E N D
1. Le pouvoir th�rapeutique des contes Les contes pour exprimer l�indicible
2. Le conte
Il �tait une fois, il y a fort longtemps, dans un pays lointain....
3. parole plaisir, parole qui prend le temps, parole curative Des br�ches pour des fuites, l'occasion de voyages mentaux, de possibles identifications, de solutions pertinentes
4. DEFINITION DU CONTE
La citation de P�ju (1988) retient notre attention, car pour cet auteur, le conte est "une histoire assez courte qui se termine bien. Il peut s'y passer des �v�nements merveilleux (surnaturels), mais aussi des bizarres ou fantastiques, et surtout les r�f�rences historiques en sont absentes ("en ce temps-l�") comme les donn�es g�ographiques, sur un fil narratif marchent des personnages qui restent plut�t sch�matiques, et la plupart du temps les h�ros se transforment au cours du r�cit (socialement, �conomiquement et m�me psychiquement)."(p.21)
5. CARACTERISTIQUES l'intemporalit�
La structure
Les personnages
L'universalit�
Le langage symbolique
6. Le langage symbolique C�est tout particuli�rement cet aspect du conte qui nous int�ressera dans le cadre de cette conf�rence. Car les sujets abus�s ou maltrait�s peuvent symboliquement retrouver des �l�ments proches de leur propre v�cu dans les histoires qui leur sont cont�es. Ils peuvent aussi y d�couvrir des solutions appropri�es pour tenter d'�chapper aux effets n�fastes des maltraitances. (ex. La gardeuse d�oies de Grimm)
7. D�finition de la violence La violence se caract�rise par des actes ou des omissions mettant en danger la vie d�un individu, son int�grit� physique et psychique, sa libert�, son d�veloppement personnel.
Elle peut prendre plusieurs formes et d�bouch� sur diff�rentes formes de maltraitances :
physique (coups de poings)
Psychique (agressions verbales)
Sexuelle (viols, attouchements)
M�dicamenteuse (abus de m�dicaments)
Aujourd�hui nous nous pencherons plus particuli�rement sur les abus sexuels sans pour autant oublier l�impact psychologique des autres maltraitances. De plus il ne faut pas ignorer que presque toujours il y a cumul des divers types de mauvais traitements.
8. Cons�quences des maltraitances Les cons�quences sont multiples :
troubles de la croissance et du d�veloppement
Troubles du d�veloppement cognitif, �motionnel et social
Atteinte au sentiment d�estime de soi
Troubles du comportement
Anxi�t�, d�pression
Troubles de l�alimentation et du sommeil
Agressivit� envers soi ou envers les autres (plus souvent � l�adolescence)
Chez l�adulte, augmentation de la probabilit� de reproduire en tant que parents, les comportements violents subis durant l�enfance.
9. Qui exerce la violence De nombreuses instances sont susceptibles d�exercer de la violence :
Les institutions
Les individus
La soci�t�
Les facteurs de risques sont nombreux :
La famille
Les pairs
L�individu
Les valeurs
L��cole
10. Comment r�agir face aux situations de maltraitance Si un enfant vous d�voile une situation de maltraitance, cela n�est pas le fruit du hasard, et sachez que votre r�action imm�diate aura une grande importance pour l�enfant.
La maltraitance est un ph�nom�ne complexe et il est n�cessaire de vous tourner vers des professionnels de l�enfance qui vont vous aider � analyser la situation , vous informer sur les d�marches � suivre, voire m�me vous accompagner.
Si un jour vous �tes confront� � une situation de maltraitance, suivez ces recommandations :
Sentez-vous concern� par la confidence
Ne fuyez pas
�coutez et prenez l�enfant au s�rieux
Faites vous une conviction personnelle de la r�alit� des faits et du danger. Notez les mots employ�s par l�enfant.
Ne posez que les questions n�cessaires
Ne croyez pas que c�est � vous d��tablir les faits, la justice s�en chargera
11. Le signalement Tout citoyen est concern� par le signalement et a le devoir d�informer les autorit�s judiciaires ou administratives des faits qui lui font penser qu�un enfant est en danger ou victime de maltraitances. M�me en cas de doutes, il faut signaler, ce sera � la justice d�amener les preuves.
Je pense qu�en tant que conteur du MDA, vous aurez � vous tourner en premier lieu vers les autorit�s de ce mouvement ou alors au service de protection de la jeunesse de votre canton.
La LAVI (loi d�aide aux victimes) pr�sente dans chaque canton est �galement une ressource possible. Elle �dite souvent une brochure informative r�capitulant le r�le d�un personne d�positaire d�une histoire d�abus ou de maltraitance.
12. R�le du conteur Je pense que votre r�le de conteur vous situera le plus souvent en aval des situations pr�sent�es pr�c�demment. C�est plut�t dans les institutions o� vous allez conter que vous aurez peut-�tre l�occasion de rencontrer des victimes. C�est � travers leurs r�actions � la narration ce certains contes que vous pourrez supposer que cette histoire �veille des souvenirs, des r�miniscences chez le sujet. Si un enfant vous para�t fortement touch� par un conte, tentez d�int�grer dans votre narration, ses �motions, son ressenti, ne le grondez pas, ne le faites pas sortir de la salle. Ayez � l�esprit que s�il r�agit si fortement c�est que ce qu�il entend le touche au tr�fonds de lui m�me. Il vit totalement la situation du h�ros, s�y identifie, s�y reconna�t. Laissez le poursuivre avec vous, m�me s�il trouble parfois par son comportement, car peut-�tre que votre histoire lui apportera un mieux �tre, un apaisement, voire m�me une solution acceptable qu�il pourra utiliser ult�rieurement.
(Ex. l�homme � la peau d�ours � No�l au Tremplin)
13. L'ART DE CONTER Pour Clarissa Pinkola Est�s le conte dans sa fonction de "gu�rir" ne peut �tre transmis d'une quelconque fa�on. Transmettre un conte est une v�ritable responsabilit� spirituelle transmise de ma�tre � �l�ve. L'apprentissage du conteur est un travail difficile et laborieux, il faut �tre pr�t � faire le sacrifice d'une part de soi-m�me.
14. Les fonctions du conte dans la vie de l�enfant La fonction de ravissement
Tout conte a une fonction de ravissement. Mais ��le plaisir n�est pas seulement l�effet vis� par les contes, il est �galement la condition de sa perp�tuation��. (Flahault, (1988, p.30-31) Le conte si l�enchantement joue, a une valeur de pr�vention et d�att�nuation des troubles psychologiques li�s � un appauvrissement de la vie imaginaire par maladie mentale ou � cause d�exigences trop exclusives et d�fensives de la soci�t� de consommation.
Mais �prouver du plaisir en �coutant un conte n�emp�che pas celui-ci de contenir une morale ou la description d�une morale ou d�un usage propre � la soci�t� dans laquelle il est racont�.
15. La fonction p�dagogique
Il a un r�le initiateur de la cr�ativit� des enfants, des adolescents et des grandes personnes. Tant au niveau des activit�s de lecture, que de l��criture et des expressions plastiques. Les contes instruisent.
A l�audition des contes, les enfants d�couvrent certains types de modes et de temps verbaux comme l�imparfait, le pr�sent, le pass� simple.
Il peut aussi apprendre � ne pas confondre le monde dans lequel il vit avec sa chair, son intelligence ��le monde comment頻 et ��le monde racont頻 c�est � dire le monde fictionnel o� se d�ploie sa vie imaginaire.
16.
- Le go�t de la lecture, le sens et le d�sir de l��criture peuvent na�tre chez un enfant plus �g�.
La ma�trise du langage par l�apport d�outils facilitant l�acquisition et la pratique de la langue.
Mais aussi l�apport de normes de comportements admises ou refus�es, de limites � ne pas franchir.
Ils d�veloppent aussi la facult� d��coute et de m�morisation en offrant � l�enfant des mod�les de phrases correctes qui d�veloppent les encha�nements logiques et les structures discursives. C�est une v�ritable grammaire en histoires d�autant plus efficace qu�elle ne se donne pas pour telle.
Le conte va au-del� d�une vision utilitaire des mots et d�un usage stricte du langage, il d�bloque l�imaginaire, il n�est pas qu�une contrainte re�ue de l�ext�rieur mais aussi un mat�riau � jouer, � r�ver, a rire � tourner et � retourner.
Il permet aussi la construction de la relation au temps et qu�il peut y avoir diverses conceptions du temps ��Il �tait une fois��� et nous voil� dans un temps ��hors temps��.
Il permet aussi l�acc�s � divers espaces qui sont souvent en opposition. connu/inconnu, culture/nature.
17. La fonction th�rapeutique C�est tout particuli�rement cet aspect qui va �tre trait� dans cette journ�e. De nos jours, le pouvoir th�rapeutique des contes est reconnu, ceux-ci font partie de la cat�gorie des art th�rapies, ces th�rapies ayant pour objectif la gu�rison par r�unification des deux h�misph�res par un travail qui active la cr�ativit�, l�imagination c�est � dire tout l�h�misph�re droit. En effet, dans notre soci�t� une surestimation unilat�rale de l�intellect, rend notre soci�t� malade.
Dans l�art th�rapie, l�intellect n�est pas sollicit�, le th�rapeute offre un espace de cr�ation, d�imagination, par sa fa�on d��tre et par ce qu�il apporte sur le plan mat�riel. (peinture, poterie, marionnette, danse, th��tre, contes peuvent �tre des moyens de donner forme aux images, aussi bien de notre inconscient individuel que de l�inconscient collectif.
C�est souvent associ� � d�autres activit�s telles, le dessin, le mime, la terre que l�on pourra encore accentuer les bienfaits du conte sur le sujet.
18. Selon Tappolet, c�est une th�rapie o� l�intellect n�est pas sollicit�, elle utilise la peinture, la poterie, le conte, la sculpture, les marionnettes, elle offre un espace de cr�ation, d�imagination et permet au sujet d�apprendre � �couter ses r�ves, � vivre sa cr�ativit�. Souvent elle leur apporte un �l�ment qui manquait � leur �quilibre. Le conte peut permettre de lib�rer des peurs, de vaincre des angoisses. Cette th�rapie ne se limite pas aux enfants mais convient �galement fort bien aux adultes.
19. 1. D�veloppement de la personnalit� et structuration du psychisme1. l�utilisation des symboles permet d��tablir un meilleur contact entre la partie consciente de l�homme et l�immense r�servoir fantasmatique que constitue l�inconscient
Pour Bettelheim (1976) Les contes de f�es tout en divertissant l�enfant, l��clairent sur lui-m�me et favorisent le d�veloppement de sa personnalit�.
Par l�identification aux diff�rents personnages du r�cit, soit pour se rassurer, se donner du courage pour affronter les difficult�s de l�existence, soit nous mettre en garde.
20. 2. Ouverture sur le monde et fonction de regroupement
Selon Hochman, le conte n�a pas seulement pour but d�aider l�enfant, en proie � des tourments pulsionnels, � y voir clair et � s�orienter pour acqu�rir une sexualit� adulte et une personnalit� �panouie.
En �largissant son monde du champ familial vers un champ social plus large, l�enfant apprend � travers le conte une fonction de regroupement et de transmission d�un message social. Il apprend les r�gles de comportements et les valeurs sociales n�cessaires pour une vie en communaut�. Le conte rassemble, il n�isole pas. De nos jours, nous retrouvons les contes dans les interventions en classe et dans les th�rapies de groupes (LAVI).
21. 3. Offrir des solutions et affronter les �preuves de la vie Un autre message du conte est que la lutte contre les graves difficult�s de la vie est in�vitable et fait partie de l�existence humaine, mais il faut apprendre � affronter les �preuves que l�on rencontre sur son passage, m�me si ces �preuves nous paraissent souvent injustes et insurmontables. Ceci est particuli�rement vrai pour les enfants maltrait�s. En tant que conteur, il peut arriver qu'� travers notre art et les contes que nous narrons, nous �veillions chez nos auditeurs, des prises de conscience, des souvenirs.
Le conte ouvre � ses valeurs que sont l�amour, l�amiti� et la solidarit� capables de donner un sens � la vie. Des valeurs d�espoir pour les enfants bless�s
A travers les symboles v�hicul�s par les histoires, les auditeurs parviennent parfois � mieux affronter leurs peurs, � se rassurer voire m�me � affronter les
difficult�s de l'existence.
22. Atelier de contes th�rapeutiques Id�alement, un conteur pourrait co-animer un atelier th�rapeutique avec un psychologue, un p�dopsychiatre, car souvent ces professionnels ont les comp�tences th�rapeutiques mais ils ne sont pas conteurs et je pense qu�il est essentiel de savoir que le pouvoir th�rapeutique des contes tient aussi, en grande partie, � la qualit� narrative de la personne face � son public.
Ne s�improvise pas conteur qui veut, ce sont des ann�es de travail, de recherches, d�exp�riences diverses qui vont permettre aux conteurs de captiver les personnes qui les �coutent et tout particuli�rement face � des personnes en difficult�s, cette comp�tence est une absolue n�cessit�.
La seule lecture d�un conte, aussi beau soit-il, n�apportera jamais les m�mes effets, l�histoire qui est cont�e par une personne qui y met tout son talent, son savoir, sa sensibilit� voil� d�j� le d�but de l�aspect th�rapeutique des contes. Savoir raconter c'est savoir souligner de la voix, intensifier, amplifier ou au contraire �purer certaines images et ceci en �tant port� par les r�actions du public.
23. CONTES ET TROUBLES PSYCHOLOGIQUES Contes en fonction du type d'enfant (Boyes)
Les contes de f�es ont le don de mettre en sc�ne des personnages correspondant � chaque type d�enfants, ce qui explique l�enthousiasme des jeunes lecteurs pour le genre d�histoire qui incarne leur propre cas, leurs tendances et leurs probl�mes. Les contes aident les enfants � mieux comprendre et � �quilibrer leur personnalit� gr�ce � plusieurs facteurs�:
a) Le contexte du conte permet � l�enfant d�objectiver ses probl�mes, d�en prendre conscience plus facilement et ainsi de s�en d�gager.
b) Le situations d�crites le guident dans la recherche de sa voie, de la solution appropri�e � ses ennuis personnels.
c) La sympathie que les personnages bienfaisants �veillent en lui le conduit � s�aimer lui-m�me et � s�apprivoiser, alors que l�antipathie que lui inspirent les sujets mal�fiques le prot�ge contre un contact pr�matur� avec les forces n�gatives de son �tre.
d) Les images des contes agissent sur son inconscient et y effectuent une action curative.
24.
Le conte ouvre aux valeurs g�n�rales que sont l�amour, l�amiti� et la solidarit�, mais par contre tous les contes ne conviennent pas de la m�me mani�re � tous les enfants. En effet, en fonction de la personnalit� de l�enfant certains contes conviennent mieux que d�autres (Boyes, 1988).
Les contes ont le don de mettre en sc�ne des personnages correspondant � chaque type d�enfants, ce qui explique l�enthousiasme des jeunes auditeurs et lecteurs pour le genre d�histoires qui incarne leur propre cas, leurs tendances et leurs probl�mes.
25. L�enfant maladroit et destructeur Toute l��nergie de ces enfants s�exprime exag�r�ment dans leur vie pratique et � travers leurs sens ce qui laisse peu de place aux �changes verbaux et � l�observation. Le spectacle des combats de g�ants, s�entre-tuant par maladresse, leur apprend � voir les effets n�gatifs de leur comportement et � s�en �loigner.
Des contes tels que le Vaillant Petit Tailleur, Jean de l�Ours (Grimm) ou encore Soslan (Tradition orale) sont ceux qui conviennent le mieux � ces enfants. Ils doivent leur �tre racont�s de nombreuses fois sans omettre parfois d�amplifier, en cours de narration, les effets n�fastes et leurs cons�quences.
26. L�enfant r�veur et paresseux
Il ne faut donc pas croire que ce type d�enfant ait besoin d�entendre des contes o� l�on d�peint des individus vifs et dynamiques. Au contraire, ce genre d�histoires ne pourraient que le d�courager davantage et l�enfermer dans son �tat.
Les histoires recommand�es dans une telle situation sont des contes tels que le Chat Bott�, les Pommes de l�Arbre de Vie ou encore les Trois Plumes (Grimm).
27. L�enfant introverti Dans les contes, c�est la princesse endormie � la suite d�une piq�re d��pine au doigt, celle enferm�e dans une maison verrouill�e au fond des montagnes, celle qui joue seule, ou encore celle s�questr�e dans une tour qui �veillera l�int�r�t de ce type d�enfant. Dans tous ces cas, seul le baiser et l�amour du prince, c�est-�-dire l�acceptation du contact, auront le pouvoir de lib�rer la princesse de sa solitude et de l��veiller au monde sensoriel.
Inconsciemment ou non, l�enfant introverti tire une le�on salutaire de ces contes et, comme la princesse qui jouait seule au jardin, il puise la force de surmonter son d�go�t des relations humaines. Comme la princesse le fera avec la grenouille qui se transforme en un beau prince, l�enfant se r�jouira enfin de la compagnie d�autrui. La princesse ne voulait pas non plus que la grenouille mange � sa table ou dorme dans son lit, mais elle y consentira finalement. Tous ces �v�nements s�insinuent dans l�inconscient de l�enfant et l��veillent � la n�cessit� de s�ouvrir � l�autre.
Les contes que nous pouvons recommander pour ces enfants sont la Belle au Bois Dormant, le Roi Grenouille, Raiponce (Grimm).
28. L�enfant intellectuel Pour les enfants qui pr�sentent cette personnalit�, seule l�abstraction de concepts d�pourvus de vie, de chaleur et de sensation les attire. Ils ont de grandes difficult�s � faire le lien entre la pens�e et le sentiment. Tout ce qui est manuel les rebute car ils pr�f�rent vivre de mots, d�id�es, d��tudes, qui leur semblent bien sup�rieurs. Il en est de m�me pour l�expression �motionnelle qui leur para�t inutile voire absurde.
Pour ces enfants, l�arch�type est le roi, assis sur son tr�ne qui n�agit jamais physiquement mais se contente de parler, de donner des ordres et d��mettre des opinions. Pourtant arrive un jour o� ce roi tombe malade, d�p�rit et risque la mort � moins qu�un de ses fils ne le sauve en revenant vainqueur de diverses �preuves et possesseur du rem�de qui gu�rira son p�re. C�est uniquement � ce moment-l� que ce type d�enfant comprend, plus ou moins inconsciemment, que c�est l�amour �prouv� par le prince qui gu�rit le roi de sa rationalisation constante et qu�il lui fait d�couvrir que les mots et les id�es ne sont pas sup�rieurs � la vie, aux sentiments et � l�action.
Les contes les plus appropri�s sont Les trois plumes (Grimm), le Tsar Yvan, l�Oiseau d�Or (Afanassieff).
29. L�enfant ��m�chant��
Cet enfant, si personne ne lui vient en aide, risque de devenir � la longue cruel, envieux et m�chant. Il est donc primordial de raconter � ces enfants des contes qui leur montrent le sort tragique des m�chants et leur font prendre conscience des cons�quences n�fastes de tels comportements. Ils en tireront peut-�tre b�n�fice car c�est souvent chez les autres que l�on remarque le mieux la laideur de l�envie, de la m�chancet� et m�me de la cruaut�.
C�est donc en leur donnant � voir le mal et ses cons�quences, que ce type d�enfant peut prendre conscience de la n�cessit� de diminuer, voire d��liminer les comportements nuisibles � sa socialisation et � sa vie en g�n�ral.
Des contes tels que le Lama et le Charpentier (Conte du Tibet), le Puits Combl� (Conte arabe), les Sept Corbeaux et la Gardeuse d�Oies (Grimm) sont des histoires pertinentes pour aider ces enfants.
30. L�enfant anxieux Aussi surprenant que cela puisse para�tre, c�est � travers les personnages victimes de la peur que l�enfant anxieux pourra le mieux exorciser ses propres angoisses. En effet, dans tous les contes traditionnels les h�ros sortent victorieux, la victoire qu�ils remportent face au loup, au dragon ou � la sorci�re montre aux enfants anxieux que, s�ils arrivent � surmonter leurs propres peurs, ils pourront eux aussi triompher. Il n�est donc pas surprenant de constater que plus un enfant a de peurs et plus il demandera des contes terribles. Ceci pour se convaincre que comme les h�ros faisant preuve de courage et d�audace, il pourra an�antir ses peurs, ses angoisses.
La plupart des contes r�pondent aux crit�res n�cessaires pour aider les enfants anxieux, mais nous vous en proposons quand m�me quelques uns qui nous semblent particuli�rement propices, le Loup et les Sept Chevreaux, Hansel et Gretel, le Petit Poucet, Celui qui partit en Qu�te de la Peur, le Chasseur Accompli (Grimm), Jean de Trop (Tradition orale) et la Soie Miraculeuse (Conte de Boh�me).
31. L�enfant triste
Les enfants m�lancoliques aiment entendre des histoires tristes, ils sont touch�s par les malheurs de Cendrillon, ils comprennent son d�sarroi et ils ressentent profond�ment les souffrances des personnages. Cette compr�hension du v�cu des h�ros les incite � vouloir d�passer leurs peurs.
Au travers de la narration, on tentera d��veiller leur compassion pour le h�ros et son sort mis�rable. La certitude acquise qu�ils ne sont pas les seuls dans cette situation permet aux enfants tristes de se consoler et de croire que pour eux aussi la r�ussite, la joie existent et c�est ainsi que leur courage sera stimul�.
Ce n�est donc pas en voulant pousser les enfants m�lancoliques ou en les for�ant � aller de l�avant que l�on pourra les aider � sortir de leur tristesse car c�est au-dessus de leurs forces. On peut m�me dire qu�� trop les stimuler on pourrait amener � une aggravation de leur situation. Les contes les plus appropri�s sont Cendrillon, Toutes-Fourrures, La Belle au Bois Dormant, l�Homme � la Peau d�Ours, la Gardeuse d�Oies (Grimm).
32. L�enfant rus� L�enfant rus� fait souvent preuve de pr�cocit�, utilisant son intelligence � mauvais escient, il aura tendance � manipuler les relations et les gens. On peut dire que ce sont les contes dans lesquels le h�ros utilise son intelligence et sa ruse � des fins altruistes qui seront les histoires � lui conter. Ainsi on peut esp�rer que ces mod�les d�utilisation positive de la ruse lui permettront de changer sa mani�re de faire et de l�utiliser en faveur de comportements fructueux pour lui et la communaut�.
Quelques contes, souvent amoraux, seront indiqu�s pour ce type d�enfant, comme le Vaillant Petit Tailleur, le Ma�tre Voleur, le Paysan et le Diable, le Chat Bott� (Grimm).
33. L�enfant col�reux Ce type d�enfant a besoin d�admirer, de respecter, d�o� la n�cessit� de lui conter des histoires qui le poussent � s�extasier face � celui qui combat le dragon, � s�identifier au chevalier courageux qui franchit tous les obstacles ou au prince qui sauve la princesse.
Cet enfant aime les histoires courtes car il s�impatiente vite face aux histoires longues et tristes. Si le narrateur respecte les crit�res indiqu�s ci-dessus il permet de canaliser l��nergie dans une bonne direction et d��viter ainsi qu�elle ne devienne destructrice, ce qui est toujours le risque avec ce type de comportement.
Un enfant col�reux peut v�ritablement se calmer s�il a �t� nourri de contes tels que le Chasseur Accompli (Grimm), Soslan (Tradition orale) ou encore Ne Juge point sous l�Emprise de la Col�re (Conte arabe).
34. LE CONTE COMME TRAITEMENT CULTUREL CHEZ DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS Costantantino et Malgady utilisent les contes avec des enfants de culture hispanique et plus particuli�rement portoricains, pour ce faire ils utilisent des contes comme mod�les (Bandura) ce qui permettra � l�enfant de structurer sa personnalit� en fonction des mod�les propos�s. Les contes utilis�s en th�rapie proposent une version traditionnelle d�un conte et ensuite une version adapt�e qui refl�te les exp�riences d�un portoricain aux USA.
Apr�s la narration des contes, des discussions sur les diff�rents th�mes de l�histoire, les caract�res des personnages et de la morale sont men�es afin de mieux comprendre les comportements et ainsi pouvoir les int�grer.
35. FONCTIONS POUR L'ADULTE
1. R�activer l�enfance et s�en alimenter
2. Prise de conscience et meilleure compr�hension de nous-m�me � travers le miroir du conte
3. Moments de paix et de pl�nitude
4. Lutte contre les repr�sentations d�valorisantes du vieillissement
36. Conclusion Comme on peut le voir, les contes permettent � l�enfant d�objectiver ses probl�mes, d�en prendre conscience plus facilement et ainsi de s�en d�gager. L�enfant est guid� dans la recherche de la solution appropri�e pour tenter de surmonter ses peurs, ses doutes et mettre de l�ordre dans ses �motions. La sympathie que les personnages bienfaisants �veillent en lui le conduit � s�aimer lui-m�me et � s�apprivoiser, alors que l�antipathie que lui inspirent les sujets mal�fiques va tenter de le prot�ger contre les forces n�gatives qui pourraient l�habiter.
Les contes peuvent �galement �tre racont�s � des enfants pour initier un dessin-conte mais ils peuvent aussi servir de support � des activit�s cr�atives. Le conteur (surtout dans un contexte th�rapeutique) peut par exemple d�buter la narration d�une histoire et � un moment donn�, en g�n�ral une partie palpitante, marquer une pause et proposer aux enfants d'inventer la suite du conte, qu�ils vont ensuite raconter � leurs parents. Apr�s la narration, ces derniers demandent aux enfants comment ils sont parvenus � une telle histoire, quelles sont les difficult�s qu'ils rencontr�es ou encore comment ils se sentent.
Nous consid�rons ainsi que la richesse symbolique de ces histoires facilitera l�alphab�tisation �motionnelle des enfants, particuli�rement s�ils ont la chance de pouvoir b�n�ficier d�une narration ad�quate et chaleureuse de la part du conteur. Dans le cas des enfants traumatis�, ils se sentiront moins seuls car souvent les h�ros des histoires vivent des souffrances proches de celles des enfants maltrait�s, ils se consolent de savoir que d�autres sont pass�s par l� et on ou s�en sortir.
37. CHARDONNENS, E., BROUZE
C., BONNET-BURGENER, C.
(2007)
La pr�vention de la violence chez les jeunes. Alphab�tisation �motionnelle�: outils concrets pour d�velopper les comp�tences relationnelles.
Editions Favre : Lausanne & Paris
38. Formation
L�association Alphae est en train de promouvoir des formations conciliant les contes et le d�veloppement des comp�tences relationnelles au moyen de l�alphab�tisation �motionnelle.
Informations : Evelyne.Chardonnens@unil.ch
Natel ; 078 764 63 30