquels la démocratie réelle s’instaurera. • Il ne peut avoir de développement sans une ferme volonté politique de se développer. Selon une autre perspective envisagé comme développement humain, le développement requiert de : • Mobiliser les ressources de volonté et de solidarité nécessaire • Sortir de nos dilemmes actuels • S’impliquer dans la construction de la paix non conçue comme épilogue d’un conflit mais comme une action préventive permanente ayant pour objectif d’empêcher les conflits • Se recentrer sur les besoins essentiels et permanents de l’homme • Envisager le développement dans le cadre d’un vaste réseau d’interdépendance, • Réaliser toutes les potentialités de l’homme et réduire toutes les séparâtes économiques et sociales entre pays et à l’intérieur des pays eux-mêmes.