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L’enfant en situation de délaissement parental

L’enfant en situation de délaissement parental. Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants. Laetitia ANDRZEJEWSKI, psychologue. Travailler auprès d’enfants en situation de délaissement parental Repérer et accompagner. Mes missions au sein de la MDS.

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L’enfant en situation de délaissement parental

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Presentation Transcript


  1. L’enfant en situation de délaissement parental Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Laetitia ANDRZEJEWSKI, psychologue Travailler auprès d’enfants en situation de délaissement parental Repérer et accompagner

  2. Mes missions au sein de la MDS Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants « spécialisée » sur mes missions actuelles depuis 5 ans. Missions prioritaires: • Bilan du développement psychomoteur et affectif des jeunes enfants accueillis en famille d’accueil (0-3 ans / revus tous les 6 mois) • Agrément des couples adoptants • Repérage et accompagnement des enfants vivant une situation à risque sur le plan de la relation parent-enfant • Apparentement et accompagnement des situations d’adoption dite « tardive » • Psychologue ressource pour les correspondants CNAOP

  3. Loi du 14 mars 2016 relative à la protection de l’enfant Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants A l’origine, une proposition de loi déposée par deux sénatrices, Michelle Meunier et Muguette Dini Réaffirme les principes posés par le législateur en 2007 mais en rénove le sens, replaçant l’enfant au centre des interventions 3 grandes thématiques : Sécuriser le parcours de l’enfant Adapter le statut de l’enfant placé sur le long terme Améliorer la gouvernance nationale et locale de la protection de l’enfance 2019, Adrien TAQUET, secrétaire d’Etat à la protection de l’enfance a demandé une mission parlementaire qui devrait rendre ses propositions cet été. (vers une recentralisation de certaines missions par l’Etat ?)

  4. La loi de mars 2016 préconise aussi : Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants L’Accompagnement global des parents à qui est restitué l’enfant en cas de rétractation après un accouchement sous le secret. Les notions de Projet Pour l’Enfant et de projet de vie L’ audition du mineur capable de discernement ou de son représentant dans procédure d’adoption La réforme de la procédure de la Déclaration judiciaire d’abandon vers celle du Déclaration Judiciaire de délaissement parental 3 articles fondamentaux concernant la réflexion sur les statut de l’enfant:

  5. Délégation d’autorité parentale. Art 377 du CC Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Les père et mère, ensemble ou séparément, peuvent, lorsque les circonstances l'exigent, saisir le juge en vue de voir déléguer tout ou partie de l'exercice de leur autorité parentale à un tiers, membre de la famille, proche digne de confiance, établissement agréé pour le recueil des enfants ou service départemental de l'aide sociale à l'enfance. En cas de désintérêt manifeste ou si les parents sont dans l'impossibilité d'exercer tout ou partie de l'autorité parentale, le particulier, l'établissement ou le service départemental de l'aide sociale à l'enfance qui a recueilli l'enfant ou un membre de la famille peut également saisir le juge aux fins de se faire déléguer totalement ou partiellement l'exercice de l'autorité parentale. Dans ce dernier cas, le juge peut également être saisi par le ministère public, avec l'accord du tiers candidat à la délégation totale ou partielle de l'exercice de l'autorité parentale, à l'effet de statuer sur ladite délégation. Le cas échéant, le ministère public est informé par transmission de la copie du dossier par le juge des enfants ou par avis de ce dernier. Dans tous les cas visés au présent article, les deux parents doivent être appelés à l'instance. Lorsque l'enfant concerné fait l'objet d'une mesure d'assistance éducative, la délégation ne peut intervenir qu'après avis du juge des enfants.  jugement JAF

  6. Retrait total ou partiel de l’autorité parentale. Art 378-1 du CC Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Peuvent se voir retirer totalement l'autorité parentale, en dehors de toute condamnation pénale, les père et mère qui, soit par de mauvais traitements, soit par une consommation habituelle et excessive de boissons alcooliques ou un usage de stupéfiants, soit par une inconduite notoire ou des comportements délictueux, notamment lorsque l'enfant est témoin de pressions ou de violences, à caractère physique ou psychologique, exercées par l'un des parents sur la personne de l'autre, soit par un défaut de soins ou un manque de direction, mettent manifestement en danger la sécurité, la santé ou la moralité de l'enfant. Peuvent pareillement se voir retirer totalement l'autorité parentale, quand une mesure d'assistance éducative avait été prise à l'égard de l'enfant, les père et mère qui, pendant plus de deux ans, se sont volontairement abstenus d'exercer les droits et de remplir les devoirs que leur laissait l'article 375-7. L'action en retrait total de l'autorité parentale est portée devant le tribunal de grande instance, soit par le ministère public, soit par un membre de la famille ou le tuteur de l'enfant, soit par le service départemental de l'aide sociale à l'enfance auquel l'enfant est confié.  le retrait d’AP n’est pas définitif, après au moins un an, les père et mère peuvent, par requête au TGI, en justifiant de circonstances nouvelles, demander que l’AP leur soit restituée

  7. Déclaration judiciaire de délaissement parental. Art. 381-1 et 381-2 du CC Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Un enfant est considéré comme délaissé lorsque ses parents n'ont pas entretenu avec lui les relations nécessaires à son éducation ou à son développement pendant l'année qui précède l'introduction de la requête, sans que ces derniers en aient été empêchés par quelque cause que ce soit. Le tribunal de grande instance déclare délaissé l'enfant recueilli par une personne, un établissement ou un service départemental de l'aide sociale à l'enfance qui se trouve dans la situation mentionnée à l'article 381-1 pendant l'année qui précède l'introduction de la demande en déclaration judiciaire de délaissement parental. La demande en déclaration de délaissement parental est obligatoirement transmise, à l'expiration du délai d'un an prévu à l'article 381-1, par la personne, l'établissement ou le service départemental de l'aide sociale à l'enfance qui a recueilli l'enfant, après que des mesures appropriées de soutien aux parents leur ont été proposées. La demande peut également être présentée par le ministère public agissant d'office ou, le cas échéant, sur proposition du juge des enfants

  8. Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants La simple rétractation du consentement à l'adoption, la demande de nouvelles ou l'intention exprimée mais non suivie d'effet de reprendre l'enfant ne constituent pas un acte suffisant pour rejeter de plein droit une demande en déclaration de délaissement parental et n'interrompent pas le délai mentionné au premier alinéa du présent article. Le délaissement parental n'est pas déclaré si, au cours du délai mentionné au premier alinéa, un membre de la famille a demandé à assumer la charge de l'enfant et si cette demande est jugée conforme à l'intérêt de ce dernier. Le délaissement parental peut être déclaré à l'endroit des deux parents ou d'un seul. Lorsqu'il déclare l'enfant délaissé, le tribunal délègue par la même décision l'autorité parentale sur l'enfant à la personne, à l'établissement ou au service départemental de l'aide sociale à l'enfance qui a recueilli l'enfant ou à qui ce dernier a été confié.

  9. La CESSEC Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants La Commission d’Examen de la Situation et du Statut des Enfants Confiés La CESSEC est chargée d’examiner chaque année la situation des enfants confiés à l’ASE depuis plus d’un an lorsqu'il existe un risque de délaissement parental ou lorsque le statut juridique de l’enfant parait inadapté à ses besoins ; tous les 6 mois la situation des enfants âgés de moins de 2 ans Commission active dans le département depuis février 2018 Elle est composée d’un représentant de la DDCS, du service départemental de l’ASE, du service départemental de l’adoption et e l’accès aux origines, d’un médecin de PMI, un magistrat, un représentant d’un service habilité ASE, un représentant associatif (ADEPAP), un psychologue départemental, un chef de service socio-educatif, un RSASE, un représentant du Service Conseil juridique, un AFR.

  10. Notre organisation autour du repérage des situations Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Regards et réflexions pluridisciplinaires grâce au • Bilan d’entrée à l’ASE réalisé par le psychologue spécialisé (bilan écrit) et le médecin de PMI (coordination du parcours de soins). L’enfant est rencontré avec l’assistant familial. • Suivi socioéducatif : moment clé du rapport de situation et de l’audience au JE. Des mesures appropriées de soutien aux parents doivent leur avoir été proposées. Il faut que cela apparaisse clairement dans les écrits Réunion locale à laquelle participent le RSASE, la psychologue spécialisée, le référent socioéducatif et son chef de service • Suivi et orientation des situations de délaissement parental, de dysparentalité, de défaillance dans l’exercice de l’autorité parentale • Les ordres du jour sont bâtis en fonction de l’évolution des situations

  11. Notre Vade-mecum Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Date de naissance de l’enfant Date de placement (+ AP ou CA ?) Lieu(x) d’accueil : Informations concernant la mère / le père (identité, adresse connue ? instabilité géographique ? hébergement CHRS…. ? existe-t-il une pathologie connue ? AAH ? tutelle ?) Comment exerce-t-elle / exerce-t-il l’autorité parentale ? (signatures de documents ? délégations ?) Date de la dernière rencontre avec l’enfant ? Date de la dernière manifestation envers l’enfant (appel, carte… anniversaire ? noël ? rentrée scolaire ? ) Relation avec le service ( qui contacte qui ? présence aux RDV ? questions concernant le développement de l’enfant ?...) Relation avec le juge des enfants ? (venu.e à l’audience ? ) Eléments concernant la fratrie (composition, nature de la relation…) Famille élargie ? Historique des actions du service en direction des parents Repérage des besoins de l’enfant (cadre éducatif/scolarité/ santé/ prises en charges diverses/ etc) Eléments du psychologue (nature du lien d’attachement à la mère, au père, à l’assistant familial…) Etat des lieux des capacités parentales à répondre aux besoins de leur enfant

  12. La requête et l’audience Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Structuration de l’écrit : état-civil complet (autorité parentale, fratrie), historique de la dynamique familiale, des interventions sociales et des mesures ASE dans le cadre de décisions du JE, évolution de l’enfant, description précise du niveau de mobilisation parentale Avant l’audience : importance des notes d’actualisation du service et note du psychologue Déroulement de l’audience : présence ou non des parents, de leurs avocats Souhait ou pas de l’enfant d’être entendu

  13. Le conseil de famille Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Composition: Deux représentants du Conseil Départemental (élus), deux membres d’associations familiales dont une association de familles adoptives, un membre de l’ADEPAPE, un représentant des AF, deux personnes qualifiées. Mission: En vertu de l’article 60 du code de la famille et de l’aide sociale (C.F.A.S.), le conseil de famille est un organe chargé de la tutelle des pupilles de l’Etat avec le représentant de l’Etat dans le département qui possède seul la qualité de tuteur. Le conseil de famille et le préfet tuteur exercent l’autorité parentale à l’égard des pupilles de l’Etat du département. Le conseil de famille doit examiner la situation des enfants admis en qualité de pupilles dans un délai de deux mois à compter de leur admission, et ce, indépendamment de l’examen annuel que lui impose l’article 60 du C.F.A.S. Pour la réalisation des projets d’adoption des pupilles de l’Etat, le conseil de famille doit se prononcer sur quatre points ; il doit donner son accord au tuteur : pour le choix des adoptants (évaluer le projet d’adoption de l’assistante familiale le cas échéant, ou désigner les futurs adoptants parmi les personnes agréées dont le dossier aura été proposé par le service de l’ASE) ; pour la date du placement en vue d’adoption (sinon il refuse ce placement) ; pour le contenu des informations qui seront données aux futurs adoptants ; enfin, il doit donner - ou refuser - le consentement à l’adoption lorsqu’il n’a pas été donné par les parents d’origine

  14. Éléments statistiques pour les CDF du département Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants - répartition par condition d’admission-

  15. Les besoins fondamentaux de l’enfant Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Dans le rapport de consensus, document préparatoire à la loi, la sécurité est redéfinie comme un « META BESOIN » car elle englobe la plupart, sinon l’ensemble des autres besoins fondamentaux que peut avoir un enfant en cours de développement. La satisfaction de ces derniers ne pouvant être atteinte que dans le contexte de la satisfaction suffisante du premier Répondre aux besoins de l’enfant c’est construire la colonne vertébrale de son identité. C’est dans la réponse à la détresse que se tisse le lien d’attachement.

  16. Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Tout enfant pour grandir a besoin d’une base de sécurité interne suffisante pour explorer et acquérir des habiletés nécessaires à son autonomisation. Mais le « petit d’homme » nait en état de néoténie, il est doté  des compétences nécessaires à susciter l’attachement des adultes à son égard (vulnérabilité, cris, capacités interactives,…). Winnicott parle de « Préoccupation maternelle primaire » pour évoquer cet état où le parent est comme kidnappé psychiquement par son jeune enfant. Les donneurs de soins (« care givers ») doivent faire preuve de plusieurs qualités (Shofield et Beek) Disponibilité : aider l’enfant à avoir confiance Sensibilité, aider l’enfant à contrôler ses sentiments et ses comportements Acceptation, construire l’estime de soi chez l’enfant Coopération: aider l’enfant à se sentir efficace O. Ozoux-Teffaine, Emilie Potin, Emmanuelle Bonneville ajoutent l’importance d’offrir à l’enfant une appartenance familiale

  17. Soutien à la parentalité / observation du bébé Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Le tout-petit est outillé à la naissance pour s’engager dans la relation, il a des besoins spécifiques et il met en place des mécanismes de défense rapidement si on ne répond pas à ses besoins. Exemples de stratégies d’adaptation: pleurs, grognements (parfois cela permet d’influencer le parent vers un meilleur parentage) mais aussi raideur tonique (pour diminuer la surface de contact et/ou se contenir là où l’adulte ne contient pas), d’autres s’endorment (pour cacher son désarroi tout en protégeant son parent). L’hyper-vigilance cherche à contrer l’imprévisibilité (modifications neurobiologiques) Le bébé cherche le meilleur parentage possible ! Il tente de réguler la diade. La plupart des bébés (comme la plupart des parents) sont compétents, mais certains plus que d’autres. Parfois un bébé, connait des limites ou des freins à l’expression de ses compétences (préma, syndrome de sevrage, déni de grossesse, autre trouble…) La réversibilité des troubles (propres à l’enfant ou consécutifs à la relation) dépend du repérage. À défaut, ces défenses deviendront son mode de fonctionnement relationnel. En attachement, notion de MIO : modèle interne opérant: (mode d’emploi de l’attachement) Johanne LEMIEUX utilise la métaphore de la langue d’attachement : « on peut apprendre une seconde langue mais si on l’apprend un peu tardivement, on va garder l’accent de sa langue maternelle »

  18. Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Le bébé a tout d’abord besoin de s’inscrire dans une relation sécure et prévisible, même si ça n’est pas avec ses parents. Ensuite, l’enfant pourra s’engager dans une relation avec ses parents, d’autant plus il ont pu s’associer aux soins. Si le parent ne prend pas en compte cette dimension, le bébé retrouvera la même dynamique interactive qu’avant le placement… bébé et parents développent des stratégies qui s’auto-entretiennent, l’enfant devient difficile à comprendre et à soigner. Plus les soins cohérents sont tardifs, plus le temps de récupération est long. Certaines acquisitions ne se feront plus si elles ne sont pas faites à un moment critique du développement. Accompagner les parents au repérage des signes de l’enfant : capacité du parent à se rendre disponible, à percevoir la communication de l’enfant, l’interpréter et y répondre. Favoriser les échanges de regard, le dialogue tonique, les mimiques, les vocalises

  19. Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Le parent peut-il se dégager de ses préoccupations pour être réellement disponible à son enfant…? Peut-il comprendre la souffrance de son enfant, s’y identifier, y répondre…? Aimer l’enfant ne suffit pas Ne pas confondre le discours du parent et la réalité de leur parcours parental Pathologie mentale de l’adulte = entrave à la parentalité en ce qu’elle rigidifie le fonctionnement de l’adulte, diminue la capacité à se décentrer (et donc l’empathie). L’étayage doit alors se faire dans une structure de soins. La formation des travailleurs sociaux ne suffit pas. Rosa MASCARO, pédopsychiatre, Directrice de CAMSP « la loi de mars 2016 permet de différencier l’état de l’enfant et ses besoins différemment de l’état de ses parents et de ses besoins. On est pas sur la même temporalité, les parents ont du temps et développer des capacités demande du temps… » Le bébé, lui, a besoin que l’on réponde à ses besoins tout de suite ! Il n’a pas le luxe d’avoir le temps. Les carences lui sont dommageables ici et maintenant.

  20. Relation d’attachement Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Mary Ainsworth qualifiait ainsi le lien d’attachement entre parents et enfants : c’est ce qui « les unit dans l’espace et s’accentue avec le temps ». C’est un lien affectif profond, invisible, fort et efficace (comme une bonne connexion WiFi !) Pour l’enfant, il s’agit de se laisser investir par l’amour de son parent, accepter une intimité affective avec lui. Faire totalement confiance à un adulte sécurisant, prévisible, attentif et tendre qui risquera sa vie pour le protéger. Pour le parent, il s’agit (au-delà de l’amour) de pouvoir répondre aux besoins de l’enfant, de comprendre ses signaux de détresse et d’y apporter un apaisement. Ne pas confondre attachement et filiation; notions pas toujours combinées. L’attachement sécure est à construire. Le lien de filiation seul ne nourrit pas, c’est le lien d’attachement qui donne des racines, et des ailes. Tous les parents ne peuvent offrir un lien sécure, mais peuvent-ils autoriser l’enfant à créer un lien sécure ailleurs et soutenir ce lien ?

  21. Illustration des styles d’attachement selon Johanne LEMIEUX Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Le comportement d’attachement sécurisé : « le piano » / le diamant (solide et précieux) L’attachement insécurisé de type anxieux : « le velcro » (la séparation est synonyme d’arrachement) L’attachement insécurisé de type anxieux évitant : « le solo » / le poisson rouge L’attachement insécurisé de type anxieux ambivalent : « le sumo » / le grizzly À l’extrême du spectre de l’enfant sumo : le désorganisé. « le terroriste »

  22. Relation d’appartenance Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Il est fondamental pour l’enfant de se sentir appartenir à une lignée, une famille, à défaut un clan, une communauté d’humains … à défaut à la rue… Qui me reconnait pour qui je suis ? Qui rend mon univers prévisible ? Qui est toujours là pour moi (nuits et week-end compris? ) À qui sont affiliés les enfants en situation de placement long? À leur assistante familiale, à leurs parents, à l’ASE? À la psychiatrie ? Question: où l’enfant va-t-il fêter Noël à 23 ans ?

  23. Dysparentalité et placements longs Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Steinhauer repère des «facteurs de vulnérabilité », il parle de «familles à problématiques multiples » et établit des grilles d’observation où les professionnels peuvent mettre en exergue l’accumulation d’indices d’inquiétude : fonctionnement familial marqué par la violence/ isolement, accès à peu de ressources internes ou externes/ conduites à risques, dépendances/ situations de handicap, troubles psychiques/ antécédents de placement, parcours de vie émaillé de ruptures En 2013, l’INSEE Nord Pas-de-Calais a réalisé une étude sur le parcours des bénéficiaires de l’ASE dans le 62. Cette étude a montré que sur l’ensemble des enfants confiés, la durée moyenne de placement est de 6 ans. 25% des enfants confiés à l’ASE connaissent un placement de 10 ans ou plus. Le Bureau de l’adoption a poursuivit cette étude et constate que 15% des enfants connaissent un placement de 15 ans ou plus. Le placement long concerne donc 1 enfant sur 4. Dans de nombreux cas, les parents malgré leurs difficultés ou leurs troubles, collaborent avec le service et ont conscience des besoins de leur enfant. Une co-parentalité peut s’établir et permettre le maintient de la relation. La confiance accordée au donneur de soin (établissement ou AF) sera un facteur de stabilité dans le placement.

  24. Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Cependant, dans d’autres situations, la relation parent-enfant ne réussit pas à se maintenir dans le temps Soit le parent se désengage progressivement de la relation, ses préoccupations personnelles prennent le pas sur les droits de visite, il n’est plus disponible psychiquement puis physiquement pour les rencontres. L’enfant attend l’appel ou le DV ou le cadeau de Noël, son parent ne vient pas… La blessure narcissique est intense et l’enfant se charge des sentiments de culpabilité et de honte (syndrome abandonnique – anxiété, agressivité, sentiment de non valeur) Le parent n’agit pas de façon malveillante mais se déconnecte des besoins de son enfant. Cette mise à distance protège le narcissisme du parent qui n’est plus soumis aux aléas de la relation à l’enfant réel. Il se sent « bon parent » et revendique cette place ! L’enfant imaginaire est présent à son esprit dans une relation idéalisée, cet équilibre nécessite souvent que les représentations négatives soient projetées sur les professionnels qui le rappelle à la relation réelle (Juge, référent, AF, psy…) Soit l’enfant exprime par ses mots, ses comportements ou ses troubles, qu’il ne peut plus se rendre aux visites. Le nombre de situations de stress post-traumatique est très largement sous-évalué alors que cette lecture des situations rappelle la puissance du syndrome de répétition et de ses effets.

  25. Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Parfois ce sont les adultes tiers qui signalent un équilibre destructeur dans la cette relation parent-enfant et qui proposent des aménagements à visée thérapeutique. Ces aménagements, en ce qu’ils font exister du tiers, peuvent être refusés… notamment par le parent qui cherche à maintenir une emprise (sur l’enfant, sur le service…) Il est primordial que la rencontre entre enfant et parent laisse de la place au TIERS (social, symbolique…), sans cela le déni s’installe et le sens même de la décision de protection est perverti. Les responsabilités des uns et des autres deviennent confuses. QUID des « droits réservés », parent empêché ou enfant protégé ?

  26. Les effets sur l’enfant Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Les DVM pathogènes : sur-représentation des situations de stress post-traumatiques d’où l’apparition du syndrome de répétition et de l’activation neurovégétative lors des mises en contact et après La discontinuité dans le lien: imprévisibilité de l’environnement, l’enfant n’a aucun contrôle sur la présence absence de son parent = fragilise le sentiment de sécurité, l’estime de soi. C’est l’enfant qui va prendre sur lui la culpabilité, la honte … Principes systémiques : « l’enfer plutôt que le désert » / « plutôt moi que toi » L’absence qui s’installe. L’espoir est déçu, le manque s’installe, l’estime de soi dégringole Le délaissement. Quand il est reconnu le délaissement peut être travaillé, l’énergie de l’enfant peut être redéployée ailleurs. Quand il n’est pas repéré, nommé, signifié, l’enfant est abandonné à chaque document non signé, à chaque kermesse ratée, à chaque anniversaire non souhaité… l’enfant n’a aucun contrôle sur ce qu’il vit, il est à une place d’objet, susceptible d’être mobilisé par le parent quand ce dernier en a besoin. L’enfant petit et l’absence : l’enfant se construit en l’absence de Maman et de Papa, il investi massivement ses donneurs de soins et ne peut entendre la mise en mots directe de la réalité du placement, il tente la dénégation afin de maintenir une illusion sécurisante (exemple de l’écriture d’un conte)

  27. Le syndrome abandonnique attaque : Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants La capacité d’attachement et d’investissement de soi-même • Traces laissées par un attachement insecure, voir désorganisé. • Sentiment intériorisé de honte et de culpabilité • Impossibilité de faire le deuil de parents vivants Les processus d’affiliation et d’appartenance • « De qui suis-je l’enfant? Quelle est ma place? » • Comment se sentir « à sa place » quand l’enfant fait l’expérience que son parent ne lui fait pas de place dans sa vie (ou pas une place de choix…) ? Quand l’enfant ignore sa réelle place dans sa fratrie? Quand il lui est signifié que la famille à laquelle il sent appartenir n’est pas la sienne? … La capacité à donner du sens et a construire le sentiment de continuité de son existence • L’enfant, même petit, cherche à mettre du sens à ce qui lui arrive. Plus il est petit plus il se met au centre de l’explication, puis il cherche à vivre dans un monde juste « avec des méchants et des gentils ». Dans les situations protégées, l’enfant grand peut prendre en compte des facteurs externes et multiples Les processus d’apprentissage • L’énergie allouée à la survie psychique, à la lutte contre la dépression n’est plus disponible pour les apprentissages. • Méfiance quant à ce que disent les adultes. Refus de la position basse de l’élève vis-à-vis du maître • fonctionnement parental ou institutionnel arbitraire , décisions qui ne prennent pas sens pour l’enfant=> incapacité à raisonner de façon logique. Impossibilité d’accéder à l’Histoire; refus des divisions, incapacité à apprendre les règles (arbitraires) de l’orthographe ou de la grammaire………

  28. Encore un détour par le Québec Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Au Québec, « l’autorité parentale » fait référence au caractère autoritaire…. Ce que nous appelons l’autorité parentale est nommé chez eux « responsabilité parentale » Carl LACHARITE en profite pour rappeler en quoi ce terme rappelle la capacité des parents à répondre aux besoins de leur enfant « RESPONS-ABILITY » Programme « Le Quebec fou de ses enfants », important qu’un enfant dans sa vie ait au moins une personne qui est folle de lui. Faire village autour de l’enfant, on s’associe pour protéger (plus que s’associer pour blâmer). L’enfant est penser aussi pour ce qu’il peut devenir (rejoint la notion de Projet pour l’enfant)

  29. Bureau de l’adoption et méthodologie Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Co-pilotage Centralisation à ARRAS Sélection des couples Méthodologie détaillée Récit de vie (AS)/ projet de vie(psy) Choix des couples Apparentement Suivi des 6 mois (requête en adoption plénière)

  30. L’évaluation psy, adoptabilité ou projet de vie ? Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Présentation de l’enfant et de sa problématique Histoire de vie / histoire du placement/ évolution actuelle de l’enfant = faire des liens et analyser les facteurs de risque et les facteurs de protection du parcours de vie de l’enfant jusqu’à aujourd’hui. Dégager des éléments pronostics afin d’élaborer le projet de vie 2. Perception de l’enfant quant à son projet de vie Évoquer les capacités d’élaboration, de projection et d’imagination. Investissement, appropriation de son projet de vie 3. Singularité du projet de vie de l’enfant Définir le profil de la famille qui répondra au mieux aux besoins de l’enfant ainsi que les contours de la phase d’apparentement (rythme, temporalité, allers-retours, place du lieu d’accueil et organisation des transmissions)

  31. Adoption couple agréé Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Le bureau de l’adoption centralise les dossiers des couples vivants dans le département et des couples hors département qui ont transmis leur agrément (il existe une sélection à cette étape) Quand le pilote de projet et le psychologue étudient le projet d’un enfant, les dossiers dont la notice d’agrément correspond leur sont transmis Étude des dossiers. Seront rencontrés les couples qui sont susceptibles de répondre aux besoins particuliers de cet enfant LA. Le projet de vie, écrit par le psychologue, met en exergue les attendus pour cet enfant en particulier et la lecture attentive des agréments permet de préparer les entretiens complémentaires avec le couple. Présentation au Conseil de Famille de plusieurs familles potentielles pour cet enfant. Les couples savent qu’ils sont présentés en CDF et sont informés de la décision.

  32. Adoption AF Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants En prenant en compte que l’enfant vit au sein de cette famille depuis plusieurs années, la procédure est différente pour les assistants familiaux qui n’ont pas besoin d’être agréés. Néanmoins, il est important que ce projet soit évalué par des professionnels formés aux spécificités de la filiation adoptive Cela questionne également le nouvel équilibre de la famille et les conditions de la poursuite du travail d’assistant familial sur le plan matériel sur surtout sur le plan affectif (en ce que cela modifie la place de chacun, y compris des autres enfants accueillis)

  33. Parrainage Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Guide du parrainage : « Le parrainage c’est la construction d’une relation affective privilégiée instituée entre un enfant et un adulte ou une famille ». « Il ne s’agit pas de donner de l’argent, mais de son temps, de son attention, de son affection dans une relation personnelle organisée volontairement et durablement, dont la concrétisation se réalise dans un cadre préalablement défini ». « Les enfants parrainés auront l’opportunité d’élargir leurs réseaux de sociabilité, ce qui leur permettra de développer davantage de compétences et de mieux se préparer à l’acquisition de leur autonomie et à l’exercice de responsabilités futures » « ainsi le parrainage se présente comme une aide à la parentalité dans le cadre d’une politique de soutien à la parentalité : - accompagnement pour les parents d’aujourd’hui -aide à la construction des adultes et des parents de demain que qont les enfants d’aujour’hui »

  34. 8 principes fondamentaux Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Une démarche volontaire et concertée de tous les acteurs Le bénévolat des parrains Un engagement dans la durée des parrains et des parents ou des titulaires de l’autorité parentale Le respect de l’autorité parentale, du choix de l’enfant, de la place de la vie privée de chacun Une souplesse et une adaptabilité des propositions en fonction de chaque situation La formalisation des engagements réciproques dans une convention L’accompagnement du parrainage par l’association ou le service qui met en œuvre L’instauration d’un partenariat avec les services spécialisés, sociaux, médicaux-sociaux ou judiciaires, quand l’enfant bénéficie d’une mesure de protection.

  35. Pour aller plus loin Vendredi 26 avril, présentation à SOS Village d’enfants Démarche de consensus sur les besoins fondamentaux de l’enfant en protection de l’enfance. Rapport remis par MP BLACHAIS à Laurence Rossignol, Ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes. 28 février 2017 La normalité adoptive. Johanne LEMIEUX Philippe LIEBERT « quand la relation parentale est rompue » Guide du parrainage (dispo sur Internet) Actes du colloque « Autorité parentale et filiation » organisé les 5 et 6 février 2018 par l’ENJJ, l’ENM et le CNFPT Merci de votre attention

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