Troisième introduction au propos : Pourquoi analyser la réorganisation du travail ? REI 6606

1. Troisième introduction au propos : Pourquoi analyser la réorganisation du travail ? REI 6606 Christian THUDEROZ

2. Pourquoi analyser la réorganisation du travail ? • D’abord, ce sont « des » réorganisations… • Puis, ce sont des « ré » - organisations… • Enfin des « organisations de travail » (ou des « work systems », ou des « HPWO » (« High Performance Work Organisations », cf. Osterman, 1999) • Donc, inclure dans l’analyse toutes ces dimensions…

3. Pourquoi analyser la (les) réorganisation(s) du travail ? • Pour comprendre les mutations – considérables – en cours depuis les années 80 et 90, partout dans le monde… • Mutations… car les réponses antérieures (division du travail, taylorisme, fordisme, etc.) sont devenues obsolètes et ne sont plus performantes…(Donc : se demander pourquoi…)

4. Pourquoi analyser la réorganisation du travail ? • Car la question de l’organisation du travail est au cœur de la question productive…: • « Comment organiser, planifier, mesurer, contrôler le travail productif pour qu’il soit effectivement « productif », c’est-à-dire qu’il permette des gains et des retours sur investissement ? • D’où une « organisation rationnelle du travail et de la circulation du capital »…

5. Une organisation rationnelle du travail et du capital… • Ce qui suppose une organisation… : • économiquement rentable • Techniquement possible • Et… • Socialement satisfaisante… • Car dire « organisation du travail productive » suppose…

6. suppose… • L’accord des salariés à s’y conformer, à respecter cette organisation, à accepter de produire vite, dans les délais, avec un souci de la qualité, du client, etc… • Donc… • La question de la réorganisation du travail est aussi celle de l’action et de la motivation des salariés…

7. Des salariés qui… • Veulent connaître les fins ou les résultats de leur travail (cf. Hodson, 2001) • Maîtriser ce travail pour ne pas être totalement dépendant… du boss, de la procédure écrite ou du client… • Trouver du sens à ce travail, soit au regard de leur système de valeurs, soit dans une finalité positive, soit encore par épanouissement personnel…

8. Mais aussi, des salariés qui veulent… • Obtenir une reconnaissance de la qualité de leur travail ou de leurs compétences • Rester dignes au travail (cf. Hodson), y être traité avec justice et équité (cf. François Dubet, Injustices. L’expérience des inégalités au travail, 2006) • Que le management n’oublie pas leur capacité à prendre des initiatives, à se débrouiller, à satisfaire le client…

9. Donc… • La question de la « réorganisation du travail » est aussi celle de « l’autonomie et de la résistance au travail », dans un cadre de recherche rationnelle de productivité au travail • Les « réorganisations du travail » sont donc à comprendre comme une réponse « politique » (et non pas seulement « économique »…) à un problème récurrent, historique…

10. Un problème récurrent ? • Oui : comment inventer une méthode de conception, de production, de planification, de contrôle, etc., qui permette, compte tenu d’un ensemble de contraintes économiques et productives, un bon équilibre entre « l’idéal managérial » et le possible « salarial »…?  • Ce qui signifie…

11. Que les formes organisationnelles du travail d’hier… • ne sont plus appropriées, certes, aux nouvelles conditions économiques et industrielles… • Mais surtout ne sont plus appropriées aux nouvelles conditions sociales, aux nouvelles exigences des salariés… • Moralité : savoir regarder les choses « par le bas », savoir regarder « à hauteur d’homme » (et de femme)…