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ENVI-F-407 Consommation, ménages et environnement Séance 3 – 19 février 2014. Tom Bauler – tbauler@ulb.ac.be Support internet : http://tbauler.pbwiki.com. Stratégies et approches . Economie fonctionnelle Modernisation écologique Stratégies intégrées.
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ENVI-F-407Consommation, ménages et environnementSéance 3 – 19 février 2014 Tom Bauler – tbauler@ulb.ac.be Support internet : http://tbauler.pbwiki.com
Stratégies et approches Economie fonctionnelle Modernisation écologique Stratégies intégrées
1° Économie fonctionnelle : représentation • Principe de base : séparer achat/vente d’un bien de l’usage/utilisation du bien; i.e. séparer la fonction recherchée par l’utilisation d’un bien de la nécessité de possession Jackson (2005 : 91)
Consommation, Fonctions et Besoins • Besoins essentiels (en lignes) vs catégories existentielles (en colonnes), induit une série de « satisfiers » (i.e. les cellules) • Adjoindre à la catégorie existentielle « avoir » (i.e. « possession ») une lecture plus complète de la façon de rencontrer des besoins • vers la notion de fonction Manfred Max-Neef, 1991
Economie fonctionnelle : logique • Logique première de l’économie fonctionnelle, i.e. pourquoi le principe de location devrait induire une diminution des impacts sur l’environnement? • Gains sont associés aux cycles de location de l’objet! • Producteur reste le propriétaire du bien, et ne fait que louer l’objet; • Producteur allonge la durée de vie de l’objet (moins il doit produire d’objets, plus il peut relouer le même objet, plus il gagne); ce qui implique une réduction de production de nouveaux produits; i.e. réduction des matières utilisées + énergies pour production; • Producteur intègre les interventions de maintenance et de réparation; • Producteur intègre dans ses coûts de fonctionnement la reprise et mise en décharge de l’objet; i.e. incite à minimiser les matières chères à jeter (i.e. souvent les matières dangereuses) ou difficile à recycler; i.e. recyclage est intégrée dans la conceptualisation des objets; i.e. modularisation.
Economie fonctionnelle : exemples • Michelin : location de pneus pour flottes de camions • Rank-Xerox : location de photocopieurs • Linge professionnel • Cambio • Vélib’ • … • --> relativement peu d’exemples qui sont véritablement documentés; construction de mythes autour des cas d’écoles; défis de la généralisation • Contre-exemples : ‘Interface’ (moquettes), Electrolux (machines à laver: mise à disposition de machines, paiement par cycle de lavage)
Économie fonctionnelle - problèmes • Pas nécessairement une motivation environnementale, bien plus souvent une motivation d’explorer de nouveaux marché; i.e. performances environnementales souvent incertaines • Risque commercial : les intermédiaires • Impact négatif sur la capacité d’innovation des entreprises, car absence d’incitation de générer de nouveaux produits pour de nouveaux marchés ? • Marchés incertains, i.e. la mauvaise bonne idée (moquette de bureau) • Semble plutôt adaptée à des biens/services qui ont une durée de vie réduite; quid des biens dont la durée de vie est d’emblée longue? • Risque juridique pour le producteur : extension de sa responsabilité juridique face au produit/service : quid du pneu de camion qui éclate et crée un accident majeur? Quid d’un comportement irresponsable de la part des consommateurs/clients?
Économie fonctionnelle - conditions • Nécessite que l’introduction induit une baisse de prix du service (p/r à l’achat du bien initial, y compris les coûts d’utilisation et de décharge) pour le consommateur • Nécessite que le service induit une rente pour le constructeur / producteur / loueur, donc une hausse de sa marge (p/r à la simple production + vente) • Cycle de maintenance, réparation et interventions doivent être possibles et faciles (réalisables à moindre coûts) • Probablement aussi : il semble qu’un des facteurs-clés soit une diminution réelles des coûts d’utilisation et d’entretien combinée à une diminution des coûts organisationnels (i.e. dans la prolongation du ‘outsourcing’ et des sous-traitances) • Pour l’instant : essentiellement dirigé vers les services professionnels (business to business), notamment à cause de l’intégrité de la sphère privée, et de l’éclatement du marché des particuliers (augmentation des coûts de transaction) • Essor futur lié à le reprise du modèle par la grande distribution?
Au-delà de l’économie fonctionnelle • Substitution entre biens et services ne peut suffire: en termes de CO2, p.ex. on devrait arriver à qch comme 1,7t CO2/cap/an, i.e. 460kg de C/cap/an, et à terme 250kg. • De ces objectifs « naturalistes », déduction d’objectifs systémiques : • Facteur 4 (Wuppertal Institut) • Facteur 10 (F. Schmidt-Bleek) • Question : comment y arriver? quels mécanismes? Changement entier du « système », ou suffit-il d’améliorer? • Créativité obligatoire; mais pas impossible? Ou, révolution? Jackson T. (2001 : 10)
2° Modernisation écologique • Les marchés et ses fonctions « naturelles » au service de la Nature: • signaux-prix • allocation des ressources • efficience • avantages comparatifs • destruction créatrice • innovations • Objectif : augmenter l’éco-efficience des systèmes de produits via l’innovation technologique • Plusieurs concepts et approches qui se rejoignent : Modernisation écologique (D); Ecologie industrielle (D/Dk); Ecologie urbaine (F); Natural Capitalism (USA); Politique industrielle écologique (D/EU); Craddle-to-craddle (NL).
Modernisation écologique - principes • Utiliser les dynamiques capitalistes et industrielles usuelles, et spécifiquement la capacité des acteurs économiques à créer de réelles dynamiques basées sur l’innovation technologique. • dans des marchés dits « saturés », le différentiation se fait sur l’avantage en matière d’innovation • Système industriel basé sur la concurrence et les avantages comparatifs génère des forces mobilisatrices très importantes, qui se laissent orientées vers une prise en compte frontale de la donnée « performance environnementale ». • Principale dynamique recherchée : « Win-Win », gagner des parts de marché avec des produits/services positifs pour l’environnement (voir aussi : « Win-Win-Win », « double / triple dividend»). • En effet : le potentiel d’innovation est énorme et largement inexploité, et en vue des risques environnementaux actuels et futurs, minimiser l’impact environnemental commence à faire sens (signaux prix & marketing).
Modernisation écologique - problèmes • « Effets rebonds » de plusieurs natures, i.e. ce qu’on gagne en efficience sur un produit/service/système est rongé par la croissance économique, et la multiplication des biens/services/systèmes. On obtient facilement des gains relatifs, mais pas absolus (problème pour le CC, mais pas nécessairement pour les autres problématiques environnementales). • « Win-Win » est un mythe, tout comme l’est l’issue positive de la « destruction créatrice ». Or, les perdants sont souvent des acteurs à forte influence. Conséquence : nécessite la mise en place de mécanismes de gouvernance de l’innovation plus ou moins complexes (voir + loin: Transition Management). • Solution incrémentale (même si résultats étonnants). Or, on peut douter du succès de solutions qui ne sont pas orientées vers un changement structurel de certaines relations entre production/produits et consommation/consommateur. Ou, espérer que le moment de « révolution » soit une occasion pour « corriger » autres conséquences négatives.
3° Stratégies intégrées • Pour rappel, première tentative d’intégration : Impact = Consommateurs x Consommations x Technologies (Uiterkamp) • Objectif global : Max(S), où S = WB / EF , i.e. « augmenter le degré de soutenabilité (S) » = « maximiser le bien-être (WB) » en « minimisant l’impact environnemental (EF) » (voir aussi : Mick Common) • Max(WB), où WB = Q * L , i.e. bien-être (WB) équivaut à maximiser le produit « satisfaction/qualité de vie (Q) » par « espérance de vie (L) », i.e. une vie longue et satisfaisante. • S = une vie longue et satisfaisante avec peu d’impact sur les ressources naturelle • ( méthodologiquement: « décomposition en facteurs de Kaya »)
3° Stratégies intégrées … • Introduction d’un facteur pour la consommation de biens&services = C (EN:« commodities »): • nouveaux ratios : S = (WB / C) * (C / EF), i.e. soutenabilité revient à augmenter le bien-être par unité consommée = (WB / C) en diminuant l’impact environnemental par unité consommée (= C / EF) • Bien-être par unité consommée --> référence directe aux notions de différents niveaux/formes de besoins élémentaires, symboliques… que remplis les actes de consommation (voir Maslow, Max-Neef), donc aux fonctions que l’on cherche à remplir avec les actes de consommation, au services que nous rendent les actes de consommations = Se : • nouveaux ratios : S = (WB / Se) * (Se / C) * (C / EF), i.e. soutenabilité revient à augmenter le bien-être par service/fonction en augmentant les services rendus par commodité en diminuant l’impact environnemental pour chaque commodité
Vers l’intégration de 3 stratégies • S = (WB / Se) * (Se / C) * (C / EF), se décompose en 3 stratégies d’actions: • augmenter WB / Se : maîtriser la demande par rapport au bien-être, i.e. décroître les demandes tout en gardant/augmentant le bien-être tiré de la satisfaction de nos demandes, i.e. découpler qualité de vie et demandes (matérielles) ou : recoupler qualité de vie et services offerts par actes de consommation • augmenter Se / C : maîtriser la consommation par rapport aux demandes, i.e. découpler nos demandes de la consommation, i.e. augmenter les services rendus par commodités; i.e. varier les services… • augmenter C / EF : maîtriser les impacts environnementaux par rapport à la consommation, i.e. découpler impacts environnementaux de la consommation • --> C / EF = dématérialisation, décarbonisation, éco-efficience, Facteur 4… • --> Se / C = décommodification de la satisfaction des besoins, démarchandisation, relocalisation, resocialisation • --> WB / Se = dématérialisation de la satisfaction des besoins, i.e. dématérialisation culturelle, i.e. suffisance, simplicité volontaire….
Vers l’intégration de 3 stratégies • S = (WB / Se) * (Se / C) * (C / EF), ou encore en d’autres termes… • WB/Se : productivité de la demande à satisfaire le bien-être • Se/C : productivité de la consommation à satisfaire des demandes • C/EF : productivité de l’utilisation de ressources pour la consommation • dans les termes de Max-Neef: substituer « être », « faire », « interagir » à « avoir »
Vers l’intégration de 3 stratégies : l’exercice • Pour le domaine de la consommation alimentaire au niveau des ménages • Imaginons le contenu de ces 3 stratégies d’efficience environnementale, de décommodificationet de dématérialisation