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L’ÉCHELLE DU PSYMAL. Un nouveau venu en suicidologie. Frédérick Dionne, B.sc., cand. Ph.D. Réal Labelle, Ph.D. Marc Daigle, Ph. D. Jacques Baillargeon, Ph.D. Laboratoire de Recherche en Santé Mentale de l’UQTR. Introduction.
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L’ÉCHELLE DU PSYMAL Un nouveau venu en suicidologie Frédérick Dionne, B.sc., cand. Ph.D. Réal Labelle, Ph.D. Marc Daigle, Ph. D. Jacques Baillargeon, Ph.D. Laboratoire de Recherche en Santé Mentale de l’UQTR
Introduction « As I near the end of my career in suicidology, I think I can now say what has been on my mind in as few as five words: Suicide is caused by psychache » (Shneidman, 1993). « Le psymal est la blessure, l’angoisse, le mal qui s’empare de l’esprit. La souffrance trop durement ressentie de la honte, de la culpabilité, de la peur, de l’anxiété, de la solitude, de la terreur de vieillir ou de mal mourir… » (Shneidman, 1999a).
« A principal task for contemporary suicidology is to operationalize (and metricize) the key dimension of psychache ». (Shneidman, 1993). Introduction Shneidman (1999b) développe The Psychological Pain Assessment Scale (Questionnaire de souffrance psychologique, mais cet instrument n’a pas été validé empiriquement (Orbach et al., 2003).
(2) Dépression Désespoir Psymal Suicide Introduction Holden et ses collaborateurs (2001) élaborent une échelle unidimensionnelle de 13 items pour évaluer la souffrance psychologique, The Psychache Scale (L’Échelle du Psymal). Avec un échantillon de 505 étudiants universitaires, Holden et ses collaborateurs (2001) (1) valident l’instrument à l’aide de deux études.
Objectifs de la recherche • Traduire et valider le « Psychache Scale » pour une population canadienne-française. • Confirmer la structure latente de quatre instruments psychologiques à l’aide d’une AFC dans le but de vérifier s’ils représentent des construits distincts. • À l’aide d’une analyse structurale, examiner la contribution de chacune des variables latentes dans l’ « explication » du suicide. • Toujours avec des liens structuraux, proposer un modèle théorique qui rend compte adéquatement des données et est plausible dans l’explication du suicide.
Description de l’échantillon Méthodologie • N= 614 étudiants à l’Université du Québec à Trois-Rivières • 194 hommes (31.6%) et 420 femmes (68.4%) • Jeunes adultes âgés entre 18 et 30 ans (moyenne d’âge= 21.8), majoritairement du 1er cycle (96.9 %). • Secteurs académiques: • Sciences sociales (26.3 %), Sciences de la santé (23.7 %), Éducation, lettres et langues (18.2 %), Sciences et génie (14 %), Arts et sciences humaines (9.6 %), Sciences administratives (7.8 %).
Instruments de mesure The Psychache Scale:(Ronald R. Holden, Karishma Mehta, E. Jane Cunningham & Lindsay D. Mcleod, 2001). TRADUCTION L’Échelle du Psymal: (Frédérick Dionne, Réal Labelle, Jacques Baillargeon & Marc Daigle, 2004). • Mesure le niveau de souffrance psychologique chez un individu. • Échelle unidimensionnelle de 13 items. • En 5 points de type Likert • -items 1 à 9 (1) Jamais à (5) Toujours. • -items 10 à 13 (1) Fortement en désaccord à (5) Fortement en accord. • Un score élevé dénote un niveau élevé de souffrance psychologique. • Exemples d’items: « J’ai mal à l’âme», « je ressens de la souffrance psychologique », « je ne peux plus endurer ma souffrance ».
Instruments de mesure Beck Hopelessness Scale (BHS):(Aaron T. Beck, Arlene Weissman, David Lester & Larry Trexler, 1974). TRADUCTION: L’Échelle de Désespoir de Beck:(Bouvard, M., Charles, S., Guérin J., Aimard &G., Cottraux, J., 1992). Mesure le pessimisme d’une personne, ses attentes négatives par rapport au futur. • C’est le questionnaire le plus utilisé pour mesurer le désespoir. • Un score élevé dénote un haut niveau de désespoir. • Échelle de 20 items de type Vrai ou Faux. • 3 facteurs: Affectifs, motivationnels et cognitifs. • Exemples d’items: « j’attends le futur avec espoir et enthousiasme », « L’avenir me semble vague et incertain ».
Instruments de mesure Beck Depression Inventory II (BDI-II):(Aaron T. Beck, Robert A. Steer & Gregory K. Brown, 1996). TRADUCTION: L’Inventaire de Dépression de Beck II:(The Psychological Corporation). Mesure la sévérité des symptômes de la dépression. • Le BDI-II est une importante révision du BDI-I. • Inventaire de 21 items avec une échelle de 0 à 3. • 2 facteurs chez une population étudiante : cognitif-affectif et somatique • Un score élevé est associé à un haut niveau de dépression. • Exemple, item 5 : « 2 Je me sens coupable la plupart du temps », « 3 Je me sens tout le temps coupable ».
Instruments de mesure The Psychocological Distress Index: TRADUCTION L’Indice de détresse psychologique (IDPESQ-14) (Préville et al., 1995). Est un indicateur de l’état de santé psychologique d’une personne. • Indice comportant 4 sous-échelles corrélées: l’état dépressif, l’état anxieux, l’irritabilité et les problèmes cognitifs, mais il est recommandé d’utiliser l’indice dans sa globalité. • Type Likert en 4 points variant de (1) jamais à (5) très souvent. • Un score élevé dénote un niveau élevé de détresse. • Exemples d’items: « Vous êtes-vous senti(e) tendu(e) ou sous pression? », « Avez-vous eu des blancs de mémoire ? ».
Instruments de mesure • Questions tirées des enquêtes Santé-Québec. • « Pendant les 12 derniers mois, vous est-il déjà arrivé de penser sérieusement à vous suicider (essayé de vous enlever la vie? » (O ou N). (6.4 %) • « Pendant les 12 derniers mois, avez-vous fait un plan pour essayer de vous enlever la vie? » (O ou N). (2.6 %) • « Pendant les 12 derniers mois, avez-vous fait une tentative de suicide (essayé de vous enlever la vie) »? (0.7%) Création d’un score sommatif nommé SUICIDE pouvant varier entre 0 et 3.
Méthodologie (suite) Objectif no. 1: Traduction et validation de l’instrument La méthodologie de validation trans-culturelle d’instruments psychologiques proposée par Vallerand (1989) a permis de traduire et de valider le « Psychache Scale » chez une population canadienne-française.
Question de recherche no 2: Douleur, détresse, dépression et désespoir: est-ce du pareil au même? Analyse factorielle confirmatoire (AFC): Technique statistique qui s’intéresse à la structure latente d’un ensemble de données complexes et qui permet d’expliquer des corrélations entre diverses variables. L’AFC sert à mettre à l’épreuve des hypothèses spécifiques, à tester des modèles théoriques. (Baillargeon, 2003). Le logiciel LISREL 8.54 (Linear structural relations): Logiciel permettant d’expliquer un patron de relations linéaires entre plusieurs variables.
Fidélité (R2) (et estimés) 0.30 DOULEUR 1 R2 :0,70 (.84) R2 : 0,99 (1) DOULEUR 2 0.01 0.99 Douleur R2 : 0,96 (.99) DOULEUR 3 0.04 R2 : 0,60 (.88) 0.40 DÉTRESSE 1 R2 : 0,77 (1) Détresse 0.77 DÉTRESSE 2 0.23 R2 : 0,45 (.77) DÉTRESSE3 0.55 R2 : 0,76 (1) 0.24 DÉPRESSION 1 Dépression 0.78 R2 : 0,73 (.98) 0.27 DÉPRESSION 2 R2 : 0,53 (.83) 0.47 DÉPRESSION 3 R2 : 0,53 (.94) 0.47 DÉSESPOIR 1 Désespoir R2 ; 0,41 (.82) 0.61 0.59 DÉSESPOIR 2 R20,61 (1) 0.39 DÉSESPOIR 3 Analyse factorielle confirmatoire
Question de recherche no. 3 Nous pouvons donc affirmer que les «4D »mesurent bien des construits théoriques différents. Allons maintenant examiner les variables latentes qui contribuent le plus à l’explication de la variable « Suicide ». On se trouve alors en mode structural…
DOULEUR 1 0.30 0,84 0,99 DOULEUR 2 Douleur 0.02 0,98 0,29 DOULEUR 3 0.04 0,77 DÉTRESSE 1 0.40 Détresse 0,88 -0,23 DÉTRESSE 2 0.23 0,67 DÉTRESSE3 0.55 0,49 0,87 DÉPRESSION 1 0.25 Dépression 0,86 0,73 DÉPRESSION 2 0.25 -0,13 0.47 DÉPRESSION 3 0,73 DÉSESPOIR 1 Désespoir 0.47 0,64 DÉSESPOIR 2 0.59 0,78 0.39 DÉSESPOIR 3 Modèle structural Scores standardisés SUICIDE Idéation sérieuse Idéation avec plan Tentative R2 = 0.22
DOULEUR 1 17.03 36.70 DOULEUR 2 Douleur 3.17 97.00 4.42 DOULEUR 3 7.00 21.54 DÉTRESSE 1 13.76 Détresse -2.21 DÉTRESSE 2 9.34 17.91 DÉTRESSE3 15.52 3.23 DÉPRESSION 1 12.35 Dépression 27.65 20.99 DÉPRESSION 2 12.55 -1,56 15.70 DÉPRESSION 3 0,00 DÉSESPOIR 1 Désespoir 12.92 16.33 DÉSESPOIR 2 14.76 14.54 11.25 DÉSESPOIR 3 Modèle structural Valeurs t SUICIDE Idéation sérieuse Idéation avec plan Tentative
Question de recherche no.4 Comment peut-on expliquer le mieux possible la variable « Suicide » à partir de la douleur, de la détresse, de la dépression et du désespoir ? Le logiciel LISREL nous permet de développer de nouveaux modèles à partir de la matrice de variance/covariance. Nous sommes maintenant en phase exploratoire…
Scores estimés Détresse Douleur 0.60 0.47 0.91 Dépression 0.20 0.29 Désespoir Développement d’un modèle théorique R2 = 0.196 SUICIDE Idéation sérieuse Idéation avec plan Tentative
Discussion • En bref, l’Échelle du Psymal est fidèle et valideet peut être utilisée dans une population francophone et anglophone. • La douleur, la détresse, la dépression et le désespoir ne mesurent pas la même chose! • En tenant constant la détresse, la dépression et le désespoir, la douleur amène une contribution significative à la « prédiction » de la variable suicide. Cela va dans le sens de Shneidman. • La dépression et la douleur viennent chercher la plus grande proportion de variance dans l’explication du suicide, même sur le désespoir… • La détresse a un lien négatif avec le « suicide » lorsque l’on contrôle pour les autres variables. Cela demande à être expliqué d’un point de vue statistique (fidélité, multicolinéarité) et d’un point de vue clinique. • On peut s’interroger sur le pouvoir de discrimination de l’Échelle du désespoir lorsque les scores sont bas, avec une population non-clinique par exemple (Young et al.,1992).
Discussion Répercussions au niveau de la recherche : • Ressort l’aspect prometteur de l’Échelle du Psymal et encourage à réaliser d’autres études pour mieux connaître son apport sur d’autres consruits (dépression, désespoir, etc.) dans la prédiction des divers critères reliés au suicide. • Répercussions cliniques des résultats: • On traite la dépression et on fait diminuer la douleur pour prévenir le suicide (surtout les idéations sérieuses) dans une population de jeunes adultes!
Références Baillargeon, J. (2003). L‘analyse factorielle confirmatoire. Document inédit, Université du Québec à Trois-Rivières. Beck, A.T., Weissman, A., Lester, D., & Trexler, L., (1974). The measurment of pessimism. Journal of Consulting and Clinical Psychology, Vol. 42, No. 6, 861-865. Beck, A.T., Steer, R.A., & Brown, G.K. (1996). Manual for the Beck Depression Inventory-II. San Antonio, TX: Psychological Corporation. Bouvard, M., Charles, S., Guérin, J., Aimard, G., & Cottraux, J. (1992). Étude de l’échelle de désespoir de Beck. Validation et analyse factorielle. L’Éncéphale, XVIII, 237-40. Holden, R.R., Metha K., Cunningham, E.J., & McLeod, L. D. (2001). Development and Preliminary Validation of a Scale of Psychache, Canadian Journal of Behavioral Science, 33:4, 224-232. Orbach, I., Mikulincer, M., Sirota, P., & Gilboa-Schechtman, E. (2003).Mental Pain: A Multidimensional Operationalization and Definition. Suicide and Life-Threatening Behavior, 33 (3), 219-230.
Références Préville, M., et autres (1995). « The structure of psychological distress ». Psychological Reports, vol. 77, p. 275-293. Shneidman, E.S. (1993). Suicide as psychache. Journal of Nervous and Mental Disease, 181, 147-149. Shneidman, E. S. (1999a). Le tempérament suicidaire, risques, souffrances et thérapies. Bruxelles : De Boeck et Berlin. Shneidman, E.S. (1999b). The Psychological Pain Assessment Scale. Suicide and Life-Threatening Behavior; 29, 287-294. Vallerand, R. J. (1989). Vers une méthodologie de validation transculturelle de questionnaires psychologiques: Implications pour la recherche en langue française. Psychologie Canadienne, 30:4, 662-680. Young, A.Y., Halper, I.S., Clark D.C., Scheftner, W. & Fawcett, J. (1992). An item-response theory evaluation of the Beck Hopelessess Scale. Cognitive therapy and research, Vol. 16, No. 5, 579-587.