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L’effet Mozart mythe ou réalité ? ou : La musique a-t-elle des effets secondaires bénéfiques ?

Michel BERNAYS. L’effet Mozart mythe ou réalité ? ou : La musique a-t-elle des effets secondaires bénéfiques ?. Musique et habiletés cognitives. L’effet Mozart pour le grand public Effets à court terme de l’écoute musicale Effets à long terme de la formation musicale.

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L’effet Mozart mythe ou réalité ? ou : La musique a-t-elle des effets secondaires bénéfiques ?

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Presentation Transcript


  1. Michel BERNAYS L’effet Mozartmythe ou réalité ?ou : La musique a-t-elle des effets secondaires bénéfiques ? Musique et habiletés cognitives

  2. L’effet Mozart pour le grand public • Effets à court terme de l’écoute musicale • Effets à long terme de la formation musicale

  3. « Music makes you smarter » … …ou l’art des conclusions hâtives … Une courte étude (Rauscher & al., 1993) largement diffusée -> Controverse scientifique -> Mais traînée de poudre parmi le grand public => Récupération mercantile !

  4. Un succès populaire • Enthousiasme journalistique généralisé • Explosion des ventes de disques de Mozart • Livres de Don Campbell • « Music for children » • « Music for babies » • etc. • Politique publique aux USA (where else ?): musique classique pour les enfants

  5. Deux effets distincts • Bénéfices à court terme de l’écoute musicale sur les capacités spatio-temporelles. • Conséquences à long terme de la formation musicale sur des capacités non musicales. • Explications psychologiques potentielles : phénomènes de transfert et priming

  6. Effet Mozart per se => À court terme • Origines : expérience de Rauscher & al., 1993 • Article publié (étonnament) dans Nature, malgré des limites méthodologiques et expérimentales … • Description de l’expérience • 3 groupes de sujets • Séances d’écoute de 10 min : groupe 1 : Mozart (K448), groupe 2 : relaxation, groupe 3 : rien. • 3 tests spatio-temporels successifs

  7. Effet Mozart per se (2) • Résultats : le groupe 1 obtient de meilleurs résultats au premier test, et leur QI augmente de 8 points. • Critiques : • Écouter Mozart + intéressant et excitant, • Effet sur le moral -> résultats issus de l’état d’éveil et la bonne humeur des sujets • De plus, pas d’explication par effets de transfert ou priming : • Pas de stratégie applicable • Pas de répétition ou d’association

  8. Effet Mozart per se (3) • Réplications de l’expérience : résultats mitigés et inconstants. ex : Stough & al. (94), Kenealy & Monsef (94), Carstens & al. (95) : pas d’effet; Rauscher & al. (95), Nantais (97), Rideout & Taylor (97) : mêmes résultats que précédemment. • Améliorations du protocole expérimental : • Plus large panel de sujets • pré-tests spatio-temporels -> groupes de même capacité • Comparaisons avec musiques répétitives, disco, récits sur bandes. • Problème : musiques toujours + ennuyeuses que Mozart; influence de l’entraînement.

  9. Stimulation musicale • Limites : • hypothèse (Rauscher 98): valide seulement pour les tâches spatio-temporelles impliquant des images mentales : transfert par identification de motifs temporels • Notable à très court terme : 10 à 15 minutes. • Hypothèse de l’éveil/humeur -> Nantais & Schellenberg (99) : • tests s/t après écoute musicale et après silence; musique utilisée : soit Mozart (K448) soit Schubert (D940). Résultat : effet positif dans les 2 cas. • Tests s/t après écoute de Mozart puis d’un récit enregistré ; résultats équivalents, en fonction de la préférence de chaque sujet. => Résultats cohérents avec l’hypothèse

  10. Stimulation musicale (2) -> Thompson, Schellenberg & Husain (01) : • Tests s/t après musique/silence, mesure du niveau d’éveil et de moral (profil standard + évaluation subjective) et appréciation de la musique : soit Mozart (joyeux) soit Albinoni (mineur, lent, triste). • Prédiction : performances par rapport au silence améliorées par Mozart mais pas par Albinoni; corrélation résultats pour la tâche/éveil et moral. • Résultats congruents. Conclusion : l’effet Mozart est un épiphénomène de l’éveil et du moral (arousal & mood) Explication neurocognitive : • éveil cognitif et fonctions spatiales complexes dans l’hémisphère droit. • bonne humeur => + de circulation de dopamine vers le cortex préfrontal.

  11. Modèle neurocognitif • Pour Rauscher & al. : modèle Trion -> pattern d’amorçage neuronal dans le cortex commun à toute activité musicale, comme à tout raisonnement spatio-temporel • C’est faux ! -> modularité, processus cognitifs différents pour chaque tâche (Peretz) -> L’amusie n’engendre pas de déficiences spatio-temporelles.

  12. Effets à long terme Bénéfices non musicaux de la pratique musicale ? • Corrélations entre les capacités musicales et non-musicales • Corrélations entre la formation musicale et les capacités non-musicales

  13. Influence des capacités musicales • Problème : impossible de prouver les liens de causalité quand une association est découverte. • Expériences avec des enfants comme sujets • Gromko & Poorman (98) : lien capacités musicales / représentations symboliques. Mais : influence de l’âge … • Lamb & Gregory (93), Douglas & Willats (94) -> capacités de lecture associées à la reconnaissance des hauteurs, mais avant tout du rythme (et pas du timbre) • Lynn, Wilson & Gaut (89) : association musique / intelligence (selon le test de Spearman)

  14. Influence des capacités musicales (2) MAIS ces associations ne déterminent aucun lien de cause à effet !

  15. Formation musicale et capacités générales : corrélations Toujours un problème de causalité et d’influences tierces … • Chan, Ho & Cheung (98) : étude sur étudiantes de Hong Kong, musiciennes Vs. non musiciennes -> lien formation musicale / mémoire verbale. Mais niveau d’éducation différent ! • Hassler,Birbaumer & Feil (85) : étude avec 3 groupes d’enfants (musiciens compo et impro, musiciens, non musiciens) -> différences de performance aux tests entre non-musiciens et les 2 groupes de musiciens …

  16. Formation musicale et capacités générales : corrélations (2) • Hurwitz & al. (75) : sujets = enfants du programme Kodaly -> meilleures performances, mais : différences de niveau préalable ? Influence non musicale du Kodaly ? • Schellenberg (03) : tests de QI sur des enfants, + background -> corrélation entre temps de formation musicale et QI Mais alors 3 possibilités: • Musique => QI, • QI => musique, • Autre variable => musique et QI

  17. Formation musicale et capacités générales Approche expérimentale plus rigoureuse • Gardiner & al. (96) : méthode Kodaly dans une classe test, 2 classes normales; -> progrès en maths et lecture + rapides dans la classe test. • expé. + crédible, mais influence d’activités spécifiques dans Kodaly ? • Courtes leçons de piano/de musique => meilleurs résultats aux tests spatiaux, d’écriture/lecture ou QI chez les jeunes enfants… … mais conditions expérimentales déficientes. • Thompson, Schellenberg & Husain (02) : reconnaissance des émotions dans la prosodie aussi bonne chez les enfants avec formation musicale que chez ceux à formation théâtrale !

  18. Aspect neurologique • La formation musicale affecte le développement corticalex : la représentation corticale de la main gauche est plus large chez les violonistes, a fortiori selon leur précocité (car plasticité). • Corps calleux plus gros chez les musiciens, surtout chez les précoces. • Oreille absolue < = > asymétries du cerveau • Représentation corticale des tonalités au piano différente entre musiciens et non musiciens • Des zones de l’hémisphère droit interviennent dans la lecture de partition et pas dans des textes dans une langue maîtrisée.

  19. Conclusion • Idée : si un environnement plus riche peut développer les connexions neuronales d’animaux, alors la formation musicale peut agir ainsi chez l’enfant : • Transfert positifs spécifiques dans un domaine • Progrès généraux • L’effet Mozart n’est donc pas une solution miracle à court terme (même si la musique peut éveiller l’attention et affecter l’humeur), mais par la formation musicale doit pouvoir chez l’enfant jouer sur la plasticité pour améliorer sur le long terme certaines facultés cognitives.

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