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Literaturwissenschaftliche Vorlesung Französisch. 3. La langue de la littérature. Les éléments de la langue. le phonème = la plus petite unité de son (a, e, i) le morphème = l’unité minimum dotée de signifié un morphème libre: résist des morphèmes fonctionnels: ir- , -ible-ment
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Literaturwissenschaftliche VorlesungFranzösisch 3. La langue de la littérature
Les éléments de la langue • le phonème = la plus petite unité de son (a, e, i) • le morphème = l’unité minimum dotée de signifié • un morphème libre: résist • des morphèmes fonctionnels: ir-, -ible-ment • le lexique = les paroles réalisées ou possibles • la sémantique = le signifié des signes, le concept des choses désignées • la syntaxe = les règles pour la combinaison des parties de la phrase • la prosodie: l’intonation et l’intensité de l’enoncé • le discours = un type de texte cohérent
La théorie du structuralisme • sélection s1 o1 s2 p1 o2 s3 p2 o3 s4 o4 combinaison • la langue quotidienne: • un axe de la sélection (entre paradigmes équivalents) • un axe de la combinaison (de syntagmes selon les règles)
La théorie du structuralisme • s1+p1+o1: Le ciel + brille + de lumière.s2+p2+o2: Le firmament + est plein + de la vaste clarté.s1+p2+o1: Le ciel + est plein + de lumière. • Roman Jakobson: La fonctionpoétiqueprojette le principed’équivalence de l’axe de la sélectionsurl’axe de la combinaison. (Essais de linguistiquegénérale) • la languepoétique:s1+p1+o1s2+p2+o1 s1+p3+o5s1+p2+o3 s2+p2+o4+o3 ... • Le firmament est plein de la vaste clarté;Tout est joie, innocence ...(Victor Hugo: Les Contemplations I/4)
L’originalité d’un texte • le plagiat • Sa croupe se recourbe en replis tortueux (Jean Racine: Phèdre, 1677) • La pampre s’y recourbe en replis tortueux (Alphonse de Lamartine: Méditations poétiques, 1820) • la falsification / la contrefaçon • Margaret Mitchell, 1936 • Régine Deforges, 1981 • Scarlett O’Hara, Clayton County 1861 • Léa Delmas, Montillac 1940
Marcel Proust: L’affaire Lemoine • le pastiche • Par Gustave Flaubert: La chaleurdevenaitétouffante, uneclochetinta; des tourterelless’envolèrent, et, les fenêtresayantétéferméessurl’ordre du président, uneodeur de poussière se répandit. • Par Henri de Régnier: Le diamant ne meplaîtguère. Je ne luitrouvepas de beauté. Le peuqu’il en ajoute à celle des visagesestmoinsuneffet de la siennequ’unreflet de la leur. • Par Ernest Renan: Si Lemoineavaitréellementfabriqué du diamant, ileûtsansdoutecontenté par là, dansunecertainemesure, cematérialismegrossieraveclequeldevracompter de plus en plus celuiquiprétend se mêler des affaires de l’humanité; […]
Baudelaire: Les chats • Les amoureux fervents et les savants austèresAiment également, dans leur mûre saison,Les chats puissants et doux, orgueil de la maisonQui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires. Amis de la science et de la volupté,Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres;L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté. Ils prennent en songeant les nobles attitudesDes grands sphinx allongés au fond des solitudes,Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin; Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Les transformations ironiques • la parodie • Les ratsLes astucieux truands et les clochards pépèresAiment également, dans leur mûre saison,Les rats glissants et mous, orgueil de la prisonQui comme eux sont miteux et comme eux réfractaires. • la réception passive et active • la citationlittéraire • la paraphrase • Carpediemquamminimumcredulapostero (Horace: Odes I.11.8) • Cueillezdésaujourdhuy les roses de la vie. (Pierre de Ronsard:Le Second Livre des Sonnetspour Hélène XLIII, 1586)
la rhétorique classique genus iudiciale g. deliberativum g. demonstrativum les 5 phases: inventio dispositio elocutio memoria actio Marcus FabiusQuintilianus:De institutione oratoria De copia verborum (le lexique) De imitatione (les techniques de l’imitation) Quo modo scribendum sit (les règles pour l’exposition) De emendatione (le remaniement) Quae scribenda sint praecipue (les exercices indispensables) De cogitatione (la préparation des arguments) Quem ad modum extemporalis facilitas paretur et contineatur (l’acquisition et la pratique de l’improvisation) La poétique et la rhétorique normatives
Genus et aptum • le rapport idéalentre le sujet et le style • aptum = la conformité • genus grande/sublime – g. medium/mediocre – g. subtile/humile • Rota Vergilii (Jean de Garlande, 13° s.): • gravis stylusmediocris stylushumilis stylus
Gregoire le Grand(~ 600) l’exégèse (l’interprétation)de la Bible: sensuslitteralis sensusallegoricus sensusmoralis sensusanagogicus Jerusalem: = unevillehistorique = l’église = l’âme des fidèles = la citécéleste Littera gesta docet; quid credas allegoria; moralis quid agas, quo tendas anagogia. tout texte littéraireplurisémique Les quatre sens de l’écriture
Aristote: Poétique • I. Introduction: La définition de la poésie Les genres L’homme et la poésie La traditionII. La tragédie: Analyse générale – Définition (action, personnages, idées, langue, récitation, mise en scène …) Action: a) nature, évolution, unité b) référence à la réalité c) nœuds de l’action et proportions d) dénouement Personnages, Idées, LangueIII. L’épopée: Conformité avec la tragédie Analogie avec l’historiographie Problèmes de compréhensionConclusion: Superiorité de la tragédie • Renaissance: la règle des 3 unités (temps, lieu et action)
Les figures rhétoriques • les figures phonétiques, de paroles, syntaxiques et de la pensée • 1° Les figures phonétiques: • a) l’assonance: • Je sors si un rayon me blesseJe succomberai sur la mousse(Arthur Rimbaud: Les illuminations, 1875) • b) l’allitération: • Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes(Jean Racine: Andromaque, 1667) • c) l’imitation et l’onomatopée: • le coucou, le tic-tac, le glouglou, bouffer …
l’anagramme: chien – niche Marie – aimer Alcofribas Nasier – François Rabelais le palindrome: ressasser élu par cette crapule Et la Marine va, Papa, venir à Malte. la paronomasie: Tu parles, Charles. Lingères légères. Qui terre a, guerre a. la catachrèse: une humeur massacrante ferré d’argent à cheval sur un âne 2° Les figures de paroles
3° Les figures syntaxiques • une anaphore: • Rome, l’uniqueobjet de monressentiment!Rome, à qui vient ton bras d’immolermonAmant!Rome, quit’avunaître et que ton cœuradore!Rome, enfinque je haisparcequ’ellet’honore! (Pierre Corneille: Horace, 1641) • uneénumération • le parallélisme: • Destrainssifflaient de temps à autreetdeschienshurlaient de temps en temps. (Raymond Queneau: Le Chiendent, 1933) • une inversion: • Il regagnait sa place, quand, au balcon, dans la première loge d’avant-scène, entrèrent une dame et un monsieur.(Gustave Flaubert: L’éducation sentimentale, 1869) • le chiasme: • Jejouaisavec Juliette etavec lui; avecAlissa, jecausais.(André Gide: La porte étroite, 1909)
4° Les figures de la pensée • une image: • Il pleure dans mon cœurComme il pleut sur la ville;Quelle est cette langueurQui pénètre mon cœur(Paul Verlaine: Ariettes oubliées, 1872) • le symbole: • la balance – la justice • le mille-pattes = une projection sexuelle dans La jalousie • la métaphore: • le cou de la bouteille, la racine du mal, la main du destin
Un emblème • unedevise – uneimage – uncommentaire • Maurice Scève: Délie, object de plus haulte vertu, 1544
4° Les figures de la pensée • la métonymie: • boireunverre • la Bérézina = unedébâcle, undésastre • l’antithèse: • Je vis, je meurs : je me brule et me noye.J’ay chaut estreme en endurant froidure :La vie m’est et trop molle et trop dure.J’ai grans ennuis entremeslez de joye :(Louise Labé: Sonnet VII, 1555) • la gradation: • Je le vis, jerougis, jepâlis à sa vue;Un trouble s’éleva dansmonâmeéperdue; […](Jean Racine: Phèdre I.3, 1677)
La métrique • le rythme, les proportions et le vers • le nombre des syllabes et l’accent • la versification • une voyelle = une syllabe • Les amoureux fervents et les savants austères 1 2 3 4 5 6 ║ 7 8 9 10 11 12 +Aiment également, dans leur mûre saison, 1 2 3 4 5 6 ║ 7 8 9 10 11 12 • un alexandrin: 6 – la césure – 6 • la rime féminine: voyelle + e • la rime masculine: voyelle
Les cas exceptionnels • la synérèse: • diable, rien, fouet, ennui … • Les chats puissants et doux, orgueil de la maison 1 2 3 4 5 6 ║ 7 8 9 10 11 12 • la diérèse: • liaison, lien, odieux, ruine … • Amis de la science et de la volupté, 1 2 3 4 56 ║ 7 8 9 10 11 12 • le versclassique = une unitésyntaxique • un enjambement: • Jeveux dire la brigueet l’éloquence. CarD’un côté le créditdudéfunt m’épouvante(Jean Racine: LesPlaideurs III.3, 1668)
La rime • lesrimessuivies / jumelles: aa b’b’ cc d’d’ … • lesrimesembrassées: ab’b’a cd’d’c … • Amis de la science et de la volupté,Ils cherchent le silence et l’horreur des ténèbres;L’Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,S’ils pouvaient au servage incliner leur fierté. • lesrimescroisées: ab’ab’ cd’c’d … • Qui semblent s’endormir dans un rêve sans fin;Leurs reins féconds sont pleins d’étincelles magiques,Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin,Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Exercice • Le garçonestpour la fille,la fillepour le garçon,quoyqu’on fasse, & qu’onbabille,cen’estmafoyqueVetille,quemystere & quefaçon. (Claude Le Petit: Virelay, 1660) • strophe de 5 vers • vers de 7 syllabes – septénaire • rimesféminines et masculines: a’ba’a’b – croisées et suivies • antithèse: garçon – fille • chiasme: garçon – fille / fille – garçon • anaphore: que … que … que …
Le sonnet • Ie vis, ie meurs : ie me brule & me noye.I’ay chaut estreme en endurant froidure :La vie m’est & trop molle & trop dure.I’aygrans ennuis entremeslez de ioye : Tout à un coup ie ris & ielarmoye,Et en plaisir maint grief tourment i’endure :Mon bien s’en va, & à iamais il dure :Tout en un coup ie seiche & ieverdoye. Ainsi Amour inconstamment me meine :Et, quand ie pense auoir plus de douleur,Sans y penser ie me treuve hors de peine. Puis quand iecroy ma ioyeestrecerteine,Et estre au haut de mon desiré heur,Il me remet en mon premier malheur. (Louise Labé: Sonnet VIII, 1555)
les formes simples:la fable, la légende … les formes longues:le roman, le roman courtois, l’épopée … les formes brèves:la nouvelle, le conte … le roman sentimental, didactique, satirique … le roman épistolaire, feuilleton … le roman d’aventure, policier, social, psychologique, d’éducation … le roman populaire, expérimental … Les formes narratives
Les formes dramatiques • la tragédie • la comedie • la tragicomédie • le drame • le mélodrame • le livret • un acte • la scène
Le style • a) le style = un ajout • b) le style = une harmonie • c) le style = un écart de la norme • d) le style = un choix • e) le style = une caractéristique individuelle • Le style, c’est l’homme lui-même. (Buffon) • f) le style = une caractéristique conventionnelle • la stylostatistique • l’échantillon → la totalité des textes = le corpus • l’histoire littéraire des mouvements stylistiques– la périodisation de la langue poétique
Charles Baudelaire: Les fleurs du mal • un recueil de poésies • dédié à Théophile Gautier • 1857 • un apogée du sonnet français • la position de l’artiste en marge de la société • jeté dans une famille et dans un métier • 1947 biographie de Jean-Paul Sartre
L’albatros • Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers,Qui suivent, indolents compagnons de voyage,Le navire glissant sur les gouffres amers. A peine les ont-ils déposés sur les planches,Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,Laissent piteusement leurs grandes ailes blanchesComme des avirons traîner à côté d’eux. Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid!L’un agace son bec avec un brûle-gueuleL’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait! Le Poète est semblable au prince des nuéesQui hante la tempête et se rit de l’archer;Exilé sur le sol au milieu des huées,Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Charles Baudelaire: Les fleurs du mal • 1857 un procès pour atteinte à la morale publique • condamné à payer une amende • privé de ses droits civiques • deuxième édition 1861 • la provocation par le langage • la caricature de la poésie de salon • Le crépuscule du soir:Voici le soir charmant, ami du criminel... • la chaîne métaphorique
Correspondances • La Nature est un temple où de vivants piliersLaissent parfois sortir de confuses paroles;L’homme y passe à travers des forêts de symbolesQui l’observent avec des regards familiers. Comme de longs échos qui de loin se confondentDans une ténébreuse et profonde unité,Vaste comme la nuit et comme la clarté,Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Il est des parfums frais comme des chairs d’enfants,Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,- Et d’autres, corrompus, riches et triomphants, Ayant l’expansion des choses infinies,Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens,Qui chantent les transports de l’esprit et des sens.
Charles Baudelaire: Les fleurs du mal • pièces censurées – Complément,Bruxelles 1869 • Le coucher du soleil romantique Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire;L’irrésistible Nuit établit son empire,Noire, humide, funeste, et pleine de frissons; Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,Des crapauds imprévus et de froids limaçons.