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LE MYTHE D ’ HÉRACLÈS. Par EURIPIDE -480-406. Par OVIDE 2 AP C. « Il craint qu ’ un jour nos fils grandis ne cherchent à venger leur lignée maternelle. » « La folie d'Héraclès ». « Elle est âpre la bourrasque d’où va sortir l’ouragan. »
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LE MYTHE D’HÉRACLÈS Par EURIPIDE -480-406 Par OVIDE 2 AP C « Il craint qu’un jour nos fils grandis ne cherchent à venger leur lignée maternelle. » « La folie d'Héraclès »
« Elle est âpre la bourrasque d’où va sortir l’ouragan. » « Les malheurs humains ont des teintes multiples : jamais ne se retrouve même nuance de douleur. » LE MYTHE D’HÉRACLÈS Par ESCHYLE -525-456 av. J.-C.
MYTHOLOGIE d’hier, ENFANCES d’aujourd’hui «Interprétation du mythe d’HÉRACLÈS/HERCULE » Par le
Le poids de la lignée maternelle • Avec IO, c’est le poids de l’inceste et de la pédophilie • Avec les Danaïdes, c’est le poids du meurtre des 50 époux : « La terre d’Argos se souvient d’un crime, celui des filles de Danaos» • Avec Alcmène, c’est le deuil non fait des hommes morts et la question de la HONTE liée à la jouissance féminine et la question du père… • Ces malheurs retomberont à son insu sur HÉRACLÈS La transmission transgénérationelle du SECRET et de la HONTE
Qui est Alcmène, la mère d’HÉRACLÉS Fille du roi Électryon fils de Cadmos, elle est promise au jeune Amphitryon qui tue son père par accident lors d’un jeu. La guerre fait rage aux frontières du royaume ! Ses huit frères meurent au combat. Les barbares risquent de tout envahir et de la mettre en esclavage... Alcmène promet à son fiancé de se donner à lui, s’il revient vainqueur.
Qui est Alcmène, la mère d’HÉRACLÉS • Amphitryonvictorieux, réclame son dû. Il possède Alcmène sans mesure durant trois nuits d’orgies. • Ce rapport sexuel est vécu par ALCMÈNE comme l’équivalent d’un viol marital. • Cette pudique jeune fille, est déstabilisée par les deuils non faits des membres de sa famille et débordée par sa jouissance… • Elle est envahie par la honte
Qui est Alcmène, la mère d’HÉRACLÉS • Mais le contre coup pour Alcmène s'impose. • Après tous ces meurtres, après tout ce sang versé, et après la violence de ces plaisirs, la raison d'Alcmène vacille. • Elle ne sait plus, ne veut plus rien savoir. Une honte singulière l'habite, celle d'avoir cédé plus que permis à la force de ses pulsions. Elle dira, pour échapper à saresponsabilité, avoir succombé aux volontés du dieu suprême, ZEUS.
Alcmène rejette sa culpabilité et sa honte grâce à un délire, en affirmant avoir été violée par ZEUS. On va mesurer la force de l'inconscient et du sur moi (Ici représenté par HÉRA) dans la survenu d'un délire: « carqui peut résister à un délire voulu par HÉRA». ESCHYLE La naissance d’HÉRACLÉS
Alcmène (forte dans la colère) interdira sa couche à son mari Amphitryon. Son fils HÉRACLÉS, sera vécu par elle, comme la trace insoutenable de sa honte. Elle bascule lors de son ACCOUCHEMENT dans une tentative d’infanticide. La naissance d’HÉRACLÉS
HÉRACLÈS est un nourrisson confronté d’emblée à l’énigme des raisons de la dépression de sa mère, à une tentative d’INFANTICIDE
La tentative d’infanticide Le mythe explore ensuite les conséquences de ce trouble relationnel mère/fils sur la construction identitaire d’HÉRACLÉS.
La tentative d’infanticide Alcmène dans son délire jette deux serpents dans le berceau, qui ne sont que deux rubans destinés à ses deux fils jumeaux hétérozygote (l’un petit Iphiclès, celui de son mari et l’autre fort Héraclès, celui de ZEUS)
HÉRACLÈSva rester un otage psychique. (On pourrait dire que le nourrisson est l’objet d’un syndrome de STOKHOM précoce.) Il ne va pas mettre en cause ses liens à sa mère. Il va hélas, bien au contraire, tenter par tous les moyens de démontrer qu’il est bien le fils deZEUS. Il est interdit de banal. Il ne peut qu’être exceptionnel ou mourir psychiquement. Ceci nous interroge sur la source de la conviction et de la motivation qui habitent les démarches de pouvoir, d’ambition, de célébrités et de violences de certains… Souffrir d’aimer
Le mythe du HÉROS HÉRACLÈS fait de nous des héros de notre propre vie, nous qui sommes conviés à toutes les séparabilités. Le mythe pose la question essentielle de l’individualisation, de l’accès à l’autonomie psychique. Il pose la question de la réaction à des troubles relationnels précoces, à l’emprise des mécanismes mis en place. Il pose la question des conditions autorisant la sortie de la position d’otage de nos attachements. LE HÉROS GRECQUE
Le souvenir de l’abandon d’une fille (au prétexte d’un fantasme d’inceste avec IO), le souvenir de la tentative des mariages forcés des Danaïdes suivis du meurtre des hommes hantent Alcmène d’une violence inconsciente énigmatique. HÉRACLÈS se sent habité de violences énigmatiques, tant il est pris dans les liens fusionnels à l’inconscient de sa mère. Il reste l’otage du discours délirant de sa mère qui est dans la revendication d’un statut honorable de la femme…dont la dignité a été niée et l’honneur bafoué au cours des générations des femmes de sa famille… L’INCONSCIENT de l‘AUTRE
Du côté du père Le trouble relationnel à la mère va se compléter d’un trouble relationnel au père. L’incertitude sur le « Au Nom du PÈRE » va déchirer le psychisme d’HÉRACLÉS
Le père, c’est l’homme que désigne la mère comme tel ou celui qui endosse ce rôle…Qui l’enfant peut considérer comme père ? Pour HÉRACLÉS, le père est-ce , l’homme dévalué, l’homme que refuse sa mère dans sa couche? L’imitation contrariée du père
Le père, est-ce ZEUS celui qui aima sa mère ou celui qui grâce à un mensonge a séduit sa mère au mépris d’une jeune épousée en se faisant passer pour son jeune mari..? Le père, est-ce Amphitryon le guerrier courageux et victorieux ou l’homme qui tue le père de sa fiancée puis abuse d’elle sans mesure..? « Choisis, préfères-tu avouer que cette paternité de ZEUSest une invention ou devoir ta naissance au déshonneur. » OVIDE L’incertitude
HÉRACLÈS: « HÉRA, repais-toi de mes malheurs... contemple mon supplice et rassasie ton cœur barbare » OVIDE HÉRACLÈS est DÉCHIRÉ
HÉRACLÈS DÉCHIRÉ fait une crise d’épilepsie HÉRACLÈSest devenu un FORCENÉ !
HÉRACLÈSprésente pour les psychiatres une épilepsie meurtrière idiopathique d’origine psychogénétique, avec amnésie. Pour les psychanalystes le déchirement de la psyché provient du décalage entre un père fantasmatique tout puissant et un père réel désavoué par la mère. L’ÉPILEPSIE
HÉRACLÈSne peut pas s’appuyer sur deux repères sains pour se construire. C’est d’emblée que nous sommes affrontés à la mise en jeu des liens toxiques et des mécanismes de défenses inefficaces détournant l’activité de la fonction identitaire à leurs profits… Les contradictions le déchirent
HÉRACLÈS est un colosse, un sportif accompli, un guerrier exceptionnel, un mercenaire, un chef de guerre à qui personne ne doit résister. Sa force, son courage, sa vitalité en imposent…
HÉRACLÈSsera frappé par une deuxième crise d’épilepsie meurtrière qui le conduira à tuer sans raison Iphtiosle frère d’Iole. Il sera puni parZEUSqui le fera vendre comme esclave à la reine Omphale. Dans une troisième crise, il tue d’un coup de poing Eunomos,sans raison. HÉRACLÈS se voue lui-même à l’exil…pour se purifier… Plusieurs crises d’ÉPILEPSIE On retrouve la succession : crise - épreuves - exil - délivrance
Ils se présentent comme une analogie des étapes de la maturation de l’enfant. Ils se présentent comme cet effort de maturationnécessaire à la reconstruction de l’identité… Ils sont là comme sanction et rédemption de ses meurtres… Pourtant, HÉRACLÈS n’en comprend pas la signification symbolique. Il reste prisonnier de ses attachements et de son mécanisme de défense… Les travaux d’HÉRACLÈS
HÉRACLÈS devenu un assassin reste habité d’une exigence morale. Il est COUPABLE ET HONTEUX. Cependant, il demeure sous la contrainte, celle de l’obligation de démontrer son lien à ZEUS, rien ne peut l’arrêter. Recherchant une rédemption il va tomber sous le joug d’un cousin Eurysthée qui lui imposera les DOUZE travaux. Ce cousin étant lui-même le bras séculier de la déesse HÉRA qui tient à se venger sur lui de son mari infidèle, de tous les hommes abusant les femmes…
Les travaux d’HÉRACLÈS et la SOCIÉTÉ • CURIEUX MYTHE que celui d’HÉRACLÈS . • Ne serait-il que l’apologie de la force, de la brutalité dans les rapports aux autres avec l’alibi d’encenser le courage, de donner un modèle aux guerriers pour la défense de la cité, de l’État ? • N’est-il qu’un modèle pour la main gauche du pouvoir, ici Eurysthée,qui illustre les manipulations du pouvoir autorisant l’envoi d’un bouc émissaire tel HÉRACLÈStirer les marrons du feu au profit des puissants ?
Les travaux d’HÉRACLÈS et la SOCIÉTÉ Il existe des différences, un conflit, voire un divorce entre les intentions touchant l’identité personnelle de CHACUN et les motivations de la société.
Ainsi s’inaugurent les douze TRAVAUX, sous le joug de la haine jalouse d’ HÉRA FURIEUSE de l’adultère de son mari, sous le prétexte moral de la sanction de ses meurtres… Il est livré à ses monstres intérieurs.. Et combat ceux de la cité… Les travaux d’HÉRACLÈS
Si ces travaux sont des épreuves à dépasser pour réussir à quitter psychiquement sa mère, la question qui traverse le mythe est va-t-il y arriver? Les travaux d’HÉRACLÈS
Ils sont l’occasion de démontrer sa force exceptionnelle, de délivrer les populations des monstres qui l’assaille. Il devient un conquérant, un chef de guerre mercenaire, connu pour ses débordements, ses grossièretés de soudard, ses beuveries, ses coucheries. On suit ses aventures et ses exploits avec admiration. Les travaux d’HÉRACLÈS Aujourd’hui il est mal vu pour un mercenaire de se tailler un royaume … au Comores, mais les mercenaires dans bien d’autres guerres…
Plus que les anecdotes impressionnantes de ses victoires, HÉRACLÈSdémontre ainsi qu’il est bien le fils de ZEUS. Rien n’améliore sa vie psychique !!! Les travaux d’HÉRACLÈS
L’interprétation des textes • Méditer la profondeur des analogies et des métaphores… • Que signifie se confronter au monstrueux, à l’hydre de LERNE ?
HÉRACLÈSrestera l’otage du lien au délire de sa mère, Jusqu’à son suicide volontaire, sous l’emprise de la douleur liée au poison de l’hydre de LERNE. OTAGE Le poison, c’est l’ENVIE,l’ESPOIR d’une victoire qui va le brûler toute sa vie… (la chose).L’espoir toxique, toujours renaissant d’être aimé pour lui-même, reconnu d’un autre qui ne le peut pas (sa mère) ou ne le veut pas (Héra) !!! L’envie toujours renaissante qui s’illustre dans le désir d’être le meilleur… d’être un dieu… le fils de ZEUS…
L’interprétation des textes • Quelle représentation symbolique est portée par le monstre, ici par l’hydre au venin mortel et brûlant dont la tête coupée revient ?
L’interprétation des textes • Peut-on faire l’ANALOGIE entre le poison et l’envie • Peut-on faire l’ANALOGIE entre le poison et les PULSIONS incontrôlées toujours renaissantes après leur assouvissement ?
IXION père de NESSUS estce centaure qui fut condamné à la roue, au temps cyclique sans espoir, celui qui est pris dans le piège répétitif de sa pulsion sexuelle, lui qui a tenté de violer DÉMÉTER.
L’ANALOGIE du centaure, c’est celle de l’absence de contrôle de la pulsion sexuelle.L’HOMME ENFERMÉ dans ses pulsions sexuelles est comme un centaure en rut qui galope dans la courbe de MOEBIUS, pris au piège du scandale du corps jouissant, anonyme, amoral, asocial.
Pris au piège cyclique du scandale des pulsions du corps jouissant.
L’ANALOGIE du héros souffrant HÉRACLÈS pris au piège de sa force, de l’absence de contrôle de la pulsion de VIOLENCE mise au service du désir d’être. Il est ENFERMÉ dans ses pulsions. il est pris au piège du temps cyclique répétitif, pris au piège du scandale du corps jouissant, anonyme, amoral, asocial.
Le besoin et la pulsion s’imposent en force en place du désir qui se découvre dans l’alliance
Le rapt de Déjanire, la deuxième femmed’HÉRACLÈS par le centaure Nessus, le fils d’Ixion
Le rapt de Déjanire HÉRACLÈStue le centaureNessusavec des flèches imbibées du poison de l’hydre de LERNE. Le poison va imbiber la tunique deNessus
La tunique empoisonnée Nessusmourant, dans un esprit de vengeance, offre sa tunique empoisonnée à DÉJANIRE en lui faisant miroiter l’effet magique qui lui redonnerait un jour l’amour d’HÉRACLÈS… • Le talisman et l’adultère